Chapitre 8

   Le silence de la pièce devient pesant à mesure que je me rend compte de sa présence. Kraïko tente de se mouvoir sous mon poids, je m'éloigne alors d'un pas pour le laisser se relever. Avant que je n'ai le temps de réaliser que le combat avait commencé j'ai gagné, facilement, rapidement. Mon corps a agit par instinct, sans réflexion, comme s'il connaissait parfaitement ce genre de situation, et c'est le cas. Mais je ne pensais pas que ces années dans une arène m'avaient transformées en réelle combattante. L'entraîneur vient à notre rencontre, prend des nouvelles du jeune Nafif avant de se tourner vers moi.

   - Où as-tu appris à te battre comme ça ? me demande-t-il les yeux plissés.
- Comme ça, c'est-à-dire ?
- Comme une Erevent.

   Le mot résonne dans ma tête tel un carillon. Je me bat comme une Erevent par instinct, parce que c'est la seule manière de me défendre que je connaisse, que j'ai appris sur le tas, en situation réelle. Hiro lui a expliqué ma situation, mais j'ignore jusqu'à quel point. Est-il au courant pour ma nature ? Probablement pas, Hiro ne prendrait pas ce risque. Mais il doit savoir pour mes combats d'arène et mes années de torture.

   - Alors ? me presse-t-il, dans l'attente d'une réponse.
- Par... mimétisme, je suppose... 
- Mimétisme, hein ? Ca pourra nous être utile, ne change pas de style de combat, tout est bon à prendre pour surprendre l'adversaire. Kraïko, tu penses que tu aurais pu gagner ?
- Aucune chance, je l'ai à peine vu bouger ! s'exclame-t-il mi-vexé mi-admiratif. Je n'avais aucune ouverture.
- Parfait, vous pouvez continuer. Vous allez échanger d'adversaire, El-Yah met toi contre Solune, c'est la plus rapide et j'aimerai voir ce que ça donne.
- D'accord...

   Je me tourne vers ma nouvelle adversaire, son regard froid et perçant me transperce, jamais je n'aurai pu imaginer tant d'animosité émaner d'une jeune adolescente. J'ignore si sa colère est tournée vers moi ou quelqu'un d'autre, peut-être envers le monde entier, et je ne peux que la comprendre sans en connaître l'origine. La rage en moi semble faire écho à la sienne.

   Nous nous plaçons l'une face à l'autre, je sens ses yeux m'épier de bas en haut, analyser chaque parcelle de mon corps et je ne peux réprimer le long frisson qui parcourt ma colonne vertébrale. Cette sensation m'est que trop familière, et tout me dit que je la ressentirai encore de nombreuses fois à l'avenir. Solune se penche légèrement en avant en attendant le signal de l'entraîneur, je reprend ma position de départ de mon précédent combat, accroupie, une main sur le sol en guise de maintien, prête à bondir. Le combat est lancé, Solune s'élance sur moi la première, j'ai à peine le temps de m'éloigner du bords de la zone pour éviter d'y être éjectée et pare un coup au visage de justesse. Elle enchaîne les coups de pieds et les coups de poings, je ne parviens pas à tous les éviter, mon corps me lance aux endroits où elle a frappé. La différence de niveau me frappe au visage, je voix le fruit de nombreux entraînements et de techniques mises au points pendant des années. A côté je me suis contentée de frapper au hasard pendant huit ans et de n'utiliser que mes capacités physiques à mon avantage sans réfléchir. Et sans ma force et ma vitesse d'Erevent, balancer mes bras en espérant toucher quelque chose n'est pas très prometteur.

   Je recule en tournant en rond pour éviter les bords de la zone, elle parvient à attraper mes poignets et me frappe à répétition dans les côtes. Mes jambes trembles, je n'espérait pas gagner contre quelqu'un de plus entraîné que moi mais le fait de n'avoir pu lui mettre aucun coup me frustre intensément. Je réfléchis à toute vitesse à un moyen, mon corps en surchauffe semble troubler ma vision, Solune me lâche précipitamment les poignets en poussant un cri de douleur. Ses mains sont recouvertes de cloques. Profitant de l'effet de surprise et sans me questionner d'avantage sur la situation, je m'élance contre elle et lui enfonce mon poing dans le ventre. Elle se recroqueville sur elle même, son vêtement semble fondre à mon contact. Elle lève les mains en l'air en signe de repli, et je me recule en comprenant ce que cela signifie. J'ai gagné.

