《CHAPITRE 20 - LUI》.
CHAPITRE 20
***
Je claque la porte de l'immeuble de l'amie de Chloé.
Putain ! J'ai tellement envie de tout défoncer ! Je laisse un cri de colère sortir de ma gorge et celui rompt le silence de la rue déserte.
Heureusement d'ailleurs, si un connard de paparazzis serait là, il se ferait un malin plaisir d'assister au spectacle, ce qui inclurait une couverture dans un magazine people. Je frappe contre une bagnole garée le long du trottoir et un deuxième cri se fait entendre. Putain, je viens de me défoncer la main. Tout compte fait, un petit paparazzi ou deux me ferait le plus grand bien. J'ai envie de tout défoncer.
J'entends la porte de l'immeuble se claquer aussitôt. J'espère que ce n'est pas lui, sinon je serais obligé de finir mon travail. Je me retourne et vois Drew, plongeant les mains dans ses poches. Il parait inquiet et s'approche de moi sans un mot.
Quand nos regards se croisent, il sourit en secouant la tête, amusé
- Ça va mec ? me dit-il
Il n'est pas sérieux, j'espère ? Je viens de voir celle que j'aime embrasser un autre mec, un connard plus exactement et il vient me demande comment je vais.
Je le fusille du regard puis il sourit une deuxième fois, cette fois-ci en voyant la carrosserie cabossé de la voiture qui a subit mes foudres quelques secondes plus tôt. Je n'avais même pas vu que je l'avais défoncée et franchement, j'en ai rien à foutre.
- Allez viens, je te paie un coup ? me dit Drew
J'hésite un instant. Je suis bien trop énervé. J'ai l'impression d'avoir fait un bond dans le temps et d'être dans le même état d'esprit qu'il y a quelques mois.
Drew ne me laisse pas répondre qu'il avance déjà sur le trottoir. Je fourre à mon tour mes mains dans les poches, la droite me faisant bien trop mal. J'ai du me la péter et le réalisateur risque de m'en foutre plein la gueule lundi. Owen aussi. Mais je m'en fous, j'ai besoin d'un verre. De deux même. Non, tout une bouteille.
Nous marchons silencieusement, semblable l'un à l'autre, les mains dans les poches et le cou légèrement rentré à cause du vent qui souffle un peu trop fort.
Au bout de plusieurs minutes de marche silencieuse, Drew me fait entrer dans un bar que je ne connais pas. Je le suis jusqu'au comptoir et je me laisse retomber sur l'un des tabourets. Drew se tourne vers moi.
- Tu bois quoi ?
- Whisky, je réponds seulement.
Le barmaid m'a reconnu, c'est sûr. Il prend deux verres puis y verse le liquide brunâtre.
- Laisses la bouteille, mec, je lui dis. Et tu peux déjà aller en chercher une autre.
Le barmaid hausse les épaules et je vide mon verre d'une traite. Je le remplis instantanément et je vide a nouveau. Je sens que je vais être mal demain mais ça ne peut pas être pire que maintenant.
Drew se contente de m'observer, entre deux gorgées. Ce n'est que son premier verre alors que j'en ai déjà vidé trois et m'apprête à prendre un quatrième. Il sourit, toujours amusé. Je détourne mon regard et scrute la salle. Plusieurs groupes d'amis sont autour d'une table, riant ou discutant en buvant leur verre.
Mon attention est portée vers une blonde, plutôt mignonne qui n'a d'yeux que pour Drew. Ce dernier tourne sa tête dans la direction de la fille, suivant mon regard puis sourit.
- Je crois que tu as tes chances, mec ! je dis.
Drew rit cette fois-ci.
- Je suis gay, je te rappelle, me dit-il
Je vide d'une traite mon quatrième verre puis descend du tabouret.
- Ouais, bah moi pas. Alors si tu permets, je vais aller la sauter pour toi...
