《CHAPITRE 24 - LUI》.
CHAPITRE 24
***
Mon ventre crie famine depuis une bonne demie heure. Je soupire. Je n'ai jamais fait à manger de toute ma vie et je crois qu'il est temps que je commence un jour. Je souffle. Pourquoi se sont-elles barrées ?
Bon, ok. J'ai mal parlé à Chloé. Je n'aurais pas dû mais elle doit comprendre que j'ai des journées plus qu'épuisantes avec le tournage du film. Je suis mort dès que je rentre et je n'ai même pas envie de rentrer car je ne veux pas voir Harry.
Je me lève sans un mot et je sens le regard de mon père sur moi. Si il croit que je vais lui faire à bouffer, il peut toujours rêver. J'ouvre le réfrigérateur, à la recherche d'un truc à me mettre sous la dent.
Je m'apprête à refermer la porte du frigo, ne sachant pas vraiment quoi manger car je n'ai aucune idée de comment on peut faire cuire un œuf. Ah ouais, des œufs ! Je vais me faire une omelette.
Ça ne doit pas être si compliqué. On casse les œufs et on fait cuire ça dans la poêle.
Je referme la porte du frigo, la boite à œuf dans la main quand mon père se tient droit devant celle-ci. Je sursaute et il me sourit, timidement pour s'excuser de m’avoir fait peur.
- Tu sais faire une omelette ? me demande t-il
- Euh… pas vraiment.
J'hausse les épaules alors que mon père sourit une nouvelle fois.
- Bon, ça ne doit pas être dur. Où sont les poêles ?
Je tourne sur moi comme un con. Elles sont où ses poêles ? Je commence à fouiller dans mes placards et mon père m'imite. Il parait avoir plus de chance que moi car il sort un bol d'un placard, puis une fourchette d'un tiroir.
Je tire mon téléphone de ma poche et compose le numéro de Chloé.
- Tu sais où est la poêle ?
Je l'entends soupirer. Quelle petite peste !
- Tu sais où tu peux te la mettre ta poêle !?
Quelles douces paroles…
- Charmant !
- Deuxième placard au dessus de l'évier, elle me dit. Tu as parlé à ton père ?
Mais quelle chieuse !
- Tu me saoules
- Pas autant que toi. Crèves l'abcès, bordel.
Crèves l'abcès ? Sérieux, elle les trouve où ses expressions. Y'a bien que les français pour dire des conneries pareilles.
- Elles sont cons tes expressions de français
Elle râle et je ne peux m'empêcher de sourire.
- Ça veut dire qu'il faut que vous discutiez.
- Ça va, je suis pas con. Tu rentres quand ?
- Quand tu t'excuseras et que tu me diras ô combien je suis exceptionnelle.
Elle peut toujours rêver. Ça serait lui donner satisfaction
- Tu me saoules
Je lui raccroche au nez. J'aurais peut-être pas dû faire ça. Elle risque de m'en vouloir.
Je sors cette foutue poêle du placard qu'elle m'a indiqué et je la donne à mon père.
- Fais la chauffer !
Putain ! Je vais vraiment faire à bouffer ?
Une fois la poêle chaude, mon père verse le contenu du bol dedans. Je le regarde œuvrer, le voyant ajouter du sel, du poivre et d'autres épices ou herbes.
- En fait, tu sais cuisiner ? je dis.
- On ne peut rien te cacher…
- Pourquoi tu…
- Pourquoi je ne le dis pas à ta mère ? Je préfère ses plats aux miens. Ne vas surtout pas lui dire. Les femmes aiment se sentir indispensables.
Je laisse échapper un rire. Je suis bien d'accord avec lui, chose rare.
- Sors le couvert, me dit-il.
Je recommence à chercher comme un con dans la cuisine mais trouve facilement les couverts. Je les étale sur la table.
- Ça, je sais le faire, je pense fièrement
Mon père se tourne, la poêle à la main et mon ventre crie de nouveau famine en sentant cette bonne odeur. Je souris tout en m'installant sur le tabouret. Mon père m'imite et s'assoit face à moi. Ses lèvres s’étirent puis s'effacent quelques secondes plus tard.