   L'entraîneur s'approche de nous, une lueur de panique dans les yeux. Mon corps ne cesse de chauffer de plus en plus, la sensation n'est pas désagréable, c'est comme un bain de soleil. Je sens ma température augmenter, une aura orangée vient troubler ma vision, j'observe mes mains tandis que des flammes en jaillissent. Et c'est à ce moment précis que je commence à paniquer.

   - El-Yah, garde ton calme ! me hurle l'entraîneur. Si tu paniques cela va empirer !
- Comment veux-tu que je me calme ?! Hurlé-je à mon tour. Je suis en feu !
- Ce feu ne te fera rien, ce sont tes flammes ! N'ai pas peur, respire et essaie de les contrôler !

   Je tente de calmer ma respiration, mais la vision de la peau brûlée de Solune me donne un haut le coeur. Je réalise que c'est moi qui ai causé de tels blessures, et cette idée me donne la nausée. J'ai conscience que j'ai déjà causé bien pire à d'autres personnes, mais l'avoir fait en connaissance de cause et volontairement c'est autre chose qu'en avoir de vagues souvenirs. Une alarme se déclenche, de l'eau jaillit du plafond mais alors que j'espère enfin recevoir une sensation de fraîcheur, les gouttes ne semblent pas m'atteindre. Le désespoir m'envahit, je ne parviens plus à penser à autre chose que cette chaleur étouffante qui ne fait qu'augmenter en température. 

   - El-Yah !

   La voix d'Hiro parvient à mes oreilles tel un murmure. Je redresse la tête alors que j'étais recroquevillée sur moi-même et tente de le voir au travers de la tempête orange autour de moi. Son regard noisette me parvient, il est doux et assuré. Je n'arrive pas à m'en défaire et ne me rend pas compte qu'il se rapproche, jusqu'à ce qu'il parvienne à mon niveau. Je reviens à moi et m'écarte précipitamment.

   - Va-t-en, je vais te brûler ! m'écrié-je inquiète.

   Hiro sourit tendrement et me prend dans ses bras, je me laisse faire sans comprendre.

   - Je n'ai pas mal, El-Yah, me dit-il de sa voix douce habituelle. Tes flammes ne me font rien, elles t'obéissent. Tu peux les contrôler, fais-moi confiance.

   Hiro m'entoure de ses bras réconfortants, je les observe en tentant de calmer ma respiration. Sa peau claire n'est pas recouverte de cloque ou de rougeurs, ses doigts passent dans mes cheveux dans un geste répétitif apaisant. Mes paupières deviennent lourdes, je ne réalise pas que l'eau fraîche atteint enfin ma peau. Mon corps semble peser des tonnes, mes membres engourdies n'obéissent plus à ma volonté.

   - Ca va aller, El-Yah, me murmure Hiro. Dors, tout va bien.

   Sur ces mots, je m'autorise à fermer les yeux et à me laisser aller dans l'obscurité.

- - - - - - - - - -

   Le froid me réveil, je me sens congelée et cette sensation me laisse penser que ce n'est pas la première fois. Ne plus sentir mes doigts ou mes orteils, être frigorifiée sans être capable de trembler, cette situation m'est déjà arrivée mais je ne saurai dire quand. Dans tous les cas, cela remonte à loin. La porte de ma chambre s'ouvre dans un doux grincement, j'entrouvre les yeux et voit une silhouette ailée imposante, je reconnais donc Outace, le connecté d'Hiro. Il se penche près de mon lit, ses plumes blanches me chatouillent la peau, allume la lampe de chevet et pose une main sur mon front. Ses yeux rouge et violet scrutent les miens, à la recherche d'indice sur ma pensée.

   - Ta température est normale, tu réagis mieux que la première fois, c'est bien, dit-il simplement d'une voix posée.
- J'ai... froid... articulé-je difficilement.
- Je me doute, c'est pour ça que j'ai ramené ceci.

