Drogue

Je vous souhaite une bonne et heureuse année !
Plein de bonheurs, de rires et de lecture pour vous !
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1er Janvier 2035.

La radio passe de vieux morceaux depuis de longues minutes. Cette ambiance « vintage » est parfaite pendant que je prépare mes bagages. Dans moins de quatre heures, Sun, son petit-ami Ezra et moi reprenons la route. Nous laissons famille et amis à Barnard Castle et retournons à la capitale. Cela me soulage plus que je n'aurais pu l'imaginer.

Je fredonne un vieux rap dont j'ignorais connaître les paroles. Une paire de baskets rejoint mes habits déjà installés dans ma valise. J'effectue une pirouette pour marquer la fin de la chanson. Lorsque je me stabilise, j'éclate de rire. En bas de mon placard, toutes bien alignées, mes peluches sont planquées et semblent me surveiller. J'ai dit à tout le monde que je les avais jetées lors de notre emménagement à Barnard Castle. J'avais quatorze ans et je m'imaginais que ce n'était plus de mon âge de les avoir sur mon lit. Cependant, je n'ai jamais eu le courage de les balancer, les abandonner. Je suis un gamin doublé d'un menteur.

Quand des coups interrompent mes souvenirs, je referme précipitamment mon placard. Je fais volte-face, m'attendant à voir Sun ou ma mère venus voir si j'avance dans mes préparatifs. Mais c'est le visage d'Ady qui apparaît dans l'ouverture de la porte. Je déglutis alors qu'il semble gêné d'être là. J'aimerais lui crier que je ne lui ai pas demandé de venir et qu'il peut faire demi-tour mais rien. Rien ne sort. Comme toujours avec lui, je reste muet et le laisse mener la danse.

— Salut ! lance-t-il.

Il hésite puis ouvre un peu plus la porte mais sans pour autant entrer dans ma chambre. Pour une raison qui me dépasse, je ne lui réponds pas. Ou plutôt si, je la connais cette raison. C'est Ady tout simplement. Mes sentiments pour lui depuis presque un an sont contradictoires. Rien qu'à cet instant, je rêve de me jeter dans ses bras et de lui griffer le visage pour effacer ce sourire qui vient d'y apparaître.

— Je peux ? me demande-t-il en faisant un signe de la main vers l'intérieur de la pièce.

Malgré ce que mon cerveau me dit de faire, je hoche la tête. Cette semaine à passer à l'éviter m'a paru une éternité et a plus ressemblé à une torture qu'à autre chose. Mais je me connais quand je suis à ses côtés, je ne peux pas me contenter d'une simple amitié gentillette. D'ailleurs, il a à peine mis un pied ici que mon corps semble attiré par le sien. Il referme derrière lui et je me vois dans l'obligation de m'asseoir sur ma chaise de bureau pour me contrôler.

— Comment tu es entré ?

La seule salutation que je lui réserve le fait grimacer. Mais je tente juste d'être amical avec lui, de faire la conversation comme n'importe qui le ferait dans cette situation.

— Par la porte.

Il sourit à sa petite blague.

— Merci, Columbo ! m'exclamé-je ce qui nous fait ricaner tous les deux.

— Ton frère et son copain partaient promener le chien alors...

Je hoche simplement la tête.

— Ça va ? m'interroge-t-il.

— Ça peut aller.

Il fait quelques pas dans ma chambre en faisant semblant de s'intéresser à ma déco quasi inexistante. J'ai toujours eu en horreur cette habitude qu'ont les gens à dépenser leur argent pour encombrer leur intérieur. Quand nous sommes arrivés en Angleterre, nous n'avions pratiquement rien. Notre appartement était spartiate et la décoration était la dernière chose qui préoccupait nos parents. Le plus important était de mettre à manger sur la table. Sun et moi n'avons jamais manqué de rien.

Mais cela me permet de l'observer presque discrètement. Il n'est pas très grand, nous faisons la même taille et je me rappelle encore toutes ces fois où je le taquinais à propos de ça. Cependant, nous n'avons pas du tout la même silhouette. Là où je suis fin et souple, Ady est musclé et robuste. Il est le genre de garçons où quand vous vous blottissez contre lui, vous vous sentez en sécurité, peu importe ce qui peut vous tomber dessus. Son physique a été, je ne vais pas mentir, la première chose qui a attiré mon attention et m'a plu. Il est canon.