- C'est la première fois qu'on mange que tous les deux.
Ouais. C'est une première. Je ne réponds rien. je me contente seulement de fourrer un morceau d'omelette dans ma bouche. C'est très bon d'ailleurs, mais je me garde de lui dire.
- Écoutes Ethan, je sais que je n'ai pas été un bon père pour toi.
- C'est le moins qu'on puisse dire.
- Je n'étais pas très présent à la maison.
- Ça nous fait un point commun, j'ironise
- Je le sais Ethan. Et crois moi, ça n'aurait tenu qu'à moi, tu serais un homme normal. Pas avec tout ça autour de toi…
Il fait un signe de la main et montre l'ensemble de la maison.
Qu’est-ce qu'il a à reprocher à ma maison ? Elle n'est pas assez bien pour lui ?
- Et qu'est-ce que tu lui reproches, à ma maison ?
- Rien du tout. Elle est très belle. Et je sais que tu as travaillé dur pour l’obtenir
Je plisse les yeux, méfiant.
- Je n'ai jamais eu l'occassion de te le dire, Ethan, mais je suis fier de toi.
J'écarquille maintenant les yeux. Fier de moi ?
- Ce n'est pas la vie que j'aurai voulu que tu vives mais je suis fier. Tu as su te débrouiller tout seul, comparé à ton frère ou à ta sœur.
- Disons que je n'ai pas eu le choix…
- Je sais Ethan. Je sais. Et j'espère que tu me pardonneras un jour de ne pas avoir eu le courage de te garder près de nous. Mais j'ai trop privilégié ma carrière à ma vie de famille.
Je ne réponds rien. Alors le voilà son mal-être ? Il s'est refait un petite remise en question un bon matin et maintenant, il culpabilise.
- J'aurais dû être là pour toi.
- Oui, je souffle…
Il esquisse un petit sourire.
- J'aimerais être présent dans ta vie. Pour toi, pour ma petite fille. Pour Chloé aussi. Elle parait être une femme extraordinaire.
Je souris à mon tour. Bien sûr qu'elle est extraordinaire.
- Gardes la bien Ethan. Elle est précieuse.
Je ne sais même pas pourquoi il insiste mais j'accepte son conseil.
- Où tu veux en venir, Harry ?
Il secoue la tête quand il entend son prénom. Je l’ai toujours appelé Harry. Impossible pour moi de l'appeler autrement. Je n'y arrive tout simplement pas.
- Je suis malade Ethan. Les médecins m'ont diagnostiqué une leucémie foudroyante.
Mon cœur semble s'arrêter un instant. Il est malade ? Une leucémie ? Je ne sais même pas ce que ça veut dire…
- Je vais mourir Ethan. Les médecins ne m’ont pas donné plus de trois mois.
***
Chloé prend ma main dans la sienne quand cet abruti de procureur vient de lâcher sa phrase. Je serre sa main, sans quitter du regard le procureur.
- Ce que je veux dire, Monsieur West, c'est qu'avec vos antécédents…
- Quels antécédents ? Ai-je déjà montré une fois que je ne sais pas m'occuper de ma fille ?
Chloé me serre la main à son tour et je m'interromps aussitôt. Elle fait ça pour me retenir car là, je n'ai qu'une envie, c'est d'exploser la gueule du procureur avec son agrafeuse.
- Ce que mon ami veut dire, c'est qu'il n'a jamais commis de faute. Il s'occupe très bien de sa fille et…
- Mademoiselle Legrand. Je ne reproches pas à votre ami d'être un mauvais père. Je ne me permettrais pas. Mais le problème, c'est que le comportement de Monsieur West peut influencer le juge et que sa décision ne soit pas en sa faveur. La petite Lilly a besoin de stabilité. Sa place n'est pas sur les plateaux de tournage…
Chloé sourit au procureur mais je vois qu'elle n'adhère pas du tout à ses propos.
