Parties III : LANAYA / CARTER
Je vide la petite valise sur mon lit avant de récupérer une plus grande. Bon, maintenant que je sais que je vais dans la famille de Carter, je vais remplir celle-ci intelligemment. Il ne fait pas si froid en Californie, contrairement à New York, donc je vais pouvoir prendre des vêtements un peu plus légers. Il me faudra en tout une vingtaine de minutes pour embarquer tout ce que je voulais. Et ça tombe bien, car Carter vient à l'instant de m'envoyer un message.
Carter
[Je suis en bas.]
Lanaya
[Je descends :)]
Carter
[Tu as besoin d'aide avec la valise ?]
Lanaya
[Non, ne t'inquiète pas, je suis déjà dans l'ascenseur.]
Carter
[Parfait, à tout de suite.]
À travers la porte d'entrée, je vois Carter adossé contre sa voiture à m'attendre et dès qu'il m'aperçoit, il vient vers moi.
— Donne-moi ça, dit-il en me prenant ma valise des mains. C'est bon, tu as pu prendre tout ce qu'il te fallait ?
— Oui, d'ailleurs, on n'est pas obligé d'aller me chercher une robe, j'en ai pris une.
— Très bien.
Carter m'accompagne devant sa portière avant de m'ouvrir celle-ci pour m'inviter à entrer. Je le remercie avant de m'asseoir. Il referme ensuite la porte derrière moi et pars en direction du coffre pour ranger ma valise et reviens à mes côtés.
— C'est un gala de quoi, lui demandais-je une fois qu'il démarre.
— C'est une collecte de fonds pour les sans-abri afin qu'ils puissent passer les fêtes comme tout le monde.
— Ah, c'est super, et où aura lieu le gala ?
— Dans les Hamptons.
Chez les riches, rien d'étonnant au final.
— D'accord, je comprends mieux pourquoi il faut y aller maintenant.
Au bout d'une dizaine de minutes, Carter se gare devant un magasin. Mais, pas n'importe lequel, on est devant la boutique de Makena Tesfaye. J'interroge Carter du regard.
— On vient te prendre une robe.
— Pardon ?
Carter sort de la voiture sans rien me répondre pour venir m'ouvrir la porte tout en me tendant la main. Je la saisis et sors de la voiture.
— Carter, je t'ai dit que je n'avais pas besoin de robe.
— Écoute, on est déjà là, donc profite du moment.
— Tu l'as fait exprès ?
— C'est fort possible.
— Mais je ne peux pas, tu sais combien coûte une robe ici ?
Mon Dieu, je suis devant la boutique de Makena Tesfaye. Quand je vais raconter ça à Beth, elle va s'évanouir.
— Tu es adorable, dit-il en se marrant. Je pense avoir assez d'argent pour t'offrir une robe de chez Makena.
— Non, je ne pourrais pas accepter.
— Pourquoi ?
— Car c'est beaucoup trop !
— Lanaya, ce n'est qu'une robe.
— Pour toi, peut-être, Carter, mais dans mon monde, c'est différent.
— Arrête de réfléchir et laisse-moi t'offrir une robe pour me faire pardonner au nom de mes employés qui t'ont malmené aujourd'hui, joue-t-il sur la corde sensible.
— Ça, c'est vrai !
J'hésite un moment avant de regarder la boutique. Je n'aurais jamais plus l'occasion de remettre les pieds dans un tel endroit. En plus, j'aime énormément cette créatrice.
— Alors, on entre, me demande-t-il.
— Oui, craquais-je.
Une fois la porte franchie, on est accueilli par la créatrice elle-même.
— Carter, c'est toujours un plaisir de te voir, dit Makena avant de le prendre dans ses bras un peu trop familièrement et Carter se laisse faire et lui rend même son étreinte. J'aurais dû m'en douter, ces deux-là se connaissent, mais ce n'est pas une raison pour qu'il soit aussi proche physiquement. Cela m'hérite et j'ai envie de les séparer.
— Plaisir partagé, Mak.
— Je présume que c'est ton amie ?
C'est ce qu'il lui a dit, si elle savait... Je suis tout sauf une amie.
— Exactement.
Menteur, pourquoi ne lui dis-tu pas la vérité ? Il a peut-être peur qu'elle s'imagine des choses.
Cette pensée ne fait que m'énerver davantage et je comprends que je suis morte de jalousie. Ma pauvre fille, tu es tellement pathétique.
