Dix-sept.
CHAPITRE PAS DU TOUT CORRIGÉ
Thimoé venait de recevoir un ballon en pleine face. Un énorme ballon tout neuf et puissant tiré par Arte. Et il venait aussi de s'écrouler.
Les campeurs s'étaient dépêchés de se rassembler au près de lui, vérifiant sûrement s'il allait bien. Parce que après tout dans ce genre de cas, le premier réflexe n'est-il pas de réagir comme eux ? Oui, bien sûr que oui. Pour tout le monde oui, mais pas pour Yanaëlle Cox. Non, quand on est aussi faux-cul et hypocrite que je l'étais, on se tient à l'écart, on observe méticuleusement le comportement des autres. Pourquoi ? Afin de mieux les manipuler, voyons !
Le sourire de Kana s'est élargie au même moment où j'ai jeté un regard à Arte, celui-même qui était à l'origine de toute la cohue. Arte Davenport souriait devant son œuvre. Pas le sourire innocent et adorable de Thimoé, encore moins celui tout gêné, ou peut-être celui qui fleurissait sur ses lèvres alors qu'il disait n'importe quoi. Oh non, le rictus qui a mangé le visage de mon prétendant ce jour là n'avait rien à voir avec une quelconque innocence. C'était beaucoup plus sale, beaucoup plus vil, plus horrible. Un sourire fière et malsain. Celui qui dessinaient mes lèvres lorsque je critiquais le monde avec Kana, celui qui au même moment ornaient les lèvres de ma meilleure amie imaginaire. Parce que oui, Kana s'était réjouite de tout ça. De l'acte de Arte, de sa méchanceté qui lui plaisait tellement, de l'agitation autour de nous et de ma mauvaise humeur.
C'était extraordinaire, dans le pire sens de ce terme. D'un côté, il y avait Yanaëlle. Pas la miss perfect, pas l'horrible, non juste celle qui a éclaté de rire près de Thimoé. Celle qui adorait le faire rougir, celle qui se délectait de chacune des réactions de son jouet préféré. Aussi celle qui adorait se disputer avec le chien de son petit chat, oui celle-là même qui avait prévu une soirée pour passer du temps avec Debby. Cette Yanaëlle là était de mauvaise humeur, comme privée d'énergie, suffocant parce qu'elle n'arrivait plus à contrôler les autres parties de sa personnalité. Cette Yanaëlle ne supportait plus rien, elle était à fleur de peau, elle se trouvait étonnamment sensible au monde extérieur qu'elle méprisait tant.
Puis, toujours en moi, dans une autre partie se trouvait miss perfect. Elle analysait déjà ce qu'elle devait faire, les mensonges à sortir, les pas à faire, les esprits à manipuler. Miss perfect n'avait aucun remords et aucune empathie, enfin un peu. Elle, elle était excitée, excitée d'aider les gens, leur montrer son plus beau profil, amplifier cette fausse personnalité que c'était créer Yanaëlle Cox.
Et enfin, il y avait elle, Yanaëlle Cox. L'horrible, la méchante, la fille la plus faux cul de la galaxie. Cet horrible personnage qui souvent avait la forme de Kana, à moins que Kana était un être tout à part bien qu'imaginaire ? Je ne savais plus. Le plus important est que j'étais perdue, totalement perdue. Je ne savais plus quoi ressentir... ou non, je ressentais tout. Les émotions de Yanaëlle, celles de miss perfect et enfin celles de Yanaëlle Cox qui s'apparentaient beaucoup à celles de Kana.
C'était comme ça quand j'étais de mauvaise humeur, toutes mes personnalités se mélangeaient, et je finissais par perdre ma certitude en moi-même. Oui, je ne savais plus qui j'étais, entre le faux et le vrai, le masque et l'actrice. Qui était qui ? Qui étais-je ? Des questions qui sont revenues encore et encore. Des questions sans réponses... du moins pour le moment.
Je me suis donnée une claque mental pour me reprendre. Qui j'étais n'avait pas d'importance, celle qui devait résoudre cette situation était miss perfect, celle que tout le monde aimait. J'ai détesté le constat qui m'a frappée au même moment. Les gens n'aimaient que mes masques, pas moi. De toute manière les gens ne méritaient pas de me connaitre, moi, encore si je la trouvais.
