12 Mai 2035.
— Pardon ?
Ma bouche s'est entrouverte sous l'étonnement. Mon regard observe la pièce dans laquelle je me trouve. La salle de danse de l'association. J'ai rejoint Blake après ses cours et nous avons encore répété, mais cette fois, avec les accessoires que Violet a réussi à nous dégoter comme promis. Alors qu'il est en train de se changer dans les vestiaires, il m'a fait une sacrée révélation à laquelle je n'étais pas prêt.
Il revient dans la salle, habillé d'un jean bleu clair et une chemise blanche. Cette dernière est tellement transparente qu'il aurait aussi vite fait de sortir torse nu. Je fronce les sourcils en le voyant ainsi. Au-delà du fait que c'est totalement différent de son look habituel, il est beaucoup trop sexy et désirable.
— Qu'est-ce qu'il y a ?
Il boutonne son pantalon en s'avançant dans ma direction. Il ne me regarde pas.
— J'ai peur d'avoir mal compris ce que tu m'as dit, lui soufflé-je simplement, avec l'espoir que je me sois trompé.
— J'ai rendez-vous avec des potes dans un pub.
Et merde ! J'avais bien saisi. Il va réellement sortir dans un endroit public avec cette tenue ? Mais plus que ça, autre chose me trouble :
— Depuis quand tu en as ?
Il relève le regard vers moi, interloqué par ma question. J'avoue qu'elle est loin d'être agréable et je m'en veux un peu, mais je suis trop surpris pour réfléchir à mes paroles.
— Depuis presque toujours.
Je hoche la tête machinalement.
— Comme n'importe quel être humain en fait ! déclare-t-il.
C'est une évidence et pourtant, cette information me perturbe. C'est sûrement stupide, mais je ne l'imaginais pas avoir un entourage amical. Pour moi, Violet était sa sœur, sa confidente et aussi sa seule amie. En dehors de ses colocataires, il ne m'a jamais parlé d'un groupe de copains, ou d'un meilleur pote.
— En fait, tu as quelle image de moi ?
Il croise les bras devant lui, mécontent.
— Tu crois que tu es la première personne à qui je parle de ma vie ou quoi ? poursuit-il.
Son ton est sec. Son visage fermé. Je l'ai vexé. Je me redresse et m'approche de lui, en faisant une petite moue pour tenter de l'amadouer.
— Absolument pas. C'est juste... Tu ne les as jamais mentionnés, alors je suis surpris.
J'attrape un bouton de sa chemise et le tire vers moi. Bien entendu, seul l'habit bouge. Blake refuse de faire un geste dans ma direction.
— Ce n'est pas parce que je ne te parle pas de mes amis que tu dois me prendre pour un ermite sociopathe.
— C'est toi qui exagères là ! Je n'ai jamais pensé que tu étais un ermite sociopathe...
Il lève un sourcil.
— Bon peut-être qu'avant de te connaître, l'idée que tu étais un sociopathe m'a effleuré une ou deux fois l'esprit, mais plus depuis qu'on est...
Je n'ose pas dire le terme qui nous correspond. Il me gêne. M'embête. Me blesse. J'en fais rapidement abstraction et continue en répétant :
— Bref ! Tu m'as jamais parlé d'eux...
Je hausse les épaules, un peu perdu dans cette conversation et les émotions qui me traversent. Ma voix ressemble à celle d'un enfant boudeur et je déteste ça.
— Tu m'as jamais parlé de cet Elliott avec qui tu as une visio ce soir non plus, rétorque-t-il, aucunement attendri. Ça pourrait être ton enfoiré d'ex que je n'en saurais rien.
Je lui donne une tape dans le ventre qui ne le fait pas réagir. Il reste inflexible. Je baisse les yeux sur mes chaussures.
— On n'a pas ce genre de relation après tout !
Je pense que mon visage a perdu ses couleurs. Sa phrase a eu le même effet qu'une douche froide.
— Puis, si je me souviens bien, un jour, tu m'as dit que tu n'étais pas là pour raconter ta vie, me rappelle-t-il. Il en va donc de même pour moi.
Il se détourne et se dirige vers le banc où il a laissé son sac à dos. Tout mon être se sent abandonné. Je l'observe partir, le cœur qui palpite bien trop vite au bord du gouffre. Je déglutis difficilement en cherchant mon souffle, mais je n'y arrive pas. Je pose une main moite au niveau de ma poitrine et tente de me contrôler.
