22 - Ça résonne dans mon corps...
- C'était jouissif.
Je manque de m'étouffer avec mon muffin. Nous sommes assises dans un petit parc, Lou et moi, avec nos multiples achats. Il fait beau et le soleil nous réchauffe la peau : à Solistis, le début de l'automne à un goût d'été.
- Ça va Kat ? me demande Lou en me tendant une bouteille d'eau que je refuse.
- Oui oui... tu disais ?
- Je te parlais de mon Alexandre.
Ah oui. Cela fait bien 2 semaines depuis la soirée « latino » et depuis mon petit instant secret avec Max... Lou a quant à elle rencontré Alexandre, un humain issu d'une famille magique mais dont il est le seul parfaitement normal. Ils se sont tout de suite bien entendu, au grand désespoir de Mery que j'ai dû consoler avec l'aide d'Orion.
- Il est passé chez moi hier matin avant d'aller à la fac et... eh bien c'était jouissif. Il va devoir rattraper plusieurs heures de cours.
- Ah d'accord. Il faudra que tu nous le présentes si ça continue entre vous.
- Oui maman.
Nous rigolons et Lou continue de me parler de son nouveau copain pendant que mon esprit divague et repense à Max. Mes journées oscillent entre les entraînements de Marcus, les pauses avec Lou et Mery et les longues siestes pour rattraper la fatigue causée par certaines soirées. Soirées parfois détendues avec tout le monde au bar mais souvent rempli par des demandes de clients et quelques missions qui me permettent de développer mon pouvoir. Max ne m'a pas reparlé de notre moment, il n'a « jamais existé », ce qui me soulage mais me frustre également. Je suis rassuré de le voir avec sa grande cape et son masque chaque soir mais je dois avouer que j'ai déjà fantasmé sur lui, le soir seule dans mon lit. Chut...
- Tu ne trouves pas ça bizarre ? me surprend Lou dans mes pensées.
- Pardon ?
- Kat, tu as vraiment de mal en ce moment. Je disais que tu ne trouves pas ça étrange qu'Helyon t'aies attaqué et ne sois pas revenu nous déclarer la guerre ? Les enfants du roi sont connus pour créer des conflits dès qu'on les défit un peu.
- Hum.
Le seul gros problème de ma vie. Helyon. Max aussi trouve ça étrange et a demandé à Silver d'augmenter la protection du bar Crépuscule. Au cas où ont reçoivent une visite surprise de la garde royale. Max ne m'a jamais demandé comment je me suis retrouvé à me battre contre Helyon, il doit se douter qu'il y a quelque chose entre nous mais ne me pose pas de question.
- Et toi, avec le maître ?
- Hein ? De quoi ?
- Je ne sais pas, dit peu subtilement Lou, il y a pas un truc entre vous ? Quelque chose de peu professionnel ?
- Ils vous arrivent quoi les gens ? Je n'arrête pas de répéter qu'il n'y a RIEN ! Même Orion s'y est mis hier !
- Menteuse ! Tes yeux te trahissent à chaque fois que tu regardes Azrim, qu'il soit avec ou son masque, il s'est passé un truc entre vous !
- Laisse tomber Lou, dis-je en me levant pour commencer à partir. Il n'y a rien et il n'y aura jamais rien. C'est d'Azrim dont on parle.
- On ne parle pas du mage sombre là, on parle de l'homme sous le masque, Max. Tu sais, ça ne dérangerait personne s'il se passait un truc entre vous, même si c'est purement sexuel.
- LOU ! réponds-je avec surprise. Ne t'y mets pas toi aussi !
- Je ne sais pas moi, dit-elle en rigolant, tu as l'air du genre à faire venir les sentiments après l'action, le genre pressé, « caractère de feu ».
Je roule les yeux et commence à partir avant qu'elle me rattrape, tout sourire.
Il doit être 16h quand j'arrive à l'appartement, toute contente avec mes achats de livre. Je pose le tout sur mon lit et retourne dans le salon pour me préparer un th-
- ...Je pensais que tu rentrais plus tard.