Détournant mon regard du sourire mesquin d'Arte Davenport, je m'étais rapprochée de l'attroupement et comme je m'y étais attendue, les gens, être inférieurs à moi et méprisants, se sont écartés pour me laisser passer. Qu'ils étaient naïfs et idiots, comme je me suis sentie ne serait-ce qu'un instant en dessous d'eux, de ces gens qui savaient qui ils étaient. Mais après j'ai eu pitié, ils restaient malgré tout méprisables.
Cependant, toutes mes questions, mes angoisses, mes personnalités n'ont fait qu'un quand j'ai découvert Thimoé assis sur la gazon, son t-shirt manches longues tâché de sang. Rouge et brillant, son visage aussi souillé de cette substance. Mes questionnements s'étaient tuent pour se transformer en une immense peur qui m'a serrée la gorge. Le cœurs des différentes Yanaëlle s'étaient mis à battre à l'unisson pour une et une seule cause, pour une seule personne. Et jamais je n'aurais cru qu'un mec aux milliers tâches de rousseurs, aux yeux marrons et aux cheveux auburn puisse réaliser un tel exploit.
Dictée par quelque chose en moi, je me suis précipitée vers lui, capturant son visage entre mes mains, évaluant les dégâts causés. Le sang venait plus de son nez, j'ai été légèrement rassurée, avant de m'inquiéter encore plus. Et s'il avait le nez cassé ? Oh non ! Pas non nez droit et si beau ! Quand même pas !
- C'est grave ?! ont crié Rufus et Debby d'une même voix.
J'ai secoué doucement la tête avant d'examiner encore sa blessure, me demandant où étaient les moniteurs. Je me suis mise à stresser énormément, Thimoé était blessé et ça me perturbait trop. Cette couleur ne lui allait pas, encore moins la grimace sur ses lèvres sèches.
- Tu me fais un mal, a-t-il chuchoté en rencontrant mon regard.
Le boucan extérieur s'était tu, sûrement parce que tous mes sens s'étaient focalisés sur lui. Sa voix était un peu plus rauque que d'habitude et je ne supportais clairement pas de le savoir souffrir. Non, clairement pas. J'ai desserré la prise de mon pouce et mon indexe sur son menton.
- Désolée. Je vais devoir toucher ton nez, je crois qu'il est cassé.
- C'est pas très beau un nez cassé hein ?
- Pas du tout. Tu as beaucoup mal ?
Ses yeux marrons étaient toujours aussi fascinants. J'adorais ces différents tons qui dansaient à l'intérieur, j'en étais hypnotisée. Surtout quand ses pupilles étaient fixées aux miennes, nous enfermant dans notre cocon, un espace imaginé où le monde extérieur n'avait pas sa place, les gens, Kana, Arte et le reste de la vie. Même le sang sur lui n'arrivait pas à gâcher ce tableau. Ma main sur son menton s'est déplacé pour se placer contre sa joue, profitant de la douce chaleur qui a commencé à émaner de lui. Il s'était mis à rougir, oh comme c'était beau de voir ce spectacle de si près. Ses étoiles sur lui, ses lèvres sèches qui m'ont donné envie de les lécher, l'odeur se son shampooing qui avait avalé la senteur métallique du sang. J'étais piégée entre son regard et les sensations qu'il m'a procurée, pieds et poings liés par mes sentiments.
- Plus autant maintenant, a-t-il répondu.
S'il avait un sens caché, je l'ai très bien compris. Mes mains m'ont brûlées à cause du feu en moi. J'ai rêvé de poser mes lèvres sur son front en un baiser simple, protecteur pour tenter de l'apaiser, lui et moi par la même occasion. C'était con, mes réactions n'avaient plus rien de normales.
- Yanaëlle ? Ouf, je suis contente que tu sois là ! Je suis allée chercher de quoi enlever son sang. Il va bien ? a demandé l'une des monitrices.
Est-ce que j'ai une tête à être infirmière ?
- Non, il a le nez cassé, ai-je répondu en prenant les mouchoirs dans sa main.
Délicatement, je l'ai nettoyé. Cette brusque reprise à la réalité m'a rappelée que je n'étais pas d'humeur.