Puis quand on y regarde de plus près, on peut distinguer les beautés de son visage. Sa peau noire sans aucune imperfection et d'une douceur incroyable. Sa mâchoire carrée. Ses lèvres pulpeuses qui me donnent toujours envie de les lécher. Ses yeux... Dès qu'il me regarde, je ressens toujours comme une vague de tendresse s'échouer sur moi. C'est agréable. Tout comme son sourire qui suffit à me rassurer dans toutes les situations.

Comme à cet instant où il m'adresse un grand sourire, ayant sûrement remarqué que je le mâtais sans la moindre discrétion. Mes joues rougissent. J'attrape un tee-shirt et le plie sur mes genoux me permettant d'occuper mes mains et de mettre de côté ma gêne. Il finit son petit tour et s'installe à côté de ma valise ouverte sur mon lit. Il la tapote légèrement.

— Alors tu serais parti comme ça ? Sans même venir me dire au revoir, me souffle-t-il, sur un ton triste.

Je lui aurais dit au revoir. Mais par l'intermédiaire d'un sms, c'était plus sûr. Parce que je nous connais... Surtout moi. Je sais comment cela se termine à chaque fois que nous nous retrouvons seul à seul. Comme la dernière fois. Quand nous nous sommes revus, il y a de ça un peu plus d'une semaine, nous avons fini dans le lit sur lequel il est en ce moment. Pas seulement pour compter les moutons. Je ne peux pas lui résister. Et j'ai bien peur que la réciproque soit vraie.

— Je voulais t'envoyer un message, avoué-je, presque timidement. Pour éviter de...

Il murmure un Oh en faisant un petit geste de la tête avant de la baisser sur ses mains liées entre ses jambes.

— Je comprends...

Le voir ainsi me donne envie de le prendre dans mes bras pour le bercer comme un bébé. De parsemer son visage de baisers et son corps de caresses. Mais je me retiens. Je serre entre mes doigts le tee-shirt que je viens de plier alors que mon cœur me fait mal.

— Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu fais là ? l'interrogé-je.

Ma question est stupide. Je suis stupide. Je connais déjà la réponse. Il inspire profondément comme si me répondre était difficile.

— Si tu ne viens pas à moi, c'est moi qui viens à toi, dit-il.

Je souris face à sa réplique digne d'un film niais de Noël. Ça ne lui ressemble pas. Ady a énormément de qualités et c'est un petit-ami génial mais pour rien au monde, il est romantique et ça ne me gêne pas. Enfin ça ne gênait pas quand nous étions encore ensemble. Quand je me trouve avec lui, c'est comme si nous oublions le fait que j'ai rompu l'été dernier. Mon rictus se transforme en une petite grimace.

— Tu n'aurais peut-être pas dû...

Il se lève brusquement et me tourne le dos. Le silence s'étend entre nous. Il finit par se tourner vers moi et me fixe longuement. Son regard sur moi me ferait presque trembler. Ses yeux chocolat me réchauffent le cœur et me déshabillent comme j'aime tant qu'ils le fassent. Dans un geste stupide, je referme le gilet en laine que je porte, cherchant à me cacher.

— J'avais juste envie de te voir, me confie-t-il naturellement. De te parler. D'être avec toi.

Je baisse les yeux et balance l'habit que je tenais sur mon bureau.

— Tu vas partir à Londres et on ne va pas se revoir avant... des mois. Sûrement que cet été.

Je retiens à temps mon « La faute à qui ? ». À la place, je me mords la lèvre, silencieux. Je ne dois rien dire. Je ne veux pas nous faire encore plus de mal en confessant que je mourrais d'envie de le voir mais que j'avais trop peur de tomber encore une fois pour lui. Malheureusement, le silence qui suit sa déclaration me met tellement mal à l'aise que je grimace avant de lâcher :

— C'est la vie...

Je lève les yeux au ciel, désespéré par mon propre comportement. Je ne veux pas le blesser, comme je ne veux pas souffrir de toute cette situation. Quand je suis à Londres, j'arrive à mettre Ady dans un coin de ma tête en me concentrant sur la danse mais ici... Je fais bêtise sur bêtise.