Il farfouille dans son sac alors que je l'imagine dans un pub quelconque. Avec des personnes que je ne connais pas. Habillé de cette manière. Avec ses tatouages. Son bun et son undercut impeccables. Sa bouille parfaite. Je panique. Les larmes me montent aux yeux. Je vais craquer.
Ma réaction est incompréhensible. Ou peut-être est-ce juste une impression de déjà-vu. Comme Ady, Blake va partir. Il me l'a dit, nous ne sommes qu'un amusement l'un pour l'autre. Un jour, il trouvera quelqu'un de mille fois mieux que moi et je n'existerai plus pour lui. Comme c'est déjà le cas pour Ady.
Je me rends compte que cette histoire de sexfriends n'était peut-être pas une bonne idée. Si je me sens bien dans nos moments intimes, dans cette complicité que nous avons créée, dans cette tendresse qui nous lie, quand il mettra fin à tout ça, je n'aurais plus que mes yeux pour pleurer. Et c'est trop dur.
D'ailleurs, elles commencent déjà à couler. Mes joues sont noyées. J'essaie de les essuyer en tapotant mon visage avec l'extrémité de ma chemise. Je fais tout pour être silencieux et me reprendre rapidement, mais c'est impossible. Alors je fais demi-tour et me précipite vers la porte.
— Dae ! m'interpelle-t-il.
Quand sa voix résonne, je ne peux retenir un sanglot, mais je ne m'arrête pas. Cependant, il est improbable d'échapper à Blake. Sans que je ne l'entende, il m'a suivi et d'une main ferme, me fait faire volte-face. Aussitôt, je cache mon visage de mes mains et renifle de manière peu distinguée.
— Qu'est-ce qui t'arrive ?
Son ton a retrouvé cette gentillesse et cette tendresse que j'aime tant. Il s'inquiète, mais physiquement et mentalement, je suis incapable de lui expliquer quoi que ce soit. À la place, mon cerveau se pense intéressant à me répéter que bientôt, Blake n'aura plus besoin de moi. Que ce soit pour la danse ou dans son lit. De toute façon, j'ai toujours su que je n'étais indispensable à personne. Ce n'est pas quelque chose de nouveau, mais comme pour Ady, je m'étais en quelque sorte voilé la face en croyant qu'on pouvait tenir à moi.
Mes pleurs s'intensifient. Le haut de mon corps se penche vers l'avant comme si rester droit était trop dur. Comme si ce retour à la réalité était trop lourd pour mes frêles épaules. J'ai un hoquet et renifle à nouveau. Je tente de partir, mais Blake me retient puis me plaque contre son torse. Il passe ses bras autour de moi et me souffle :
— Je suis désolé.
Ses mots viennent encore et encore. Ils frôlent à chaque fois mon oreille avec délicatesse et apaisent de plus en plus mon cœur. Pendant une éternité, il me berce sans concession, ne quémandant aucune explication à mon état. Sa douceur mais aussi sa présence me font du bien. J'ai besoin de ça. De lui. Mes doigts agrippent sa chemise et je finis par lui murmurer, gêné :
— C'est moi qui suis désolé, je suis stupide...
— Non !
Il se recule, prends mon visage en coupe. Ses yeux s'accrochent aux miens. Il semble chercher quelque chose dedans.
— Tu n'es pas stupide, chuchote-t-il.
Il m'embrasse chastement avant de m'enlacer à nouveau.
— Par contre, il va falloir que tu m'expliques...
Les miens remontent dans son dos, emportant sa chemise sans le vouloir. Je ne peux pas lui dire tout ce qui me passe dans la tête. Cette peur de l'abandon. Cette pointe de jalousie. Ce besoin d'en savoir plus sur lui. Et pourtant... Certaines choses doivent être dites. Mon visage s'appuie sur ses pectoraux, me cachant à son regard.
— J'avais tort...
— À propos de quoi ?
— J'ai envie que tu me racontes ta vie, avoué-je en me faisant violence pour me confier. J'ai envie de te connaître par cœur et pas seulement pour ta couleur ou ton film préférés.
Il dépose un baiser sur le haut de mon crâne alors que ses mains me caressent.
— Moi aussi, me souffle-t-il.
J'ai un hoquet de surprise. Il veut me connaître. Mon cœur tambourine. Mon estomac se contracte de plaisir. Mes joues ont dû prendre feu. Je m'accroche de toutes mes forces à son habit, pour m'assurer qu'il ne parte pas maintenant.