— Elle est ravissante, dit-elle à Carter avant de se retourner vers moi pour me saluer.
— Je suis Makena, honoré de te rencontrer.
— Lanaya, enchantée.
— Très bien, Lanaya, suis-moi en cabine, je vais prendre tes mensurations.
Je m'exécute toujours en proie à la jalousie. Juste devant la cabine se trouve un fauteuil et Carter s'installe. Derrière la porte, Makena me demande de me dévêtir et commence à faire son travail. Malgré ma jalousie envers elle, je reste néanmoins admiratif de cette femme et de son talent.
— Parfaite, j'ai quelques idées qui pourraient te plaire. Attends-moi une minute, je vais aller te chercher tout ça.
— Merci beaucoup.
— Pas de quoi, ma belle.
En moins de cinq minutes, Makena revient avec cinq robes toutes plus somptueuses les unes que les autres. Elle m'aide à enfiler la première. La robe est d'un marron violet absolument magnifique. C'est très échancré au niveau de la poitrine et au niveau de la cuisse. J'ai l'impression que je suis nue, mais ne mettant pas encore vu, je ne sais pas ce que cela donne réellement. Une fois la robe correctement mise, je sors de la cabine et fais face à Carter, toujours sans me voir. Mon partenaire écarquille les yeux avant de se détourner vers Makena, le regard complètement désapprobateur.
— Tu veux me tuer, lui demanda-t-il.
— Quoi, c'est si affreux que ça sur moi, demandais-je blesser.
— Non, me répond Makena, tu es à couper le souffle, me dit-elle en m'invitant à me contempler dans le miroir.
Quand je rencontre mon reflet, je suis sous le choc. On dirait une tout autre personne. Cette robe me fait un corps de rêve et la couleur me va parfaitement au teint. Moi qui pensais que je serais vulgaire en l'enfilant, au contraire, je suis tout en grâce. Merde, j'aime beaucoup.
— Makena pas cette robe, m'interrompt la voix de Carter.
— Pourquoi, elle est magnifique.
— S'il te plaît, Mak.
— Très bien, je vais lui essayer une autre.
Je regarde Carter, ne comprenant pas pourquoi il réagit comme ça. Il ne m'a visiblement pas trouvée jolie. Je rentre de nouveau dans la cabine pour enfiler la deuxième robe. Contrairement à l'autre, celle-ci est d'un beige champagne très délicat. La robe est longue et moulante avec des paillettes scintillantes. Elle est sans bretelles, avec un bustier en forme de cœur qui met en valeur les épaules et le décolleté. La robe est drapée au niveau des hanches, formant un ravissant nœud, ce qui accentue la silhouette. Je me sens drôlement à l'aise dans cette robe. La créatrice m'invite à sortir de la cabine. Je fais ce qu'elle me demande, mais cette fois-ci, je ne prête pas attention à Carter pour aller directement m'observer dans le miroir. J'entrouvre la bouche en me voyant, ah oui, c'est transparent, mais elle reste incroyablement belle. Je comprends maintenant pourquoi le draper au niveau des hanches. Même en étant un peu transparente, la robe reste élégante. Et elle tombe tellement bien sur mon corps que j'ai un deuxième coup de cœur. J'aime beaucoup celle-ci aussi. Quand je fais enfin face à Carter, il a les sourcils froncés de mécontentement.
— Quoi, m'agaçais-je, dans celle-là aussi, tu me trouves moche !
— Makena laisse-moi une seconde avec Lanaya, tu veux, lui dit-il tout en se levant pour venir vers moi.
La créatrice s'éclipse rapidement pour nous laisser seuls dans la pièce d'essayage.
— Comment peux-tu imaginer un instant que je te trouve moche ?
— C'est t...
Je n'ai même pas le temps de finir ma phrase qu'il renchérit en m'interrompant.
— Lanaya même avec un sac-poubelle en guise de vêtement, je te trouverai magnifique.
Ses paroles me font aussitôt rougir.
— Alors pourquoi réagis-tu de la sorte ?
— Ce n'est pas évident ?
— Non, je ne suis pas dans ta tête, Carter.
