《CHAPITRE 7 - ELLE》
CHAPITRE 07
***
On s'acharne sur la sonnette de mon appartement. Je manque de me couper un doigt avec ma paire de ciseaux. Je la repose et me lève, agacée. Qui peut bien m'emmerder au bout milieu de l'après midi ? Je tape des pieds jusque la porte d'entrée et l'ouvre furieusement.
Face à moi, un espère d'adolescent boutonneux, affublé d'une casquette d'une société de livraison me regarde, nonchalant.
- Je suis chez Chloé Legrand ?
- Oui.
- Vous êtes Chloé Legrand ?
- Oui.
- J'ai un colis pour vous. Signez là.
Il me tend son appareil électronique et son stylet. Je signe machinalement dessus
- C'est quoi ?
Il me tend une petite enveloppe, identique à celle que j'ai reçu deux jours plus tôt. Je l'ouvre aussitôt.
Je suis désolé, je ne pourrais pas être disponible ce soir. Je t'appelle. Ethan
Je fronce le front. Alors c'était lui mon inconnu. Je souris aussitôt sans détacher les yeux de la carte. Il m'appelle ? Il n'a même pas mon numéro. Je lève les yeux et le livreur est toujours face à moi. Il me tend alors un petit colis et je l'ouvre aussitôt. Une deuxième carte est accroché sur le carton.
Je viens de penser que je n'ai pas ton numéro. Problème réglé.
En ouvrant le colis, je découvre un iPhone dernier cri. Ce mec est dingue. Mais je ne peux m'empêcher de sourire. Qui payerait un téléphone à sept cent dollars uniquement car il n'a pas le numéro d'une fille ? Ethan apparemment. Je ne peux m'empêcher de lâcher un rire. Le livreur me regarde, toujours planté devant moi comme un con. Il me tend une nouvelle carte.
Je compte sur lui pour te tenir compagnie ce soir.
Je lève les yeux et espère sincèrement qu'il ne parle pas du livreur. Quand celui-ci se penche, une caisse de transport à la main, je souffle. Heureusement que ce n’est pas le boutonneux car il paraît ne pas avoir plus de conversation que « vous êtes Chloé Legrand ? ».
J'ouvre la petite porte en métal de la cage de transport et souris en voyant une petite boule de poil blanche et noire, recroquevillée sur elle-même. Je me dépêche de mettre mes mains à l'intérieur et sors un petit bouledogue français. Il est trop craquant.
Le livreur hausse les épaules, affichant une mine qui veut dire que c’est la première fois qu'il fait des livraisons aussi loufoques.
Il tourne les talons et j'aperçois Drew s'avancer vers l'appartement. Il fronce le front, surpris et passe devant moi alors que je caresse le petit bout de nez du chiot.
- C'est quoi ce machin ?
- Un chien
- Oui, merci. J'avais remarqué.
- C'est un cadeau.
Drew me fixe puis sourit en secouant la tête. Il entre dans l'appartement et je suis aussitôt.
- Je te préviens, il n'a pas intérêt à bouffer mes chaussures
- Il sera sage.
- Mouais. C'est qui ?
Je comprends qu'il me demande l'auteur du cadeau.
- Ethan
Drew sourit puis se pose sur le canapé. Je m'assois près de lui, le petit chiot dans mes bras.
- Tu vas l'appeler comment ?
- J'en sais rien. On devrait peut être attendre Manon pour qu'on choisissise tous les trois.
- C'est avec ton Ethan que tu devrais choisir plutôt. Il est amoureux ou quoi ?!
- Mais non. C'est un cadeau pour s'excuser. On devait se voir mais il ne peut pas se libérer ce soir.
- Et bien ! Qu'est ce qu'il t'offrira dans un an, ironise t-il.
Je ris aux éclats. Si seulement il savait qu'Ethan venait également de me faire livrer un téléphone hors de prix. Je porte mon attention aussitôt sur le téléphone et il se met alors à vibrer. J'aperçois le nom d'Ethan s'afficher. Je m'excite aussitôt. Je fourre le petit chiot dans les mains de Drew, qui paraît surpris, puis décroche.
- Ethan ?
- Qui d'autre ?
Je souris. En même temps, je suis conne.
- Tu as reçu mes cartes ?
- Oui. Et le téléphone et le petit chien. Ethan, tu es dingue. Je ne peux pas accepter.
- Bah tu vas devoir car ce n'est ni repris, ni remboursé.
- Tu es fou. Comment je peux te remercier ?
- En passant ta soirée avec moi demain soir.
- Idée intéressante. Je pourrais emmener ma petite boule de poil ?
Je l'entends grogner au téléphone et le remercie, ne lui laissant pas le choix.
- Comment tu vas l'appeler ?