- Avec tout le respect que je vous dois, Monsieur, je ne pense pas que Lilly est une vie très stable avec sa mère. Mademoiselle Parker est hôtesse de l'air et elle passe sa vie entre deux vols. Lilly est alors confiée à une nourrice. Je reste convaincue que la place de Lilly est plus avec son père qu'avec une nourrice.
- Je le conçois, Mademoiselle Legrand. Il n'empêche qu'à ce jour, il est fort probable que Monsieur West offre la même vie à sa fille.
Putain ! On est vraiment mal barré. Mais je refuse de lâcher l'affaire. Je veux ma fille et quand je vois la détermination de Chloé, je sais qu'elle fera tout pour réussir.
- Ma carrière est beaucoup plus « stable ». Je rentre tous les soirs à la maison et je n'ai que deux semaines par an de déplacements professionnels. Lilly ne sera que rarement confiée à une nourrice et…
Le procureur pose ses yeux sur son dossier et vérifie je ne sais quoi.
- Je n'ai pas vu que vous viviez ensemble. Est-ce le cas ?
Chloé serre ma main. Elle est définitivement la femme qu'il me fallait et elle garde la tête haute et use de tous les arguments pour m'aider à récupérer ma fille. Depuis un mois, elle m'a beaucoup aidé et s'est occupée de toute la paperasse. Elle m'a accompagné à tous les entretiens avec mon avocat et m'a beaucoup canalisé.
- C'est le cas, ment-elle.
Le procureur la regarde puis repose ses yeux sur son dossier.
- Je vois que votre visa n'a pas été renouvelé.
- C'est un problème qui se règlera dans quelques jours. J'ai décroché un poste chez une styliste et ce n'est qu'un contre-temps administratif. J'ai fait une demande de citoyenneté américaine et je suis prête à faire une demande de mon casier judiciaire pour vous le transmettre si vous me le demandez.
- Très bien.
Le procureur pose ses yeux alors sur moi.
- Vous avez de la chance d'avoir votre petite amie. Elle semble autant déterminée que vous
- En effet, j'ai beaucoup de chance de l'avoir.
Le procureur se lève, et je comprends que l'entretien est terminé. Il nous précise que nous recevrons une convocation dans la semaine et Chloé le salue d'une poignée de main puis glisse sa main dans la mienne. Elle m'attire hors du bureau et le procureur ferme sa porte derrière nous. Chloé me regarde alors puis sautille sur place.
- On a réussi ! On va récupérer Lilly !
- Comment tu peux en être si sûre ? Tu as entendu le procureur ? Je suis instable à ses yeux.
Elle fait une petite moue et incline la tête.
- Arrêtes Ethan. Tu as changé.
- Mouais.
- Il y a juste la presse qui ne le sait pas. À toi de te montrer sous ton meilleur jour.
Je souris. Pourquoi faut-il qu'elle ait toujours raison ? Je l'enlace puis dépose mes lèvres sur les siennes quand j'entends le raclement de gorge derrière moi. Mon frère me regarde, un gobelet de café à la main.
- Alors ?
- Alors, j'ai de la chance d'avoir Chloé avec moi.
- Ouais, mais ça tu le savais déjà. Vous passez quand en jugement ?
- On recevra la convocation dans la semaine, répond Chloé à ma place.
- Je suis content. Très content.
Nous marchons le long du grand couloir du tribunal puis sortons du bâtiment. Plusieurs journalistes font déjà le pied de grue et dès qu'ils nous voient, ils courent à notre encontre.
- Ethan ! Quand le procès va-t-il débuter ?
- Ethan ! Qu'en penses le juge ?
- Ethan ! Pensez vous que vous allez récupérer la garde de votre fille ?
Putain, ils me saoulent déjà. Je ne sais pas comment ils ont su mais je soupçonne Leila d'avoir prévenu la presse. Quelle garce !
Je sens la pression de la main de Chloé contre mes doigts. C'est le geste qu'elle me fait quand elle sait que je suis sur le point d'exploser. Heureusement qu'elle est là. Elle me connait si bien. Owen lève alors les mains pour prendre la parole. Les journalistes se tournent aussi vers lui quand ils comprennent qu'il va faire une déclaration. J'en profite pour attirer Chloé.