La main de Drew s'abat aussitôt sur mon bras, me retenant d'aller voir la blonde.
- Parlons un peu d'abord, me dit-il sérieux.
Il me force à me rasseoir sur le tabouret et je le laisse faire. De tout façon, je n'aurais pas pu. J'aime trop Chloé.
- J'adore Chloé, me dit-il
Je tourne ma tête vers lui.
- C'est une fille géniale, loyale et fidèle
- Où tu veux en venir ?
Drew me sourit une nouvelle fois.
- Je pense que si je ne serais pas gay, elle serait parfaite pour moi, continue t-il
- Ouais, mais t'es gay !
Et heureusement, sinon, je lui aurais péter la gueule, rien que pour l'avoir pensé.
- C'est pour ça que je te la laisse, plaisante t-il
Je laisse échapper un rire. Chloé est à moi et à personne d'autre ! Même si je ne vois pas Drew comme un rival, à cause de sa sexualité, ce qu'il vient de me dire me fait mal au cœur. Si lui il le pense, combien de mec le penseraient ?
- Tu l'aimes ? il me demande.
Si je l'aime ? Question con ! Quand elle n'est pas avec moi, je ne suis pas pareil. Je ne suis pas moi !
Je ne réponds rien. Drew rit. Il rit toujours ce mec en fait. C'est le parfait contraire de ma personne.
- Si tu l'aimes, tu vas la laisser à quelqu'un d'autre ? Parce que son ex, qui est parfait con soit dit en passant, est prêt à prendre ta place...
Je me raidis. Ce mec est loin d'être con. Sans m'en être rendu compte, je suis déjà debout.
Drew sourit et me détaille de la tête aux pieds.
- Je... Je...
- Tu... tu... ? Vas la rejoindre. Elle doit être mal là. Elle a essayé de m'appeler plusieurs fois...
Je prends alors conscience que cela fait plus longtemps que je ne le pensais que nous sommes ici. L'alcool m'a sûrement brouillé. Je prends mon téléphone et voit qu'elle m'a appelé plusieurs fois aussi. Je navigue dans le menu de mon smartphone et tente de l'appeler mais je tombe directement sur sa messagerie à chaque fois. Drew m'imite.
- Messagerie, me dit-il.
Je sors mon portefeuille et dépose un billet sur le comptoir. Je ne prends même pas le temps de saluer Drew que je sors déjà du bar.
Je cours jusqu'à l'immeuble de son amie et je reprends mon souffle, la main appuyée sur mon point de côté quand j'y arrive enfin. Je relève la tête puis passe la porte au bout d'un instant.
Il me semble que son amie habitait au troisième et je monte les escaliers en courant, ignorant l'ascenseur qui serait beaucoup trop lent à mon goût.
J'appuie sur la sonnette et y laisse mon doigt. J'entends le son depuis la porte.
- C'est qui ? j'entends de l'autre côté.
- Ethan...
- Ethan ?
Anna ne doit pas vraiment comprendre. Je l'ai planté tout à l'heure, dans le couloir et je me demande si elle sait ce qui s'y est passé.
Elle tourne le verrou dans la porte puis l'ouvre. Je lui force aussitôt le passage. Le séjour est vide. Seuls les vestiges d'une soirée s'offrent à moi, malgré l'obscurité. Je regarde Anna, un peignoir sur le dos. La fête est déjà finie ? En même temps, il est plus de cinq heures
- Je... Où est...
Elle me coupe la parole et pointe du doigt le couloir.
- Elle dort. Je lui ai donné un somnifère elle est dans la chambre d'ami.
Je ne la remercie même pas et fonce vers le couloir. J'ouvre chaque porte jusqu'à ce que je l'aperçoive, profondément endormie dans une petite chambre mauve. Je m'approche de quelques pas, vire mes chaussures en les faisant voler dans la pièce et soulève la couette pour m'allonger sur le matelas. Je me colle à son dos et passe ma main autour de sa taille. Je m'enivre de son parfum. Je ne l'ai quitté que depuis quatre heures mais j'ai l'impression que cela fait plus longtemps.