- Je peux t'aider ?
J'ai jeté un regard à Debby et ses traits figés par l'inquiétude. À vrai dire, elle et moi étions sûrement les seules à l'être. Les campeurs étaient excités par la situation, les moniteurs se demandaient sûrement s'ils allaient avoir des problèmes et même Rufus. Étrangement, il était calme mais d'un calme qui semblait abriter une forte colère.
- Oui, nettoie son t-shirt je vais faire le reste.
Debby a acquiescé, au moment où elle s'est approchée, Arte est arrivé d'une démarche condescendante.
Kana a ricané en balançant ses cheveux dans le vent :
- Je sens qu'on va s'éclater !
- Timothé ? s'est écrié Arte. Ça va ? Je suis sacrément désolé, je n'ai vraiment pas fait gaffe ! C'est si triste ! J'espère que tu vas bien !
L'hypocrisie en chair et en parole. Arte n'avait même pas essayé de camoufler son air ironique et sa fausse moue triste qui devait cacher un sourire moqueur. Il ne regrettait rien, au contraire. Et le voir ainsi, débordant d'arrogance, je me suis dit que j'étais comme lui. Aussi hypocrite et méchante, arrogante et fière, horrible et sarcastique, peut-être même plus. Bien sûr que je savais que Arte n'était pas aussi parfait que ça - rappelez vous que la perfection n'existe pas - qu'il avait une couche visqueuse et dégueulasse en dessous de lui. Bien sûr que je savais qu'il portait un masque, le truc est que je ne m'étais pas attendue à ce qu'il se dévoile ainsi, en faisant délibérément du mal à Thimoé. Et ça, ça m'a mis hors de moi. Thimoé était mon jouet, il était à moi et personne n'avait la droit de lui faire du mal sans mon consentement, encore moins une personne aussi inintéressante et banale que Arte Davenport.
Un sentiment inconnu s'est insinué malicieusement dans les parois de mon cœur afin d'y déverser son venin à l'intérieur. Un goût de mélancolie sur la langue, le venin m'a rappelé celui de la culpabilité, ou des regrets, ce que je ne devais pas ressentir. Je méprisais Arte, son incapacité à allumer ce brasier en moi, il était inintéressant, pas assez lumineux, un peu trop fade, or au fond, n'était-il pas comme moi ? Après tout, il faisait tout pour être irréprochable et même s'il montrait souvent le côté obscur de son masque comme dans cette situation... on était pareil, non ? Il n'était pas aussi parfait que Zayne, mais on était fait du même bois, tous les trois. Ou du moins, ils ressemblaient à Yanaëlle Cox, celle qui avait inventé Miss perfect pour cacher son horrible personnalité. Oui, c'était ça... mais Yanaëlle était Yanaëlle Cox, miss perfect aussi, elles étaient toutes Yanaëlle, venaient d'une seule source, source que j'étais. J'étais plus mauvaise que Arte et Zayne réunis, je ne crois pas qu'ils avaient une meilleure amie imaginaire psychopathe sur les bords.
Je suis revenue à la réalité lorsque le poing de Rufus a foncé sur la mâchoire carrée de Arte. Fort. Puissamment.
J'ai écarquillé les yeux alors que le chien de Thim se déchaînait sur Arte comme possédé par une colère sans pareille. Jamais au grand jamais je n'aurais cru que Rufus puisse être ainsi, toute raison enseveli sous une montagne de rage.
Mes mains se sont crispées sur le visage de Thimoé, j'ai refusé de croiser son regard, toujours concentrée sur le spectacle devant moi. Il fallait agir, calmer Rufus et ce n'était pas quelques garçons qui le retenaient à peine qui allait y arriver. Les moniteurs aussi le tenaient, l'éloignant de sa cible qui avait déjà plusieurs hématomes sur lui. Un coup d'oeil au pote de Thim m'a confirmée que la sport que pratiquait Arte ne servait pas à conquérir les filles. Rufus aussi était bien amoché.
Je me suis relevée rapidement, il fallait faire cesser se massacre, je n'étais pas d'humeur, Thimoé était blessé et Kana me faisait chier. Pas envie d'ajouter d'autres problèmes. J'ai vu du coin de l'œil mon petit chat être éloigné de la bagarre par une monitrice, Debby toujours sur ses talons, j'ai essayé de be pas m'énerver.