   Il sort de la poche de sa blouse blanche une petite boîte rectangulaire et l'ouvre devant moi, me dévoilant une seringue avec un liquide incolore à l'intérieur. Je me questionne sur l'utilité de cet objet mais n'ai pas besoin de poser la question.

   - Je vais t'épargner les informations médicales et te dire le principal. En t'injectant ce produit le Leporementium qui s'est échappé de tes canaux et qui se balade dans tout ton corps va retourner d'où il vient, après tu te sentira mieux.

   Je cligne des yeux pour lui indiquer que j'ai à peu près compris, bien que je ne saisisse pas encore tout ce qui touche au Leporementium et ce qu'il engendre. Outace enfonce l'aiguille dans mon avant bras, je sens le liquide se propager dans mon organisme me procurant une douce chaleur réconfortante, je parviens enfin à me détendre. Je me redresse sur mon lit, assurée par Outace qui s'assoit en face de moi quand je suis assise de façon stable. Il étale ses grandes ailes blanches derrière lui, son apparence est tellement angélique quand la mienne peut prendre un aspect démoniaque, je ne peux retenir un soupir.

   - Hiro m'a demandé de répondre à tes questions si tu en as, il est un peu occupé pour le faire lui même, dit-il d'un ton qui ne cache pas son mécontentement. Est-ce que tu te souviens de ce qu'il s'est passé avant que tu t'évanouisse ?
- Je crois... dis-je en réfléchissant. C'est un peu flou, mais il me semble que j'ai utilisé mon pouvoir, c'est ça ? Il y avait du feu partout et j'ai brûlé Solune, mais pas Hiro. Pourquoi ?
- Parce que tu n'en avais pas envie, les flammes que tu génères sont faites de Leporementium, le tiens, tu les contrôle donc parfaitement. Tu as blessée Solune parce que tu te battais contre elle, c'était instinctif, mais tu n'avais aucune raison de blesser Hiro, il a donc pu t'approcher sans risque.
- Ses brûlures ne sont pas trop grave ? demandé-je inquiète.
- Je te mentirai si je disais qu'elle n'a rien, tu ne l'as pas touché très longtemps mais en quelques secondes tu as atteint une température très haute, tu n'as rien remarqué mais bien avant que tes flammes apparaissent la chaleur se dégageait de toi comme un brasier d'après ce qu'on m'a raconté. Je t'avoue que j'aurai aimé voir ça moi-même, les élémentistes sont rares c'est toujours impressionnant de voir de quoi ils sont capables.
- Pourquoi est-ce rare ? 
- Les élémentistes descendent des elfes qui étaient déjà peu nombreux au départ, il est donc normal que leur nombre soit restreint.
- C'est vrai, Angel m'en avait parlé. Ça veut donc dire que j'ai un ancêtre elfe, c'est bien ça ? demandé-je. 
- Très lointain, ils ont disparu au milieu du moyen-âge et n'ont laissé derrière eux que leur capacité à communiquer avec la nature. Eux étaient capable d'invoquer plusieurs éléments différents, mais à notre époque c'est extrêmement rare, il est donc normal que tu ne contrôle que le feu et pas les autres.
- C'est génétique ? Galaad contrôlait le feu ?
- En fait, non, lui il contrôlait l'eau et la terre, c'est pour ça que ta capacité est très étrange. Tu ne peux pas l'avoir hérité de ta mère, les Erevent n'ont pas de pouvoir, je n'ai donc aucune idée d'où tu tiens ça. Mais il a peut-être une explication logique, je ne m'y connais pas aussi bien qu'Angel.

   Je soupire. Serait-je donc un phénomène du début à la fin ? Une petite voix dans ma tête me murmure que oui, je vais devoir m'y faire. Une douleur vive me fait grimacer, sans que je m'en rende compte Outace a posé sa main dans mon dos et a commencé à tirer sur mes bandages.

   - C'est toujours douloureux, n'est-ce pas ? me demande-t-il d'une voix plate qui ne transparaît aucune inquiétude.
- Pas qu'un peu... Mais pendant que je me battais je n'y prêtais pas attention, remarqué-je.
- C'est l'adrénaline, c'est bien si tu arrives à ignorer la douleur quand tu as besoin de te défendre, c'est rassurant.
- Je suppose.
- Je vais te faire tes soins, tourne toi.

