L'air marin balaye mes longs cheveux roux. Je ramasse un coquillage d'un bleu hypnotisant et le glisse dans la poche de ma chemise à carreaux. Je tends ma main vers la mer et observe ma bague.

Nous nous sommes installés à la frontière de Solis il y a deux ans, juste après l'insurrection et pourtant, malgré tout l'amour que nous ressentions l'un pour l'autre, nous avons voulu attendre pour nous marier, pour être certain que notre idylle tiendrait avec le temps et surtout pour surmonter mon traumatisme des mariages. Pari gagné. Un mariage célébré il y a deux mois sur cette plage dans l'euphorie la plus totale. Peu de personne mais tellement importantes à nos yeux.

Mes parents avaient fait le déplacement, je n'avais jamais vu ma mère aussi heureuse et mon père prendre autant de photo de moi dans ma magnifique robe blanche.

Orion était venu accompagner de sa femme, une mage rencontré lorsqu'il travaillait à la frontière et tombé sous le charme de l'élémentaliste de l'air lors de l'insurrection, quand il révéla une soudaine âme de leader.

Silver était lui aussi venu. Il était à nouveau au service d'Azrim, le nouveau seigneur des démons de l'ouest et n'hésitait pas à venir nous voir et nous transmettre « les amitiés dévorantes » d'Azrim.

Mery et Lou étaient venus ensemble. Pas ensemble « ensemble » mais en tant qu'amies. Mery avait pris son courage à deux mains et lui avait avoué son amour à la fin de l'insurrection. Lou l'avait remercié pour ses sentiments mais elle ne désirait n'être que son amie. Mery s'en remit très vite et continua à aider Lou à briser sa malédiction d'insomnie. Elles avaient reconstruit le bar du Crépuscule, le géraient et vivaient toutes les deux juste au-dessus. Elle nous avait ensuite transmis petit à petit nos affaires ainsi que la grande variété de plantes de Max qui avaient survécu dans la serre magique.

La plus grosse surprise fut de voir la reine Irina et Iron. Ensemble. Avec un bébé dans les bras. Iron avait réussi à gagner le cœur de sa belle et en étant devenu père, il semblait avoir perdu son côté « sociopathe » et était gaga devant son fils, une élémentaliste de feu en puissance. Irina avait réussi avec le temps à restaurer la confiance envers la famille royale et avait repris la gestion du pays avec l'aide de sa sœur Gabriella. Une Gabriella que je n'avais revue qu'une fois avant notre départ et qui avait déclaré « j'abandonne, je suis trop faible face à un phénix comme toi ». Depuis, je ne la voyais qu'à la télévision et j'avais appris qu'elle s'était amourachée d'un prince étranger. Elle m'en voulait toujours effroyablement pour tout ce que j'avais fait. Irina, elle, commençait à nous pardonner mais avait dû nous interdire de revenir à Solistis car nous étions accusés, à raison, de meurtres sur les membres de la famille royale. Une sanction qu'elle n'avait appliquée que pour que Gabriella se venge et surtout se calme.

Une dernière personne : Isabelle Aster. Elle était un peu comme une mère pour nous et venait souvent nous voir, malgré le long trajet. C'était grâce à elle qu'on avait pu partir si vite, trouver un endroit où vivre et surtout établir un commerce.

Un commerce assez particulier mais extrêmement populaire. En apparence une librairie où je tenais le comptoir mais en réalité une boutique de vente de « service particulièrement immoral ». Le pays avait plus que jamais besoin d'un mage sombre et Max, sous son apparence normale, avait ouvert « la boutique du Crépuscule » dans le centre de notre nouvelle petite ville. Essentiellement tourné sur la création de potion rare et parfois sur la chasse au démon mais jamais très loin de là où on vivait. Sans surprise, notre commerce fonctionnait auprès de chaque type de population et nous devions même faire livrer une cinquantaine de commandes chaque semaine vers la capitale et le reste du pays.

Repenser au mariage me faisait planer. Tout avait été presque parfait et je n'avais jamais vu Max sourire autant. Je dis presque car l'absence de Marcus était toujours douloureuse, un peu moins avec le temps et avec la conviction que son sacrifice l'avait apaisé, lui et ses « vieux démons » et qu'il devait avoir rejoint sa bien-aimée.

« Kat. »

Je me retourne et me cogne presque sur le torse de Max, un short de bain et une chemise blanche ouverte, ce qui me laisse profiter de la vue et surtout me remémorer de chaque souvenir lié à ces cicatrices. Mes doigts parcourent doucement son torse et je le sens frissonner.

« J'ai une question : est-ce que je dois m'appeler « Kat Sol » maintenant ? C'est extrêmement dérangeant comme sonorité. »

Il se mit à rire franchement et passa une main dans ses cheveux. Tellement sexy mon mari...

— Non, tu es Kat, je suis Max. Aucun attachement.

— Très bien monsieur.

— Tu es tellement mignonne que... je pourrai te dévorer.

— Comme si j'allais y croire !

Je tire sur le haut de sa chemise et me tourne vers son épaule. Il baisse la mienne au même niveau et nous constatons pour la énième fois que nos tatouages ont changés : des pissenlits en feu. Signe de notre fin de contrat/malédiction avec Azrim.

— J'ai toujours du mal à y croire, dit-il. Cette liberté d'agir, de vivre à découvert, de ne plus être angoissé, stressé... Et puis...

— Et puis ?

— Et puis je peux te faire l'amour sans craindre de perdre le contrôle.

Mes joues s'empourprent en voyant le regard malicieux de Max.