Je me suis placé entre Arte et Ruf retenant ce dernier à travers les cages qu'étaient mes paumes sur son visage tuméfié.
- Rufus tu te calmes okay ?! Tu fais pas le poids contre Arte et son gabarit donc tu te calmes !
Ma voix était ferme et douce, contrastant avec la rudesse de la situation.
- Il l'a fait exprès ! a explosé l'amérindien en un cri puissant. Il a fait exprès de blesser Thim putain ! C'est un putain de salaud que je vais exploser !
- Mais qu'est-ce que tu crois indien de merde ?! La vie ne tourne pas autour de toi et te ta tapette de copain ! J'ai d'autres chats à fouetter figure toi ! s'est défendu son adversaire en avançant.
- Ah non ! Vous vous calmer tous les deux ! Rufus tu ne peux pas le frapper à cause de quelque chose qui n'est peut-être pas vrai ! Et toi, Arte n'est pas une raison pour être condescendant et malpoli !
Au milieu, séparant les deux taureaux, j'ai hurlé de tous mes poumons. Je ne comprenais rien, pourquoi Rufus accusait-il Arte ? Certes, c'était évident, mais il m'a semblé voir plus sous cette rage non ?
- C'est vrai putain ! Il voulait se venger ! a continué de vociférer Ruf.
Voyant que la situation a pris un tournant inattendue, le moniteur Bowers, sûrement le plus baraqué et le plus effrayant, s'est mis entre les deux bagarreurs, les toisant de son impitoyable regard de jais.
- Ça suffit ! a-t-il ordonné faisant presque taire toutes les cacophonies. Ça suffit ! Monsieur Chayton et monsieur Davenport, je vous croyais plus malins et pas deux primates de laissant dominer par leurs basses instincts ! Il n'a jamais été dit que les problèmes trouvent leurs solutions à travers les poings et les injures ! Je suis incroyablement déçu ! Encore plus de vous, monsieur Chayton !
Le sermon n'était pas entré dans l'oreille de sourd. Malgré son physique impressionnant et sa carrure de catcheur, M.Bowers était indéniablement le plus gentil, doux et compréhensif des moniteurs. A travers ses gestes attentionnés, il réunissait à montrer que peu importe le gabarit, la violence n'est pas une solution. Il s'entendait aussi étrangement bien avec Rufus, il m'a semblé qu'il était de ceux à qui l'honnêteté presque maladive de l'indien plaisait. En même temps, tout le monde s'entendait avec Rufus, riait à sa franchise et aimait sa présence... seulement à petite dose parce que plus les gens passaient du monde avec lui, plus ils ne supportaient son excentricité. Ils préféraient parler avec lui entre les jeux, rigoler un peu quand ils se voyaient dans les couloirs, peut-être même le prendre comme partenaire, mais jamais plus. Ils ne s'asseyaient plus avec lui au déjeuner, lui et son ami si bizarre et associable. Non, les gens trop ordinaires aimaient l'extravagance à petite dose et de loin, jamais de près. C'était pour ça que monsieur Bowers avait retenu mon attention, il devait aussi avoir un grain en moins, une sorte de Debby, une âme vagabonde, un être particulier. Pas besoin de personne brisées quand ceux là existaient. Pas besoin de moi quand Debby existait. Oh mon Dieu, Yanaëlle ! À quel moment t'es-tu transformé en ces personnes jalouses et désespérées ?
- Ça c'est l'influence de Thimoé, a murmuré Kana en me lorgnant.
Je l'ai ignorée.
- Je sais que la violence ne résout rien mais putain elle délivre mes poings de la douleur que je ressens et que ce salaud a causé !
Rufus a encore essayé de bouger, je l'en ai dissuadé avec un regard un peu plus explicite. Ses narines ont frémi, la colère qui se dégageait de lui était plutôt effrayante, tous ses membres tremblaient et jamais je n'aurais cru que ce mec si idiot pouvait réagir ainsi lorsque Thimoé était impliqué. L'amitié qui les unissait dépassait tout ce que je prévoyais, c'était beaucoup trop vrai pur et brute. Comme un diamant.