— Dans ce cas, laisse-moi t'expliquer, dit-il en se rapprochant un peu plus de moi. Lanaya, je n'ai pas l'impression que tu te rends réellement compte de l'effet que tu as sur moi, me chuchote-t-il. Avant de saisir ma main pour la mettre sur son pantalon à l'endroit où se trouve son membre. J'écarquille les yeux de surprise, il bande. Tu comprends maintenant pourquoi il est hors de question que tu mettes cette robe ce soir. Choisis quelque chose de plus décent, sinon je serais incapable de t'avoir à mes côtés sans t'arracher ce bout de tissu qui te servira de robe. Alors, si tu ne veux pas que je te baise en plein milieu du gala, je t'en supplie, prends autre chose.
À l'idée qu'il me prenne, mon ventre se resserre et une chaleur agréable vient me titiller le corps.
— Et si j'ai envie que tu me baises, lui demandais-je plein d'audace.
— Putain ! Ne joue pas avec moi, Lana !
L'entendre prononcer mon surnom me procure une sensation étrange et je comprends qu'il est sérieux.
— Très bien, je vais me changer, lui dis-je en partant vers la cabine. Tu peux dire à ton amie de venir, conclus-je en refermant la porte de celle-ci derrière moi.
Je suis dos à la porte quand deux coups retentissent avant qu'elle ne s'ouvre.
— Merci, Makena, cette robe est superbe, mais je ne crois pas que ça va être possible, pouvez-vous m'aider à la retirer.
Quand je sens des bras m'encercler dans une étreinte, je sursaute, je détourne la figure pour voir Carter.
— Tu m'as fait peur.
— Excuse-moi, dit-il en se penchant pour nicher sa tête dans mon cou avant de m'embrasser.
— Carter, tu fais quoi là ?
— Je n'en peux plus, soupire-t-il. Tu m'as vraiment manqué, Lana. La prochaine fois, je te prendrai avec moi en déplacement.
À ses mots, mon cœur s'arrête.
— Ne te moque pas de moi, ce n'est pas drôle.
— Je ne suis pas en train de rigoler, tout ce que je viens de te dire est la stricte vérité.
Mon cœur repart de plus belle dans des battements maladroits.
Quand je sens la main de Carter me dénuder la poitrine pour m'agripper un sein et sa langue me lécher le cou, des frissons me parcourent le corps pour venir s'arrêter entre mes cuisses.
— Carter, pas ici !
— Pourquoi ?
— Makena pourrait revenir et nous surprendre.
— Ce n'est rien.
— Comment, ça ? Elle ne t'intéresse pas ?
J'entends Carter ricaner à ma remarque sans pour autant arrêter ses baisers dans mon cou.
— Si tu veux tout savoir, je ne suis pas du tout son style, dit-il en défaisant ma robe pour la laisser tomber au sol. Me voilà presque complètement nue, à l'exception de ma culotte.
Il me fait tourner pour que je puisse lui faire face. Le sourire aux lèvres et le regard excité, Carter se rapproche de moi, m'incitant à reculer. Mon dos nu entre en contact avec le mur froid de la petite cabine. Carter met son avant-bras contre celui-ci pour venir se pencher vers moi.
— Et tu sais pourquoi, je ne suis pas son style, Lana ?
Je fais non de la tête, ma voix ne voulant plus m'obéir.
— Car on préfère tous les deux les chattes, dit-il sans me quitter des yeux.
Il fait ensuite descendre sa main libre le long de mon ventre, me procurant des frissons tout le long avant de passer sous ma culotte pour rencontrer mon intimité. Quand Carter touche mon clitoris, un petit cri m'échappe.
— Si tu fais des sons aussi sexy, je ne pourrais pas garder mon sang-froid.
À cette mise en garde, je mets ma main sur ma bouche pour étouffer un deuxième son au moment où Carter insère deux doigts en moi. Les yeux de Carter sont à présent aussi sombres de désir que les miens.
— Tu es tellement mouillé, Lana, qu'il me suffirait de te retourner pour te la mettre sans aucun problème.
Je suis sur le point de le supplier de le faire quand deux coups retentissent à la porte de cabine.
— Il nous reste encore trois robes à essayer, nous interrompt la voix de Makena de l'autre côté de la porte.
— Une minute, prononce Carter, la voix grave, avant d'arrêter sa caresse pour retirer ses doigts de mon intimité. J'ai envie de crier de frustration et intérieurement, je maudis Makena de nous avoir interrompus. Sans se détacher de moi, Carter rapproche ses doigts humides de sa bouche pour me goûter. Cette vision de Carter se léchant les doigts pourrait me faire jouir à tout moment, tant il est sexy. Je ravale ma salive face à ce geste obscène.
