Lettre 3 - Noah

Lycée Victor Hugo, 03 octobre 2016, 

Gaël,

Je ne pourrais pas mentir. Te dire que ta lettre ne m'a pas touchée. Parce que c'est loin d'être le cas. 
Je ne m'y attendais pas en fait. Nan... Je ne m'attendais vraiment pas à ça. 

Pas à cette lettre. 

Ni à ce que tu me répondes. 

Et pourtant c'est le cas, tu m'as répondu. 

Je ne sais même pas ce que je garder le plus en mémoire... Ta lettre ? Ou son contenu ? Sûrement les deux en fait. 

Tu as été plutôt dur avec moi. Mais je ne peux pas te le reprocher. Je te comprends largement. Et même, je t'approuve. Comment aurais-tu put réagir autrement ? Comment aurait-il put en être autrement... 
Tu sais, "être amoureux" ça ne veut pas pour autant dire "être fou". Quoique que... Les deux termes se confondent souvent...
Enfin, ce que je veux dire, c'est que je ne m'attendais pas à ce que tu me tombes dans les bras en disant que mes sentiments étaient tellement trop réciproques.

De toute façon il est évident qu'on ne peut pas aimer une personne dont on ignore tout et surtout l'identité. 
Mais -au risque de te paraître glaçant comme un glaçon- tu n'as pas à connaître mon identité. 

Disons que c'est mieux comme ça.

Enfin non ! Je ne dis pas ça parce que je te fais une blague ou quoi ! Je t'assure du plus honnête ton que je puisse avoir que je t'aime réellement et que tout cela est loin d'être une stupide farce d'ados, ou une tentative pour se moquer de toi et te faire du mal.

Ouais... J'ignore si tu me croiras ou pas, mais ton hypothèse du groupe de potes qui cherchent à déconner est fausse. Totalement fausse. Cherche encore ! Héhé. 

En revanche -pour revenir à ce que je disais quelques lignes plus tôt avant de me perdre- je ne m'attendais pas non plus à ce que tu sois aussi dur avec moi. 

Non. Que tu sois froid à ce point, je ne m'y attendais pas. Vraiment pas. 

Je suppose que tu dois avoir tes raisons bien sûr... Et tout cela ne me regarde pas tellement si on se dit que je ne suis simplement qu'une personne qui t'écrit puisqu'elle n'a pas le courage de venir te parler. 
Mais... Peut-être qu'au fond, ça me regarde un petit peu -juste un tout petit peu-  si on se dit que je suis cet anonyme qui t'écris t'aimer, à défaut d'avoir le courage de te le dire en face. 

Ouais, tu as raisons, je suis don si peu de chose. Simplement une personne qui t'aime. Mais cette personne elle t'aime et c'est à n'en pas douter. Alors peut-être qu'il saurait légitime qu'elle sache, pourquoi le garçon qu'elle aime -c'est toi- ne crois plus en l'amour, alors qu'il est si jeune. 

Tu n'as pas à me l'expliquer. Je te rassure. 
Tu n'as pas à me dire pourquoi tu ne crois plus en l'amour, ou pourquoi tu sembles avoir si peur que mes mots ne soient que des mensonges. 

Je n'ai pas à le savoir -enfin si, mais uniquement si tu le veux-. 

Je me doute bien combien c'est dur de parler avec une personne qu'on ne connaît même pas. Surtout pour toi -Parler à une personne inconnue, et qui ne veut même pas donner son nom, de surcroît-. 

Je ne peux même pas te demander de me croire, quant à la véracité de mes sentiments, quand je ne semble être qu'une stupide blague de gamins. 

Mais il y a une chose et une seule que je peut te demander -en espérant sincèrement que tu me croiras-. Ne me fermes pas la porte s'il te plait. Apprends à me connaître avant de me fermer la porte. 

Et laisse moi te connaître.

S'il te plait. 

Avant que tu paniques totalement, connaître ne signifie pas non plus se dévoiler corps et âme et me laisser rentrer impunément même dans les plus petites de tes plaies où bien de tes béances les plus profondes. 

Non. 

Se connaître, ça signifie avant tout se rencontrer, s'échanger et discuter. Et les stades d'intimité - si tu acceptes ma proposition bien sûr- ça sera toi qui décideras si nous les dépasserons ou non, et à ton rythme. 

Se connaître, cela ne veut pas non plus dire que j'attends de toi que tu tombes amoureux. Je me contenterais de ton amitié même. Si c'est bien là la seule chose que tu veux me donner. 

Alors... Serais-tu prêt à discuter avec moi ? 

Et... Pour commencer, que dirais-tu de trois petites questions ? 

1. Ta matière préféré ? 
2. Le pire de nos profs, selon toi ? 
3. Le meilleur de nos profs, selon toi ? 

( J'espère au moins que tu ne trouveras pas cela trop intime pour commencer...) 

Je tiens également à préciser que je ne te force aucunement à répondre, mais que j'espère vraiment retrouver ta lettre dans le casier 333. 

Grands sourires, 
L'Anonyme. 



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