— Pourquoi tu n'as répondu à aucun de mes sms ou appels ?

— J'ai été occupé.

Malgré la grimace qu'il fait, je ne mens pas vraiment. Oui, j'avais peur de lui répondre mais j'ai eu des journées bien remplies. J'ai vu souvent Hugo et Elliott. Passé mes journées avec ma famille. Fatigué Sun et Ezra à tous les jeux de société que nous trouvions. Nous sommes même allés à Leeds pour faire visiter la ville à Ezra. Avons fait une promenade dans le parc national tous les cinq. Pour dire, en presque dix jours, j'ai pu trouver du temps pour danser qu'hier au soir... À ce souvenir, je baisse les yeux pour éviter qu'Ady remarque les larmes qui s'y forment. Je renifle.

— Tellement occupé que tu n'avais pas le temps de m'envoyer un petit message ? insiste-t-il.

Il m'agace, il devrait comprendre, savoir pourquoi je ne voulais pas me rapprocher de lui pendant ses vacances. Il se détache du mur et enfonce les mains dans les poches de son jean. Je hausse une épaule, faisant tomber mon gilet de ce côté mais je n'ai même pas le courage de faire un geste pour le remettre.

— Alors c'est comme ça maintenant ? Je ne compte tellement plus pour toi que je n'ai même pas le droit à un minimum de nouvelles ? me demande-t-il, blessé.

— Ça n'a rien à voir avec ce que je ressens, Ady, tu le sais très bien.

— Non je ne sais pas, Dae ! Tu...

Il bascule une seconde la tête en arrière quand sa voix se casse à cause de l'émotion.

— Je t'ai envoyé des dizaines de textos et tu n'as répondu à aucun.

— Je ne te dois rien, Ady. Pas même un pauvre message. Tu... Nous avons rompu...

— Tu as rompu, me corrige-t-il.

J'ouvre la bouche, prêt à répliquer. Mais je ne veux pas me disputer avec lui aujourd'hui. Nous avons passé trop de temps à le faire l'année dernière après son annonce. Je baisse les yeux sur mes mains tremblantes. J'entends encore ses mots le jour de la Saint-Valentin. Ces mots où il m'apprenait qu'il ne viendrait pas à Londres avec moi. Qu'il avait préféré faire une demande à l'université de Newcastle. Il ne m'avait jamais parlé de cette option. Pas une seule fois en plus d'un an, il n'avait jugé bon de me dire qu'il réfléchissait au fait d'aller dans une autre ville que moi.  Il m'a laissé espérer pendant des mois et m'a finalement mis devant le fait accompli. Il ne viendrait pas, un point c'est tout.

— J'ai rompu, abdiqué-je avec calme. Et j'avais mes raisons, tu les connais aussi bien que moi.

En plus de briser ma confiance en lui, je ne pouvais pas me résoudre à vivre un amour à distance. J'en suis incapable. Puis à partir du moment où il m'a dit qu'il irait à Newcastle, notre relation a changé. Nous nous disputions plus, nous ne nous écoutions plus. Nous n'étions plus ce couple épanoui que nous étions avant.

— Comme aujourd'hui, j'ai mes raisons pour prendre mes distances, je reprends. Maintenant... Si ça ne te convient pas, tu peux prendre la porte. Tu l'as bien trouvé pour entrer !

— Tu sais que je ne veux pas partir. J'ai besoin de toi, Dae, m'affirme-t-il.

Je baisse la tête, les larmes aux yeux. Il a tellement besoin de moi qu'il a décidé d'aller dans une autre ville à presque cinq cents kilomètres de la mienne. Je ne lui reproche rien aujourd'hui. Il a pris sa décision comme j'ai pris la mienne. Mais si j'ai accepté son choix, il ne semble pas enclin à accepter le mien et il nous fait encore plus de mal.

— Mais... C'est fini, chuchoté-je, n'ayant pas la force

— Alors ça ne voulait rien dire ce qui s'est passé la dernière fois ?

Je me relève et me dirige vers mes étagères. Je feins de chercher quelque chose parce que je refuse qu'il voit la peine que j'ai. Quand je vais lui répondre.

— Absolument rien.

