Chapitre 5 - Etre avec lui
Dimanche, 11 août 2013, 23 heures
Salut !
Ça y est. Je suis rentrée de chez mes parents.
Je suis allée au concert hier soir. C'était vraiment bien.
Alice n'était pas là et franchement, l'ambiance était beaucoup plus détendue.
J'étais au fond comme d'habitude, toute seule. Lucie m'a proposé de rester avec moi mais je lui ai dit que non, j'allais m'en sortir. Je suis tellement habituée à être à l'écart que ça ne me gêne même plus.
Mais après, quand on a fini la soirée tous ensemble, on a vraiment profité.
On a pu parler sans filtre, sans faux-semblant, sans retenue. J'ai bien vu qu'ils étaient tous beaucoup plus détendus.
J'étais à côté de lui. C'était enivrant. Et vraiment délicat.
Il faut que tu saches que je suis hyper tactile comme fille. Et ne pas le toucher ou y faire attention était vraiment difficile. Je ne suis pas sûre de m'en être bien sortie.
Lui non plus d'ailleurs. Il m'a carrément prise dans ses bras à un moment.
J'ai bien vu que les autres, enfin surtout Lucie, nous regardaient bizarrement. Tant pis... Pour une fois que je pouvais en profiter un tout petit peu.
On s'est couché à point d'heure. Il a voulu me raccompagner chez moi. Encore une fois, quand je lui ai proposé de monter, il a dit non même si j'avais l'impression que ses yeux me hurlaient le contraire.
Va falloir que je laisse tomber, page blanche...
Il est entier. Il se passera rien tant qu'il sera avec Alice.
Je le sais.
Et je ne vais pas attendre éternellement qu'il la largue.
N'empêche que je n'en peux plus de cette attirance.
Mercredi, 14 août 2013, 19 heures
Bonjour ma jolie.
C'est bien les vacances. Franchement, c'est trop bien.
Je ne sais pas si tu te souviens mais Fred est en vacances aussi.
Du coup, on est parti trois jours faire du bloc à Tralenta. Un site magnifique à côté de Bonneval-sur-Arc.
C'était génial. Et puis, j'ai pu voir une de mes idoles de jeunesse qui grimpe toujours aussi bien. C'était bizarre. C'est lui qui a ouvert la plupart des blocs là-bas.
J'ai réussi à faire deux 7b bloc (si tu veux tout savoir, ça commence à être vraiment dur ce niveau-là), du coup, j'étais plutôt fière de moi.
Fred, lui, a vraiment survolé le site. C'était impressionnant. Même les blocs les plus durs ne l'ont pas arrêté.
On a campé là-bas et passé de bonnes soirées avec d'autres grimpeurs rencontrés sur le site.
J'avais pris ma guitare mais elle n'a pas trop servie. J'avais trop mal aux doigts.
Fred part avec Alban pendant dix jours.
Les filles sont parties elles aussi.
Je ne sais pas trop ce que je vais faire pendant les quatre jours qu'il me reste.
On verra bien.
Allez, je vais aller nager un peu maintenant qu'il fait moins chaud.
A plus.
Vendredi, 16 août 2013, 10 heures
Page blanche,
Geoffrey vient de m'appeler. Il veut passer la journée avec moi.
Ça me fait flipper. Mais je ne me voyais pas lui dire non.
On doit aller se baigner. Pas ici. On verra bien.
Il passe dans une heure.
J'ai juste le temps de préparer une salade et de me préparer moi...
Pense à moi pendant que je serai pas là.
Dimanche, 18 août 2013, 22 heures
Je viens de passer les trois derniers jours avec LUI.
Trois putains de jours avec lui.
Alice est partie chez ses parents pour le weekend. Alors oui, tu vas me dire que ce qu'il a fait, m'appeler parce qu'elle n'était pas là, ce n'était pas bien.
Mais je m'en cogne. Je ne l'aime pas cette fille de toute façon.
J'en ai profité.
Vendredi, on est allés à Aiguebelette. Il connaissait une petite crique où on pouvait aller sans avoir à payer la plage et se farcir le monde qui va avec.