   Je m'exécute et lui présente mon dos balafré après que mes bandages aient été retirés. Je remarque qu'il n'y a aucune trace de sang dessus contrairement aux précédentes fois, j'imagine donc que je guéris enfin. Cette bonne nouvelle parviens à me faire sourire de soulagement, mais mon sourire disparaît vite lorsque l'Aelez pose ses mains sur mes omoplates pour que son Leporementium guérisseur atteignent plus rapidement mes chairs abîmées. Ma peau s'apaise, j'ai la sensation que mes blessures sont moins enflées et je m'empresse de jeter un œil à mon dos dans un miroir lorsqu'il a terminé. Il est zébré de cicatrices encore vives, rien ne laisse entrevoir une peau saine. Mon tatouage prend des formes bizarres sur mon omoplate et mon flanc gauche, comme s'il était flou ou déformé. Je me regarde de face, quelques autres blessures déjà guéries donnent à mon buste un air de martyre, ma maigreur est moins alarmante qu'auparavant mais mes cotes et mes clavicules se voient encore bien trop pour que ce soit normal. Les marques noirs de mon tatouage atteignent mon poignet et mon nombril en prenant la forme de symbole pour certain répétitifs. Je me tourne vers Outace qui s'était posté derrière moi pour observer mon corps malade.

   - Est-ce que mon tatouage se lis ?
- Comment ça ? me demande-t-il en arquant un sourcil.
- Regarde, il y a des formes qui se répètent, comme des lettres. Ce sont des mots ? C'est comme ça pour tout le monde ?
- Pas à ma connaissance, dit-il, sa voix laisse transparaître sa curiosité. Si c'est effectivement une langue je ne la connais pas, mais ça vaut le coup de faire des recherches. J'en parlerai à Hiro.
- Nos tatouages ont-ils une signification ?
- La taille représente ta capacité à emmagasiner du Leporementium, cela montre la quantité que tu peux utiliser. Pour ce qui est de l'apparence, la forme et les symboles, cela aide généralement à comprendre quel est la nature de ton pouvoir, c'est une image.
- Le dragon dans mon cou, c'est un indice pour dire que je contrôle le feu ? Parce que les dragons crachent du feu ?
- Les dragons ne crachent pas de feu, me dit-il sèchement. C'est une légende humaine, mais peut-être. Dans l'imaginaire collectif on représente les dragons comme des lézards géants cracheurs de feu, ça peut être un indice.
- Et pour le reste ? Les symboles et les formes étranges, ces espèces de dessins...
- Je n'en sais rien, soupire-t-il, soit exaspéré de mes questions soit déçu de ne pas pouvoir y répondre. Mais je pense que ton tatouage grandira encore, peut-être que l'on comprendra lorsqu'il prendra sa forme finale.
- Par rapport aux autres, il est grand ?
- Effroyablement grand, même ta racine est immense, normalement elle ne font pas plus de la taille d'un grain de beauté mais ton dragon est aussi grand qu'un tatouage complet. Tes capacités dépassent l'entendement, tu es bien la fille de ton père.

   Étonnamment, cette information ne me plaît pas. Je ne veux pas être comparée à un homme disparut, qu'on m'associe à une personne incroyable quand moi je suis aussi monstrueuse, étrange, anormale. Je n'en peux plus de décevoir par ma propre existence.

   - Je ne lui ressemble pas du tout... soupiré-je.
- Détrompe-toi, tu as ses yeux et ses cheveux.
- J'ai aussi ceux de ma mère, cela dépend de quel apparence je prend. Physiquement je suis comme mes parents, autrement je ne suis rien d'autre qu'une créature qui n'aurait jamais dû voir le jour.
- Et tu crois que t'apitoyer sur ton sort va y changer quoi que ce soit ? me demande-t-il amèrement en prenant un rouleau de bandage et en s'approchant pour recouvrir mes blessures.
- Quoi, je n'ai même plus le droit de me plaindre ? dis-je en levant les bras pour le laisser faire.
- Bien sûr que si, mais est-ce vraiment utile ? Est-ce que tu crois que si tu te plains d'être une sang-mêlée tous les jours Adem va apparaître et te changer en Nafif pure souche ?
- Non, c'est impossible. Je ne suis même pas sûre de croire en son existence.
- Crois-moi, il existe, il a été vu par plusieurs personnes et mieux vaut ne pas s'y frotter. Les Dieux ont des pouvoirs incommensurables, mais ils ne peuvent changer ce qui existe déjà. Tout ce que tu peux faire, c'est devenir celle que tu souhaite malgré ta condition de départ. Ça ne doit pas être trop compliqué pour une Drachen.

