▫️Insomnie▫️

Insomnie.

T'arriveras pas à dormir cette nuit.
Les minutes s'alignent à l'infini.
Ton lit, une mer de question,
T'as juste à y plonger pour toucher le fond.

Dans ta tête, les angoisses se bousculent.
Brasier inarretable, il mourra au crépuscule.
Les démons sortent de tes ténèbres.
Une pensée de trop, tes sens s'exacerbent.

Insomnie.

T'observe tes pensées, étrangère à toi-même.
Pourquoi tu veux encore résoudre un énième dilemme ?
Inexplicable impression d'être dissociée de ton être,
Ni ton cœur ni ta raison ne sont vraiment les maîtres.

Réflexions futiles, t'enfouis tes pulsions sanguinaires.
Cœur gelé. Décor en carton pour cacher la misère.
Confortables souvenirs d'ouate et d'or,
Espoirs croupis au fond de la boîte de Pandore.

Insomnie.
Tes pensées, des ovnis.
De la solitude abonnée,
Tu refuses les mains tenduent même celles de Mophée.

Insomnie.

Réveille. Tu ne peux plus bouger,
T'est revenu trop tôt dans le monde éveillé.
La mort, c'est peut-être comme le sommeil,
Mais toi tu dors pas, inconditionnelle immortelle.

T'as peur de souffrir autant que de les voir souffrir.
Seule dans la pénombre, t'effaces enfin ton sourire.
Aujourd'hui encore t'as absorbé leur mal-être,
Plus tard sûrement c'est en éponge que tu vas renaître.

Insomnie.

Mal à l'aise devant les larmes.
Malaise devant une arme.
Peur de ce que tu peux vouloir.
Flashback d'une autre vie, vision prémonitoire.

T'as peur de mettre fin à ta vie de peur que ta vie prenne fin.
Peur de te réveiller pour apprendre que la mort s'appeler destin.
Peur de ta peur, tu crées tes propres angoisses.
Fuis tes pensées, redoute ton face à face.

Insomnie.

Pleurer. Tu voudrais tout sortir.
Incapable d'évacuer la peine qui te fait souffrir.
Ravaler l'eau qui perle de tes yeux.
C'est quand t'es tout seul que t'as besoin d'être deux.

Lune blanche projette fantomes aléatoirement.
Rires dans la rue, pourquoi tu n'es plus un enfant ?
Draps trop chauds, air qui s'échappe de ton souffle.
Densité changée de l'existence qui t'étouffe.

Insomnie.

Arrêter de vivre, tu ne ferais pas ça.
Tu tiens trop à la vie pour en arriver là.
Douleur aux côtes. Ton corps fourmille de frissons lourds.
Douleur au coeur. Energie sombre, vrombissement d'un bruit sourd.

Tes paupières lestées ne referment pas ton esprit.
Impuissant sous le rideau de fer tu luttes à tout prix.
Fatigué.
T'aimerais tout arrêter.

Insomnie.

Tu veux rêver du jour où tu vivras mais tes nuits sont remplies de cauchemars.
Putain, même quand tu penses pas tu broie du noir.
Phase paradoxal te prépare aux éventualités,
Vu toutes les manières où t'es morte t'es une habituée.

Tu t'reconnais dans un article de psycho, mauvais signe,
Le titre c'est hypersensibles. Chant du cygne.
Ils te font oui de la tête mais ils t'ont pas compris.
Leurs discours payants sont des conneries.

Insomnie.

Œil ouvert dans la nuit, cœur lourd.
Si tu pense toujours à la même chose tu refais le même parcours.
Coincée dans une boucle temporelle,
Le présent te ramène à tes problèmes.

Tu connais toutes les taches de ton plafond, t'es pas tranquille.
Dispersé, tu veux juste te rendre utile.
Tes mains tremblent le matin, t'écouteras pas en cours.
On fonce vers une point, les choix ne sont que des détours.

Insomnie.

Tu regarde l'heure tous les quart d'heure, t'as peur.
Si tu hésites encore, pense que la jeunesse fane comme une fleur.
Si t'imagine le future soit t'es déçu soit t'angoisses.
Si tu regarde dehors c'est que tu te veux trouver un avenir mais que tu le cherche pas en classe.

Si ce qui t'empêche de dormir, c'est ce qui te rend malheureux,
Parle en à ceux qui t'écoutent, tu verras qu'ils sont pas nombreux.
Matière grise effervescente, cerveau en ébullition,
À quatre heures tu dors pas, toutes les nuit comme le Réveillon.

Insomnie.

Tu rêves d'une seule chose et c'est seulement d'un rêve.
Prendre la main des autres finalement y'a qu'ça qui t'apaise.
Y'en a pas beaucoup qui comprennent c'qui te torture.
Dans la vie les plaies deviennent des cicatrices mais restent des blessures.

Dans ton sang tu sens la tension sans sentiment des angoisses insensées.
Trop de sirènes, toi, c'est le sept qui t'as sauvé.
Sans alarmes et sans surprises, tu te sens repartir,
Lentement vers le fond. Mais c'est pas la surface qu'il faut fuir.

Insomnie.
Histoire d'une fille éveillée dans la nuit.

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