Se brûler les ailes
Ce fut le bruit de la douche qui me réveilla. Le soleil était déjà levé. Je consultai mon téléphone. Sept heures trente. Les bureaux devaient déjà grouillés d'employés prompts à satisfaire Mlle Gallo. Je souris malgré moi à cette idée. Moi aussi, j'étais prompt à la satisfaire. De toutes les façons possibles et imaginables. D'ailleurs, j'avais une furieuse envie de la rejoindre.
Je me levai d'un bond et parcourus avec entrain la distance qui me séparait de la salle de bains. La porte était restée entrouverte. Je pus donc facilement me glisser à l'intérieur, sans qu'elle s'en aperçoive. Léo était de dos. A la vue de son fessier rebondi, ma queue tressauta. Sa peau nacrée était légèrement rosée à cause de l'eau qui coulait à grands flots sur elle.
La douche à l'italienne me permit de me glisser derrière elle, sans qu'elle ne me voie. Je posai doucement les mains sur elle et déposai un délicat baiser sur son épaule. Elle sursauta et se retourna vivement. Je lui offris le plus beau des sourires. Ses yeux partirent de ma bouche pour dégringoler plus bas, bien plus bas. Ce fut à son tour de sourire. Léo vint encercler ma taille. Son regard malicieux stimula aussitôt mon imagination, ce qui se répercuta inévitablement sur mon corps.
- Tu es en forme ce matin ! se moqua-t-elle.
- Difficile de ne pas l'être devant un tel spectacle.
- Tu es venu prendre une douche ou avais-tu une autre chose en tête ?
- Tout dépend de ce que tu veux.
Sa main se glissa entre nous deux et vint caresser avec envie mon sexe qui se raffermit à son contact.
- Je me laisserai bien tenter en effet, mais j'ai si peu de temps. J'ai une réunion qui m'attend.
- Dans ce cas, il vaudrait mieux que je te laisse te préparer, dis-je, en faisant mine de sortir.
Je tentais de faire un pas en arrière, mais sa main me tenait toujours fermement. Je l'interrogeai du regard mais elle ne dit rien. Elle se contenta de s'agenouiller face à moi et de se lécher les lèvres. Putain ce qu'elle était sexy ! la seconde suivante, sa bouche me happait, tout entier. Sous l'effet de la surprise, je posai les mains sur le mur derrière elle et aspira bruyamment. Mon corps parait le flot incessant de la douche et la protégeait. Je l'observai me lécher, me sucer avec délectation. Rien que de la voir était bandant. Mais ce n'était rien comparé à la sensation que cela procurait. Je sentis l'orgasme arriver, vite, trop vite.
- Léo, il faut que tu t'arrêtes...
Elle remonta aussitôt et s'empara de mes lèvres.
- Ce que c'est frustrant de devoir à chaque fois aller chercher ce maudit bout de latex, pesta-t-elle.
Je souris contre ses lèvres. J'avais anticipé en en laissant quelques uns sur la vasque, juste à côté.
- En tant que garde du corps, il est de mon devoir de te protéger et de te satisfaire en toute circonstance, dis-je en me détachant d'elle, pour en attraper un.
- Je vois que j'ai bien fait de t'embaucher. Monsieur O'Connell, vous assurez au-delà de mes espérances.
- Laisse-moi d'abord finir ce qu'on a commencé pour donner ton ressenti.
Une fois équipé, je me rapprochais d'elle. Mon corps collé au sien, je laissai mes doigts explorer sa peau. Elle frissonna à mon contact. Si je m'écoutais... bon dieu, je ne serais pas doux ! Mais à présent que je savais, il me fallait apprendre la patience et la modération.
- Qu'attends-tu ? demanda-t-elle fiévreusement.
- Je ne veux pas te brusquer.
- Je ne suis pas en sucre ! s'énerva-t-elle. Et si tu vas trop loin, ne t'inquiète pas, tu le sauras.
Je souris à sa remarque. Léo, ma petite dominatrice. Elle ne pouvait pas s'empêcher de donner des ordres, de montrer que c'est elle qui commande.
- Puisque Madame le demande...
Je la soulevai et la pénétrai d'une seule poussée. Son cri d'extase me confirmait qu'elle n'était pas une petite chose fragile. Elle aimait le sexe malgré tout, malgré ce qu'elle avait vécu. Il fallait juste que j'apprenne à doser mes élans, à décrypter ses réactions pour savoir quand j'allais trop loin. Dans l'ascenseur, j'avais été trop brusque. Elle avait paniqué. Mais, là... elle était demandeuse.
Mes yeux étaient rivés aux siens et je me perdais encore une fois dans leur intensité. A la fois dur et perturbant comme l'éclat d'une émeraude, sauvage et intrigant comme la jungle la plus profonde, son regard perçait mon âme. Avec elle, je me sentais comme mis à nu.
Ses yeux scrutaient chacune de mes réactions. J'en avais le souffle coupé. Mon cœur s'emballait, non pas à cause de l'effort, mais à cause des sentiments que je sentais naître en moi. Mes paupières se fermèrent pour couper ce lien déstabilisant. Je posai la tête dans le creux de son épaule et redoublait de vigueur. Bordel ! Même là, elle me troublait. La douceur de sa peau, son parfum. On ne couchait ensemble que depuis quelques jours et j'étais déjà accro.
L'orgasme finit par s'abattre sur moi, mais j'étais tellement perdu que je n'en appréciais pas les répercussions. Je me contentai de rester contre elle pour reprendre mon souffle et mes esprits et chasser cette pensée dérangeante de ma tête. Je ne pouvais pas tomber amoureux aussi rapidement. Impossible ! La sensualité de son corps et son côté fragile devaient fausser mon jugement et réveiller mon côté preux chevalier. Je m'emballais. De toute manière, j'étais sûr que cela ne pouvait pas être réciproque. Elle se servait des hommes pour obtenir ce qu'elle voulait. Point barre. Pas de sentiment possible. Je ne voyais pas pourquoi elle changerait pour un mec comme moi.
Je finis par la déposer sur le sol et sortis de la douche aussitôt pour aller jeter le préservatif. Je partis sans même lui parler, sans lui jeter un regard. Quand je revins dans la salle de bains, elle était en train de se laver. Je restais en retrait pour l'observer. J'hésitais. Le rejoindre signifiait être en contact avec son corps tentateur et son parfum enivrant. Hors de question ! Il fallait que je mettes un peu de distance sinon j'allais me brûler les ailes. J'attrapai donc une serviette et l'enroulai autour de ma taille.
Léo se retourna vers moi et me proposait de la rejoindre. Je déclinai prétextant qu'elle devait se préparer pour sa réunion et qu'il valait mieux qu'elle soit toute seule pour cela. Elle sourit à cette explication et finit de se doucher. Puis elle me céda la place, non sans glisser un regard concupiscent sur mon corps. Je m'engouffrais aussitôt sous le jet brûlant, histoire de me vider la tête. Mais c'était peine perdue. Elle habitait chacune de mes pensées. Une vraie obsession. Novac allait se foutre de ma tête, et bien comme il faut.
Alorsque je coupais l'eau, j'entendis des éclats de voix provenant du salon. Jereconnus la voix de Léo qui était passablement énervée et celle d'un homme, quim'était inconnue. Mon sang ne fit qu'un tour. Mon esprit se mit à carburer.J'attachai à la hâte la serviette autour de moi et couvrit la distance qui nousséparait en quelques secondes. Mon cœur s'était refroidi, craignant le pire.
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