— Les potes que je dois voir ce soir... C'est Vera et Jung-Gi. Ce sont mes plus vieux amis. Je suis même allé aux JO avec Jung-Gi.
Il a parlé sur le ton de la confidence.
— Et Nine va sûrement nous rejoindre.
Je me sens soulagé. Dans un élan spontané, je lui dis :
— Elliott... c'est... Il a été mon premier ami en Angleterre.
Je renifle, mal à l'aise. Je me mordille la lèvre, ne sachant pas quoi ajouter.
— Ce n'est pas ton ex alors ? m'interroge-t-il.
— Non. C'est mon meilleur ami. Mon ex, c'est... Ady.
L'étreinte de Blake se resserre autour de moi à ces mots.
— Qu'est-ce qui s'est passé entre vous ?
Un frisson désagréable me traverse. Je respire un grand coup, l'odeur de Blake me parvient, me rassurant aussitôt.
— Ce qui arrive souvent aux couples d'adolescents, marmonné-je.
Il me caresse les cheveux. Avec tendresse.
— On avait prévu de venir à Londres ensemble après avoir été diplômés. Moi à l'institut, lui à l'université. On avait passé des heures à nous imaginer tous les deux dans un petit appart, dans une vraie vie de couple.
Je nous revois allongés dans son lit, les bras derrière la tête et le regard porté sur le plafond où il avait punaisé des photos en tout genre. De nous deux. De sa famille. De ses amis. De son équipe de rugby. Il y avait aussi des posters de sport et un de Londres. J'adorais beaucoup ce plafond. Il était la représentation exacte de mon Ady, celui que je pensais qu'il était.
— Mais un jour, il m'a appris qu'il ne me suivrait pas. Il m'a expliqué qu'il m'aimait, mais qu'au lieu de faire une demande à l'université de Londres, il en avait fait une à Newcastle et qu'il avait été accepté.
Je ferme les paupières, retenant quelques larmes.
— Aller à Newcastle lui coûterait moins cher vu que son père habite là-bas.
Je déglutis. Même si ces souvenirs ont plus d'un an à présent, ils me font toujours aussi mal.
— Je ne m'y attendais pas...
— L'enfoiré !
Je hausse les épaules. Je ne sais plus qui est en tort dans cette histoire. Lui et son choix rationnel ou moi et mon désir de construire quelque chose de solide.
— Quelques mois plus tard, il m'a proposé de le suivre. Mais je n'ai pas pu accepter parce que... je n'avais plus confiance, ça voulait dire habiter avec sa famille et surtout... j'aurais dû abandonner la danse.
Je laisse un petit silence avant d'avouer :
— Mais j'ai hésité.
Il se recule, gardant un contact entre nous en tenant mes mains dans les siennes.
— Le mec t'a demandé de choisir entre ton amour pour lui et ta passion pour la danse ? Passion dont tu veux faire ta vie ? Alors que lui-même n'a pas été capable de te choisir ?
Mes paupières papillonnent. Je n'avais jamais vu les choses sous cet angle.
— Euh... sûrement.
— Je le déteste, affirme-t-il.
Il se penche et m'embrasse. Cette fois, ça n'a rien de chaste. Au contraire. Ses mains s'accrochent à mes hanches. Les miennes à ses cheveux. Notre baiser s'intensifie. Son corps se love au mien, m'obligeant à reculer. Je pousse un petit cri de surprise qui meurt entre nos langues quand je me retrouve contre le mur. Il délaisse ma bouche et dévore mon cou en soupirant :
— Tu ne méritais pas ça...
Ma tête bascule en arrière sous le plaisir de ses baisers.
— Je ne sais pas, soufflé-je sans réfléchir.
Ses doigts glissent sous mon haut afin de remonter jusqu'à ma poitrine, effleurant mes tétons avec avidité. Un gémissement s'échappe de mes lèvres sans que je puisse le stopper. Mes mains enserrent ses épaules pour m'empêcher de tomber alors que mes jambes flageolent.
— Pourquoi ?
Il déboutonne ma chemise en jean et se précipite sur mon torse pour le cajoler avec sa langue.
— J'ai passé trop de temps à... ah... écouter les gens affirmer que je n'étais pas assez bien ou que j'étais... trop... hum...
Ses tendresses me font perdre le fil de mes pensées et monter le désir en moi. Retenir mes plaintes de plaisir est impossible.
