《CHAPITRE 10 - LUI》

CHAPITRE 10

***

Je la regarde déposer mon carnet sur la table basse. Elle a raison quand elle dit que je tiens énormément à ce carnet. Je crois que si ma maison serait en feu, ce serait la première chose que je sauverai. Ce carnet fait tellement parti de moi. Toutes les chansons que j'ai écrites sont dedans. De la première à la dernière. Il y a mes trois premiers albums, ainsi que le quatrième qui sera bientôt enregistré. Certains chansons n'ont même pas été terminées, beaucoup n'ont jamais été enregistrées. Et j'ai des dizaines de carnet comme celui-ci, rangés minutieusement dans mon bureau.

- Est ce que ça signifie que tu ne cherches plus ce que je fais dans la vie ? je demande.
- Non, je ne cherche plus. Je sais que tu me le diras un jour...

Je souris.

- C'est bien dommage. J'aimais tes théories plus folles les unes que les autres...
- Oh ! Mais j'en ai encore pleins...
- Je t'écoute, je dis en riant.
- Umh

Elle porte son index devant sa bouche si sensuelle que j'aimerais croquer une nouvelle fois, tout en levant les yeux.

- Pendant un moment, j'ai pensé que tu étais architecte.
- Architecte ?
- Bah oui. Tu as une très belle maison et...
- Non, je ne suis pas architecte.
- Dommage. Tu aurais pu faire les plans de ma maison quand j'aurais gagné au loto ou que je serais devenue riche et célèbre.

Je me raidis aussitôt. Me serais je trompé à son sujet ? Est ce encore une fille qui ne rêve que de gloire et qui se sert de moi pour gravir l'échelle du chemin vers la célébrité ? Elle n'aurait pas été la première à tenter...

- Riche et célèbre ? Rien que ça...

Elle semble réfléchir un instant.

- Non, grimace t-elle. La célébrité, ce n'est pas pour moi. Je n 'aimerais pas que l'argent me monte à la tête et que j'oublie d'où je viens.

Intérieurement, je suis soulagé. Non, je ne me suis définitivement pas trompé sur ma belle.

- Pourtant, tu pourrais le devenir si tes créations...
- Je me fiche de la gloire. Je ne veux que la reconnaissance. Si demain, je deviens connu grâce à mes créations, j'en serais heureuse. Ça voudrait dire que j'aurais du talent mais je ne cherche pas à en faire fortune. Je serais plutôt du genre à travailler en hermite.
- C'est tout à ton honneur. Beaucoup de personnes, même sans talent, ferait tout pour devenir célèbre.
- Ce n'est pas pour moi. J'aime les tapis rouges, mais vu des coulisses. Et je suis bien trop timide pour être sur le devant de la scène. Je me rappelle que lors des galas de danse, j'étais tellement stressée avant la représentation que je rendais toujours mon dernier repas.

Des galas de danse ? Parce qu'elle a faisait de la danse ?

- Tu dansais ?
- Oui. J'ai fais douze ans de classique. J'ai appris aussi la danse contemporaine, le hip-hop et bien d'autres danses. C'est ma première passion.
- Et tu as arrêté ?
- Oui. J'ai été obligé. J'ai fais une mauvaise réception il y a sept ans et je ne peux plus danser en professionnelle. Je me contente de danser pour le plaisir.
- Tu voulais en faire ton métier ?
- Oui. Mais c'est un rêve que j'ai dû abandonner. Ça a été dur à accepter.

Elle parait avoir souffert de cet accident. Je le comprends en entendant le ton triste et nostalgique qu'elle a employé.

- J'ai fais une grosse dépression après mon accident et je suis entré dans un centre pour adolescents dépressifs. J'ai eu la chance de connaitre une fille, Elise, dans ce centre qui m'a fait découvrir une nouvelle passion.
- La couture ?
- Oui, entre autre. Elise, était une anorexique. Elle été passionnée de mode et elle m'a transmis sa passion. Ma grand mère m'a beaucoup aidé aussi. Elle était couturière et j'ai passé beaucoup de temps avec elle derrière sa machine à coudre. Je faisais des robes pour mes poupées.

Je souris en l'imaginant petite. Elle devait être mignonne.

- Et toi ? Dis moi... Comment tu étais petit ?
- J'étais un petit con. Vraiment détestable. Bon, ça n'a pas vraiment changé
- Pourquoi tu dis ça ? Je n'ai pas l'impression que tu es détestable.

Je souris pour seule réponse. Si seulement elle savait que je suis le pire des connards dans la vie. Que j'emmerde mon monde et que tout le monde doit se plier à ma volonté.

