Trente-trois (2)

— C'est urgent, Yanaëlle ! Tu es accusée d'avoir volé l'argent pour les familles démunies !

Mes yeux se sont écarquillés d'eux-mêmes. Il y a quelques jours, nous avons fait des petits gâteaux que nous avons vendu en dehors du camp, dans les villages à côté. L'argent récolté devait servir pour des familles démunies, les permettant d'acheter des fournitures pour la rentrée qui arrivait. Le bureau des moniteurs n'était pas fermé à clé, un peu comme nos chambres qui ont toutes la même serrure. Le vol était intolérable, et le peu de protection servait à maintenir une sorte de confiance en chacun d'entre-nous. Cependant, il avait été clair depuis le début que les voleurs subiront de grosses représailles.

— Pardon ? me suis-je faussement étonnée. De quoi tu parles ?

— C'est Emma, s'agace Debby en faisant les cents pas dans son pantalon de pyjama. Les moniteurs ont eu un message " anonyme " qui dit que tu as volé cet argent ! Donc ils viennent vérifier ! Je suis sûre que c'est Emma ! Elle voulait te faire tomber, Yanaëlle, évidemment que c'est elle !

— Du calme, Debs, okay ? Tu vas respirer un grand coup. Ils sont à la porte ?

Je me suis relevée en enfilant un gros pull gris qui avait l'odeur de Thimoé pour recouvrir mes cuisses dénudées par mon short.

— Oui et ils attendent qu'on l'ouvre ! Yanaëlle est-ce que tu te rends compte ?

— Je t'avais dit que j'avais la situation en main, n'est-ce pas ? ai-je répété en lui prenant les mains en la faisant croiser mon regard plus que sérieux. Je te l'ai dit oui ou non ?

— Oui, mais...

— Pas de main. Fais-moi confiance, d'accord ?

Sous l'intensité de mon regard, elle n'a fait qu'acquiescer, vaguement inquiète. Assez pour qu'elle réagisse comme je le voulais. Comme je l'avais espéré.

— Les choses sérieuses commencent enfin ! s'est réjouie Kana en se frottant les mains.

En retenant mon souffle, j'ai ouvert la porte. Les moniteurs étaient tous présents avec une bonne moitié des campeurs dont Emma. Tous présents pour voir ma chute, enfin ma supposée chute car si quelqu'un était bien le roi des coups fourrés, c'était moi.

— Monsieur Bowers, ai-je murmuré en regardant le moniteur principal, impressionnant avec sa carrure de catcheur.

— Mademoiselle Cox, a-t-il répondu en me sondant. J'aimerai vous parler.

— Je sais, Debby m'en a parlé mais ce n'est pas que ce que vous croyez ! Je suis pas une voleuse !

— Ça sera à nous d'en décider, a réfuté madame Lee, une monitrice à la coupe au bol. Les vols sont sévèrement punis, vous savez.

— Oui et jamais je ne ferai ça ! Vous pouvez fouiller dans mes affaires, je ne suis pas une voleuse.

Emma a lâché un sourire mesquin en me toisant, fière du piège qui commençait à se renfermer sur moi. J'ai aussi voulu lui rendre son rictus, mais j'étais trop plongée dans mon rôle de jeune fille en détresse pour répondre à sa provocation.

— C'est bien ce que nous comptons faire. Poussez-vous, s'il vous plaît.

Je me suis décalée afin de les laisser inspecter notre chambre, ma voisine qui me cassait le bras à force de le serrer. Les chuchotements des campeurs brisaient le bruit rythmé des bruissements de mes affaires qu'on fouillait. La tension grimpait encore et encore, à mesure que le temps s'élargissait, si grisant qu'on aurait dit un film de suspense. Comme au ralenti, sous mon matelas, Monsieur Bowers a fait ressortir la boîte qui contenait l'objet volé. Le souffle coupé, madame Lee m'a lancé un regard ampli de déception et de colère tandis que derrière nous, les campeurs ont poussé des cris. D'autres ne me croyaient pas capable d'un geste pareil, et certains étaient sûrs que tant de perfection n'était pas normal alors forcément, découvrir que j'étais une cleptomane opportuniste se servant de sa bonne impression aux près des moniteurs pour les berner. Brusquement, deux clans se sont formés tandis que Emma, dans l'ombre affichait un sourire moqueur et alimentait les méchancetés à mon égard.