— Tu étais trop quoi ?
Avec ce que je lui ai déjà plus ou moins dit lors de ma crise chez lui, il doit bien se douter de quoi je parle, mais il veut que je le dise. Il souhaite que je me confie à lui. Il me fait la conversation avec naturel, de surcroît, comme s'il n'était pas en train de me lécher le téton droit alors que le gauche est maltraité par ses doigts. Comment fait-il pour garder son sang-froid ? Je veux son secret parce que personnellement, je me liquéfie sous ses douces tortures. Quand il me mordille le mamelon, je comprends qu'il exige une réponse. Je me racle la gorge pour retrouver ma capacité de parler.
— Gay... coréen... hum...
Ce ne sont que des mots lancés comme je peux. Sa main descend jusqu'à mon entrejambe. J'ouvre la bouche pour chercher un peu d'air, mais mon cerveau a dû se désinscrire de cette option. Je me mords la lèvre alors qu'il commence des mouvements par-dessus mon pantalon.
— Trop quoi ? insiste-t-il.
— Féminin... faible... stupide... petit...
Son visage revient en face de moi. Ses sourcils sont froncés et ses yeux durs, mais ses pupilles sont dilatées. Il m'embrasse à nouveau.
— C'est vrai, débute-t-il avant de lécher ma lèvre que je malmène. Tu es trop...
Ses gestes sur mon entrejambe s'accentuent.
— Drôle, talentueux, beau, sexy, bandant. Parfait !
Ces paroles me font vibrer, m'emplissant de félicité et d'encore plus de désir pour Blake. Un sentiment puissant sur lequel je me refuse de mettre un terme irradie dans mon corps.
— Et je t'interdis de douter de toi et de mes mots. Tu mérites le monde...
Les mains sur son torse, je l'oblige à échanger nos positions. Il n'oppose aucune résistance. Je crois même qu'il adore ça. Je pars à la conquête de sa bouche. Il m'a donné du courage, la force de lui montrer ma gratitude.
— J'ai envie de toi, lui avoué-je.
— Depuis que je t'ai vu avec ce corset, j'ai juste envie de te faire l'amour avec.
Cette idée me plait beaucoup trop pour ma santé mentale. Pendant un court laps de temps, je l'imagine faire et je ne peux qu'anticiper ce moment avec impatience.
— Pour ne pas l'abimer, je ne ferai rien avant l'audition, m'explique-t-il au creux de mon oreille. Mais maintenant, tu sais ce qui t'attend juste après !
Il s'empare de mon lobe et le suce avec avidité. Ce mec aura ma mort !
— Avec grand plaisir ! Mais aujourd'hui, c'est moi qui te fais l'amour ! déclaré-je avec un aplomb que je n'ai pas.
Il ricane en lâchant mon oreille. J'abaisse rapidement sa braguette. Il semble aussi pressé que moi parce qu'il fait gigoter son derrière pour que son jean ne me gêne plus. Je m'agenouille devant lui. Quand je le prends en bouche, je nous félicite d'avoir fait le dépistage le weekend dernier, nous assurant que tout était OK.
Au-dessus de moi, Blake ne retient plus ces gémissements de plaisir. Cela fait des semaines que nous couchons ensemble, je commence à savoir exactement ce qu'il adore. De plus, aujourd'hui, c'est la première fois que je lui fais sans protection. Ça ajoute forcément des sensations.
Ma langue tourne et virevolte d'un point sensible à un autre tandis que je lui caresse l'intérieur des cuisses. Je tente de ne pas aller trop vite. Je n'ai pas peur qu'il ne tienne pas. Blake a toujours eu une bonne endurance dans tous les domaines. Mais il affectionne tout particulièrement cette lenteur avec laquelle je cajole son sexe.
Ses mains se posent sur mon crâne et je ferme les yeux à ce geste. Il n'appuie pas dessus. N'ordonne rien. Ne force rien. Il suit seulement l'allure régulière que j'ai sur lui et je sais alors que mon rythme est parfait. J'adore quand il fait ça, qu'il ait ce besoin de me toucher pendant que je l'inonde de volupté. Mes doigts s'enroulent autour de lui et s'adaptent à mes mouvements.
— Oh putain, encore...
À cette exclamation érotique de mon beau brun, je profite de ce que je suis en train de faire pour humidifier mes doigts qui sont toujours sur lui. Lorsque je présente l'un d'eux à son intimité, il sursaute, surpris par mon entreprise. Cependant, il ne dit rien et me fait même un léger coup de reins pour que je passe au stade suivant.