Je dépose des baisers sur le haut de son bras alors que mes doigts parcourt son ventre et le caresse. J'aime la regarder dormir. J'ai l'impression qu'il n'y a que ça de vrai et je pourrais le faire toute ma vie.
Je tiens à elle, c'est indéniable. Mais c'est bien plus que ça. J'ai besoin d'elle, bien plus que je le voudrais. Elle est celle qui fait de moi une nouvelle personne. La preuve, maintenant, je sais ce que c'est d'aimer, au point que je la préfère à moi-même.
Je pose ma tête sur l'oreiller et je sens ses cheveux me caresser le visage. Je m'approche encore plus d'elle puis ferme les yeux.
***
Un rayon du soleil vient frapper mon visage. J'ai dormi comme un bébé cette nuit, du moins pendant les quelques heures que j'ai dormi. J'ouvre les yeux et la première chose que je vois est le visage magnifique de la femme que j'aime, blottie dans mes bras.
Tout homme devrait se réveiller ainsi...
Je souris comme un con, à l'observer, les yeux clos, le visage paisible. C'est vraiment la plus belle créature qu'il m'ait été donné de voir.
Quand elle commence à bouger dans son sommeil, je sais qu'elle est sur le point de se réveiller. Je lui caresse le bras, avec délicatesse et tendresse. Elle a la peau si douce.
Quand elle ouvre les yeux, son regard s'accroche aussitôt au mien. Elle semble hésiter un court instant puis me sourit.
- Tu es là, souffle t-elle.
Je souris. Où serait ma place si elle n'est pas à ses côtés ?
- Tu es revenu ?
- Oui. Parce que je t'aime.
Elle sourit une nouvelle fois puis blottit sa tête contre mon cou. Je sens son souffle chaud s'y abattre, le léger tambourinement de son cœur contre mon torse et l'odeur de ses cheveux qui n'appartient qu'à elle. Putain ! Qu'est ce que je l'aime. Je n'arriverai plus à me détacher d'elle. Je suis accro, drogué...
Au bout d'un instant, elle se libère de mon cou et ses si beaux yeux croisent à nouveau les miens.
- Tu... Je suis désolée pour hier soir. C'est cet abruti qui...
- N'en parlons plus. Je sais que tu ne voulais pas l'embrasser...
Son regard s'éteint légèrement. Je sais qu'elle souhaitait en parler mais je ne veux pas prendre le risque de m'énerver un nouvelle fois à ce sujet.
- Tu l'as quand même bien amoché !
Je baisse mon regard vers le sien. Elle me sourit, une pointe de fierté dans son regard. Elle ne m'en veut pas pour ça.
- Et si on partait ? je propose.
Elle me sourit puis m'embrasse fougueusement.
- Ne fais pas ça, bébé ! Sinon, je risque de te prendre dans quelques secondes.
Je me lève d'un bond sous le regard étonné de ma belle. Elle se lève à son tour en souriant, après avoir posée ses yeux sur mon entrejambe qui a enflé rien qu'à son baiser.
Elle s'habille à la hâte puis nous sortons de la chambre d'ami.
Dans le couloir, j'aperçois la flaque de sang séchée qui a brunit légèrement. Je ne peux retenir mon sourire. Ce mec l'a bien mérité.
Chloé prend ma main et m'attire vers le séjour qui a retrouvé son ordre et sa propreté. Anna est assise sur son sofa, qui a retrouvé sa place attitrée, une tasse de café fumante dans les mains, qui propage une odeur si agréable que mon ventre en gargouille.
Elle nous sourit en nous voyant.
- Je préfère vous voir comme ça, dit-elle. Un café ?
J'hésite à accepter mais je ressers la main de Chloé dans la mienne.
