La soirée bat son plein et je vous avouerai que je ne m'étais pas sentie aussi heureuse depuis un long moment. Ça fait maintenant presque 8 mois que je reste affalée chaque soir dans mon lit après l'incident dernier. Si Era ne m'avait pas poussé à venir je me serais sûrement transformée en vieille mamie de 90 ans à moitié morte dans son lit. Je suis jeune, il faut que je vive ma vie à fond et que j'arrête de m'apitoyer sur mon sort car cela ne sert à rien. Il faut que j'apprenne à avancer.

Cela fait à peine 2h que nous sommes là et Era s'est déjà enfilée de nombreux verres. Elle semble complètement déchirée. Cette fille me fait tellement rire. Elle embrasse presque chaque personne qui lui passe sous la main, que ce soit fille ou garçon. Era n'a aucun problème à assumer qu'elle aime tout type de personne et je trouve ça génial car peu de gens acceptent de montrer aussi clairement leur envie alors que cela n'a rien de criminel, juste un simple désir comme tout le monde. Elle avait depuis longtemps dépassé ce stade d'inconfort, elle était ouverte à tous, même pour embrasser 20 personnes d'affilée. Elle m'avait toujours dit "Tu sais Paola je ne veux jamais être dépendante de quelqu'un", et elle avait bien raison. Contrairement à elle je ne me sens pas capable physiquement comme moralement de galocher autant de personne en une soirée. Que Era le fasse n'est pas mon problème, mais moi je ne veux pas de ça. Je suis très timide face aux garçons et ne me laisse aller que très rarement, à part après quelques verres. Cela n'était arrivé qu'une seule fois et j'avais détesté même en étant bourrée.

Après plusieurs tentatives de la part de ma meilleure amie, j'accepte le verre qu'elle me tend. De la tequila, le seul alcool fort que je puisse boire.

Après seulement 30 minutes nous finissons à deux sur une table à danser comme des folles. Oui je m'étais peut-être un peu trop laissée aller. Mais ce soir personne ne pouvait être au courant de cela. Je dors chez Era, mes parents ne pourront s'en rendre compte. A part si j'attrape la gueule de bois demain.

Après la danse, c'était le tour du beer pong. Le fameux jeu qui s'invite à presque toutes les soirées. L'alcool était pour me plaire, encore de la tequila. Qu'est ce que ça pouvait être bon, mais mon esprit divaguait très vite. Je m'en fou je profite, rien ne peut m'arrêter. Ou bien presque rien.

Depuis notre arrivée j'avais remarqué qu'un garçon n'arrêtait pas de me regarder, et j'avais vite compris de qui il s'agissait. C'était le frère de Pablo, Marcos. Il n'arrêtait pas de me manger des yeux. Mais peut-être me montais-je la tête. J'avais mille questions. Me regardait-il vraiment? Pourquoi moi? Cela n'avait aucun sens, je ne le connaissais même pas. Peut être que l'alcool commençait vraiment à me monter à la tête, ou juste était-ce la vérité.

Je mets ces idées de côté et je commence à jouer. Le jeu venait à peine de commencer et je ne me sentais pas très bien. J'allais vomir.

C'est alors que je quitte Era, et que je me dirige vers la salle de bain. Le trajet me semble interminable. C'est un château cette baraque ou quoi? Mes jambes décident de me lâcher à chaque nouveau pas que j'essayais d'entreprendre et ma tête tourne comme une toupie que l'on vient de lancer sur le sol. J'allais vomir. Je ne pouvais plus me retenir. Pourtant malgré cette envie et ce manque d'équilibre j'eus le temps d'ouvrir la porte, d'allumer la lumière et de me pencher vers le lavabo. Ouf tout juste. Deux secondes de plus et ça finissait à terre. Quelle chance. En tout cas très glamour tout ça. Heureusement que personne ne m'a vu n'y même suivit.

Je prends la serviette qui est à ma disposition, et je m'essuie la bouche. Ma salive a un goût horrible. Un mélange d'acide et de tequila. Pas très succulent tout ça. Tout en essayant de me rendre potable j'entends la porte s'ouvrir.

Je dirige ma tête vers celle-ci et y voit entrer un mec. Oh non pas lui, pas Marcos. Il va se moquer de moi en plus de tous ces regards durant la soirée.