Je ne me fais pas prier et m'exécute avec un second. Cette fois, il empoigne mes cheveux, me signifiant qu'il a mal. J'ignore le prénom de ses potes avec qui il doit sortir ce soir. Elliott lui est étranger pour le moment. Pourtant, il n'en reste pas moins que nous connaissons plus d'informations l'un sur l'autre que nous le pensons.
Dans ce genre de situation, je comprends chacune de ses réactions comme il peut traduire chacun de mes gestes. Nous avons une confiance aveugle en nous et savons qu'il ne fera jamais rien que nous ne voulons pas, nous nous respectons. C'est bien plus que certains couples malheureusement.
Je ralentis la cadence sur son sexe, préférant me concentrer sur la recherche de sa boule de nerfs. La réaction de Blake m'indique un instant plus tard que je l'ai trouvée. Un gémissement rauque le trahit ainsi que sa prise sur ma tignasse qui se détend et son bassin qui entame des va-et-vient.
— Si tu me veux, c'est maintenant, m'annonce-t-il d'une voix empreinte de plaisir, après un long moment.
Je souris alors que je fais quelques mouvements.
— S'il te plaît...
Plus je le côtoie, plus il m'épate. Avec sa tendresse enfouie sous une apparence froide et hautaine. Avec son écoute et sa compréhension. Avec son ambivalence entre cette image de dominant et cet être vénérable caché... Toute cette dualité qui vit en lui me fait encore plus bander.
Je me relève et l'embrasse avec délicatesse pendant qu'il déboutonne mon pantalon. Une fois, sa mission accomplie, il s'éloigne de moi et se tourne contre le mur. Les paumes contre la surface pour prendre appui, il me présence ses magnifiques fesses, les jambes écartées. Je prends un moment pour les contempler, les caresser.
— S'il te plaît, répète-t-il.
— Sois un peu patient, lui chuchoté-je avant de baiser sa nuque. J'admire !
Je ne joue pas plus longtemps avec lui. Ma main droite se cale sur sa hanche et guidé par l'autre, mon bassin avance à la rencontre du sien, avec lenteur. C'est exquis. Cette sensation est incroyable. Grâce à Blake, j'ai découvert ça et je pense que je ne pourrais jamais m'en passer. Je raffole des deux rôles et me contenter d'un seul serait, à présent, trop compliqué.
Mais parfois, quand je tente d'être honnête avec moi-même, mon esprit me demande si le fait d'avoir un Blake aussi sensible et à ma merci d'une certaine manière n'est pas responsable de mes nouvelles préférences. Est-ce que j'adorerais faire l'amour à un autre mec ?
...
Ma réponse est flippante.
Alors j'accélère mes coups et fais gémir encore plus mon beau brun. Mon cerveau ne m'obéit plus et sans réfléchir, je fais mon vieux jaloux :
— Je ne veux pas que tu sortes comme ça...
Ma main gauche s'empare de son épaule pour m'aider à aller plus loin.
— Tu es trop sexy. Je refuse de te partager.
Quand le bras de Blake se tend derrière lui, il attrape ma hanche et la pince pour me faire arrêter. Il se redresse un peu pour rapprocher son buste du mien. Il tourne son visage vers moi et me rappelle :
— On a fait le test !
Je hausse les épaules. Mon esprit le sait, mais il arrive très bien à imaginer Blake coucher avec un autre homme dans des chiottes d'un pub en utilisant une capote. Rien ne serait plus simple que ça pour lui.
— Et il a toujours été clair pour moi que notre relation était exclusive, Mimi.
Je ne peux empêcher mon sourire de s'épanouir. Nous échangeons un long regard empli de tellement de choses que c'est le chaos en moi. Il m'embrasse et l'émotion qui m'envahit alors m'oblige à reprendre mes va-et-vient pour lui donner l'orgasme qu'il mérite.
Je me laisse submerger par toutes les sensations que notre rapport m'apporte, mais cette fois je ne retiens pas les sentiments qui vont avec. Mon cœur tambourine. J'entoure le corps de Blake de mon bras pour le garder au plus près de moi et baise sa nuque, ses omoplates, ses épaules... tout ce qui me passe sous les lèvres.
J'aime tout ce qu'il y a entre nous. Mais j'ai peur que tout s'effondre bientôt.
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