- Non merci. On va rentrer chez nous
***
Les cheveux de Chloé volent dans tous les sens. Elle chante à tue tête, secouant sa tête dans tous les sens et ses mains tapotent le tableau de bord. Je tourne la tête vers elle et souris en voyant comme cette fille est formidable. Elle tourne alors la tête vers moi, la penche légèrement et abaisse ses lunettes de soleil jusqu'au bout de son nez.
- Allez ! Chantes avec moi ! m'implore t-elle avec un large sourire.
Je secoue la tête. Si elle veut passer pour une dingue, qu'elle le fasse toute seule !
- À quoi ça me sert d'avoir un petit ami chanteur si il ne rentre pas dans mes délires ?!
Je ris aux éclats. Sur ce point, elle a raison. Elle baisse le son du poste radio et me supplie une nouvelle fois du regard.
- Et si on allait déjeuner ? propose t-elle
Je meurs de faim mais il ne serait pas très prudent de nous balader dans L.A un dimanche. Les paparazzis n'ont jamais de week-end, malheureusement.
- Ce n'est pas une bonne idée, Chloé...
- Allez, je t'invite, continue t-elle
- Non. Ce n'est pas une bonne idée je te dis
Je m'arrête à un feu rouge alors qu'elle continue à me fixer.
Contre toute attente, elle défait sa ceinture et sort de la voiture sans que je puisse réagir. Et merde !
Je l'appelle et elle se tourne vers moi en me souriant comme une enfant en se marchant sur le trottoir. Quelle petite peste !
Un klaxon me fait sursauter. Le feu vient de passer au vert et la voiture derrière moi s'acharne sur son klaxon. Je lui fais un magistral doigt d'honneur avant de passer la première. Je longe le trottoir, prés de Chloé qui affiche un sourire joyeux.
- Chloé, montes dans la voiture !
- Non
- Chloé.
- Je vais aller déjeuner, me dit-elle. Si je serais toi, je viendrais...
Grr !! Quand elle a une idée derrière la tête ! Je me gare sur une place de parking à la va vite et sort du 4x4.
Je pose à peine mon pied sur le trottoir que plusieurs personnes m'ont déjà aperçu. Chloé s'approche de moi en sautillant et passe ses bras autour de mon cou avant de m'embrasser sur les lèvres.
- Si il y a des paparazzis, je souffle
- On s'en fout. On les ignore.
Je détourne le regard du sien. Elle sait que je ne peux rien lui refuser quand elle pénètre mon regard de ses si beaux yeux.
- Écoutes Ethan. J'ai bien vu hier soir que d'avoir des conversations « normales » avec des gens « normaux » t'avais fait du bien... Ça t'a ouvert et ça t'a fait du bien.
- Peut être, j'avoues à moitié.
C'est vrai que la veille, discuter avec des gens que je venais à peine de rencontrer, à parler de sport ou de l'actualité m'a fait du bien. Je me suis senti normal pour une fois.
- Essaies. Et si ça ne te convient pas, je ne t'embêterais plus jamais avec tout ça. Ignores juste les gens autour de toi
- Si un paparazzi m'emmerde, je le défonce direct, je préviens.
- Non. Je le défoncerai pour toi. Toi, tu te contentera de m'embrasser et de les ignorer.
Je souris. Cette fille, malgré son petit mètre soixante dix qu'elle a uniquement grâce à des talons de dix centimètres m'épate de jour en jour. Elle est si forte et si intelligente.
Elle a peut-être raison. Peut être que je devrais juste les ignorer et essayer de profiter de ma vie.
Elle me tend sa main que je prends aussitôt et je reprends conscience de ce qui nous entoure. Près de nous, plusieurs personnes nous regarde, nous pointe du doigt ou nous prennes en photo.