   Sur ces mots ils tirent brusquement sur mes bandages pour serrer, m'arrachant une grimace de douleur. Je le regarde suspicieusement, me doutant qu'il l'a fait exprès, mais ne dis rien. Ses paroles tournent en boucle dans ma tête comme une comptine. Devenir celle que je souhaite ? Pour commencer, quelle personne pourrais-je bien vouloir devenir ? Je n'ai aucune once de réponse à cette question, mais je n'en attendais pas plus. Je suppose qu'à mon âge on ne peut pas encore savoir, je n'ai pas assez vécu.

   La porte claque lorsque Hiro entre, essoufflé. A l'instant où il souhaite ouvrir la bouche pour parler une alarme retentit, faisant s'accélérer mon cœur. Outace semble comprendre immédiatement la situation et m'attrape par le bras pour me tirer en dehors de la chambre, je me laisse faire en me disant que me débattre serait stupide de ma part, d'autant plus que sa poigne est bien plus forte que ce à quoi je m'attendais. Nous courrons au travers des couloirs, croisant quelques Nafifs au passage, sans s'arrêter. Au bout de quelques minutes je ne peux plus retenir mes questions.

   - Hiro, qu'est-ce qu'il se passe ? demandé-je, la voix haletante. Où on va, c'est quoi cette alarme ?
- On est attaqués, me répond-il sans me regarder. De l'intérieur, des Erevents infiltrés ont tué plusieurs blessés dans la zone médicale, c'est pour ça qu'on s'éloigne.

   Je comprend immédiatement le danger, étant blessée ma chambre habituelle se trouve non loin de la zone médicale et donc non loin de l'endroit de l'attaque. On ne peut prendre le risque que je me fasse attaquer, si un seul Erevent me touche ils en auront une autre à gérer et pas des plus commode. 

   - Comment ont-ils pu s'infiltrer ? demandé-je. Un seul Erevent n'est pas vraiment discret, alors plusieurs ?
- Plus tard El-Yah, me sermonne Outace.
- Mais je veux comprendre !
- Quand un Erevent boit le sang d'une personne, il peut prendre son apparence tant que son sang est dons son ventre, voilà comment ils ont fait, me répond Hiro.
- Il n'y a aucun moyen de le contrer ? m'interrogé-je.
- C'est en cours de développement, répond Outace.

   D'autres questions fulminent dans mon esprit mais je me retiens de les poser, comprenant que ce n'est pas le moment. Outace ne lâche pas mon bras et Hiro me jette des coups d'œil réguliers, je sens leur méfiance suinter de leur peau et bien que je la comprenne, je ne peux m'empêcher de m'énerver. Mais je ne dis rien pour autant.

   Je devine que l'on se dirige du côté des salles d'élevage, à l'opposé de l'attaque. Hiro et Outace veulent m'éloigner le plus possible de l'ennemi, arrivés là-bas ils me confieront probablement à un Aelez avant d'aller au front, un frisson de peur me parcours la colonne vertébrale. Un Nafif apparaît sur la droite, sortant d'une pièce. Il se met à courir à nos cotés et discute avec Outace en Originelle. Le frisson ne me quitte pas, je me demande alors si c'est bien la peur qui me donne cette chair de poule constante. Je m'arrête malgré moi, surprenant les trois hommes qui m'accompagnent. Je ne quitte pas des yeux le Nafif blond qui est sorti de nulle part, mes sensations étranges ont commencées juste avant que je ne le vois. J'ai senti sa présence avant qu'il n'apparaisse dans mon champ de vision. Je le montre du doigt, haletante, avant de m'écrier.

   - C'est... c'est un Erevent !

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