— Habituellement, je n'aime pas les choses sucrées. En revanche, si c'est toi, Lanaya, je pourrais y prendre goût, me chuchote-t-il.
La bouche ouverte, je le regarde se retourner pour agripper la poignée de la porte avant de me jeter un coup d'œil.
— Si tu restes comme ça devant Makena, je risque d'être jaloux.
Automatiquement, je cache ma poitrine avec mes bras et Carter m'en félicite. Il sort le sourire aux lèvres pour laisser entrer Makena, qui n'est pas dupe. Les joues rouges, je n'ose même pas croiser son regard. Sans me faire une seule remarque, elle me fait essayer la robe suivante qui est de couleur orange vif avec un tissu scintillant. En sortant de la cabine, je m'attendais à trouver Carter, mais c'est un divan vide qui me fait face. Je me détourne vers Makena.
— Il est sûrement sorti fumer.
Je ne savais pas que Carter fumait, il a l'air d'être le type d'homme à faire attention à sa santé. Je m'avance vers le miroir pour me regarder.
— C'est une très belle robe, mais je ne suis pas convaincu.
— Ok suivante.
J'essaye les deux dernières robes et mon choix s'arrête sur la robe numéro 5. La robe est une création longue et moulante réalisée en maille métallique de couleur bronze métallisé, offrant une brillance et une réflexion de la lumière. Elle présente des bretelles fines ornées de détails métalliques dorés, ajoutant une touche sophistiquée à l'ensemble. Son décolleté est distinctif et élégant. Il a une forme en cœur, mais avec une découpe ondulée, créant une ligne irrégulière et unique qui attire l'attention sur le buste. Cette coupe en cœur est légèrement structurée, offrant un soutien tout en soulignant délicatement la poitrine. Les bretelles se fixent sur le haut du décolleté avec des attaches également dorées, apportant un accent métallique supplémentaire qui complète la texture scintillante de la robe. Pour ce qui est de la taille, elle est bien ajustée, soulignant parfaitement la silhouette avant de s'élargir légèrement vers le bas. Le drapé du tissu crée des plis subtils sur le devant de la robe, ajoutant de la texture et du mouvement à la tenue, tout en accentuant la fluidité de la maille métallique.
— Je vais prendre celle-ci.
— Parfait, vous êtes à couper le souffle à l'intérieur.
— Merci beaucoup, Makena. C'est vraiment un plaisir pour moi de porter une de vos créations.
— Le plaisir est partagé, vous faites honneur à ma robe. Maintenant, je vais vous trouver les escarpins parfaits pour cette robe, me dit-elle avant de partir et revenir avec une paire de talons tout simplement somptueuse.
— Merci, elles sont incroyablement canons. Vous savez quoi, je vais également prendre les deux premières robes finalement.
— Vous en êtes sûr ?
— Oui, Carter n'avait qu'à ne pas me laisser seule.
— Oh vous, je vous adore déjà, ce n'est pas comme l'autre blonde, me dit Makena aux anges.
Ses paroles m'interpellent, une blonde... Se pourrait-il que ce soit la femme d'il y a trois ans ? Comment s'appelait-elle déjà ?
— Vous parlez de Jana, tentais-je, emporté par la curiosité.
— Vous voulez dire Gina.
— Oui, c'est ça, Gina !
— Je suis étonnée que cela soit fini entre eux, je pensais qu'il allait définitivement finir avec elle... Vous allez beaucoup mieux avec lui si vous voulez mon avis. Gina n'est pas méchante, mais elle n'est pas faite pour lui, j'en suis encore plus persuadé aujourd'hui.
Un tas d'informations m'inonde le cerveau, mais je décide de traiter tout cela un peu plus tard, étant trop curieuse de savoir pourquoi elle pense ça.
— Ah, bon, pourquoi ?
— Il suffit de regarder la façon dont il vous couve. C'est le regard d'un homme épris.
Carter épris de moi ? Elle se trompe, il me désire uniquement.
— Je ne pense pas, plaisantai-je.
— Vous l'aimez aussi, je me trompe ?
— Non, répondis-je automatiquement, choqué qu'elle puisse lire en moi aussi facilement.
— Bien sûr, se met-elle à rire.
Complètement embarrassé, je remercie Makena, prends les sacs et sors de la boutique.
