Seize.
Yanaëlle Cox avait une panoplie de shorts de toutes sortes, de toute les matières et des plus belles couleurs. Aujourd'hui elle a porté un short en jean bleu.
J'ai eu l'impression d'être un pervers parce que j'aimais regarder Yanaëlle Cox. J'aimais la façon dont ses cheveux bougeaient au gré du vent, ou encore le sourire qu'elle m'a lancé en découvrant que je la regardais. Cependant, une chose que j'aimais le plus chez Yanaëlle aux yeux verts sombres, c'était son rire. Pas ses cheveux parfaits. Pas quand elle ricanait de manière sarcastique, ou celui un peu hautain pour se moquer de Rufus, non, celui qui venait tout droit de là. De sa poitrine, de ses entrailles, de tout son corps, un rire qui venait de tout au fonds d'elle. Un rire qui a secoué aussi beaucoup de chose en moi. Comme quand tu vibres en dessinant, comme quand ton cœur gonfle et gonfle si fort que tu as l'impression de planer. J'ai eu peur, c'est vrai. Je n'avais pas l'habitude de trembler comme ça pour un simple son.
J'avais essayé de reproduire ce rire. Je ne l'avais entendu qu'une fois, or quand je fermais les yeux, je voyais encore les épaules de Yanaëlle tressauter, sa poitrine se lever et se rabaisser super vite et le sourire à la fin. Un peu malicieux je crois, beaucoup trop beau pour être vrai. Beaucoup trop sincère pour être faux.
J'étais en colère. Enfin, je crois. J'avais un truc dans le coeur, chaud, bouillant, hyper désagréable. Je n'arrivais plus à tenir correctement mon crayon parce que ma main a fait comme si elle dansait. Et pas dans le sens artistique et beau de la phrase.
J'ai grogné une nouvelle fois, froissant une autre feuille avant de poser mon front sur le bois froid de la table.
- Bon, qu'est-ce que tu as, Thimoé ? A force de grogner comme le schtroumpf grognon, je peux même pas fantasmer tranquille, m'a interrompu Rufus.
Je me suis retourné pour le regarder, il avait un calepin dans la main et les sourcils haussés.
- Je n'aime pas le schtroumpf grognon, moi. Et puis, tu fais quoi ?
- Tu sais qu'après ces vacances on sera en première ? On ira de nouveau à l'école ? Neuf mois de souffrance et de merde totalement merdique ?
- Oui. Comme chaque année.
- Tu n'en as pas marre de partir à l'école, toi ?
- Qu'est-ce que tu fabriques, Rufus.
- J'imagine une marque de sous-vêtements, comme ça je deviendrais entrepreneur et fini le lycée ! N'est ce pas génial ?! a-t-il avoué.
- Si... mais et les financements ? Et en quoi tu te demarques des autres ? Tu as un nom pour la marque ? Qui va faire les produires ? Tu as des sponsors ?
- Putain Thimoé si tu veux casser mon rêve dis le, hein.
- Je suis réaliste.
- Non, tu es le mec le moins réaliste au monde. Tu es amoureux d'une silhouette, tu entends des voix qui n'existent pas, tu ne manges pas certains trucs en fonction de la couleur de tes cheveux. Tu te trouves logique ou réaliste toi ?
- Eh ! Toi aussi tu essayes de casser mes rêves ! me suis-je plaint.
- Non, je suis juste méchant. Pas réalise, juste méchant, a-t-il souri.
J'ai aussitôt pensé à Yanaëlle Cox. Yanaëlle qui disait être méchante mais riait de manière beaucoup trop innocente. Yanaëlle qui aimait le violet et les shorts. Yanaëlle qui arrivait à me faire rire et sourire et faire battre mon cœur si, si, mais si vite. J'avais envie de la voir. Et de dessiner son rire, et je me suis rendu compte que je n'ai pas pu tout à l'heure quand j'ai essayé et je suis redevenu en colère et énervé.
- Tu n'es pas méchant, ai-je dit à Ruf. Pervers, bizarre, et un peu trop honnête, mais tu n'es pas méchant. Tu le sais non ?
- Oui, mais j'aimerais l'être pour voir ce que ça fait. Faire du mal injustement sans éprouver le moindre remords ça doit être un super super-pouvoir.