- Je suis né à Londres mais je n'en ai aucun souvenirs. Mon père a été muté quand j'avais quelques mois et j'ai grandi ici.
- Je ne savais pas que tu étais anglais ?
- Il y beaucoup de choses que tu ne sais pas de moi

Elle me sourit.

- Toi non plus, il y a beaucoup de choses que tu ne connais pas de moi.
- Ah bon ? Toi aussi tu me caches une fille cachée ? je ris.

Elle éclate de rire et sa tête penche en arrière, me laissant une magnifique vue de son cou. J'ai aussitôt envie d'y déposer des baisers et de sentir son parfum si enivrant. Je ne peux me retenir et fond sur elle. Elle parait surprise un instant mais quand je sens ses mains se posées sur mon torse, je sais qu'elle en a tout autant envie que moi. Je l'embrasse et sa langue vient aussi taquiner la mienne. C'est juste magique. Elle arrive à me retourner le cerveau rien qu'avec ses lèvres. Elle est vraiment hypnotisante et je pourrais tout faire pour elle.

***

Quand j'ouvre les yeux, ma chambre est plongée dans le noir. J'ai dormi d'une traite, d'une nuit sans rêve et pour une fois, j'ai la sensation de bien être. Je me retourne dans le lit et tend le bras où malheureusement je ne sens que le contact du matelas. Je me redresse et ma vue s'adapte progressivement. Chloé n'est plus dans le lit et je peux encore apercevoir la forme que son corps à laisser sur la literie.

Je me lève, enfile un bas de jogging et descend de l'étage. J'entends mon dernier tube en fond sonore et je tends le cou vers l'écran de la télévision qui est éteinte. J'espère que Lilly ne s'est pas empressé de dire à Chloé que je suis le chanteur de ce tube.

La veille au soir, avant que Chloé nous rejoigne dans la salle de bain, j'ai briefé Lilly et a réussi à lui faire comprendre qu'elle ne devait pas dire à Chloé qui j'étais et surtout ma profession. Elle m'a alors promit qu'elle ne dirait pas le secret et j'espère vraiment qu'elle ne dira rien.

Je m'approche de la cuisine et aperçoit Lilly assise sur l'un des tabourets de l'ilot centrale. Chloé est à côté d'elle, épaules contre épaules et est penchée sur le plan de travail. Elles paraissent très concentrées.

- Et là, je veux des gros diamants et des fleurs
- Ok, c'est possible. Et tu les veux de quelles couleurs les fleurs ?
- Euh... Je sais pas. Violet ?
- Oui, si tu veux. Ça ira très bien avec le rose.

Je me colle à Chloé et pose ma tête sur son épaule. J'arrive à sentir le frisson qui parcourt sa peau à mon contact. Elle se retourne, puis me sourit avant de m'embrasser. Lilly rigole aussitôt et je dépose un bisou sur sa petite joue.

- Vous faites quoi, les filles ?
- On dessine ma robe de princesse, répond Lilly.

Je regarde le dessin de Lilly et sourit. Mon Dieu ! C'est bien une fille. À côté de sa feuille, Chloé a son propre « dessin ». Elle a reproduit les volontés de Lilly à la perfection et je dois reconnaître qu'elle a du talent.

- Vous faites des trucs de filles, quoi, je ris.
- C'est normal, on est des filles, nous !

Chloé rit en même temps que moi.

- Dès qu elle s'est réveillée, elle est venue dans la chambre et m'en a parlé. Je crois que ça lui tient vraiment à cœur
- Je vois. Lilly, tu aurais dû laisser dormir Chloé et venir me réveiller.
- Bah non, tu n'aurais pas fait de crêpes, toi, dit Lilly

Chloé me sourit puis ouvre le micro ondes où elle en sort une assiette remplie de crêpes.

- On t'attendait pour le petit déjeuner, me dit-elle.
- On a juste manger une crêpe chacune mais on ne doit pas te le dire, ajoute Lilly
- Quoi ? Vous m'avez même pas attendu !? je ris

Lilly grimace alors que Chloé rigole.

- On est réveillé depuis plus d'une heure. On avait super faim.
- Bon, vous avez de la chance que je vous aime, je dis.

Lilly sourit alors que le sourire de Chloé s'efface. Elle parait surprise et je le suis tout autant. Mais qu'est ce que j'ai été dire ça ?

Chloé parait mal à l'aise un instant puis se retourne et prend la verseuse de la cafetière et remplit deux tasses. Elle s'assoit près de moi et dépose un baiser sur ma joue.