Elle m'attire sur le trottoir et je passe mon bras autour de son cou alors que son bras glisse sur ma taille. Je lui embrasse la tempe, sous les regards des gens qui nous entoure. Elle pouffe de rire en voyant le visage dégoûté et envieux d'un groupe de midinettes qui nous suivent du regard.
- Serrez les cuisses les filles. Ce mec est à moi !
***
C'est vrai qu'il est plus simple d'ignorer tous ces cons. Je sais qu'un troupeau de cons est agglutiné à la vitrine du restaurant et que tous les regards sont tournés vers nous mais je m'en fous. Je ne vois qu'elle. Elle dévore une pâtisserie française dont je ne me souviens déjà plus du nom.
Depuis le début du repas, je l'écoute me raconter des banalités infligeantes dont je n'écoute pas un traitre mot. Je reste obnubilé par cette femme, qui semble se foutre de ce qu'on pourrait penser d'elle.
- Tu m'écoutes Ethan ?
Je me tire de mes pensées quand j'entends mon nom. Je me contente de sourire.
- Tu es bien un mec, toi !
- Je t'écoutais.
- Menteur !
Je pouffe de rire. Oui, je suis un menteur, je m'avoues vaincu.
- Franck ! me dit-elle
- Franck ?
C'est qui celui là?
- Oui, Franck. L'agent immobilier. Je doute de ses compétences et je pense que je vais devoir avoir à faire à quelqu'un d'autre. Il me propose des logements soit insalubres, soit hors budget.
Je me tasse légèrement sur ma chaise. Merde ! Elle est loin d'être conne.
- Est-ce que tu y es pour quelque chose ?
Je palis. Ouais, loin d'être conne. J'hésite un instant et me contente de sourire, l'air désolé. Elle abaisse sa cuillère qui tombe sur l'assiette en émettant un bruit sourd.
- Ethan... gronde t-elle
- Ok. Je suis grillé.
- Qu'est ce que tu as fait ?
- Euh... Disons qu'en échange d'un paquet de fric, il était sensé te proposer des logements qui..
- Pourquoi tu as fais ça, Ethan ? me coupe t-elle
Elle n'a pas l'air énervé. Juste amusé.
- Parce que je ne veux pas que tu quittes la villa. Je suis bien avec toi et ta place est chez moi, chez nous...
Son visage se décompose sur place. Je ne vois pas ce que j'ai dit pour que son sourire s'efface ainsi.
- Donc, en gros, tu prends la décision à ma place ?
Oui !
- Non
Je sais que c'est la meilleure chose à répondre.
- Et tu ne t'ai pas dis que plutôt que de me l'imposer, il aurait été préférable de me le demander...
- Euh... bah non. Je pensais que c'était logique
Elle esquisse un petite sourire puis se recule contre le dossier de sa chaise.
- Chloé, je...
- Je ne peux pas vivre avec toi, Ethan...
Je sens mon cœur se déchirer en une seconde. Elle vient braiment de me dire ça ?
- J'en ai envie, mais pas maintenant, rajoute t-elle. Je... écoutes Ethan, ça ne fait que quelques semaines qu'on se connait, ça serait de la folie.
Je continue à la fixer. Comment peut elle savoir si c'est de la folie ? Moi je trouve que c'est tout à fait sensé. Elle pose alors sa main sur la mienne qu'elle caresse délicatement.
- On passe une super journée. Le mieux serait d'avoir cette discussion en temps voulu.
J'hoche de la tête. Elle est têtue, je le suis tout autant. Mais j'arriverais à la faire changer d'avis.
***
HELLOOOOOO
Waouah! Ethan prêt à s'engager!? Mais ce jeune homme n'irait pas un peu vite en besogne? Arrivera-t-il à convaincre Chloé de vivre ensemble?
Qu'en avez vous pensez? Laissez moi vos commentaires, j'ai besoin de savoir ce que vous pensez de tout ça...
Kiss
Laurie
***
EN MEDIA - DREW
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