- Ethan est très confiant et a hâte de pouvoir vivre avec sa fille. La date du procès n'est pas encore établi mais…
Nous descendons les marches du tribunal en courant presque. J'aperçois le 4X4, Jace au volant et je m'empresse de faire grimper Chloé avant qu'une sangsue nous colle au train. Jace démarre en trombe puis ralentit sa vitesse une fois inséré dans la circulation. Je n'ai toujours pas lâché la main de Chloé. Elle parait essoufflée par cette petite course et ses joues ont légèrement rosies à cause de l'effort. Elle est magnifique, comme d'habitude, dans cette petite robe rouge.
- Ça s'est plutôt bien passé ? dit-elle, un petit sourire aux lèvres.
- Tu trouves ?
- Oui. Je suis confiante. Bientôt, Lilly sera avec toi et…
- Elle sera avec nous, je la coupe.
Elle s'interrompt et se fige. Son regard ne cesse de me sonder et je souris comme un débile en la voyant me détailler.
- Tu as dis au juge que nous vivions ensemble…
- Ouais, je suis pas très fière de mon mensonge mais…
- Eh ! Tu l'as dis, il faut que tu assumes !
- Ethan ! Tu n'es pas sérieux ?
- Je le suis
Elle semble réfléchir et je la trouve vraiment sexy quand elle fronce le front.
- Arrêtes, ça fait deux mois qu'on est ensemble. Ça serait de la folie.
- Donc tu préfères prendre le risque de mentir au procureur ainsi qu'au juge.
Elle parait presque horrifiée quand elle comprend que son mensonge peut avoir des conséquences.
- Je… C'est de la folie, répète t-elle
- Tu n'as pas le choix !
Son front se fronce et elle me fixe, mi amusée, mi en colère.
- C'est comme ça que tu me demandes de vivre avec toi ? Tu me dis juste que je n'ai pas le choix. Je pensais qu'on était d'accord, que tu ne devais pas m'imposer les choses et que tu devais me le demander.
Je laisse échapper un rire. Les femmes sont si compliquées. On m'avait prévenu pourtant.
- Je suis sérieuse Ethan. Tu sais que je serais prête à le faire mais je refuses que tu m'imposes quoi que ce soit. Je ne suis pas à tes ordres et…
- On est arrivés ! dit Jace
Nos deux visages se tournent vers lui mais cet abruti ne semble pas comprendre qu'il dérange. Quel abruti celui là !
Chloé se tourne vers moi puis dépose un baiser sur la joue.
- Je dois aller travailler, dit-elle. On se voit ce soir.
Elle sort de la voiture puis la contourne avant de rejoindre le trottoir. J'abaisse la vitre de la voiture et la regarde un instant s'éloigner avant de l'interpeller. Elle se retourne, surprise. Elle devait sûrement penser que j'étais déjà parti.
- Je t'attendrais chez nous.
Elle secoue la tête quand j'ai accentué le "nous".
Je fais signe à Jace de démarrer et il s'exécute. J'ai toujours aimé avoir le dernier mot.
***
À peine arrivé sur le plateau de tournage, le metteur en scène me saute dessus.
- Te voila enfin ! On pourrait savoir où tu étais et pourquoi tu as deux heures de retard !?
Ça y est ! Il va me gonfler ce con ! Je prends sur moi. Je ne dois plus faire de vagues et je dois redorer ma réputation. Je dois le faire pour Lilly mais aussi pour Chloé. Elle ne supporte pas que je me comporte comme un connard. Mais je ne peux m'en empêcher.
Quand mon père m'a annoncé, quelques jours plus tôt qu'il était malade, mon monde s'est écroulé comme un château de carte. J'ai toujours ressenti de la rancœur envers lui mais maintenant que je sais que ses jours sont comptés, je ressens le réel besoin de profiter de lui.
- J'avais un rendez vous
Le metteur en scène parait encore plus en colère.