— D'ailleurs à ce sujet... Tu te souviens de notre nuit de noces ?

— Comment aurais-je pu oublier l'instant où, en plein ébats, nous nous sommes retrouvés à même le sol car ton excitation avait brûlé notre nouveau lit.

— Ne raconte pas ça comme ça ! m'exclamé-je en frappant son torse pour taire son petit rire moqueur.

— Tu sais que ton feu ne me fait rien grâce au reste des pouvoirs d'Azrim, mais pitié Kat, le seul endroit où on peut le faire sans craindre de détruire le mobilier c'est soit sous la douche, soit dans la mer.

— Mais arrête d'en parler comme ça, démon !

Il me soulève et me porte comme une princesse jusqu'à la mer. Je me débats mais pas sérieusement, de toute façon il sera toujours plus fort que moi.

— Arrête Max !

— Quoi ? Je croyais que tu étais excitée moi, dit-il toujours hilare.

— Max, c'est sérieux.

Il se calme et me pose dans l'eau qui m'arrive juste en dessous des fesses. Il fait une mine sérieuse et attend que j'en vienne au fait.

« Donc... notre nuit de noces », dis-je un peu hésitante. « C'était quelque chose d'exceptionnel. »

Il retient un sourire, prêt à rebondir une nouvelle fois sur mes propos mais je le coupe en posant ma main sur sa bouche.

« Je... C'était il y a quelques semaines et...on a pas... »

Je laisse un silence de plusieurs secondes s'installer entre nous.

— Admettons que plus tard nous ayons un enfant... Comment tu l'appellerais ?

— Aster et Marcus, dit-il sans hésiter.

— J'ai dit un, pas deux ! Et qui te dit que ça ne pourrait pas être une fille ?

— Chaque premier enfant d'un héritier de la famille royale est un garçon.

— D'accord...

— Tu n'approuves pas ces choix de prénoms ?

— Si, j'y avais justement pensé. C'est parfait.

Il me sourit mais son expression commence à changer petit à petit. Le déclic avait enfin lieu dans son cerveau.

— Max... je-

— OH BORDEL ! s'écrie-t-il.

Il me prend par la taille et me soulève dans les airs avec aisance tout en rigolant. Il me resserre contre lui en affichant une expression enfantine sur son visage.

— Dis-le. Je veux l'entendre de ta bouche, Kat.

— Je suis enceinte.

Il me serre dans ses bras et m'embrasse fougueusement. J'avais une certaine appréhension concernant sa réaction mais le voir aussi heureux envole tous mes doutes. Il se met à crier vers la mer « JE VAIS ÊTRE PÈRE ! T'AS ENTENDU ÇA MARCUS ?! KAT ET MOI ON VA ÊTRE PARENTS ! ».

— Calme-toi Max ! dis-je en rigolant.

— Je ne peux pas me calmer. Je vais avoir un enfant avec la femme que j'aime ! Bordel ! Tu es magnifique Kat, je t'aime tellement que sans toi, mon existence n'aurait plus de sens.

— Je t'aime aussi Max.

Nous nous embrassons à nouveau, euphoriques, éclairés par les teintes magiques de l'heure dorée rendant ce moment intemporel.

NOS HEURES DORÉES - FIN

Photo ci-dessus et de couverture : Kat et Max (Vinnie Woolston pour la pub Yves Saint Laurent)

C'est la fin d'une belle aventure. Ma première histoire sur wattpad. Mon premier petit couple favori ! J'espère que l'histoire vous a plu, vous, les courageuses personnes ayant réussi à aller au bout de la tonne de chapitre de Nos heures dorées ! 

Il n'y aura pas de suite ou en tout cas pas tout de suite. Si suite il y a, ce sera surement avec un des enfants de Kat et Max (oui, "des enfants" !) ou l'un de leur descendant.

🔥 Nos heures dorées et Nos heures passées sont disponibles en format papier et ebook kindle ! 🔥

Après un long travail de correction et relecture, de préparation et de réflexion, ma première histoire sur wattpad et son spin-off sont enfin disponible et prêt à investir vos bibliothèques !

✨Pour acheter les éditions papier/ebook : "Nos heures dorées" dans la barre de recherche Amazon (ou directement par le lien en commentaire ici)✨

Comme annoncé sur mon rantbook où j'explique mes choix pour l'auto-édition, je le répète ici : Nos heures dorées sera toujours disponible gratuitement et intégralement sur wattpad. Néanmoins la version papier et ebook disposera de la dernière version corrigée mais également de l'exclusivité de l'histoire Nos heures passées dont il ne restera que 4 chapitres sur wattpad.

Tous mes choix sont expliqués à la fin de Nos heures passées et dans mon rantbook.

J'espère que vous serez nombreux.ses à apprécier cette version corrigé en papier ! Pour ma part je suis très heureuse de sortir mon petit bébé et que des gens aient la possibilité d'avoir ce que j'ai crée dans leur bibliothèque 😊❤

Je termine par un petit message d'utilité pour vos donner les moyens de soutenir un auteur que vous aimez très simplement (le texte n'est pas de moi, je l'ai seulement remis en image) :

J'aimerais vraiment avoir votre avis sur cette histoire enfin terminée donc n'hésitez pas à commenter. N'hésitez pas également à partager cette histoire autour de cous si elle vous a plu 😊

Merci de votre lecture et à bientôt ! 😘❤

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Début de publication 20 décembre 2017 // fin de publication le 2 mars 2018 // Auto-édition le 28 septembre 2019