Je n'ai pas répondu et mon regard a vogué vers le bas de mon lit. Est-ce que Yanaëlle ne ressentait vraiment aucun remords comme moi lorsque j'ai mit des crottes dans les cookies du salaud ? Est-ce que c'était seulement possible ? Mais elle n'était pas si mauvaise ! Elle ne m'avait rien fait de mal, à part me taquiner et me faire rougir ! Elle n'aimait pas les avocats et c'était sûr que quelqu'un qui avait les cheveux parfaits ne pouvait pas vraiment être ainsi. Et puis, ça ne devait pas me préoccuper. J'étais amoureux de la silhouette, enfin peut-être, et Yanaëlle n'était pas mon amie. Alors... qu'était-elle ? Une ennemie ? Une personne lambda ? Un maître chanteur ? Ou juste rien ? Je détestais toutes ses suppositions. Elle n'était pas rien, mais pas encore tout. Pas encore. J'ai eu peur d'avoir pensé ça. Peur de quoi ? Merde. Eh oui, nous sommes de retour ! Partez putain ! Arrête de dire des gros mots, Yanaëlle n'aime pas ça ! Ne parlez pas d'elle ! Pourquoi ? Tu as peur de l'avoir imaginé ? Quoi ? Tu as peur qu'en fait tout soit un nouveau mensonge ? Tu as peur qu'on te joue des tours ? Rappelle toi que ta réalité est fausse, cassée et défigurée. Tu ne sais pas ce qui est faux et ce qui est vrai. Peut-être que tout ça est une illusion créee par nos mains, une partie de la réalité que nous avons embelli, un pur mensonge, une divagation. Thimoé, tu ne sais pas ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas. Es-tu sûr de bel et bien exister ?
J'ai senti mes joues se chauffer et l'oxygène déserter. J'ai essayé de respirer, mais impossible. Je n'ai vu que leurs yeux me narguer alors que les voix devenaient de plus en plus fortes. Et leurs griffes. J'ai eu l'impression qu'elles seraient fort mon cœur, qu'elles essayaient de me tuer. De me broyer. Je n'ai pas pu arrêter leurs paroles qui ont retenti encore et encore. Toujours plus fort. Toujours plus vite. Toujours aussi puissantes. Mon monde s'est renversé et j'ai hurlé de douleur, de colère, d'injustice dans l'oreiller. Je l'ai frappé fort. Ma tête entre mes mains, j'ai continué de crier pour qu'elles se taisent car j'en avais marre. Tellement marre d'être MOI. Tellement marre de ces voix. Marre de douter de moi. Et si... et si vraiment je n'existais pas ?
- Thim ? Pourquoi tu regardes dans le vide ? Ça va ? T'as besoin d'air ?
J'ai cessé de bouger. J'avais les mains qui tremblaient mais je n'étais pas en train de taper l'oreiller ou de crier. J'étais juste assis sur le lit avec le regard dans le vide.
- Je... je n'arrive pas à dissocier le faux du vrai, ai-je murmuré, sonné, déconnecté, déconcerté.
- Quoi ?! Encore ?! Mais... et tes médocs ?!
- À la maison.
- Putain, Davinson ! T'es vraiment un cas ! On fait quoi maintenant ?! Non attend, respire, respire doucement et ne pense à rien. Ou non, pense à quelque chose ! Quelque chose qui va te détendre !
La voix de Rufus a résonné loin alors que je me suis couché sur le lit en fermant les yeux. J'ai eu peur. Peur car j'avais l'impression que tout se mélangeait dans ma tête. Je n'arrivais plus à faire le tri dans mes pensées, dans mes souvenirs, dans mes délires. Est-ce que Rufus avait vraiment les yeux noirs ? Et les cheveux de Debby étaient-ils si frisés ? Ils n'étaient pas plutôt lisses et doux ? Ou c'était juste un mensonge des voix ? Yanaëlle...
