Inachèvement
Ou la jeune fille qui ne finissait rien...
La douleur la torpille,
Celle de ne rien achever.
Elle n'y peut rien, elle s'éparpille :
Sans cesse lui viennent des idées.
Son cerveau n'a jamais su s'organiser,
Petite mémoire y était renfermée.
Elle aimerait s'améliorer,
Mais sans trop espérer.
Car son vieil ami, Défaitisme,
L'accompagne quotidiennement.
Et il a pris Réalisme
En tant que déguisement.
Il y a des jours où tout débloque,
Où le corps veut, mais l'esprit s'en moque ;
Ou l'inverse, qu'importe, le résultat étant...
L'abandon, l'inachèvement.
C'était une fille un peu perdue,
Qui se demandait comment s'y prenaient « les autres »,
Qui voulait être autre.
Car elle voyait grand, mais finissait abattue.
Ce n'est pas non plus, bien plus, vous me direz,
Qu'un défaut à corriger.
De plus, elle-même n'en était pas déprimée.
Sa vie continuait et, coûte que coûte, elle la suivait.
Mais d'autres amis se joignirent à la danse :
Mensonge, Arrogance et Dépression.
Le premier, la faisait s'exclamer : « Oui, oui, ça avance ! » ;
« Tu as vu ce que j'ai fait ? ! » lui faisait dire le second.
Le troisième était délaissé, recroquevillé,
Derrière la taille imposante des deux premiers.
Plus sombre bien qu'invisible,
Il restait là, blotti, tremblant presque apeuré...
Mais imprévisible.
Par ce phénomène, la jeune fille qui ne finissait rien
Devint aussi la jeune fille vaniteuse et menteuse.
Et dans le miroir, tous les matins,
Face à son reflet,
Elle voyait son portrait,
Déformé et laid,
Tel celui de Dorian Gray.
C'était dans des moments tel celui-ci,
Qu'elle souhaitait pleurer toutes les larmes de son corps,
Sortir du cercle vicieux qui l'avait asservi,
Mais elle n'avait jamais su pleurer : un jour, ses larmes s'étaient taries.
Quelqu'un, quelque part, saura-t-il l'aider, à conjurer le sort ?
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