On était tranquille. Il n'y avait pas de bruit mis à part le vent dans les arbres.
On s'est baigné. On a fait les cons. On a parlé. De tout et de rien. De comment il a connu ses potes. Ils y sont tous passés.
Il a commencé par Fred qu'il connait depuis toujours. Il m'a raconté leur rencontre en primaire. Ils étaient apparemment les vilains petits canards. Ils ne faisaient rien comme les autres et se sont entendus à la première seconde où ils se sont vus.
Il m'a parlé de Thomas, de leurs atomes crochus autour de la course à pied. Ça, c'est bien un truc que je ne comprendrai jamais. Comment peut-on aimer courir sérieux ? Beurk.
De Raph qu'il a rencontré au boulot. Quand il est arrivé dans la boite, ils ont été mis sur un projet ensemble. Ça a collé tout de suite. Et puis, la musique les a encore plus rapprochés.
J'ai pu lui demander pourquoi il avait eu peur de se faire ridiculiser le jour où l'on s'est rencontré.
C'est là qu'il m'a raconté sa rencontre avec Matth. Il m'a fait mourir de rire. Il a bien essayé de tourner les choses à son avantage mais j'ai bien compris que Matt l'avait humilié et pas qu'un peu. Je trouve ça très bon à savoir que quelqu'un peut avoir cet effet-là sur lui. Parce qu'on dirait vraiment qu'il a peur de rien ni de personne.
Il m'a parlé de Florian et des filles aussi.
Il a l'air très proche de Lucie.
Elle m'intrigue cette fille, page blanche.
On a continué notre conversation sur mes goûts musicaux beaucoup trop tristes apparemment. Il a reconnu quand même qu'il aimait presque tout ce que je citais. Et que j'aimais aussi des trucs « normaux » voire même complètement improbables. Ça leur apprendra à parler derrière mon dos.
On s'est baignés, on a pique-niqué.
Il s'est moqué de mes galettes de riz. Je lui ai fait un doigt d'honneur.
Il a essayé de me chatouiller, c'est lui qui a ramassé.
On a ri. Beaucoup.
On a fait la sieste. L'un contre l'autre.
Je sais que tout ça, c'était mal mais... NE. DIS. RIEN. S'il te plait, page blanche.
Hier, nous avions prévus d'aller nous promener à Genève. Mais le temps a tourné. Il s'est mis à pleuvoir des cordes.
Alors, comme il n'y avait personne à la coloc, on y a trainé toute la journée.
On a joué de la gratte tous les deux. Et après, il m'a demandé de venir dans sa chambre pour qu'il m'accompagne à la batterie.
C'était... C'était... Je ne sais pas comment dire... Enorme.
On est restés sur des trucs ultra classiques, du rock, du reggae. Tryo, Bob Marley, U2, les Stones, Dire Strait.
Rien de trop triste. Rien de torturé.
Et c'était génial.
On a commandé des pizzas parce qu'on avait trop la flemme de se faire à manger.
On a regardé les trois volets du Seigneur des Anneaux. En version longue.
J'ai lutté pour tenir jusqu'à la fin du film. J'étais tellement crevée que je lui ai demandé si je pouvais dormir sur le canapé. Faut dire qu'il devait être 3 heures du matin.
Il a essayé de me proposer de prendre son lit et lui, le canapé mais c'était hors de question qu'il se sacrifie pour moi.
Je n'ai pensé que le lendemain matin que j'aurais pu utiliser la chambre qu'ils ont en rab en ce moment. Mais à ce moment-là, je n'étais pas trop en état de réfléchir...
Il faut croire que lui non plus. Il n'y a pas pensé plus que moi.
Il m'a donné une couverture et un oreiller.
Et m'a laissée.
Je me suis réveillée à peine une heure après. Je ne savais plus vraiment où j'étais. Quand je m'en suis souvenue, j'ai eu envie d'être avec lui.
Je voulais le sentir contre moi, sentir la chaleur de son corps. J'en avais besoin.
Je suis allée sur la pointe des pieds dans sa chambre.
Et je me suis allongée contre lui.
