T H R E E
THOMAS
je le ferai pour ton sourire
↡
J'ai toujours détesté le mardi. Aussi longtemps que je m'en souvienne, j'ai toujours eu une dent contre le second jour de la semaine. Et avec le lycée, ça ne s'est pas arrangé.
Certaines personnes détestent le lundi car c'est la fin du week-end, moi je déteste le mardi parce que je réalise vraiment que le week-end s'éloigne.
Alors quand mon réveil sonne, je ne me bouge pas vraiment pour me préparer. Je crois bien m'être rendormi, même si je n'en suis pas sûr car quelque chose d'assez léger viens de s'écrouler sur moi.
Quand des cheveux viennent me chatouiller le visage, je comprends que ma petite soeur est chargée du réveil en douceur du mardi ce mois-ci.
— Barre toi de là!
— Tu vas être en retard Tommy. Je t'ai même amené ton petit déjeuner ici.
Et c'est dans ces moments là que je me dis que j'ai la meilleure petite soeur du monde.
Je me retourne doucement, enfermant mes bras autour du petit corps de Chloé, déposant mes lèvres à la naissance de ces cheveux blonds foncés.
— Tu sais que je t'aime toi ?
— Tu me le dis à chaque fois que je fais ça...
J'ouvre alors les yeux pour me retrouver face aux yeux gris de ma petite soeur.
Les yeux gris, c'est un gène maternel. Puisque nous n'avons pas le même père avec Chloé, ni avec Théo, on ne se ressemble que du côté de maman.
Enfin, c'est différent pour les deux jeunes. Eux, ils ont le même papa, donc ils ont les mêmes cheveux blonds foncés, les même traits du visages fins et parfait, mais pas les mêmes yeux.
En effet, je peux me vanter d'avoir les même yeux gris magnifique comme Chloé, mais je ne peux pas dire la même chose pour mon frère vu que Théo a les yeux avec un tout petit peu de gris et tous le reste bleu qu'il tient de son père.
Les seules choses qui prouvent que je suis bien son frère, c'est notre nez, le sourire de maman, et les petites fossettes lorsqu'on sourit qu'on a hérité tous les trois.
— Maman va pas être contente si t'as encore un retard. Je place mon index sur mes lèvres en lui souriant.
— Elle n'en saura rien, parce que tu vas te taire, on est d'accord ? Sauf que je sais qu'elle est dur en affaire, la mioche.
— Tu me donnes dix euros, plus une semaine ou tu t'occupes de la table et de la vaisselle, et c'est vendu. Elle me tend sa main, me fait son sourire à croquer et attend alors que je cède. Et je ne peux pas lutter face à elle.
— Très bien, mais deux semaines de petit déjeuner au lit, la crevette.
L'accord est conclu. Je la repousse alors gentiment pour attraper mon plateau petit-dèj et mords dans le pain de mie couvert de nutella. Elle sort de ma chambre avec un billet de dix, billet pour laquelle elle s'est servie toute seule la petite chipie, me laissant me préparer alors pour la pire journée de la semaine.
Le mardi!
***
La tête appuyée contre le mur, je n'écoute plus vraiment ce que raconte mon prof de spécialité. À vrai dire, les caractéristiques d'un panneau solaire, ça me passe littéralement au dessus. Je sors discrètement mon téléphone de ma poche et me dirige sur snap, ouvrant les quelques snaps flammes que j'ai reçu. L'un m'attire l'œil, parce que je sais très bien que je ne fais pas les flammes avec cette personne.
Maya. Elle apparaît sur mon téléphone, avec un t-shirt tellement grand que son épaule en est dénudé et que je peux voir la naissance de sa poitrine. Mon corps réagit instinctivement et je m'oblige à verrouiller mon téléphone et prendre de grandes inspirations. À quoi elle joue ? En plus, je reconnais ce haut, il m'appartient. Il fait parti des nombreuses affaires qui sont encore chez elle parce que je n'ai pas la force d'aller les récupérer. Et peut-être aussi parce qu'une partie de moi se dit que cela lui rappelle toujours ma personne et peut-être que...
Je passe ma main sur mon visage, regardant l'heure. Plus qu'un quart d'heure. Seulement quinze petites minutes avant de pouvoir sortir, respirer et me remettre les idées en place.
Erwan se retourne vers moi et comme il me connait par cœur, je vois tout de suite qu'il a compris que j'étais perturbé.
— Qu'est-ce que t'as ? Il chuchote.
— Maya. Il lève un sourcil se penchant un peu plus vers ma table, attendant la suite. Elle m'a envoyé un snap.
— Un snap ?
— À moitié nue. Erwan ouvre de grands yeux, lui aussi choqué.
— Comment ça ?
— Elle avait un de mes t-shirts, beaucoup trop large pour elle.
— Thomas, Erwan, je vous dérange ? Erwan se retourne vers le professeur.
— Non, excusez-nous.
Erwan me fait signe qu'on en parlera tout à l'heure et se remet à suivre le cours, alors que moi, je me perds dans mes pensées.
Les paroles de Mathis me reviennent en mémoire. Je ne sais pas ce que cherche à faire Maya, mais ce n'est pas elle. Elle ne fait pas partie de ses filles qui se jettent dans les bras de n'importe quel mec, et ne fait pas des snaps de ce genre d'habitude.
Je n'ai jamais autant aimé une fille comme j'ai aimé Maya. J'ai beaucoup donné dans notre couple, même si j'ai foiré comme jamais. C'était la première fille qui rencontrait ma mère. C'était la première fille que j'avais envie de voir tout le temps, sans jamais me lasser d'elle. Elle était devenue mon centre du monde. Je ne voyais plus aucune autre fille, personne ne lui arrivait à la cheville. Je ne sais même pas comment j'en suis arrivé à coucher avec Solène à cette soirée.
Je ne peux pas nier que Solène est une très jolie femme, mais elle est loin de Maya. Aujourd'hui, la seule fille que je trouve aussi jolie c'est Rose. Mais elle, c'est différent. Elle est trois plus attirante que mon ex, elle est entourée d'une aura qui me donne envie d'en savoir plus.
J'ai connu Rose en Seconde. Elle était dans la classe d'Annabelle et traînait parfois avec elle, quand elle en avait marre de Hiara et son caractère de feu et d'Alix et son mutisme. Elle était différente. Je me rappelle qu'elle avait toujours quelque chose à raconter, et de la manière dont elle le disait, tout devenait drôle. Pourtant, je n'avais jamais posé les yeux sur elle comme je le fais maintenant. Avant, elle était tellement ouverte qu'on avait l'impression de tout connaitre d'elle. Ça ne m'intéressait pas. J'aime découvrir des choses au fur et à mesure. Alors que maintenant, elle a l'air d'avoir des millions de choses à cacher, elle donne envie de creuser sous sa carapace, de découvrir chaque facette de sa personnalité. Et bon Dieu, ses yeux verts sont à damner. Je passe mon temps à essayer de recroiser son regard. Il me transporte tellement que ça en devrait être interdit.
Enfin, le cours se termine. Je fais parti des premiers à sortir de la salle et alors que j'attends Erwan devant la porte, je remarque au loin la longue silhouette de Rose. Son rire résonne dans le couloir, résonnant dans mon crâne comme une jolie mélodie.
Je crois que je veux Rose. Je crois que je suis devenu accro à ses yeux et à son rire. Et ça me fait peur.
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