CARTER
**********
Impossible de rester assis à l'intérieur à la regarder essayer des robes qui ne font que me rappeler à quel point Lanaya est parfaite. Ma clope m'a un peu calmé, mais je reste tout de même excité. Fais chier, j'ai tellement envie de la baiser. Je suis dans de beaux draps, car Lanaya m'obsède totalement. Je ne sais même pas si je serai capable de conduire jusqu'aux Hamptons sans m'arrêter pour la prendre. Au même moment, je vois Lanaya sortir de la boutique de Makena avec plusieurs sacs à la main.
— Cela ne te dérange pas, j'espère, me lance-t-elle, j'ai pris les trois dernières robes étant indécise et tu n'étais pas là pour me donner ton avis.
— Ce n'est rien, elles t'ont plu ?
— Beaucoup.
— Alors, c'est bon.
Je lui ouvre le coffre pour qu'elle dépose ses achats et on est parti pour les Hamptons toujours un poteau entre les jambes.
— Carter ?
— Oui ?
— Pour ce qui est du gala, je vais devoir jouer les amoureuses ?
— Non, comporte-toi normalement. Par contre, j'ai oublié de te prévenir, mais on loge sur place cette nuit.
— D'accord, et du coup demain, on s'envole pour la Californie.
— Oui, c'est ça.
— Je vois...
— Qui y a-t-il, lui demandais-je en comprenant qu'il y a quelque chose qui l'embête.
— Je ne te connais pas et jouer le rôle de ta copine ne va pas être crédible.
Elle n'a pas tort.
— Que veux-tu savoir ?
— Quelle est ta couleur préférée ?
Je la dévisage furtivement avant de me reconcentrer sur la route, ne comprenant pas la pertinence de sa question.
— Tu penses que cette information te sera d'une grande utilité ?
— On ne sait jamais, par précaution, il faudrait que je le sache, me sourit-elle et je prends conscience qu'elle cherche à mieux me connaître, non pas pour se rendre crédible en face de ma famille, mais bien pour des fins purement personnelles.
— Je n'en ai pas, lui dis-je la vérité.
— Arrête, tout le monde a une couleur préférée, par exemple, moi, c'est le violet.
Grâce à ce petit jeu de question-réponse, je vais également en profiter pour mieux la connaître. Ce n'est pas si mal et au moins le temps passera plus vite comme ça.
— Quand j'étais petit, j'aimais bien le bleu.
— Carter, tous les petits garçons aiment le bleu.
— Très bien, on a qu'à dire le gris alors.
— Et ton plat préféré, c'est quoi ?
— Maintenant toi, la taquinais-je.
— S'il te plaît, Carter, réponds plus sérieusement, souffla-t-elle.
— Ouh, tu es un vrai tirant.
— Absolument pas, s'offusqua-t-elle.
— Je n'ai pas de préférence, mais tout ce qui est plat méditerranéen, j'aime bien. Toi, ce sont les sushis, je présume.
— Oui, j'ai un amour malsain pour les sushis.
— Malsain carrément.
— Oui, je pourrais en manger matin, midi, soir sans problème.
— Bon à savoir, je vais garder cette information précieusement au cas où l'envie te prendrait de me râler dessus.
— N'importe quoi, rigola-t-elle. Et sinon, tu as des allergies, passe-t-elle à la question suivante.
— Pas que je sache, et toi ?
— Oui, je suis allergique aux pêches.
— Tu es fortement allergique ou légèrement ?
— Si j'en mange sans faire exprès et que je ne prends pas un médicament immédiatement, en cas de réaction légère, je risquerai de m'étouffer et, dans le pire des cas, mourir. C'est pourquoi j'ai toujours des injections d'adrénaline sur moi.
Heureusement qu'elle en parle. Dorénavant, je vais être vigilant.
— D'accord, pas de pêche.
— Merci et tu fais du sport, j'imagine ?
— Oui, je vais dans une salle de sport, mais généralement, je cours tous les matins ou dès que j'en ressens le besoin, et toi ?
— Non.
— Aucun sport ?
— Aucun.
— On va commencer à faire plus de cardio ensemble.
— Tu me proposes d'aller courir avec toi ?
— Hum... Non, ce n'est pas ce genre de cardio que j'imagine pour toi.
Elle me regarde dubitative avant de faire des grands yeux.
— Oh ça !
J'éclate de rire en la voyant rougir. Cette femme est absolument adorable, elle ressemble à tout sauf à une escort en cet instant précis et plus j'apprends à la connaître, plus je suis sous le charme.
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