Yanaëlle. Avec elle, c'était pire. Je pensais beaucoup à elle donc son empreinte était partout en moi. Il y avait celle de mes rêves, de mes dessins, et celle qui riait et me taquinait. Les deux se sont superposés dans mon esprit, emmêlant la réalité et les fantasmes. Beaucoup trop vrai pour les différencier. Beaucoup trop douloureux à différencier. Alors, j'ai essayé de me rappeler de choses qui auraient pu être vraies . Par exemple, ses cheveux noirs doux. Sa peau à la couleur si belle. Pas trop blanche, pas trop bronzée. L'odeur un peu amère qui s'en était dégagée, si addictive. Sans imperfections. Sauf peut-être son grain de beauté. Ça aussi c'était comme un art. Et il y avait ses lèvres, charnues je crois qu'elles étaient rose cerise, charmantes et légèrement plissées sur les contours. Comme ses yeux quand elle détaillait quelque chose, ou qu'elle traitait Rufus de pervers en disant qu'il lui donnait la nausée. Il y avait tant de chose sur elle aussi ! Ses yeux ou ses formes. Un peu comme ceux de la silhouette, encore plus belles quand elle était en short.
Yanaëlle était méchante et sarcastique. Elle adorait me faire rougir et me taquiner. Elle aimait l'odeur de mon shampoing, elle savait bien s'exprimer. Elle n'était pas comme les méchants en noir dans les films. Yanaëlle portait du rose, mais était tout de même horrible... d'après elle. Moi j'aimais bien ça. Sa personnalité, ce décalage entre ce qu'on pense d'elle et la vérité. Sa façon de me donner envie de la dessiner encore et encore. Elle et son rire. Elle et son sarcasme. Ses courbes et sa méchanceté. Je voulais tout découvrir. J'étais sûr qu'elle n'était pas méchante, mais peut-être qu'à force de le penser, d'y croire si fort, le mensonge a revêtu un masque et elle y a finalement cru.
- Wahou ! Tu t'es calmé en quelques minutes... à quoi tu as pensé ?
J'ai froncé les sourcils avant de revenir brutalement dans le présent. J'avais fait une crise de panique et j'ai pensé à Yanaëlle pour m'apaiser. C'était pire qu'avec la silhouette. Cependant, j'étais satisfait . Je n'avais plus les mains qui tremblent, c'était plutôt cool.
- J'ai pensé à Yanaëlle, ai-je répondu à Ruf.
- Je ne sais même pas quoi te dire. Yanaëlle Cox ? Je veux dire... c'est... c'est elle tout de même ! En parlant de cette folle... tout se passe bien ?
- Je crois. C'est pas Lucifer tu sais.
- Non, c'est sa demi-soeur. C'est vrai qu'elle est plutôt sympa quand elle veut, malgré que ses goûts en matière de films soient légèrement nuls. Mais elle passe son temps à manipuler les gens. Qui dit qu'elle ne fait pas pareil avec nous ?
- La certitude que si on finit blesser à la fin, c'est qu'elle n'a pas été honnête, ai-je dit en reprenant un résonnement de Yanaëlle.
- Au fonds, dans la vie on prend toujours le risque de tout. On n'est jamais sûr à cent pourcent de l'honnêteté et la sincérité de notre entourage. En créant des liens, on prend le risque qu'ils se brisent un jour, que tout se casse et qu'on finisse blessé. En entrant dans la vie d'une personne, on y introduit ce risque comme elle pour nous. Le truc c'est qu'il faut assumer et avoir le courage de le faire.
- Le risque d'elle. Alors... même toi aussi tu peux me trahir ou me faire du mal ? Même sans faire exprès ?
- Bien sûr ! D'ailleurs, je me demandais quel genre de trahison tu voudrais.
- Humm, bonne question. Peut-être que tu peux mettre de l'avocat dans ma bouffe en cachette ?
- C'est vache ça ! a-t-il ri. Moi je veux que tu m'achètes le dernier tome du livre The Mortal Instrument.
- C'est pas une trahison.
- J'ai jamais dit que je voulais être trahi moi.
J'ai ricané il et m'a tendu son poing, je l'ai cogné avec le mien et ça, c'était magique.
J'ai décidé de terminer le dessin du rire de Yanaëlle après. Nous étions à l'après-midi, nous sommes venus nous reposer avant de faire la prochaine activité. Un match de football. Je n'aimais pas le sport et le sport aussi ne m'aimait pas. Toutefois, j'avais un vélo, c'était un assez bon effort sportif, non ?
Un bruit venant de la porte a fait dresser mes oreilles, sans attendre la réponse, deux silhouettes sont entrées.
- Beurk.