- Je ne sais pas encore. Ethan ? je suggère
- Hors de questions que ton chien porte mon nom.
- Je rigolais bien sûr.
- Mouais. J'ai un truc à faire demain soir et je pense finir vers 22h. Je serais à chez moi juste après.
- OK. Alors, je t'attendrais.
- Super ! Bon, je te laisse.
- OK. Bonne journée
- À ce soir.
Il raccroche et je souris comme une idiote. Je laisse tomber mon téléphone sur le canapé. A côté de moi, Drew est en train de jouer avec le petit chien. On dirait que cette petite boule de poil a déjà adopté.
***
C'était à sans douter. Manon a gueuler quand elle a vu le chien. Elle n'a jamais été pour les chiens, préférant les chats. Elle ne sait pas ce qu'elle dit parfois. Les chiens, c'est super !
- Il n'aurait pas pu t'offrir un poisson rouge plus tôt. Au moins, on aurait pas à ramasser sa merde.
- Arrêtes de râler Manon, la sermonne Drew.
- Bah quoi ? Quand il pissera sur ton lit, tu ne viendras pas pleurer.
- Ne dramatises pas ! Il suffit juste de l'éduquer.
- Mouais. Bon, c'est quoi son nom ?
- Bah, on s'est dit que tu voulais peut être choisir avec nous.
- Pff ! Qu'est ce que je m'en fous !
- Viens pas pleurer si le nom ne te plait pas.
Elle hausse les épaules puis part dans la cuisine. Bien évidement, le chiot la suit et je l'entends plusieurs fois protester. Elle me fait rire. Elle se prend un peu trop la tête parfois.
Drew et moi rions devant le comportement puéril de notre amie. Nous décidons alors qu'il est temps de trouver un nom à ce petit chien.
***
La sonnerie de mon téléphone retentit et je pense aussitôt à Ethan avant de me rappeler que ce n'est que mon autre téléphone. Je soupire presque. Je me redresse, vérifie mon écran où un numéro non enregistré s'affiche. Je fronce le front.
- Mademoiselle Legrand ?
- C'est moi.
- Holly Hastings à l'appareil. Je vous appelle de la part de Véronica Snow.
Je ne sais même pas qui est cette personne. Je fronce le front et me contente de lâcher un ok.
- Madame Snow est disposée à vous rencontrer. Son planning est tellement serré qu'elle peut vous accorder du temps cet après midi, entre 14h et 14h15. Est ce que cela vous conviendrait ?
- Euh… Je…
- Parfait ! Soyez à l'heure. Je vais vous envoyer l'adresse par SMS après notre appel. À tout à l'heure Mademoiselle Legrand.
Elle raccroche aussitôt, ne me laissant même pas le temps de répondre. Est ce que cet appel était pour moi ? Bien sûr que oui, cette Holly a utilisé deux fois mon nom. Je laisse tomber mon téléphone sur mon lit et Jack laisse échapper une plainte
- Oh ! Excuses moi mon petit chien !
Je le caresse pour m'excuser puis prend mon ordinateur portable, bien décidé à savoir qui est cette Véronica Snow. Je tape son nom dans le moteur de recherche puis ouvre le premier lien.
Une belle femme, d'une cinquantaine de années s'affiche en photo sur la page et quand je vois l'en-tête du site, je comprends aussitôt. Snow Creation.
Oh mon Dieu !! Je laisse échapper un cri. Ce n'est pas possible. Comment me connaît t-elle ? Je reste un instant, estomaquée. Veronica Snow veut me rencontrer. J'ai un entretien avec l'une des plus grandes creatrices de Los Angeles. Mon attention se porte sur la petite robe noire que j'ai créé, accrochée à la porte de mon dressing. Elles n'ont pas fait ça ? Je vais les tuer...
- Qu'est ce qu'il se passe ? me demande Manon en arrivant dans ma chambre en courant, affolée.
Je tourne la tête vers elle.
- J'ai un entretien avec Veronica Snow
Elle secoue la tête, sans comprendre. Elle le fait exprès ou quoi ?
- Veronica Snow. La styliste.
Manon semble comprendre. Elle soupire puis vient s'assoir près de moi.
- Oh ! Je n'aurais pas pensé qu'elle t'aurait contacté aussi tôt.
- Attends ! Tu es au courant ?
Elle baisse la tête puis la relève vers moi en affichant un faux sourire d'excuses
- Disons que j'ai participé à ce petit complot.
- Pourquoi ?
- Parce que je te connais Chloé. Tu n'as pas fait tous ses kilomètres pour devenir barmaid.
- Mais…
- Mais quoi ? Je ne veux pas que tu sois une ratée comme moi qui espère vivre son rêve et qui se berce de fausses illusions. Je ne percerai jamais dans la danse. Toi, tu réaliseras ton rêve et je ne regrettes pas du tout de t'avoir fais ce coup là.