Je m'impressionne assez. Ma voix était plus neutre que je le pensais. Je bouge un livre pour parfaire mon manège mais Ady a dû le comprendre. Il est derrière moi.  Il fait un dernier pas pour que nous soyons tellement proches que je puisse sentir son souffle sur moi. Son corps se colle au mien et ses mains englobent mes hanches.  Je n'avais pas fait attention qu'il s'était autant rapproché de moi. Je déglutis mais reste digne.

— Tu as quelqu'un là-bas ? À Londres ?

Je secoue doucement la tête.

— Si c'était le cas, je n'aurais pas couché avec toi la semaine dernière.

— Alors pourquoi tu pars aujourd'hui ? me questionne-t-il, sérieusement. Si personne ne t'attend. En plus, je croyais que tes cours reprenaient que le huit.

— Sun et Ezra reprennent le boulot dès demain ! je réponds du tac-au-tac.

— Les trains pour Londres, ça ne doit pas manquer.

Je hausse les épaules. En toute honnêteté, je n'ai même pas pensé à rester plus longtemps ici. Pourtant, ça m'aurait permis de passer plus de temps avec Elliott et Hugo mais je pense qu'inconsciemment, mon cerveau avait déjà calculé le fait que ça voulait aussi dire avoir la possibilité de croiser Ady. J'ai tout fait pour l'éviter toute cette semaine, une autre aurait été impossible.

— Je dois m'entrainer...

— Ton ancienne prof te prêterait sa salle avec plaisir, rétorque-t-il.

C'est comme s'il avait réponse à tout et le pire c'est qu'il a raison. La preuve, elle l'a fait hier.

— Avec d'autres danseurs.

— Je ne te crois pas !

Je fais un brusque demi-tour et nos torses se retrouvent collés l'un à l'autre. Je prends une inspiration pour essayer d'oublier cette position.

— Je m'en fiche que tu me crois ou pas. Je n'ai aucun compte à te rendre de toute manière, lui rappelé-je, sûr de moi.

Ses yeux m'analysent, cherchent la vérité. Je prends une profonde inspiration et relève un peu la tête pour lui donner l'impression qu'il n'a plus aucun impact sur moi. Mais Ady a toujours lu en moi comme dans un livre ouvert...

— C'est bien dommage...

Sa main vient pousser une mèche de cheveux sur le côté. Ça n'a aucun intérêt à part celui de frôler ma peau et faire accélérer légèrement ma respiration.

— C'est qui ces danseurs ? se renseigne-t-il, avec une pointe de jalousie.

— Des amis.

— Seulement des amis ?

Mon entourage, contrairement à ce qu'il peut penser, n'est pas très étendu. Je ne compte que Chad dans mes amis proches à Londres. Les autres sont des camarades avec qui boire un verre de temps en temps est agréable mais sans plus. Je me concentre sur la danse et rien d'autre. C'est la seule chose qu'il me reste.

Je secoue la tête pour éparpiller mes idées. J'ai plus urgent que la réalisation ou non de mes rêves de grandeur... Comme me débarrasser d'Ady avant que les choses aillent à nouveau trop loin. Si j'ai mis fin à notre relation, ce n'est pas pour coucher avec lui dès que nous nous croisons à une soirée.

— Je ne veux pas jouer à ça. Tu devrais rentrer chez toi, Ady.

Il se recule un peu et me fixe en silence un moment.

— Si tu pars aujourd'hui, c'est pour nous fuir ? murmure-t-il en attrapant ma main.

Oui, c'est pour cette raison. Je ne veux pas refaire la même erreur encore et encore. Une fois, c'est suffisant et pourtant, je ne retire pas ma main. J'aime beaucoup trop quand il me touche.

— Tu as rompu mais tu m'aimes toujours, non ?

Son ton ressemble plus à une supplique qu'à une interrogation. Je lève les yeux au ciel et crache immédiatement :

— Pourquoi tu veux nous faire souffrir encore plus ?

D'un geste brusque, je récupère ma main et poursuis :

— Pourquoi tu ne peux pas juste accepter le fait qu'on ne soit plus ensemble ?

Je pose mes mains sur son torse pour le pousser mais il attrape aussitôt mes poignets.

— Passe à...

— Parce que je t'aime, merde !