Je n'aurais pas dû. Je le sais. Mais c'était plus fort que moi.
Quand il m'a pris dans ses bras, j'ai su qu'il ne dormait pas, lui non plus.
On s'est endormi quasiment instantanément. Je crois que ma dernière pensée a été que j'étais bien dans ses bras.
On s'est réveillé vers 11 heures.
Je n'ai pas arrêté de m'excuser de l'avoir rejoint tandis que lui n'a pas arrêté de me dire que c'était une bonne chose et qu'il avait apprécié.
Je n'aurais pas dû faire ça. Je n'aurais pas dû.
Mais ça m'a fait du bien.
J'avais besoin de tendresse. De SA tendresse.
On a traîné encore un peu. Je ne voulais pas partir mais l'ambiance était devenue un peu trop bizarre. Nous savions l'un comme l'autre que les autres allaient débarquer à un moment ou à un autre. Nous savions l'un comme l'autre qu'Alice allait venir aussi.
Il est resté dans sa chambre quand je suis partie. Il ne m'a pas raccompagnée.
C'était mieux comme ça.
Je te l'ai déjà dit il y a une semaine. Mais cette fois, c'est la bonne. Vraiment.
Je laisse tomber.
Même s'il me plait, même si je ne peux pas me cacher que je commence à avoir des sentiments pour lui autres que de l'amitié.
J'abandonne.
Mardi, 20 août 2013
Salut page blanche.
Je n'en reviens pas. Je t'assure, je n'en reviens pas.
Marc, mon titulaire, m'a proposé de m'associer avec lui. Il m'a dit que les patients étaient super contents de moi et qu'il avait eu de très bons retours des médecins.
Comme il a un deuxième cabinet, il voudrait travailler plus à l'autre et me laisser plus de marge sur celui où je suis avec lui.
Il m'a dit que je pouvais choisir les jours où je voulais travailler, il m'a juste « imposé » de venir le mercredi mais, en même temps, vu que c'est la plus grosse journée du cabinet, je ne vois pas vraiment pourquoi je ne serai pas d'accord.
Je te jure, je n'en reviens pas.
Ça fait tout juste un an.
Faut que je parle de sa proposition avec mes parents. Mais aussi avec mes amis.
Pourquoi eux ? Parce qu'il me faut leur avis. Je ne peux pas m'en passer.
J'ai un peu tendance à ne jamais savoir faire le bon choix. Ils seront tous beaucoup plus objectifs que moi.
D'ailleurs, je ne sais pas si je te l'ai dit mais je vais faire un diplôme universitaire de posturologie cette année. Ça commence au mois d'octobre.
Bon allez, je te laisse. Je vais essayer de m'en remettre.
A plus, page blanche !
Vendredi, 23 août 2013
Ma décision est prise. J'accepte de m'associer.
Je vais travailler le lundi après-midi, le mardi, le mercredi et le jeudi. Ça me fait une demi-journée de boulot en plus.
J'ai choisi comme ça parce que le lundi matin, c'était souvent un peu mortel, les patients ne viennent pas ou j'en ai très peu.
Marc est d'accord. Il continuera à venir le vendredi et le samedi.
On va mettre tout ça en place courant septembre. Le temps qu'il revienne de vacances et que la rentrée se fasse.
Entre ça et mon DU, que de changements !
Il me tarde maintenant, en fait. Non non, je ne suis pas impatiente. C'est tout moi ça !
Pour fêter ça, on va tous au resto demain soir. Dans un petit resto que je ne connais pas encore.
Je viens te raconter demain ! Ou peut-être dimanche en fonction de l'heure à laquelle on rentre.
A plus, page blanche.
Dimanche, 25 août 2013
Je sais pourquoi ils ont décidé d'aller dans ce resto.
Les patrons sont des amis de Fred.
Du coup, l'ambiance est super détendue, tout le monde se tutoie.
Ils m'ont appris que c'est un peu leur quartier général en dehors de la coloc.
Ils étaient tous là. Geoffrey a eu la décence de venir sans Alice. Et j'ai apprécié. C'était ma soirée quand même.