- C'est bon, Jack, déstresses…
- Déstresses ? Tu es sérieux ? Le film a prit du retard à cause de toi et…
- Et il en prend encore plus si tu continues à gueuler comme un con…
Je tourne les talons, geste préférable plutôt que de me laisser traiter de la sorte. Personne ne m'a jamais parlé comme ça et j'hésite à me barrer.
Je rejoins ma loge où ma maquilleuse m'attend déjà en lisant un magazine people à la con. Dès qu'elle me voit, elle se lève précipitamment en cachant son torchon derrière son dos. Elle rougit légèrement.
- Salut Ethan, elle souffle.
Je ne réponds rien et m'assois face au miroir. Dans le reflet, je la vois s'approcher, le regard apeuré. Elle prend son magazine qu'elle fourre dans sa mallette de maquillage et je le saisis aussitôt. Elle parait encore plus blême. Ça m'amuse.
Je prends le magazine et voit le visage de Chloé et de moi. Je soupire puis vois ma maquilleuse qui n'a toujours pas bouger.
- Tu attends quoi ?
Elle sursaute puis fouille dans sa mallette. Elle s'attèle sur mon visage et j'ouvre le magazine. Je ne sais même pas pourquoi je lis ça. Je sens que ça ne va pas me plaire.
Quand je lis le titre, je ne retiens pas un cri de rage. Ma maquilleuse sursaute une nouvelle fois et la sonnerie de mon téléphone se met à sonner. Je décroche sans regarder mon interlocuteur.
- Ethan ?
Je reconnais la voix de la femme que j'aime. Sa voix est nerveuse et inquiète. Je sais qu'elle n'est pas bien et je dois la rassurer même si mon envie première est de tout défoncer dans la loge.
- Ne t'inquiètes pas Chloé, je vais régler tout ça.
- Non, Ethan. Tu dois te tenir à carreaux. Alors le mieux, ce serait que ce soit moi qui le tue de mes propres mains.
- Je ne comprends pas comment tu as pu rester avec un connard comme ça.
Je me posais le même question.
Je relis le titre « Exclusif : L'identité de Miss West ! »
Qu'est ce que je déteste ce putain de surnom. Chloé le déteste encore plus. Depuis les premières photos de Chloé et nos premières apparitions en public, nous avons réussi à maintenir son identité secrète. Mais de voir son nom, affiché en lettre gras sur le papier me fait un choc. Tout ça est à cause de moi. Si elle ne m'avait pas rencontré, du moins si je n'étais pas qui je suis, elle serait restée une anonyme et ne serait pas harcelée au quotidien par les paparazzis.
- Qu'est-ce que je les déteste, elle souffle.
Je préfère ne pas laisser échapper mes pensées. Moi aussi, je les déteste.
- Putain ! Il y a plein de journalistes devant l'atelier.
- Tu es où là ?
- Dans mon bureau. Je les vois par la fenêtre.
- Tu peux t'éclipser ?
- Je ne peux pas quitter mon boulot. Veronica a été déjà suffisamment conciliante. Je ne peux pas abuser de sa gentillesse et de sa patience.
- Je préfèrerais que tu quittes…
- Non, Ethan. Je ne peux pas m'empêcher de faire ma vie sous prétexte que des paparazzis campent sur le trottoir. Ne te fais pas de soucis pour moi.
J'hoche la tête comme un con, même si je sais qu'elle ne peut me voir. Elle prend mon silence pour mon approbation.
- Je te laisse, j'ai du travail.
- Pas de soucis. On se voit chez nous ?
- Non, on se voit chez toi.
- J'arriverais à te faire changer d'avis.
Je ris au téléphone puis raccroche.
***
Les répétitions, les essais maquillage, les discussions houleuses entre le metteur en scène et le producteur font tellement parties de ma vie que j'ai l'impression de déjà-vu chaque nouveau jour de ma vie.
À moitié affalé sur ma chaise, je reste concentré sur ma partie de Candy Crush. Sérieux, ce truc là rend accro et je bloque à un niveau depuis quelques jours. Ma maquilleuse est toujours aussi farouche. Elle me saoule à rougir pour un rien. Je pense que je dois l'intimider.