Mes yeux ont rencontré ceux inquiets de Thimoé, je n'ai fait que hocher tristement la tête, à fond dans mon rôle de martyr.

— Il doit avoir une explication logique... j-je ! Il doit avoir une explication, ai-je bégayé en passant une main dans mes cheveux.

— On retrouve l'argent sous ton lit, Yanaëlle, tu veux quelle autre explication ?! a beuglé madame Sawyer qui se tenait sur le palier.

J'ai fermé les yeux en baissant la tête, rassemblant mes larmes pour paraître plus crédible.

— Je ne sais pas, ai-je finalement déclaré, penaude. Mais je ne suis pas une voleuse... vous me connaissez, après tout ! Je ne suis pas ainsi...

— L'apparence est trompeuse, tu es tellement trop parfaite, Yanaëlle, se moque Emma en avançant. C'est ça ton vrai visage en fait.

— C'est vrai qu'elle était un peu trop gentille.

— Oui, et puis c'est étrange qu'elle soit toujours si dévouée.

— Avec son joli minois, elle aurait tous pu nous manipuler.

— J'ai toujours trouvé qu'elle avait un regard étrange...

— Yanaëlle n'est pas comme ça ! a clamé haut et fort Thimoé en faisant taire les critiques et les murmures. Ce n'est pas une voleuse. Elle n'est peut-être pas parfaite, ça ne veut pas dire qu'elle peut voler.

— Ça doit être un piège, a rajouté Debby, des trémolos dans la voix.

— Qui voudrait la piéger ? Notre vie ne tourne pas autour d'elle, tu sais, a grincé Emma.

— Ça suffit ! a interrompu moniteur Bower. Toutes les preuves accusent Mademoiselle Cox, même si je le regrette amèrement. Il n'y a plus de discussions. Nous prendront des mesures pour la punir de ce geste.

— Non, je refuse ! Je dois plaider mon innocence, Monsieur. Quand le vol a été commis d'après vous ?

— Sûrement hier soir pendant la fête car ce matin il n'y avait plus rien. Et nous avons trouvé un mot.

— Le fameux mot qui accuse directement Yanaëlle, a ricané amèrement Debby. Vous ne voyez pas que c'est trop gros ? Je parie que c'est un plan de Emma !

— Debby ! me suis-je exclamée. Pas d'accusations sans preuves.

— Tout marche tellement selon ton plan, s'est extasié Kana en s'éventant.

— Mais c'est vrai ! Ça fait plusieurs jours qu'elle te menace et là tout d'un coup, un vol te tombe dessus !

— Menace ? Qu'est-ce que ça veut dire mesdemoiselles ? a grogné M.Bowers.

— Elle raconte n'importe...

— C'est vrai que Emma était un peu trop sur le dos de Yanaëlle ces temps-ci, a répondu une brune aux regards vairons. C'était une sorte d'harcèlement léger.

— Et pourquoi nous n'avons pas été informé mademoiselle Cox ?

— Parce que j'en voyais pas l'utilité. Emma n'est pas mauvaise, un peu brusque mais pas mauvaise. Et je suis sûre qu'elle n'a pas essayé de me piéger ! Elle n'est pas aussi tordue.

— De toute manière, cette histoire de vol est réglée...

— Ah ça non ! J'ai passé toute la soirée avec Debby, elle pourra témoigner.

— Et vers la fin de la soirée, Emma avait mystérieusement disparu aux toilettes, a continué la même brunette. Bizarre, non ?

Emma, rouge de colère a poussé un cri de rage en tapant du pied, telle une enfant capricieuse.

— Ce sont juste des suppositions sans preuves...

— Je crois que j'ai des preuves, a déclaré timidement ma dernière carte maîtresse : Soraya, une fille à la peau ébène et aux origines Ghanéennes.