Bon, on a bien mangé mais ça, à la limite, tu t'en fiches.
J'ai offert l'apéro et le digestif/café/tisane pour fêter mon nomination en tant qu'associée.
C'était bizarre de revoir Geoffrey après le weekend qu'on a passé ensemble. Surtout que nous n'en avons parlé à absolument personne. Enfin, moi, je n'en ai pas parlé.
C'était difficile de savoir comment se comporter. Même si j'ai décidé de laisser tomber, le voir tout près, pouvoir profiter de lui un peu plus que quand Alice est là, était perturbant. Je crois que je n'ai pas vraiment réussi à faire comme si de rien n'était.
Comme d'habitude, il a posé sa main sur ma taille en me faisant la bise. A chaque fois, j'ai l'impression qu'il la laisse un peu longtemps que la fois d'avant. Il faut vraiment que j'arrête de me faire des idées.
Ils m'ont tous félicitée. Ils ont tous dit que je le méritais, que c'était normal, que je bossais vraiment bien et j'en passe. Je ne supporte pas vraiment qu'on me fasse autant de compliments et je suis devenue rouge comme une pivoine.
Surtout qu'en plus, ils ne savent pas du tout comment je bosse.
Mais tout ce qu'ils m'ont dit n'était rien par rapport au murmure de Geoffrey pendant qu'on trinquait. Celui où il m'a dit que c'était normal que tout ça m'arrive parce que je savais rendre les choses meilleures qu'elles n'étaient véritablement.
Je crois que je n'ai même pas pu cacher à quel point il m'avait troublée.
Ils m'ont offert un cadeau. Un pendentif comme le tatouage que j'ai sur le poignet et qui représente des montagnes. C'était une idée commune à ce qu'il parait mais je pense quand même que ce sont les filles qui l'ont eue... En tout cas, on peut dire qu'ils me connaissent bien. Et franchement, je ne le méritais pas vraiment.
En tout cas, la soirée était absolument géniale.
On est rentrés beaucoup trop tard pour que je passe t'écrire en rentrant.
Geoffrey m'a raccompagnée jusqu'en bas de chez moi.
Je ne lui ai même pas proposé de monter. Je ne veux pas espérer quoique ce soit.
A plus page blanche.
Mercredi, 18 septembre 2013
Salut, salut...
Ça fait un bon moment.
Je n'avais rien à raconter. Rien de rien.
Mais ça y est. Aujourd'hui, c'était mon premier mercredi de boulot.
Ça s'est bien passé. Ça change, c'est indéniable. Mais ça me plait.
J'ai rien à raconter parce qu'en ce moment, je suis persona non grata à la coloc.
Alice n'a plus d'appart' alors elle squatte là-bas. Autant dire que comme elle y est tout le temps, je n'y vais plus du tout.
Les autres viennent chez moi. Sauf Geoffrey évidemment.
Je vais grimper avec Fred et Alban. On a encore fait quelques sorties en extérieur.
Mais le temps n'est pas terrible depuis une semaine. C'est dur d'être enfermés après tout le temps qu'on a passé à grimper dehors.
Et puis, je ne le vois pas. Je ne le vois pas et ça me saoule. Il me manque.
Mais je ne dis rien aux autres. Même pas à Fred.
Je sais que j'ai dit que je laissais tomber. Mais ce n'est pas si simple, mine de rien.
Je me dis que je vais rencontrer de nouvelles têtes pendant mon DU. Ça va me faire du bien.
Samedi, 28 septembre 2013
Ils jouent ce soir.
Je n'y vais pas. Ça ne sert à rien. A part me faire du mal.
Dimanche, 29 septembre 2013, 4 heures
J'ai passé une bonne partie de ma soirée à tourner en rond. Je pensais aux autres qui étaient ensemble. Alors que j'étais toute seule, ici, à me morfondre.
J'ai fini par aller me coucher. Mais comme par hasard, je n'arrivais pas à dormir.
Alors, j'ai regardé « je ne sais plus » quelle série que j'avais en stock sur mon pc.