Je reconnais la petite voix de Lilly résonner sur le plateau. Je relève la tête et vois ma fille courir vers moi, s'empiergeant presque dans un gros câble posé à même le sol. Derrière elle, Chloé me fixe, le regard froid et s'approche de moi dans une démarche assurée et sexy.
- Ne cours pas Lilly, tu vas tomber…
Lilly monte aussitôt sur mes genoux et prends aussitôt possession de mon téléphone.
Je n'ai même pas le droit à un bisous, espèce de petite ingrate !
Chloé s'approche à son tour et j'ai le droit à un baiser passionné et impatient. J'aime quand elle vient sur le plateau du tournage car je sais qu'elle s'intéresse à ce que je fais. Elle est d'ailleurs la seule à me mettre de bonne humeur. Lilly également.
- Quelque chose ne va pas ?
- Si si
Je vois qu'elle me ment. Je lui prends la main et l'attire sur mes genoux. J'ai les deux femmes de ma vie sur les genoux et je suis fier.
- Dis moi, bébé
Elle hausse les épaules
- Bah, ce n'est rien. Ce sont ces abrutis de paparazzis. Maintenant qu'ils savent qui je suis et où je travaille, je sens que ça va être difficile
- Chloé, je suis désolé.
Elle lève ses yeux vers moi et me sourit.
- Ce n'est pas de ta faute. C'est moi qui ait accepté ce que tu étais. Il parait que c'est ce que font les gens quand ils sont amoureux.
Je souris. Comment ne pourrais je pas sourire quand je viens d'entendre ce genre de chose ? Parfois, je me demande comment Chloé peut m'aimer. Comment elle peut aimer le parfait connard que je suis.
- Comment vas ton père ? elle me demande.
- Il est l'hôpital. Ma mère est avec lui. Je leur ai trouvé une maison.
- Ils ne peuvent vraiment pas le soigner ?
- Non. Il est condamné.
- Je suis désolée Ethan…
Elle se blottit contre moi et j'inspire profondément son parfum qui me rassure tant. C'est de ça que j'avais besoin. D'elle.
- Tu rentres bientôt ? elle me demande.
- J'en sais rien. Jack a l'air décidé à rattraper le retard.
- Ok, elle dit d'un ton triste.
Je lui relève le visage et l’oblige à me regarder.
- Il y a un problème ?
- Non, non. C'est juste que j'aurais bien voulu qu'on sorte ce soir. Histoire de décompresser de tout ça.
J'adore quand elle a d'aussi bonnes idées.
- Qu'est ce que tu proposes ?
- On va danser ?
- À une condition
Elle va me tuer quand je vais lui exposer mon idée mais je prends le risque.
- Laquelle ?
- Tu emménage officiellement chez nous.
Elle fronce le front puis pose ses mains sur ses hanches.
- Alors maintenant, tu utilises le chantage ?
J'use de mon sourire le plus charmeur. Elle hésite un instant, secoue la tête puis rit.
- Bon, de toute façon, on vit déjà ensemble depuis deux semaines
Je commence à sourire quand je comprends qu'elle est sur le point de céder. J'ai conscience que je la force et que lui faire du chantage est mal. Mais je suis tellement bien avec elle et j'en ai tellement envie.
Mon sourire s'efface quand elle me pointe du doigt, le visage sévère.
- Mais je te previens. On partage les corvées ménagères et tu as intérêt à ne pas oublier où est la panière à linge sale sinon je...
Je m'empresse de presser les lèvres contre les siennes pour qu'elle n'ait pas le temps de finir sa menace.
- De toute façon, je m'en fous. On a une bonne.
***
Hello
Alleluiah ! Chloé a enfin accepté d'officialiser son emménagement à la villa. Il était temps...
Et Ethan s'investit de plus en plus dans sa relation avec sa belle...
Que pensez-vous du chapitre?
Comment Ethan va gérer la maladie de son père?
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Kiss
Laurie
***
EN MEDIA - ETHAN
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