Pris sur le fait


Quand j'arrivai au le salon, je dus freiner des quatre fers. Merde, Julian ! Je me rendis compte que dans ma précipitation, j'avais oublié que je n'étais pas censé être là. S'il s'apercevait de ma présence, ma relation avec Léo allait fortement se compliquer.

- Léo, comprends-moi, tu ne te confies plus. Je m'inquiète pour toi.

- Julian, il faut que tu arrêtes de me couver, répondit-elle sèchement. Nigel me materne suffisamment comme ça !

- Sauf qu'il n'est pas là. Alors qui veille sur toi ?

- Ne te fais pas de soucis, son remplaçant remplit parfaitement son rôle.

Sa remarque me fit aussitôt sourire. Julian ricana, tout en levant les yeux au ciel. Son regard se mit à dériver et tomba sur moi. Ses yeux s'écarquillèrent instantanément. Bordel, j'étais grillé !

- Qu'est-ce que...

Il lui fallut quelques secondes pour comprendre. Son regard se reporta sur Léo. La vérité le percuta alors de plein fouet.

- Putain de merde ! Tu couches avec lui !

- De quoi parles-tu ?

Elle semblait perdue. Julian tendit un doigt nerveux dans ma direction. Quand elle se retourna et me vit ainsi vêtu, Léo comprit qu'il était inutile de mentir. Elle le regarda à nouveau, le menton relevé.

- Et alors. En quoi ça te concerne ?

Je grimaçai en entendant sa réponse. Comment pouvait-elle être aussi aveugle ? Julian était fou d'elle. A ce moment précis, je vis la déception envahir son regard, suivie bientôt par la colère.

- Bien sûr que ça me concerne putain ! Tu ne peux pas me faire encore un coup pareil. Passe encore les mecs de passage, mais là c'est chez toi ! Tu n'emmènes jamais personne chez toi ! Bordel de merde ! Et puis, je ne veux pas qu'il se mette à fourrer son nez dans des histoires que ne concernent que nous !

- La ferme Julian, tonna la voix de Léo.

Julian se mit à faire les cent pas. Ce trop-plein d'informations me déstabilisa. Qu'avaient-ils fait que je ne devais surtout pas découvrir ? Et puis, comment se faisait-il que Julian avait l'air si contrarié que je sois dans l'appartement de Léo ? Pourtant, elle m'avait laissé entendre qu'elle voyait d'autres hommes. J'avais bêtement cru que certains étaient venus jusqu'ici. Étais-je le premier à dormir dans son lit ? Mon sourire s'agrandit malgré moi. Julian prit cela pour de la provocation.

- Toi, je vais te péter la gueule, hurla-t-il en s'avançant vers moi, le poing levé.

Instinctivement, je me mis en position pour parer toute attaque mais Léo fut plus rapide. Elle lui saisit le bras et le tira en arrière.

- Julian, maintenant tu te barres de chez moi !

Il la regarda, incrédule mais le ton qu'elle avait pris ne laissait aucune place au doute. Julian dégagea son bras vivement avant de lui cracher à la figure.

- Tu vas le regretter, Léo, et amèrement.

La porte claqua derrière lui. Léo et moi la regardâmes pendant quelques secondes, conscients que quelque chose venait de merder grave.

- Je m'excuse. J'aurais dû rester dans la salle de bains, mais j'ai eu peur que... enfin... je suis désolé.

Je passai la main nerveusement dans mes cheveux. Léo se retourna vers moi. Elle n'était pas fâchée, au contraire elle avait un petit sourire timide.

- De toute manière, Julian devenait trop possessif. Cela fait tout de même deux ans qu'on n'est plus ensemble, mais il s'accroche.

- Il est amoureux. Je le comprends.

Je me maudis à la seconde où cette phrase avait franchi mes lèvres. Son sourire s'élargit et elle vint me prendre dans ses bras.

- Tiens donc, tu ne m'as jamais parlé de ça avant ? Tu as déjà éperdument amoureux ?

- Oui, il y a longtemps, répondis-je vaguement pour éviter de m'appesantir sur le sujet.

- Et tu l'aimais à quel point ? Du genre à tout faire pour elle, même les pires conneries ?

Je ne savais pas pourquoi mais j'avais l'impression que ces questions n'étaient pas anodines. Peut-être était-ce lié au secret qu'ils voulaient me dissimuler. Peu importe, je lui répondis ce que j'avais au plus profond de mon cœur.

- Quand j'aime, je suis prêt à tout.

- A tout. Vraiment ? Demanda-t-elle, sceptique.

- A tout ce que je pourrais faire pour protéger celle que j'aime car quand on aime, rien n'est plus important.

Le regard de Léo recommença à fouiller au plus profond de moi, mais là je ne pouvais pas être plus clair. La seule chose que je n'avouais pas était qu'à ce moment précis, c'était d'elle que je parlais. Je détournai les yeux de peur qu'elle ne comprenne. Elle me relâcha aussitôt en rigolant.

- Elle aura bien de la chance celle qui aura ton amour. Tu es le mec le plus romantique et chevaleresque que je connaisse. Ça pourrait passer pour ringard pour certaines, mais moi je trouve ça trop chou.

Je ne savais pas si je devais me sentir vexé ou honoré par sa remarque. Je n'eus pas le temps de me poser plus longtemps la question, Léo avait disparu dans la cuisine. Je la suivis. Elle se préparait un café et moi comme un pauvre con, je restai là debout à l'observer.

- Tu devrais aller t'habiller avant d'attraper froid, se moqua-t-elle.

Sa remarque mesquine me tira de ma contemplation. Je me dirigeai vers la chambre avant qu'elle me lance une autre pique. Je laissai pertinemment tomber la serviette derrière moi. Je l'entendis s'étrangler et ne pus m'empêcher de rigoler. Après être parti à la recherche de mes vêtements à travers tout l'appartement et avoir enfilé mon costume de la veille, je la rejoignis. Elle était au téléphone et arpentais nerveusement la pièce. Sa conversation l'énervait visiblement. Décidément, c'était la journée des discussions désagréables.

- Nigel, je suis assez grande pour décider de ma vie... Julian n'avait pas à te déranger pour ça ...

Putain ! Il était parti appeler Stanford. J'étais dans la merde. Je craignais cet homme autant que mon ancien supérieur. Rien que sa présence en imposait. Léo semblait toutefois la seule à être imperméable à son autorité.

- Nigel, il n'en est pas question ! Je vais régler ce problème moi-même ! Quitte à renvoyer O'Connell...

Je meraidis aussitôt. On en était donc là. C'était mon job ou ma relation. Jepensais avoir un peu plus de temps avant d'être confronté à ce dilemme. Leregard de Léo se reporta alors sur moi et elle se rendit compte de ma présence.Son corps se tendit. Elle devait surement se demander depuis combien de tempsj'étais là et ce que j'avais entendu. Elle écourta la conversation en éconduisantStanford poliment. Quand elle raccrocha, elle m'observa un moment en silence.Le tapotement nerveux de ses doigts sur le bar me rendait nerveux moi-même. Jedécidai de lui simplifier la tâche.F'

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