- Monsieur Chayton ! Ça suffit ! Je ne veux plus rien entendre de ce genre, juste que tu m'expliques pourquoi avoir sauté au cou de monsieur Davenport et tout de suite.
L'amérindien a poussé un soupire à en fendre l'âme, expulsant avec l'air tout le fiel qu'il contentait. Je l'ai senti se tendre sous mes doigts qui recouvraient son torse, puis se détendre doucement. J'ai vu à sa mâchoire qui se décrispait qu'il reprenait possession de ses moyens, redevenant l'imbécile un peu trop franc que nous connaissions tous.
- On était dans les vestiaires, a-t-il entamé en fixant, furibard, Arte qui a blêmit. Les mecs ont commencé à parler des meufs qu'ils voudraient bien se taper et de leurs fantasmes tout aussi gerbant. Arte est allé trop loin dans ses propos alors je lui ai posé une simple question pour voir quel genre de personne il était et il a répondu comme je m'y attendais. Vous me connaissez, j'ai pas hésité à lui dire à quel point les gens comme lui sont horribles. Monsieur s'est fâché et a voulu me frapper, Thim est intervenu et ce petit bâtard qu'est Arte l'a menacé ! Je suis sûr qu'il a fait exprès de lui foutre ce ballon en pleine gueule ! Il a osé blesser mon frangin sciemment, je ne vais quand même pas tolérer ça !
L'assemblée était plongée dans un silence effrayant tandis que les moniteurs évaluaient les dires de Rufus, malgré l'équanimité de Arte, je pouvais voir que la situation lui échappait. Je ne sais pas ce qui c'était passé dans sa tête, mais visiblement tout lui retombait dessus.
- C'est vrai monsieur Davenport ? a voulu savoir M.Bowers, douteux.
- Tout les gars pourront témoigner que j'ai raison en plus je ne mens pas.
Et c'était vrai. La dernière phrase de Rufus a soulevé quelques murmures, même si la réponse restait la même. Rufus avait la renommée d'un mec franc et sans filtre, et cette partie de son caractère était réel, si véridique que personne ne pouvait en douter. Arte n'était pas parfait- sa réputation ne valait pas la mienne ou celle de Zayne, encore moins la naïveté de Debby qui aurait pu l'aider. Il n'arrivait pas à cacher cet éclat qui obscurcissait mes yeux ou ceux de Kana, souvent, Arte montrait trop ses désirs machiavéliques, encore une chose pour laquelle je ne sortirai jamais avec lui : incapable de cacher ses véritables intentions.
La situation s'était retournée, les yeux suspicieux le fouillaient, c'était à mon tour d'intervenir.
- Je te crois, Ruf, ai-je alors déclaré en le regardant. Je te crois quand tu me dis que Arte et toi vous êtes disputés et que Thim était malheureusement au milieu... mais on ne sait pas s'il a vraiment fait exprès de faire du mal à Thimoé. Même si tout semble l'accuser, nous ne savons pas ce qu'il se passe dans sa tête donc... il l'a peut-être fait inconsciemment. Mais c'est une hypothèse, comme celle selon laquelle il l'a prémédité son coup. Et peu importe ce n'est pas une raison pour réagir ainsi, avec des poings, tu es bien plus malin et je le sais.
Même s'il était relativement plus grand que moi, mes centimètres en moins ne nous avaient pas empêché de nous fixer dans le blanc des yeux, cherchant plus loin que ce qui était possible de voir, fouillant des les vestibules de nos âmes. Rufus n'était pas un imbécile, ou il l'était mais savait aussi être très malin. Quelque chose en lui, cet éclat qu'il a essayé de dissimuler mais que j'ai perçu, m'a confirmée encore plus le frisson que je ressentais. Le masque de Rufus et le mien étaient les mêmes, ils s'assemblaient sur plusieurs points et pouvaient même se compléter. Il n'avait peut-être pas confiance en miss perfect, Yanaëlle Cox mais j'ai vu dans ses pupilles qu'il donnait une chance à Yanaëlle, celle qui ne porte pas de masque, celle que je cherchais désespérément, celle que je n'allais sûrement pas trouver toute seule.
