La protéger à tout prix
Quand je me réveillai, ma main caressa le lit vide. Je me levai aussitôt d'un bond. Où était-elle passée ? Je balayai rapidement l'appartement du regard, mais Léo n'était nulle part. Mon cœur se mit à battre plus vite. Elle était dans un tel état hier, j'avais peur de ses réactions. C'est le bruit de l'eau qui me rassura. Elle était à la piscine. Je sortis tout de même pour voir si elle allait bien. Elle faisait quelques longueurs. Le poids qui pesait alors sur mes épaules s'évanouit.
Ses révélations et sa crise de panique m'avaient mis sur les dents. Sa belle assurance avait fondu comme neige au soleil, mettant à vif son âme blessée. Elle, la femme si sûre d'elle, qui savait manipuler les hommes comme des patins, s'était transformée en enfant apeurée, revivant son pire cauchemar. Un cauchemar qui avait a priori refait surface. A cette idée, je serrai la mâchoire de rage. Il fallait que je retrouve cet enfoiré. Il fallait que je lui dise ces quatre vérités et lui faire passer l'envie de revenir foutre la merde dans la vie de Léo.
Aussitôt, je saisis mon téléphone et appelait Novac.
- Ouais, qu'est-ce que tu veux, O'Connell ?
- Bonjour à toi aussi. Je vais avoir besoin de toi. J'ai un problème inattendu à régler.
J'entendis une voix féminine en fond sonore. Je ne pus m'empêcher de sourire. Sacré Novac !
- Enfin, quand tu auras fini avec la demoiselle...
- C'est ça, on se retrouve à la salle dans une demi-heure... ou peut-être plus.
Il me raccrocha au nez. Ce mec pouvait se comporter comme un parfait connard, mais c'était un véritable ami.
J'observais Léo qui sortait de la piscine. Ses cheveux dégoulinants plaqués sur son dos, ses courbes délicieuses moulées dans un bikini rose, elle était juste parfaite. Elle se retourna et son visage s'illumina en me voyant. Elle accourut jusqu'à la porte vitrée où je me tenais. Ses bras vinrent entourer mon cou et attirèrent vers elle mon visage. Mes lèvres se posèrent doucement sur les siennes, dans un baiser chaste.
- Bonjour, soupira-t-elle contre ma bouche.
- Bonjour. Ca fait longtemps que tu es levée ?
- Une heure environ. Comme tu dormais comme un bébé, j'ai préféré aller nager pour me défouler.
Son changement d'attitude me surprit. Je fronçai les sourcils et plongeai mon regard dans le sien.
- Tu vas bien ?
- Oui, ça va, répondit-elle, en détournant les yeux. Je ne vais pas passer ma vie à me morfondre. Je l'ai fait assez longtemps pour perdre encore mon temps avec ça.
Léo se détacha et se dirigea vers la salle de bains. En passant la porte, elle me lança un regard plein de promesses.
- Tu viens ?
Je déglutis avec peine. Sa voix chaude avait le don de me faire bander, surtout quand elle était associée à ses courbes aguicheuses. Je luttai intérieurement et déclinai l'invitation. Je devais garder la tête froide.
- J'ai rendez-vous avec Novac. Est-ce que je peux te laisser ?
- Bien sûr, je ne suis pas un bébé qu'il faut materner. Fais ce que tu as à faire. Mais reviens-moi vite.
- Evidemment.
Elle me sourit et entra dans la salle de bains. J'enfilai à la hâte mes vêtements. Il fallait que je passe par mon appartement avant de me rendre à la salle de sport. Alors que je m'apprêtai à sortir, la porte de la salle de bains s'ouvrit.
- Au fait, votre démission est refusée, Mr O'Connell.
Je souris en la regardant nue, riant comme une enfant espiègle, fière de sa boutade.
- Compris, Patronne. En attendant que je revienne, pouvez-vous rester ici ? Conseil... non, Ordre de votre garde du corps.
- Tu deviens autoritaire, s'indigna-t-elle.
- Si cela permet de protéger ce qu'il a d'important à mes yeux...
Elle rosit légèrement et referma la porte. Je fis de même, pressé de retrouver Novac pour lui exposer mon plan.
Quand je débarquai à la salle de sport, cela faisait bien une heure que j'avais appelé Novac. De quoi lui laisser le temps de finir avec la jeune femme qui l'accompagnait. A cette heure-ci, la salle était bondée. Aux habitués, s'ajoutaient les petits nouveaux qui voulaient trouver une activité qui leur permettraient de se défouler un peu. Il y avait de plus en plus de femmes. A tel point que le gérant de la salle avait décidé de mettre au programme des cours d'auto-défense. En regardant ces corps parfois frêles en train de tenter de repousser un assaillant, mon esprit s'assombrit. Léo n'avait pas eu cette chance. Durant des années, elle avait dû subir les assauts d'une pourriture. Je comprenais qu'elle ait voulu se venger. Si j'avais été là, à l'époque, je l'aurais aidé, sans l'ombre d'un regret. Elle ne méritait pas ça. Personne ne mérite ça.
- O'Connell ! Qu'avais-tu de si urgent à me dire ?
La voix grave de Novac me fit presque sursauter. Lorsque je me retournai pour lui parler, une surprise de taille m'attendait.
- Amy ? Qu'est-ce que tu fais là ?
La petite blonde bafouilla, cherchant ses mots.
- Elle était avec moi quand tu m'as appelé.
Soudain, je fis la relation. Putain de merde ! Novac s'était tapé Amy. Cela me fit une drôle d'impression. Comme si mon meilleur pote couchait avec ma petite sœur.
- Ne fais pas cette tête-là, O'Connell. Nous sommes tous les deux majeurs et vaccinés.
Amy vint se coller à lui et glissa sa main dans la sienne. Novac se tourna légèrement vers elle pour lui adresser un tendre sourire. En fait, ils allaient bien ensemble. Lui le grand brun qui se la jouait bad boy, juste pour la frime. Et elle, la petite blonde, aux formes généreuses, mais au caractère bien trempé. Ouais, un parfait mélange.
- J'ai un service à te demander, mais je ne veux pas impliquer Amy là-dedans.
- Hors de question, s'énerva-t-elle. Si tu as besoin du coup de main d'un ami, je suis là moi aussi.
Je soupirai. Quand Amy s'était mise quelque chose en tête, impossible de l'arrêter.
- Très bien, mais tu ne le fais que si tu es sûre de le vouloir. Pas par obligation envers moi, compris ?
Elle acquiesça d'un hochement de tête.
J'emmenai mes futurs complices sur la mezzanine. Là, on pouvait voir tout ce qui se passait dans la salle, sans être dérangés. En général, ceux qui montaient ici connaissaient bien le patron et venaient là pour faire une pause, au calme. Par chance, aujourd'hui, il n'y avait personne. Nous nous installâmes sur les vieux fauteuils au cuir usé qui sentaient la sueur. Amy s'assit à peine, dégoûtée par l'odeur qui en émanait, tandis que Novac et moi nous enfonçâmes dans l'assise.
- Je vais avoir besoin de vous pour retrouver le beau-père de Léo et faire en sorte qu'il ne l'approche plus jamais.
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