- Oh s'il te plaît Lechien, tu la fermes.
- Gnagngagngna ! Tu n'as que ce refrain là à la bouche.
- C'est mieux que de l'avoir dans une gueule. Un peu comme toi, tiens !
- Eh...
- Assis le cleb !
Rufus a grogné avant de se lancer dans un discours sans queue ni tête. Yanaëlle a roulé des yeux, les mains dans son short, aucun regard pour moi.
- Ces deux là se détestent vraiment, hein, a ricané Debby. On dirait chat et chien.
- Et c'est Ruf le chien ! C'est vrai que c'est eux. D'ailleurs vous faites quoi ici ?
- Vous êtes encore les seuls à être en retard pour le match. C'est fou comme c'est surprenant, a ironisé Yanaëlle. Bref, on est pressé, on y va.
Et elle est parti sans nous regarder, nous laissant pantois. Ça, c'était pas elle. Yanaëlle n'était pas froide ou distante. C'était bizarre.
- Elle est comme ça depuis ce matin, a soufflé Debby. Encore plus de mauvaise humeur que d'habitude.
- Ça lui fera les pieds à ce crocodile vampire, a marmonné Rufus avant de suivre le pas.
- Le plus choquant c'est quand elle me répond " ta gueule " avant de sourire et d'aider quelqu'un d'autre. J'arrive même à savoir si elle est sincère ou pas. Laquelle est vrai ou fausse, a continué Debby en suivant mon meilleur pote.
Moi, je suis resté en arrière, un peu distrait. Je voulais parler à Yanaëlle, mais j'avais peur. Peur qu'elle me blesse, or je le devais. Prendre ce risque, le risque d'elle. Je le voulais beaucoup. Et puis, il y avait ce sentiment un peu inconnu, une voix un peu différente des autres qui a crié à l'injustice, celle où elle n'avait pas le droit d'être triste alors qu'elle avait ri avec moi la veille. Je me suis détesté de penser ça. C'était un peu prétentieux.
J'ai inspiré profondément alors qu'on a longé les couloirs pour sortir des dortoirs des garçons et j'ai couru pour rattraper Yanaëlle.
- Yanaëlle ! l'ai-je interrompu dans sa marche.
- Quoi, Thimoé ? Tu ne vois pas que c'est pas le moment ?
Mais tu t'es arrêté quand même, ai-je remarqué.
- Désolé, je voulais te parler. Pourquoi t'es de mauvaise humeur ? T'as tes règles ?
- C'est tellement débile et cliché de penser ça. Il y a beaucoup de chose pour me mettre de mauvaise humeur, en commençant par toi.
- Moi ? ai-je répété, surpris.
- Oui toi. Bon, qu'est-ce que tu veux ?
- Te mettre de bonne humeur. J'ai une idée.
- Attention, petit chat, je ne te savais pas savant, a-t-elle ricané.
Je n'ai pas aimé ce son.
- Si... si je marque un but pendant le match, tu me diras ce que tu as pour que je puisse t'aider.
Je ne sais pas trop comment, mais j'avais avancé. J'étais un peu près d'elle, assez pour voir ses yeux verts si sombres. Un froncement de sourcils aussi.
- C'est débile, je vais bien.
- S'il te plaît... et c'est un pari !
- J'ai quoi si tu te plantes, ce qui va forcément arriver ?
- Hmmm, à toi de décider.
Elle a semblé réfléchir, les lèvres légèrement roses que d'habitude et la mine plus grave aussi. Un sourire, je n'ai pas su déterminer sa signification, a soulevé le coin de sa bouche.
- D'accord pas de problème. Je sens que je vais me marrer. Debby ? Tu fais quoi arrêtée comme un poteau ? On y va.
Sa colocataire a écarquillé les yeux avant de la suivre tout en me lançant un regard bizarre. Très bizarre. Je me suis retourné vers Ruf, un sourcil haussé.
- Elle a quoi, Debby ?
- C'est plutôt à toi et à Yanaëlle qu'il faut demander. Depuis quand tu joues au foot jusqu'à faire entrer le ballon dans les filets ? Ah non, encore mieux, depuis quand tu pactises avec Lucifer ? a demandé mon faux frère.
- C'est la demi-soeur de Lucifer, me suis-je contenté de répondre car je n'avais pas vraiment les réponses à ses interrogations.