Je souris. Elle croit que je l'engueules alors qu'en réalité, j'ai envie de lui sauter dans les bras. Cette fille est super et je suis fière qu'elle me compte dans ses amis. Je l'enlace et je sens un hoquet de surprise. Elle ne s'attendait pas à ça.
- Tu es la meilleure, tu le sais ?
Elle hausse les épaules.
- Comment je vais m'habiller, je demande bêtement
Manon se recule de mon étreinte et pose ses yeux sur mon dressing.
- Je crois que ta tenue est déjà prête.
Je fixe la porte de mon dressing et regarde la petite robe noire. Je souris aussitôt.
***
Dire que je suis stressée est loin d'être le cas. Je sens une boule me tordre le ventre. Je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie.
- Et si Veronica Snow se fout de moi et me dit que mes créations, c'est de la merde ?
- Et elle aurait libérer son emploi du temps rien que pour le plaisir de t'humilier ? S'il te plait Chloé, ne te fais pas plus bête que tu ne l'es déjà.
- Bah merci.
- De rien. Non, sans rire. Tu vas tout déchirer et Veronica va vite se rendre compte qu'elle ne pourra plus se passer de toi.
Elle m'a remotivé en deux phrases. Manon m'arrête devant la devanture d'une boutique de vêtements. Je lève mes yeux et inspecte le bâtiment. Il n'est pas haut mais reste impressionnant. À moins que ce soit l'entretien pour le job de mes rêves qui me font ressentir ce sentiment.
Je vérifie ma montre une nouvelle fois. Manon prend la laisse de Jack dans ses bras et m'encourage du regard. J'expire longuement puis entre dans la boutique.
À l'intérieur, une odeur de parfum me chatouille aussitôt le nez. Un aveugle pourrait croire qu'il s'est perdu dans une parfumerie chic. Je m'avance timidement, regardant les robes de création. Elles sont magnifiques et je souhaite de gagner au loto pour pouvoir toutes me les payer. Une vendeuse, dans un tailleur chic, s'approche de moi et me sourit.
- Que puis je faire pour vous ?
- J'ai rendez vous avec Veronica Snow
La vendeuse ne paraît pas me croire et laisse échapper un rire.
- Je suis sérieuse. Je pense que beaucoup de femmes doivent vous le dire pour la rencontrer mais j'ai reçu un appel d'Holly Hastings me demandant de me présenter...
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que j'entends une voix derrière moi.
- Vous êtes Chloé Legrand ?
Je reconnais aussitôt Veronica Snow, à mi hauteur des escaliers. Elle me regarde de la tête aux pieds et j'hoche la tête en souriant.
- Venez. Je suis un peu pressée.
Je souris faussement à la vendeuse puis rejoins Madame Snow dans les escaliers. Je la suis à l'étage et nous traversons un grand open space où plusieurs couturieres s'y attelent.
- Je suis désolée, je n'ai pas beaucoup de temps à vous accorder mais je voulais à tout prix vous rencontrer avant mon départ pour Paris.
- Il n'y a aucun soucis. J'étais disponible et c'est un honneur de vous rencontrer.
Elle me sourit puis me fait entrer dans son bureau. Elle m'invite à m'asseoir puis se place devant moi.
- Ma fille m'a vantée vos mérites. C’est de vous ?
Elle pointe ma petite robe et hoche la tête.
- Levez vous
Je m'exécute aussitôt alors qu'elle se lève et s'approche de moi. Elle prend le tissu entre ses doigts, fait une petite moue qui ne me rassure pas vraiment puis me fait signe de tourner. Je m'exécute aussitôt.
- Originale et raffinée. Il y a quelques petits détails de couture à perfectionner mais dans l'ensemble, c'est plutôt bien. Dans quelle école avez-vous appris ?
- Nulle part. Ma grand-mère était couturière et c'est elle qui m’a tout appris.
- Votre grand-mère savait coudre. Elle était styliste ?
- Pas du tout. Elle a seulement la prétention d'avoir élevé ses quatre enfants.
Veronica me sourit puis hoche de la tête.
- Je vais être franche avec vous. Vous avez un potentiel. Un très beau potentiel et je ne doutes pas de votre talent. Par contre, vous n'avez pas eu de formation et je dois avouer que je suis un peu sceptique.
- Je comprends votre réticence mais...
Elle lève le doigt pour me faire taire.
- Je ne fais jamais ça. Mais j'ai envie de vous laisser une chance. Anna m'a tellement parlé de vous. Et je dois dire que j'ai aimé vos croquis.