***

- Tu viens me chercher à l école tout à l'heure ? demande Lilly à Chloé.

Chloé se retourne alors que je garde mon regard fixé sur la route.

- Je ne sais pas si je pourrai, mon petit chat. Tout dépend à quelle heure je vais quitter le travail.
- Oh ! répond t-elle, déçue. J'aurais bien voulu que tu viennes me chercher. On aurait pu commencer à coudre ma robe.
- Tu pourras passer chez moi quand j'aurais fini.
- Tu pourras m'emmener Papa ?

Je me tourne vers Chloé qui me supplie du regard tout comme Lilly. Je finis par céder quand j'arrête le 4x4 devant l'école de Lilly. Elle défait déjà sa ceinture et je m'apprête à faire de même quand elle dit.

- C'est Chloé qui peut m'emmener ?

Chloé sourit et j'hoche la tête. Elle sort de la voiture et ouvre déjà la portière arrière.

- Salut Papa, me dit-elle

Elle ne m'embrasse même pas et est déjà sortie de la voiture. Je la vois prendre la main de Chloé et l'attirer vers le bâtiment. Elles sont vraiment magnifiques, l'une comme l'autre. Et je suis heureux qu'elles s'entendent si bien. Elles paraissent très complices.

Chloé discute un instant avec la maîtresse de Lilly, puis s'agenouille devant ma fille et l'enlace dans ses bras. Elle se redresse, salue la maîtresse puis revient vers la voiture où elle y grimpe rapidement. Elle se tourne vers moi et me regarde de ses grands yeux verts.

- Ta fille est géniale. Je l'adore, dit-elle

Je souris. Quel père ne sourirait pas en entendant ça ?

- Je crois qu'elle t'aime bien aussi.

C'est à son tour de sourire. Elle attache sa ceinture puis agite la main en direction de Lilly. Je m'insère sur la chaussée et prend la direction de son travail.

- Je suis désolée

Je ne comprends pas. Cette fille s'excuse de tout et de rien.

- Si tu ne veux pas venir chez moi ce soir, je peux passer chez toi. Quoi, si tu veux bien que je viennes ?

Je secoue la tête devant la stupidité de sa question.

- Bien sûr que je veux que tu viennes. Tu es chez toi et tu viens quand tu veux.
- C'est gentil.

Je sais. Mais il n'y a qu'avec elle que je suis gentil. Elle et ma fille.

- Après, comme je passe souvent chez toi, je pensais que tu en avais un peu marre. Mais saches que tu es le bienvenu chez moi quand tu veux

Je souris en l'entendant. Cette fille est vraiment géniale et plus j'apprends à la connaître, plus elle m'envoûte et je m'attache à elle.

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée.

Ses colocataires me reconnaitraient aussitôt et je ne peux me permettre de prendre le risque.

- Si tu dis ça pour mes amis, je t'assures qu'ils sont supers
- Je n'en doutes pas...
- Allez, passes à mon appartement ce soir. Je te ferais un bon petit repas et...

Proposition intéressante mais il reste toujours le problème de ses amis.

- Tu es sûre que ça ne dérangera pas tes colocataires ?
- Pas du tout. Ils ont même hâte de te rencontrer.
- Tu leur à parler de moi ?
- Bien sûr. Et ils sont très curieux.

Je crois qu'il est vraiment temps que je lui dises qui je suis. Sinon, il sera trop tard et je ne veux pas qu'elle l'apprennes autrement que par moi. Je dois tout de même régler ce petit soucis de notoriété. Je ne veux vraiment pas qu'elle soit exposée comme moi ou comme Lilly.

- Alors je passerais ce soir et je les rencontrerai...
- Non, pas ce soir. Ils travaillent tous les deux. Mais tu les verras bientôt.

Nous arrivons devant l'atelier de Veronica Snow. Elle m'embrasse tendrement puis me sourit avant de me souhaiter une bonne journée. Elle commence à s'éloigner puis tourne les talons. Elle se rapproche de la voiture, en fait le tour et je descends la vitre de mon 4x4. Elle m'embrasse de nouveau, fougueusement cette fois ci puis me sourit

- Moi aussi, je t'aime bien.

Je sais qu'elle fait allusion à ma révélation de ce matin. Et ça me fait sourire. Ça me fait sourire comme un con. Je la regarde s'éloigner, le dos droit et ses petites fesses parfaitement moulées dans une petite robe. Elle entre dans la boutique et je me décide à aller au studio.

***

Hello à tous!

Qui veut la suite?

Kiss

Laurie

***

EN MEDIA - CHLOÉ

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