Il a souri.
**
- Bah qu'est-ce vous êtes en retard les mecs ! a rigolé un gars quand Ruf et moi sommes rentrés dans le hangar qui a servi de vestiaire pour le match qui allait se jouer.
Nous n'avons pas répondu, je me suis juste assis sur un banc afin de porter des chaussures à crampons que nous a refilé un des moniteurs. Au milieu de tous ces hommes remplis de testostérones et de muscles, je me suis senti dégueulasse. J'avais ni muscle, ni un gabarit impressionnant. J'étais chétif, mince, la peau pâle et très fragile, recouvert de la tête aux pieds de taches de rousseurs. Je n'avais rien de leurs teints bronzés ou mates, de leurs larges épaules et carrures de sportif, de leur charisme et leur grandeur. J'étais petit, terne, fade, sans saveur, j'étais rien. Alors en plus d'être schizophrène, en plus d'être une horloge cassée, j'étais aussi nul à l'extérieur qu'à l'intérieur.
- J'ai hâte de jouer, a avoué un mec. Le sport c'est presque l'appât parfait à meufs !
- Ça c'est vrai ! Et peut-être qu'après deux buts, je pourrais avoir Yanaëlle Cox. Cette fille est putain de bonne ! a dit un autre.
- Ça tu l'as dit. Par contre, moi je fantasme plus sur sa colocataire. Avec son air de petite prude, je la voix bien me faire une pipe, a ajouté un gars en enfilant ses chaussures.
Mon ventre s'est contractée, j'ai été sidéré. Ils ont parlé de Yanaëlle et Debby comme si elles étaient un bout de viande. Comme si elles ne méritaient pas d'être aimées et choyées. Ils voulaient leur corps, pas leur cœur, pas tout d'elles, juste leur corps. Ça m'a donné la nausée. Et les narines frémissantes de Ruf m'ont confirmé qu'il a pensé comme moi. Il allait exploser.
- Les mecs, les mecs, a clamé le mec artistique. On ne parle pas ainsi des dames voyons. Vous savez bien que les filles aiment le romantisme et tout le blabla, ça ne m'étonne pas que vous soyez célibataires avec de telles réflexions.
- Complètement, a confirmé Couilleman en riant. Tu sors des roses, un sourire doux et toutes les culottes se font la malle !
- En plus, Yanaëlle est ma future copine donc pas touche. Par contre sa colocataire, vous pouvez en faire ce que vous voulez, a continué artistique man.
- Tu l'aimes ? ai-je osé demander.
Il a ri.
- Qui ? Yanaëlle ? Cette fille est juste populaire et parfaite, un peu conne aussi, elle est la femme idéale, c'est donc normal qu'elle me revienne. Je vais croître en popularité si elle acceptait enfin de sortir avec moi, mais elle fait sa prude. Si innocente.
Mon sang a fait un tour.
- Donc tu veux sortir avec elle... juste pour devenir populaire ?
- Et pour tirer un coup, aussi.
J'ai eu la nausée et une remontée de colère a fait trembler mes doigts. Les autres garçons riaient. Ils riaient alors que c'était horrible ! Il n'avait pas le droit de dire ou de penser ça ! Yanaëlle, Debby ou aucune autre personne n'étaient des jouets ! Il n'avait pas le droit, non, non, non ! C'est vrai que Yanaëlle était hypocrite, elle avait dit que j'étais son jouet et les autres ses pions, or, elle ne m'a jamais donné une envie de vomir. Pas comme eux. Pourquoi ? Mystère et boule de gomme. Mais je ne supportais pas ça. Yanaëlle savait-elle que le mec artistique n'était pas ce qu'il montrait ? Que sous son masque de garçon parfait se cachait un monstre encore plus monstrueux et sale que tout ?Il n'avait rien avoir avec elle, non, lui c'était de la saleté. Jamais quelqu'un ne m'a autant répugné, même le salaud.
- J'ai une question, Arte Davenport, a commencé Rufus en se levant. Que penses-tu d'une fille de quinze ans qui couche avec son petit ami par amour ?
- À part que c'est une pute ?
- Haha ! Une pute, mais la vrai salope ici, c'est toi.
Personne n'a parlé. Mon meilleur frère l'avait dit d'une voix si douce. Si gentille. Mais j'ai su voir ses yeux briller d'une sourde colère.