Sur le champ, la véritable coupable a pâli en remuant la tête.

— Comment ça des preuves ? s'est étonnée madame Lee.

— Mes parents avaient l'habitude de mettre des caméras de surveillance dans les pièces contenant beaucoup d'argent. Vous vous en rappelez monsieur Bower ? Comme j'avais une caméra, on l'a placé dans le bureau, juste parce que j'avais beaucoup insisté. C'était pour me rassurer.

Nous avons simultanément tourné la tête vers le moniteur précédemment cité et soudain, son visage s'est éclairé. Je pouvais entendre les bruits de fanfare dans mon crâne, tant je jubilais de la situation. Du pauvre rat qui se retrouvait être piégé.

— Bien sûr que je m'en rappelle. Yanaëlle nous a aidé à la placer.

— C'est vrai ! me suis-je exclamé en tapant mon point contre ma paume. Il suffit de regarder l'enregistrement pour trouver le véritable coupable. Avec des preuves visuelles, il n'y aurait rien à nier.

J'ai acquiescé, fière de mon jeu et aussitôt les moniteurs se sont dirigés vers leur bureau, nous laissant suspicieux quant à la suite. Enfin, personnellement je ne l'étais pas. J'étais particulièrement heureuse de mon coup, de cette pauvre Emma qui voulait jouer avec plus forte qu'elle. Même si elle criait que c'était moi la perfide, elle ne s'attendait pas à avoir autant raison, à être prise pour l'insecte sur ma toile d'araignée.

Ses yeux orageux se sont déposés sur moi, chargés de colère et d'incompréhension, avec cette petite lueur qui m'assurait qu'elle savait à présent que nous jouions dans des différentes catégories. Était-elle assez intelligente pour comprendre que depuis le début, je lui avais intentionnellement soufflé l'idée de me piéger avec de l'argent volé ? Que je les avais espionné, elle et sa bande de camarades lorsqu'elles préparaient ce plan débile contre moi ? Que puisque je connaissais quasiment tous les campeurs, j'avais mis dans mes calculs le fait que Soraya demande la protection de l'argent ? Est-ce qu'elle se rendait compte que dès le début, c'était sa propre tombe qu'elle creusait ? À en croire le niveau de son intellect, je ne devais pas trop espérer.

— Tu m'as piégé, a-t-elle commencé en avançant, l'index pointé sur moi. Tu m'as piégé ! En fait tu es pire que ce que je pensais !

— Arrête, Em, a dit l'une de ses acolytes. Tu te ridiculises là...

— Non ! Vous ne comprenez pas que c'est pas moi ! C'est elle la folle, c'est elle qui manigance tout ! Je me suis faite avoir comme une bleue.

— Oh s'il te plaît ! s'est agacé Arte. Ça fait des plombs que tu ne nous casses la tête avec ton obsession pour Yanaëlle. Fiche lui la paix ! S'il s'avère que tu es derrière tout ça, ma vieille, tu n'imagines pas ce que tu récolteras.

— Mais Arte ! Tu ne vois pas qu'elle nous manipule ?!

— Yanaëlle n'a rien fait, si ce n'est se défendre. Elle ne s'est jamais montré désagréable avec toi, a martelé quelqu'un d'autre.

Et comme je l'espérais, adossé à la porte de la chambre, Debby à mes côtés, les campeurs, mes si adorables pantins, se retournaient contre Emma. Avec des paroles, avec des regards, ils détruisaient sa confiance, son égo, sa volonté et alimentait sa colère à mon égard que je voulais voir exploser. J'avais pris le temps de l'analyser, malgré son look de rebelle, elle désirait l'approbation des gens, surtout de ceux qu'elle estimait, comme Arte qui la poignardait de son air méprisant. J'ai entendu les pas des moniteurs, le temps au ralenti, spectatrice de la déchéance de cette folle qui avait cru être un sage. Je me suis imprégnée de ses cries lorsque la vidéo a été montrée, les soupirs déçus qui l'ont transpercée, les murmures qui pesaient lourds sur sa conscience, et la honte qui enjolivait son visage.