Mon regard se porte sur mon cahier de dessin. Ça fait une semaine que je le cherche partout. Je comprends seulement que c'était Anna qui me l'avait piquer.
- Ma fille est quelqu'un de très ambitieuse et persévérante. Et qui a le regrettable défaut d'être égoïste. C'est son acharnement pour que je vous rencontre qui a éveillé ma curiosité.
Elle regarde sa montre, puis grimace légèrement.
- Êtes vous disponible lundi ?
- Je le suis.
- Très bien. Vous arrivez au bon moment. La fashion Week débute dans dix jours et vous n'aurez pas le temps de vous ennuyer.
- J'espère que je serais à la hauteur de vos espérances.
- Je l'espère aussi. Mon assistante va se charger de vous. Je ne serais pas présente lundi prochain. Présentez vous ici à 9h.
J'hoche de la tête en souriant puis me lève quand Veronica écourte l'entretien. Elle m'invite à partir et j'obéis après l'avoir remercié.
- Chloé ? me rappelle t-elle. Vos croquis !
Elle me tend mon cahier et je quitte son bureau. Je traverse le open space et descend dans la boutique. Je passe devant la vendeuse qui efface son sourire en voyant le mien. Je sors de la boutique. Manon patiente sur le trottoir, Jack au bout de sa laisse.
- Alors ?
- Alors je commence lundi. Et je ne sais pas comment te remercier.
***
Ethan est allongé sur son transat quand j'arrive chez lui un peu plus tard. Je m'approche de lui, l'embrasse tendrement et il sursaute de surprise. Il retire ses écouteurs de ses oreilles puis m'embrasse à son tour.
- Désolée si je t'ai fais peur.
- Ce n'est rien. Ça va toi ?
J'affiche un sourire victorieux et il fronce le front.
- C'est de me voir qui te réjouis ?
- Oui et non. J'ai une nouvelle à t'annoncer.
Son sourire s'efface aussitôt.
- J'ai trouvé un travail, je lâche, fière.
- Ah oui ? Racontes moi.
- Tu connais Veronica Snow ?
- La styliste ? Ouais.
- Elle vient de m,engager..
- C'est génial ! Félicitations !
- Merci, merci, je dis faussement modeste. Si on sortait pour fêter ça ?
- Je… Tu ne préfères pas rester ici.
- Honnêtement. Non. J'adore ta maison, elle est superbe mais je ne serais pas contre d'aller dans un restaurant pour fêter ça.
- Je… OK. Je vais réserver alors.
- OK.
Je l'embrasse une nouvelle fois puis rappelle Jack qui court comme un fou dans la pelouse, en compagnie de Murphy. C'est assez marrant de les voir s'amuser. Je reporte mon attention sur Ethan et aperçoit ses écouteurs. J'en prends un que je fourre aussitôt dans mon oreille.
- Tu écoutais quoi ?
Ethan se raidit puis me reprend l'écouteur.
- Rien d'intéressant.
- Si. Allez dis moi.
Il me sourit, gêné
- C'est pour le travail ?
Il ne me répond pas. Je pense qu'il est temps que je lui dévoile ma théorie.
- Je sais que c'est pour le travail car je sais ce que tu fais dans la vie.
Il se fige puis paraît s'amuser de la situation.
- Permets moi d'en douter.
- Si si. Je suis sûre que tu travailles dans l'édition.
- L'édition ?
- Oui. Je me demande même si tu n'es pas écrivain..
Il éclate de rire.
- Pourquoi tu penses ça ?
- Bah écoutes, je te vois tout le temps écrire un tas de trucs sur tout ce que tu trouves. Tu vis dans une grande maison. Tu n'as pas l'air d'avoir des horaires imposés.
Il rit une nouvelle fois.
- Tu es célèbre ?
- Pourquoi ? Ça te poserait un problème ?
- Non, pas du tout. Si tu le serais, ça ne changerait pas grand-chose pour moi. Alors ? J'ai gagné quoi ?
- Rien du tout. Parce que je ne suis pas écrivain.
- Mouais. Je me disais bien que tu n'étais pas le genre de mec à te planquer derrière un ordinateur toute la journée.
Il sourit à demi.
- Bon. Je vais continuer à chercher. Mais je suis sûre que tu es dans le domaine artistique.
- Je te laisse mener ton enquête.
- OK, je réponds par défi.
Il laisse échapper un nouveau rire puis s'approche de moi pour m'embrasser.
- On y va ? je demande.
- Oui.
- Il faut que je me changes.
- Non, restes comme ça. Tu es magnifique.
***
Hello à tous
Pas très fière de ce chapitre mais le nouveau travail de Chloé aura une importance pour la suite...
Votes ou commentes!
Est ce que je vous mets la suite?
Kiss
Laurie
***
EN MEDIA - JACK
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