Je ne pouvais pas fuir, je pris alors la parole:

- Salut!

- Ça ne va pas ? Je peux t'aider?, me répondis-je rapidement en tournant le verrou de la porte.

- Si ça va, j'aurais juste besoin de me rafraîchir. Il fait chaud avec ces dizaines de personnes de la maison. Tu trouves pas?

Je ne sais pas ce que ma bouche raconte à ce moment-là mais je n'ai pas les idées claires.

Son regard se mit un être plus intense, il ne me quitta pas une seule seconde des yeux. Je me sens très gênée et pas du tout à ma place.

- Mon regard te trouble à ce point?

- Non, pas du tout. Je vais sortir c'est mieux je pense.

Que me voulait-il? Sa réaction semble de plus en plus bizarre.

- Reste un peu avec moi, on peut s'amuser.

- Comment ça s'amuser? Non... je veux sortir.

Il se rapproche de moi. Il pu l'alcool tout autant que moi je suppose. On avait peut-être un peu tous abuser ce soir. On est tous complètement saoul.

Il se rapproche de moi jusqu'à ne plus pouvoir. Son corps est presque collé au mien. Je ne me sens pas bien du tout. Il pose alors ses bras de part et d'autre de mon corps. Je ne peux plus bouger d'un centimètre.

- T'es vraiment belle comme meuf tu sais ça.

- C'est très gentil mais je pense que l'on devrait prendre notre temps tu penses pas?

- Non je pense pas j'en ai très envie la.

Il appuya son corps au miens et je sentis son sexe dur a travers son pantalon. Ce mec me dégoute, mais pourtant je ne bouge pas d'un doigt. Je suis tétanisée.

C'est alors que comme un ange tombé du ciel quelqu'un frappa à la porte.

- Paola, tu es là? Ton frère te cherche.

Marcos recule d'un pas en arrière et me lâche. Je vis alors cette énorme bosse. Avait-il vraiment envie de moi ou l'alcool lui montait juste au cerveau? Ce qui est sûr c'est que jamais je ne l'aurais laissé faire malgré mon manque de réaction face à la situation.

- Paola si tu es là sors d'ici tout de suite, hurlais-je d'une voix familière.

C'était mon frère. Que faisait-il ici?

Mon ventre se retourne et je finis par vomir une seconde fois, à moitié sur le sol et l'autre moitié sur Marcos. Je ne sais plus où je suis n'y ce qui se passe. Je prends la poignée, verrouille le verre et sort.

Mon frère a les yeux écarquillés. Il pense tout de même pas que...

- Non, Loïs ne me dit pas que tu penses que je me suis tapée ce pervers.

- Paola j'aimerais croire le contraire mais avoue que vu la situation et les faits c'est un peu compliqué.

Mon frère me hurle dessus alors que je n'ai strictement rien voulu, ni rien fait.

Sans réfléchir aux conséquences j'ajoute:

- Il a voulu me baiser Loïs mais je te promets que je ne voulais pas. Je vomissais juste et il est rentré puis m'a enfermé avec lui.

Les larmes se mettent à couler sur mon visage. Un mélange de fatigue, d'alcool et de peur.

- Tu as dit quoi là? Ce gros con a voulu te baiser sans consentement?

Qu'avais-je dis. Sérieusement Paola tu peux pas réfléchir une minute avant de parler.

Loïs fonce sur Marcos. Mon seul réflexe est de crier. Je suis tétanisée encore une fois.

Des invités m'entendent et courent voir ce qui se passe. Deux mecs finissent par les séparer.

- Je te promets que je te retrouverai. Plus jamais tu la touches c'est clair?

Avec l'aide de Era je ramène Loïs dehors. Je monte en voiture. Voyant le regard de mon frère je n'ai l'envie de parler de ce qui vient de se passer. Il me suit en prenant place sur le siège conducteur, alors que moi je me situe sur l'un des sièges arrière. Era demande à Loïs s' il peut la ramener. Il acquiesce de la tête et elle prend place à côté de lui en sachant que ce n'est pas le moment de me déranger.

Le trajet me semble long mais l'alcool finit par m'assommer.