— Nous sommes tellement déçus, a dit le moniteur Bowers en remuant la tête. En plus d'avoir subtilisé de l'argent, tu as essayé d'accuser quelqu'un d'autre. Est-ce que tu t'en rends compte ?

— C'est Yanaëlle qui...

— Yanaëlle qui rien du tout ! Je sais que le départ est pour bientôt, mais je suis désolée mademoiselle Dalila, nous allons devoir vous exclure.

La sanction a sonné d'un ton sec et autoritaire qui ne donnait suite à aucune prestation. Les autres ont retenu leur souffle, surpris d'un tel jugement.

— Non ! Ce n'est pas juste ! Vous ne pouvez pas me virer juste pour ça ! Quand ce malade mental de Thimoé a fait sa stupide crise, il n'a même pas été puni ! a hurlé Emma en tirant sur ses mèches colorées.

— Ta situation avec Thimoé est différente, a répondu froidement Rufus. N'essaye pas de te comparer à lui ne serait-ce qu'une seconde.

— La discussion est close, mademoiselle Dalila, veuillez me suivre.

La prenant par la main, madame Lee l'a tirée d'un geste brusque et rageur, tout aussi irritée par les événements. Il semblerait que j'étais la seule à m'amuser profond de tout ça. Sûrement parce que j'étais la machinatrice.

Le brouhaha d'incompréhension a encore perduré jusqu'à ce que madame Sawyer nous demande de retourner dans nos chambres avant de revenir prendre le petit-déjeuner. Et après que j'ai reçu quelques excuses, la masse de campeurs s'est dispersée pour finalement nous laisser seules, Debby et moi.

— Oh mon Dieu quelle matinée épuisante ! me suis-je exclamée en m'étirant. Tu n'es pas d'accord, Debby ?

— C'était surtout l'un des plus beaux spectacles que j'ai vu ! a ri Kana. Je pensais vraiment que tu  t'étais ramollie, Yanaëlle mais visiblement tu es toujours aussi mauvaise ! T'as vu comme tu as humilié cette garce ? Elle s'en souviendra toute sa vie de celle-là !

Mon cœur a accéléré dans sa prison de chair, violemment, j'ai pu sentir le sang pulser plus vite dans mes veines. Le sentiment de joie et d'extase que me procurait ce genre de plans tordus commençait doucement à descendre. Je ne me sentais pas vraiment coupable, Emma l'avait cherché, il y avait juste un arrière-goût dans cette victoire, comme si je me refusais d'avoir le droit d'aimer ça. Je savais que je n'étais pas une gentille fille, alors pourquoi cet arrière-goût persistait sur ma langue ? Un poids s'est accumulé dans ma poitrine en me rendant lourde, je me suis sentie vaciller mais finalement j'ai tenu bon. J'étais une manipulatrice dans l'âme, je ne devais pas me sentir mal d'avoir fait ce qui était dans ma nature.

— Arrête de chercher un sentiment qui n'existe pas, s'est agacé Kana. Tu es heureuse, tu es euphorique ! C'est la meilleure sensation et tu le sais. Tu étais tellement dans ton délire avec cette pauvre cruche et l'autre schizophrène que tu l'avais oublié. C'est ce que tu es, Yanaëlle : une fille qui se nourrit de la souffrance qu'elle cause aux autres.

Dit ainsi, ce n'était pas rassurant. Malgré ma volonté, je sentais que Kana prenait du pouvoir, que ses griffes s'inséraient dans ma gorge et dans mon cœur. Ça m'a fait presque aussi mal qu'une douleur physique.

— ... Manipulé !

Le cri de Debby m'a sorti de ma torpeur. Je me suis retourné vers elle, intriguée.

— Pardon ?

— Tu nous a manipulé ! a-t-elle répété. Je ne sais pas comment, mais tu connaissais déjà le plan d'Emma ! Tu l'as piégé et j'ai l'impression que moi aussi par la même occasion !

— Oui je savais pour Emma et je voulais qu'elle se morde les doigts. Pourquoi toi, tu es en colère ? Tu as bien vu qu'elle l'a mérité, je veux dire, elle m'a cherché.