- Pardon ?!
- Je ne crois pas te pardonner. En fait c'est fou comme c'est toi qui te prostitues ! Tu couches avec quelqu'un pour avoir quelque chose à la clé, comparé à une fille qui le fait par amour, tu vois bien qu'un truc cloche. Tu n'as pas le putain de droit de juger les gens quand t'es aussi sale qu'un porc ! VOUS n'avez pas le droit de parler des femmes aux d'autres personnes ainsi bordel ! Les gens ont un cœur et vos propos sexistes, pervers et dégradants, j'en ai marre de les entendre ! Parler de sexe c'est cool, mais le moment où on ne respecte plus, c'est pas cool. C'est dégueulasse à un point pas possible. Surtout toi, Arte. En fait, t'es qu'un porc sous ce masque de prince, crois moi, c'est toi la pute ici.
Aucune réponse n'a été prononcée. Les mots de Ruf ont percuté contre les parois du hangar. Tous les garçons du camp étaient là et ils avaient tout entendu.
- Petit batard ! a explosé le mec artistique. Tu te prends pour qui ?! Sale indien de merde, je vais te faire ravaler tes plumes !
Le visage rouge de colère, il a essayé d'attraper le col de mon pote. Mon corps a répondu à ma place, je l'ai poussé contre le mur faisant barrage entre lui et Ruf. C'était à ce moment que les autres se sont réveillés et ont encadré Arte Davenport. Nous à droite, eux à gauche. C'était encore ça. Le monde contre Rufus et moi.
- Le touche pas, ai-je dit. Rufus a peut-être été direct, mais ce n'était pas respectueux de dire ça. Les femmes méritent d'être vénérées pour leur courage, leur beauté, leur force. C'est pas des jouets.
- S'il te plaît l'autiste, on t'as pas sonné ! À moins que t'es besoin que je te défonce le crâne ?! a-t-il hurlé.
- Non, toi tu en as plus besoin que moi. Et un peu d'ouverture d'esprit aussi.
Il s'est débattu et mon meilleur frère a voulu réagir. Je l'ai attrapé par l'épaule avant de le tirer vers la sortie, laissant les gars entre-eux. J'ai quand même entendu les menaces, les cris, et à peine un mètre plus loin que ma peur m'a fait tomber à genoux. J'avais eu peur, mon cœur a battu plus fort qu'avec Yanaëlle. C'était un miracle.
- T'aurais pas dû t'en mêler ! a rugi Ruf. Maintenant il va peut-être se venger sur toi ! Thimoé, putain ! À quoi tu pensais ?! C'était mon combat ! Pas le tien !
- Non ! Moi aussi j'étais en colère contre eux ! Et c'était pas seulement ton combat, c'était aussi le mien ! Ton combat et ton ennemi sont les miens ! Tu m'aides, tu me protèges ! Pourquoi j'ai pas le droit de faire pareil ? C'est pas ça l'amitié ?
Soudain, je me suis senti fatigué, épuisé, comme si toute énergie avait quitté mon corps. Trop de choses s'étaient passés, j'aurais voulu imaginer ce qu'on venait de vivre, mais non. On allait être de nouveau des cibles, j'avais entendu des trucs horribles, j'étais en colère et triste. Rufus était énervé, il ne voulait pas que je bouge l'épaule or je le voulais. Je voulais être là pour ceux à qui je tiens. Prendre le risque de les protéger. Je voulais juste dire ce que je pensais avec euphémisme, aider mon meilleur ami faux frère âme sœur. Juste ça. Pourquoi faire le bien est si fatiguant et compliqué ?
- Si, si, mais... je veux pas qu'on te fasse du mal par ma faute. Je me méfie de ce con prétentieux qu'est Arte, c'est un malade, je le sens pas... bref. Je voulais pas te vexer. Tu sais comme je t'aime petit frère de merde.
- C'est moi qui suit né le premier.
- Chuut, petit Thim. Chuuut ! On devrait y aller maintenant et les laisser la bas.
- T'es sûr ?
- Évidemment.
Alors qu'on a approché du groupe de filles qui nous attendaient, Rufus m'a donné un coup de coude.
- J'étais classe tout à l'heure, hein ? m'a-t-il timidement questionné.