Son cri venait du cœur. Il lâche mes bras et je vois les larmes dans le coin de ses yeux qui menacent de couler. Cette fois, je ne peux pas le laisser comme ça. Je passe mes bras autour de son cou pendant que les siens enserrent ma taille de toutes leurs forces. Son odeur m'enivre. Nous basculons, je le sens et c'était ce que je voulais éviter.

— Il faut que tu passes à autre chose, lui dis-je du bout des lèvres me brisant le cœur au passage.

Le jour où j'apprendrais qu'Ady est en couple, mon cœur pleurera pendant une éternité. Je ne pourrais pas le supporter. Je sais mes pensées et mes sentiments sont à contre-courant.

— Impossible. C'est toi que je veux.

Sa tête enfouie dans mon cou, il en profite pour déposer plusieurs baisers sur ma mâchoire. Mon corps commence à trembler à ces contacts.

— Ady, arrête ! le supplié-je sans grande conviction même moi je m'en rends compte.

Ses mains se glissent dans mon dos alors que ses baisers se font plus appuyés. Je pousse un soupir de bien-être.

— Repousse-moi s'il te plaît...

Son nez caresse lentement mon cou. J'aimerais le repousser comme il me le demande, lui hurler de partir mais j'en suis incapable. J'ai envie qu'il continue ce qu'il a commencé. Il bouge légèrement son corps, mettant nos entrejambes en contact. Un vrai gémissement m'échappe.

— Dis-moi que tu ne m'aimes plus comme moi je t'aime, s'il te plaît...

L'émotion monte en moi, je ne peux pas lui dire ça. Je l'aime encore tellement. Presque comme au premier jour. Je doute pouvoir aimer quelqu'un d'autre comme je l'aime. Mais je n'arrive plus à lui faire confiance. Je ne peux plus le regarder dans les yeux sans voir tous les mensonges qu'il m'a racontés, sans voir tous les projets qu'il a foutu en l'air en un claquement de doigts. C'est sans doute stupide, peut-être puéril pour certaines personnes mais c'est ainsi pour moi. Il n'est plus ce garçon incroyable et droit dans ses bottes que je connaissais et aimais.

— Dis-moi que tu ne meurs pas d'envie que je te fasse l'amour et je m'en vais dans la seconde, poursuit-il.

Tout mon être le veut, il doit d'ailleurs sentir l'excitation qui commence à monter à moi. Alors je ne lui dis rien comme il l'espérait. Quand son visage revient au niveau du mien, son sourire est resplendissant, satisfait. Il vient happer mes lèvres dans un baiser langoureux. Je savais que ça déraillerait. Je le savais et pourtant, je ne l'ai pas viré d'ici.

Il passe ses mains sur mon torse et les glisse jusqu'à mes épaules sous mon gilet. D'un geste habile qu'il a tant de fois effectué, il me retire mon vêtement. Je signe la fin de ma bonne volonté lorsqu'il me fait reculer. Je bascule en arrière quand mes mollets rencontrent le lit. Ady ne me rejoint pas tout de suite, il me domine et me dévore des yeux. J'aime ça. Ce désir que je suscite en lui et en personne d'autre. Quand il m'adresse ce genre de regard, je me sens aimé, vivant, unique.

Mon cœur s'emballe quand Ady grimpe sur mon matelas et me surplombe. Ses mains prennent appui de chaque côté de ma tête, ne laissant plus aucun moyen de m'échapper si j'en avais l'intention. Son bassin se baisse et nos entrejambes se rencontrent, me faisant fermer les paupières sous le plaisir qui nait en moi.

— Pourquoi nier l'évidence ? me demande-t-il.

Il réitère son mouvement. Je me mordille la lèvre.

— On est fait l'un pour l'autre. Ça ne changera jamais, tu...

— Ta gueule ! le coupé-je.

Je me redresse, passe une main dans son cou pour le rapprocher de moi et l'embrasse avec fougue. Je vais le regretter comme chaque fois que nous couchons ensemble depuis notre rupture mais je suis trop faible pour dire non. J'ai envie de lui, de son corps contre le mien, de son amour, d'être ailleurs le temps d'un instant. Je veux juste qu'il me fasse oublier.

Il est ma drogue et un jour, il aura ma perte.

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