— Ce n'est pas seulement ça ! s'est-elle étouffée en faisant les cents pas en entrant dans la chambre. Tu m'as mentie, tu as utilisé mon hostilité pour ta vengeance débile contre elle ! Tu aurais dû me dire ce que tu concoctais, je t'aurais aidé !

— Vraiment ? me suis-je étonné en fermant la porte.

— Pas de cette façon, on aurait trouvé un autre plan. Au lieu de ça, tu m'as manipulé comme si je n'étais qu'un jouet ! Tu me considères toujours comme une sorte de jouet ? Je ne suis plus ton amie ?

J'ai reculé, blessée par ses mots. Debby était mon amie, elle faisait partie des personnes que je ne blesserai jamais intentionnellement, de celles que je protégerai contre vents et marées. Ne l'avais-je pas déjà prouvé ? Donc pourquoi venait-elle dire ça ? Banaliser le fait qu'elle ait été ma première véritable amie juste parce que je ne lui avais pas parlé de mon complot contre Emma ? Je savais que les véritables amitiés entraînaient des blessures, simplement, je ne m'attendais pas à être celle qu'on blesse.

— Parle-moi, Yanaëlle. J'ai l'impression que tu es inatteignable ! (J'ai lâché un rire sans joie.) C'est à cause de Kana ? Tu es une bonne personne, ne te laisse pas avoir par son influence ! Tu n'es plus seule maintenant, on pourra vaincre son emprise si seulement tu te confiais plus à moi !

— Laisse Kana en dehors de...

Puis soudain, j'ai percuté. Kana était mon amie imaginaire depuis mes 10ans, je n'avais parlé d'elle qu'à Thimoé en lui faisant lire la première page de mon journal intime. Même Zayne ne connaissait pas son existence. Dans les calculs, j'avais prévu que Thimoé parle de Kana à Rufus, c'était normal, ce gars était une extension de lui-même. Mais Debby ?! Je lui avais confié mon plus grand secret et lui, il l'avait dit à Debby ?! Debby qui depuis quelques jours insistait pour que je lui parle de Zayne, de moi... dans l'intention que je parle délibérément de Kana ? Sauf que Kana était quelque chose que j'avais confié à Thimoé, et visiblement il s'amusait pour le dire à tout va.

Une vague de déception m'est tombée dessus et je me suis noyée. Littéralement, j'avais l'impression que l'air dans mes poumons ne rentraient plus. Une douleur stridente a perforé mon cœur, mon âme, et je me suis sentie si mal. C'était la première fois que je faisais connaissance de la trahison et la déception d'un être cher, j'avais mis Thimoé si loin dans mon cœur que lorsque les étages se sont écroulés, tout était tombé avec lui. Plus je tenais à lui, et plus le pieu se renforçait dans ma chaire. Je n'arrivais plus à identifier d'où venait la douleur, mais elle était présente et écrasante.

— Yanaëlle ? Qu'est-ce qui t'arrive ? s'est inquiété Debby.

Elle était tellement à fonds dans son monologue égoïste qu'elle n'avait pas pris conscience de sa bêtise.

— Kana, hein ? ai-je ricané froidement.

Elle s'est vidée de couleur.

— Oh mon Dieu non ! J-je ne voulais pas...

— Pas la peine. Tu as l'air de connaitre si bien Kana, si tu veux plus d'informations, demande à Thimoé, après tout, c'est lui qui sait tout sur tout.

— Non, Yanaëlle ne dit pas...

Toc, toc, avons-nous entendu. La porte s'est légèrement ouverte et même avant de voir le visage de l'individu, je l'ai senti et j'ai su.

— Yanaëlle ! a souri mon petit ami en entrant discrètement suivi de Rufus. Je voulais voir comment tu... pourquoi j'ai l'impression qu'il y a une tension ici ?

— Je ne sais pas, demandons à Kana voir.

— Hein ?

— J'ai dit : " demandons à Kana" ! Kana tu peux te montrer, il y a tes fans qui sont là !