- Non...
Max. Devant moi. Torse nu, cheveux mouillés. Rien qu'une serviette sur les hanches. Mon cœur manque un battement. Aucun de nous deux ne bouge et je n'arrive pas à décrocher mes yeux de son corps.
- Je... te retrouve en bas, ok Kat ?
- Ouais... c'est cool.
- Cool.
Il se retourne, rentre dans sa chambre et j'en profite pour regarder ses fesses, sans aucune gêne et remarque furtivement un tatouage sur son épaule. Lou a raison, mon « caractère de feu » efface ma morale et ne se concentre que sur le désir dans ces moments-là.
Et si je «laissais couler » ? Et si j'écoutais mon corps, quitte à risquer gros ?
J'ouvre la porte de sa chambre rapidement et me plante devant lui : je ne l'ai jamais vu aussi surpris, les yeux remplis d'incompréhension. Il a eu le temps de mettre un pantalon mais est toujours torse nu, sa serviette sur la tête.
- Kat ?
Je m'approche de lui, me mets sur la pointe des pieds et frotte sa serviette sur ses cheveux pour les sécher et pour mieux la jeter par terre et admirer son visage. Il est perturbé mais ne dit rien, attendant que j'exprime mes intentions. Je fais glisser un doigt sur son torse et m'arrête sur une petite cicatrice, la marque de son sauvetage.
- Est-ce que tu regrettes d'avoir fait ça ? lui demandé-je sans lever les yeux.
- Non. Jamais.
Je pose mon autre main sur le haut de son corps : je sens les battements de son cœur, très rapides. Soudain, il me prend par la taille et fait disparaître la distance qui séparait nos corps... Je ne le laisse pas indifférent, ça me rassure. Il remet une de mes mèches rebelles derrière mon oreille et murmure mon prénom dans un soupir. Même en ayant fait le premier pas je n'ose pas croiser son regard. J'ai peur d'y lire de la pitié.
Comme avec Nico.
- Kat, regarde-moi.
- Non.
Il rigole doucement tout en caressant ma joue. Je vois le soleil décliner à travers les stores de sa chambre.
- C'est l'heure dorée. Ce moment magique avant le coucher du soleil où la lumière est plus chaleureuse, plus douce, où l'atmosphère est plus chaude et où les ombres sont moins dures et se détachent.
- Comment faites-vous, cher maître, pour en savoir autant ?
- Je suis curieux, j'aime en savoir plus, tenter de nouvelles choses.
Il lève mon menton et nos yeux se croisent. Nous avons le même regard pétillant de malice avec tout de même une pointe d'angoisse en pensant à la suite. Un regard chaud, brûlant d'envie mais tremblant.
- Comme moi, chuchoté-je.
- Comme toi.
Je contrôle mon énergie au maximum pour ne pas le brûler comme la dernière fois. Nos lèvres se rapprochent de plus en plus, nos respirations se calquent l'une sur l'autre.
- Humhum. Maître ?
BORDEEEEEEEL ! Silver. Pourquoi maintenant ?! Le destin aime se moquer de moi !
Max s'éloigne un peu mais me tient toujours par la taille, comme s'il ne voulait absolument pas en finir là, comme moi. Je baisse la tête, toute rouge pour ne pas croiser le regard de Silver.
- Quoi ? dit-il sur un ton sec, les sourcils froncés.
- Désolé de vous...dérangez, maître, mais il y a une urgence.
- Est-ce qu'il y a moyen que cette urgence attende Silver ?
- Je ne pense pas non. Il s'agit d'Helyon, maître.
Max retire sa main d'un coup et commence à s'habiller. Je me sens un peu stupide subitement mais pars dans ma chambre faire de même. Pas question qu'Helyon ne gâche tout.
Si seulement l'heure dorée pouvait durer une éternité.
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[Deuxième correction - 5 août 2018]
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