- Tu as raison, a-t-il acquiescé en reculant. Je ne sais pas ce qui se passe dans sa tête et il n'a sûrement pas voulu blesser Thim. Je ne vais pas m'excuser pour mon comportement simplement parce que je l'assume et que je le referai s'il en était nécessaire. J'ai juste envie de... envie d'être seul.
- Et tes blessures ?
- Ça ira.
Sans même laisser le temps au moniteur de répliquer, il a détalé tel un lapin, nous laissant bouche bée, enfin " nous ", surtout eux. Moi, j'avais autre chose à faire, un Thimoé à voir.
- Bien, les activités d'aujourd'hui sont annulées, vois pouvez faire ce que vous voulez. Les moniteurs et moi-même allons nous entretenir avec monsieur Davenport, puis monsieur Chayton et enfin tous les garçons. Pour l'instant, amusez vous.
Quelques soupirs de joie et quelques protestations ont retenti, je me suis contentée d'opiner avant de prendre la route de l'infirmerie. Mon cerveau avait beau être rempli d'interrogation, j'avais beau être perdu parmis mes mensonges, je savais toujours ce que je voulais. Je savais pertinemment ce qui rassemblaient toutes mes imperfections, toutes les molécules qui me composaient et c'était Thimoé Davinson.
Me rapprochant du lieu où il se trouvait, j'ai du forcer un arrêt lorsque Debby s'est posée devant moi.
- Quoi ? lui ai-je demandé.
- Heuu... rien ! Tu es toujours de mauvaise humeur ?
- À ton avis ? Si tu n'as rien de mieux à faire que me faire chier, laisse-moi passer, Debby.
- Okay, d'accord, j'ai compris. Je voulais juste savoir comment tu allais... c'est bizarre de te voir ainsi.
- Je suis toujours comme ça.
- Non, m'a-t-elle contredire. D'habitude, tu es taquine, sarcastique un brin chiante et moqueuse. Tu n'es pas froide ou... le visage froissé comme une feuille de papier griffonné. J'aime largement celle que tu es quand tout va bien.
Elle a ponctué sa phrase d'un sourire, un grand rictus de joie et qui m'a surprise. Dans ma tête, j'ai eu un mouvement de recul. Si j'ai inventé miss perfect, c'était pour ne pas finir comme Yasmine, c'est-à-dire rejeter par tout le monde - et même cette sotte a été aimée. Si je l'ai inventé c'est parce que selon moi, personne ne pouvait aimer Yanaëlle Cox, cette fille si horrible et si mauvaise. Avec Thimoé, son chien et Debby, je me suis recouvert une autre personnalité, moins exécrable que l'horrible Yanaëlle et moins niaise et gentille que la parfaite Yanaëlle, en fait j'avais trouvé le juste milieu. Et ce juste milieu, composé de Yanaëlle Cox et miss perfect, celle-là même, Debby l'aimait ou elle a appris à le faire. Elle l'aimait qu'elle l'a regretté.
Un espoir alors a jailli des ténèbres, sortant du plus profond d'un cœur que je croyais éteint, une étoile dans un Ciel couvert de nuages. Je ne savais pas laquelle de mes personnalités étaient la vrai moi, sauf que j'étais un tout de ça. Peut-être... peut-être que malgré la noirceur de mon âme, malgré ma méchanceté, malgré le fait que j'étais horrible car il ne fallait pas oublier que Kana était moi et que j'étais Kana, peut-être que Debby, Rufus ou même Thimoé arriverait à m'aimer. Moi dans tout mon ensemble, ma complexité, mes différentes facettes. Alors c'est à ce point que je suis désespérée ? Je suis donc comme ces personnes en constant besoin d'attention et d'amour ? Donc j'ai aussi besoin d'être aimée ? Mais je ne vais pas brûler les ailes à celui qui s'y tente ? Ma laideur intérieure est un feu, noir et puissant, grand et destructeur, à qui s'approche risque sa vie à qui tombe risque son âme...
- Ah bon ? De toute manière je suis géniale qu'importe qui je suis, me suis-je contentée de répondre.
- C'est vrai que tu es génial peu importe qui tu es, a-t-elle surenchérit. Tu veux parler avec Thim ? Je peux garder la porte pour vous si tu veux. La monitrice est sortie aller faire une réunion avec les autres... tu ne veux pas rester avec lui ?