Mon ordre a claqué dans l'air, ou ce qu'il restait d'oxygène car j'avais l'impression de respirer du feu. La compréhension a illuminé les magnifiques pupilles de Thimoé et je me suis sentie en colère et dégoûtée. En colère que mon cœur blessé battait encore pour lui, dégoûtée de la pitié qui devait leur inspirer une ado de 17ans qui avait une relation malsaine avec une personne imaginaire.

— Yanaëlle, a-t-il murmuré en s'approchant.

— Non ! ai-je crié. Non, tu ne m'approches pas, tu ne me regardes pas, tu ne me parles pas, n'essaye même de me sentir, Thimoé Davinson. Tu vas sortir de cette chambre avec Rufus et je ne veux plus que tu figures dans la même sphère que moi, okay ?

— Yanaëlle écoute-moi !

— Je ne veux pas crier, je ne veux pas faire de scandale. Dégage, je ne veux pas te voir, ni t'entendre.

Son visage s'est figé avant de prendre une telle expression de souffrance, comme si en lui disant de rester loin de moi, je venais d'arracher son cœur à main nu. Ses yeux ont brillé une seconde avant de s'éteindre, à l'instar de la dernière lumière d'une luciole avant de mourir. Rufus n'a pas réagi et s'est contenté d'un bref aurevoir de la tête avant de déguerpir avec son pote.

Il ne restait que Debby la plus gentille et Yanaëlle la plus méchante. L'une remplie de regrets et l'autre de colère et de déception.

Je lui ai tourné le dos, et je me suis rhabillé, en me promettant que la seule chose entre nous serait désormais le vent.

— Je m'en vais, Yanaëlle.

T'approches pas trop, Zayne. N'oublies pas que tu as une ordonnance restrictive contre moi.

— Ne me fais pas rire. Tinquiète pas je ne ferai rien, mais je dois avouer que tu m'épates ! Tu es allée si loin...

— Mais tu aimes ça, ne me fais pas croire le contraire.

— C'est vrai, j'aime ce côté de toi. J'aime cette toxicité dans notre relation, cet incendie entre nous... Ah, Yanaëlle, un jour je reviendrai et on continuera notre partie. La guerre n'est pas terminée.

Il m'a embrassé par surprise avant de reculer et de me sourire.

— Essaye de ne pas crèver, Zayne.

— Et toi de ne pas me remplacer, tu ne trouveras pas un autre tordu qui te convienne mieux que moi, Yanaëlle.

Et il a tourné les talons.

Yanaëlle Cox, 16ans.

*:・゚ *:・゚ *:・゚ *:・゚ *:・゚

Heeeeeeeeeeeeeeeeeeeeey mes étoiles sophistiquées de Miami Beach !

Wow😭

Ça fait une éternité j'ai l'impression 😭

Comment allez vooooous ?

Le mois de septembre et d'octobre vous ont été favorable ? Tout va bien dans votre vie ?

Sincèrement navrée pour l'immense retard ! L'école bouffe mon temps, ma vie, et même mon oxygène ! J'ai un mal fou à avoir du temps pour écrire, du coup je profite de ces petites vacances pour vous écrire ce chapitre super long que j'ai divisé en deux 😭

J'espère néanmoins que je me suis faite un peu pardonnée surtout que bah le chapitre se termine mal😔

Sinon vous l'avez trouvé comment mon chapitre ?

Vous l'avez prévu ?

Vous aurez réagi comment si vous étiez à la place de Debby ?

Ou à la place de Yanaëlle ?

Vous voyez comment l'issue de cette dispute ?

Dites moi tout ! (Troo envie de connaître vos avis ! )

J'espère que vous avez aimé et que vous êtes prêt.e.s. pour la suite !

Merci d'exister et de me lire ❤

QUESTION POUR APPRENDRE À SE CONNAÎTRE :

Où vivez vous ?

Comment s'est passé votre Halloween ?

Où rêvez vous de vivre ?

On se revoit bientôt j'espère

Bisous langoureux

Amoureusement

Phanuelle👑❤

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