Et finalement, je me suis endormie sur mon canapé.
J'ai été réveillée en sursaut par l'interphone qui arrêtait pas de sonner à 2h du mat'.
C'était Geoffrey. Putain, page blanche, c'était Gé.
Il était là, en bas de chez moi. Et il avait l'air passablement bourré.
Il me demandait de lui ouvrir. Mais je ne savais pas s'il fallait que je le fasse ou pas.
Je paniquais. Il m'a suppliée pendant un moment. J'ai cédé.
- Salut Anna.
- Salut. Qu'est-ce que tu fais là ?
- Fallait que je te voie.
- Fallait que tu me voies ?
- Ouais. Pourquoi t'es pas venue ?
- J'avais pas envie.
- Quoi ? Tu te fous de ma gueule ?
- Non. J'avais pas envie. Pas envie de te voir avec Alice. Pas envie de devoir faire attention à tout ce que je fais ou à tout ce que je dis.
J'aurais voulu qu'il laisse tomber à ce moment-là. Mais il n'avait pas l'air décidé.
- Pourquoi ?
- Parce qu'elle m'aime pas. Parce que je ne l'aime pas non plus. Parce que j'ai beau me dire qu'on est amis, je ne suis pas sûre que ça soit vrai. Parce que...
- Parce que quoi ?
- Parce que rien. T'as rien à faire là, Gé. Rien du tout. En plus, t'es bourré et que je suis fatiguée. Je ne vois pas comment on pourrait parler vraiment sérieusement et en plus, Alice va être furax après toi.
- J'm'en fous d'Alice, là, tout de suite. Tu veux dire que tout ce qu'on a partagé, c'est rien pour toi ? Et pourquoi tu m'as appelé Geoffrey comme d'habitude ?
- Pour ta première question, me fais pas dire ce que je n'ai pas dit. Pour la deuxième, j'en sais rien.
- Et maintenant on fait quoi ?
- Maintenant, tu te casses.
- Tu peux pas me demander ça.
- Si. Bien sûr que si. C'est toi qui es chez moi là.
- Non Anna. S'il te plait...
- S'il te plait quoi ?
- J'ai besoin de toi.
- Besoin pour quoi ? Pour quand elle n'est pas là ? Et puis tu crois que j'ai pas besoin de toi, moi, peut-être ? Tu crois que ces moments, ils n'étaient pas aussi importants pour moi que pour toi ? Tu crois que ça me fait plaisir de ne pas te voir ? Tu crois que ça me fait plaisir de ne pas pouvoir venir voir mes amis parce qu'elle est là ? Pourquoi là, tu me parles de toi ? Tu penses à moi ?
Tu aurais vu sa tête, page blanche... Il n'a rien trouvé à répondre.
- Alors, si t'as vraiment envie de savoir, oui, j'ai besoin de toi. Oui, j'ai envie qu'on se voie. Mais j'arrête d'attendre. Parce que tu l'aimes. Alors, évidemment que tu tiens à moi. Je le vois bien. Parce que je ressens la même chose. Mais le problème, c'est qu'elle aussi, elle le sait. Et tant que tu l'aimeras, elle, je laisse tomber. Et maintenant, tu te casses et tu rentres chez toi.
- Anna...
- Tu te casses et tu rentres chez toi, s'il te plait. Ecoute-moi. S'il te plait. Fais ça pour moi. On se voit vite si tu veux. Mais là, c'est pas possible. S'il te plait.
Je me suis mise à pleurer. Il s'est approché. Il a voulu me prendre dans ses bras. Mais je l'ai repoussé.
C'était certainement le truc le plus dur que j'ai eu à faire depuis bien longtemps.
Mais j'ai tenu bon.
Il est parti. Au moment de passer la porte, il s'est tourné vers moi.
J'ai pas aimé son regard, page blanche. Pas du tout.
J'ai fait ce qu'il fallait, n'est-ce pas ? Dis-moi que j'ai fait ce qu'il fallait...
Parce que là, je pleure encore et tes pages sont en train de gondoler.
Dis-moi que j'ai fait ce qu'il fallait... S'il te plait...
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