- Si. Il va mieux ?
- Je suis sûre que s'il te voit, il ira beaucoup mieux !
J'ai roulé des yeux mais je suis quand même partie. Kana parlait sans arrêt et ses paroles bien trop blessantes et tranchantes me poignardaient, pourtant je ne ressentais pas de l'aversion pour elle. Je devais avoir un problème, encore plus grave que les précédents.
Je me suis arrêtée devant la porte. J'ai inspiré profondément en me rendant compte que j'avais besoin de courage pour tourner une simple poignée afin d'entrer dans une simple pièce. Une simple pièce où se trouvait Thimoé. Et les papillons apportent avec eux un arrêt cardiaque !
J'ai pris une nouvelle inspiration et j'ai ouvert la porte. Thimoé était sur un lit tout blanc. Son regard a rencontré le mien. Explosion, milliers d'étoiles, renaissance, explosion.
- Salut Thim.
- Salut Yanaëlle.
Le monde n'a jamais été aussi brillant.
Salut cher journal.
Si tu savais ce qui vient de se passer. À vrai dire... ça ne m'étonne pas. Zayne et moi sont fait de la même poussière, pas étonnant que nous soyons pareils. Il pense me manipuler, il m'a avoué ses sentiments. Salut cher journal... je dois être un monstre incapable d'aimer, à moins que ma noirceur n'est avalé mon amour car à peine s'est-il déclaré que j'ai trouvé le plan idéal pour le détruire. C'était ça le but de son jeu non ? Le premier à tomber perd et le dernier à le faire détruit.
Yanaëlle Cox, 15ans.
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Heeeeeeeeeeeeeeeey mes lecteurs adorés que j'aime de tout mon coeur, de tout mon être et pour qui mon amour dépasse la superficie de l'univers ‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼‼
( promis je n'essaye pas de vous amadouer)
A vrai dire je reviens la queue entre les jambes parce que je suis hyper en retard et qu'en plus le chapitre n'est pas si top top 😕
Je suis vraiment vraiment vraiment désolée ! Je n'ai aucune excuse cette fois-ci et je suis navrée, j'espère que ça ne se reproduira plus... ce qui va peut-être se reproduire.
En fait, mes parents m'ont privé de téléphone et l'ont confisqué. Puisque je sais où ils le cachent, je l'ai repris en cachette pour terminer ce chapitre ce qui veut dire que tant qu'il ne me redonne pas mon portable, écrire deviendra hyper compliqué alors désolé de nous avoir mis dans ce pétrin 😑 je vais tout faire pour me rattraper... lorsqu'ils lèveront la punition en attendant les publications risquent d'être irrégulières désolée 😪
Boooon, cessons de parler des choses qui fâches et passons au chapitre ( j'espère que je suis pardonnée ou du moins un peu )
▪︎ Qu'avez vous pensé de ce chapitre hyper long et en retard ?
° Yanaëlle et ses états d'âme... elle se pose des questions, elle est perdue, elle ne sait pas quoi faire... qu'en avez vous pensé ?
• Vous l'avez apprécié ou aimé dans ce chapitre ? Elle s'est un peu mise à nue🙈
¤ Notre petit chat adoré à le nez cassé et n'est pas très présent dans le chapitre... néanmoins on l'aime non ?
~ Vous découvrez un nouveau trait de caractère de Rufus ! Vous le voyez en colère pour la toute première fois... vos impressions ????
¡ Bon je crois que c'est tout mais tout de même... THIMOÉ ET YANAËLLE ÉTAIENT CHOUS À LA FIN NOOOON ????????
ET LE PETIT ÉLÉMENT RÉVÉLATEUR DANS LE JOURNAL... D'APRÈS VOUS QUE S'EST-IL PASSÉ ENTRE ZAYNE ET YANAËLLE ?!?!??!?!?!?!?
okay j'arrête de crier.
C'est malheureusement tout pour le moment j'espère que vous avez aimé !
On se revoit très prochainement enfin j'espère.
QUESTION POUR APPRENDRE À SE CONNAÎTRE :
Vous êtes déjà battu ? Si c'est le cas, vos impressions dessus ?
Je vous aime fort ❤
Bisous caramélisé 😽
Tendrement
Phanuelle 😚💚❤‼
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