- Totalement classe, ai-je souri.
- Oui ! J'en étais sûr ! En vrai, les filles trouvent toujours que les mecs torturés sont sexys. Je l'étais ?
- En tout cas tu es en bonne santé, c'est le plus important.
Il a ri et je l'ai suivi. On venait de se mettre à dos tous les garçons du camps, de défier un mec au prénom super nul, de presque se battre, mais on riait. On faisait des blagues, on s'amusait, on était bizarres, donc juste nous. On s'en fichait. On aurait peut-être pas dû, ça m'aurait évité de le recevoir de pleine face, le boulet de Canon tiré par Arte Davenport.
Les yeux dans les étoiles, au sens propre de l'action, aucun crayon entre les doigts, toujours sans aucune métaphore, j'ai vu encore son visage. Il m'a hanté, même dans les profondeurs des lymbes, même dans les pommes, même la tête dans les nuages, j'ai continué de divaguer sur Yanaëlle Cox et ses yeux verts sombres avec son rire en bande son.
┊ ✫ ˚♡ ⋆。 ❀ ┊ ☪︎⋆ ⊹ ┊ . ˚ ✧
Heeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeey 🥺😭😭😭😭
Comment allez vooooous mes lapins verts d'Argentine bleu ???????????😭😭😭
Cette fin de semaine ? Pas trop longue ? Vous supportez ?
Et mon chapitre de 4000 mots 😻 ?
Je sais pas vous, mais j'ai été secoué en l'écrivant, je l'ai trouvé assez émotionnel. J'espère que vous aussi !
Maintenant parlons, parlons beaucoup, parlons bien 👀
🎃 Thimoé qui confond la réalité ? Bon ou mauvais signe ?
☆ Et toujours dans les souffrances de notre petit chat... il passe un pari avec Yanaëlle... que va-t-il, selon vous, se passer ? 👀
🎃 La réaction de Thim par rapport à ce qui a été dit dans le hangar ? Vous approuvez ?
💍 Notre Rufus international n'est-il pas génial ?😭😭😻
♧ Vous voulez passer les commandes pour l'avoir ?😏 attention sa future petite amie n'est pas du genre partageuse😏😂
💍 Même s'il était un peu agressif dans ses propos, je suis d'accord avec lui. J'aime sa façon d'être aussi franc et de défendre ce qui lui tient à coeur malgré tout 🥺
♧ Par contre... c'est pas cool de sa part de ne pas vouloir laisser Thim le soutenir ! Il faut qu'il comprenne qu'il ne peut pas être le seul dans leur amitié !
🐷 Et que pensez vous du mec artistique ?
◇ Les autres campeurs... un peu salauds et sexistes non ? Bon pas tous, mais une bonne partie d'ailleurs vous le saurez bientôt.
🐷 Mais vous voulez quand même tuer Arte d'avoir non seulement manqué de respect à Yanaëlle et Debby mais d'avoir balancé un putain de ballon sur Thim ?🙄🙄 les armes pour le tuer sont à vendre chez Ruf !
🃏 Et enfin Yanaëlle ! Elle était d'une humeur se chien dans ce chapitre... des idées sur ça ?
♥️ Concernant les sentiments de Thim pour elle, j'espère que vous trouver sue je ne vais pas trop vite, j'essaye d'y aller doucement de surtout montrer leur attirance pour le moment.
♡ Vous avez aimé ?
Désolée pour les milliers de questions, mais il y a eu du grabuge dans ce chapitre après tout !
En espérant que l'histoire vous plaît encore et encore !
Au fait, j'ai décidé de diviser l'histoire en 2 tomes. En temps normal ce n'est qu'un seul tome, mais ça risque d'être hyper long, donc je le divise, ça ne va rien changer de la trame donc nos stresse. De toute manière il reste tellement de chose à écrire et pour vous à lire !
Bref, c'était moi !
Je vous love gros comme ça ♥️♥️♥️♥️♥️😽
QUESTION POUR APPRENDRE À SE CONNAÎTRE :
Si vous avez le choix, avec lequel de mes personnages vous voudriez passer une journée entière ?
Sur ce, byyyyye byyyyye mes lutins féeriques 🥺😭😭❤
Bisoooooous amourastiques
Tendrement 🥺
Phanuelle 🌹💚
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top