Footing matinal
Six heures du mat'. Mon téléphone sonna. C'était Stanford qui m'ordonnait de le retrouver en bas du building de Gallo Incorporations. A peine trois heures de sommeil. J'avais retrouvé le chemin de l'appartement, un peu par hasard, vu l'état dans lequel j'étais. Et là, je me réveillai avec une gueule de bois phénoménale. Une douche glacée, un citrate couplé avec un café, et me voilà paré pour affronter une journée de boulot.
Dix minutes plus tard, je retrouvai Stanford au pied de l'immeuble. Il portait une tenue de sport. Ce qui me laissa dubitatif. Je n'avais imaginé cet homme qu'en costume trois pièces et le voir habillé ainsi était un peu surréaliste. Arrivé à sa hauteur, il me balança un sac de sport.
- Allez vous changer. La patronne veut faire son footing. Vous avez cinq minutes.
Pestant intérieurement, je rejoignis au pas de course le vestiaire du building. Alors que je me dirigeais vers la sortie, j'entendis le ding caractéristique de l'ascenseur qui arrive. Je tournai la tête et je vis Mlle Gallo en sortir. Mon premier réflexe fut de bloquer ma respiration. Bon dieu ! Dans cette tenue moulante, elle était bandante. Des petits seins bien ronds, des hanches auxquelles j'avais soudain envie de m'accrocher, une peau délicieusement bronzée et des jambes galbées. Arrivée à ma hauteur, elle me jeta ses affaires.
- Si vous êtes prêts, nous pouvons y aller, me lança-t-elle, un sourire aux lèvres.
J'étais grillé ! Merde ! Reprenant un peu de contenance, je lui emboitai le pas, tout en fourrant sa bouteille et sa veste dans mon sac. Son pas était vif et d'où j'étais, j'avais une vue imprenable sur son fessier qui se dandinait à chacun de ses pas. Bordel ! Je détournai les yeux. Pas question de me faire virer le deuxième jour pour avoir reluqué la patronne ! J'allongeai le pas pour la devancer et lui ouvrir la porte. Elle me remercia d'une voix suave. Et comme un idiot, je lui répondis avec un sourire béat. Mais quand je croisai le regard de Stanford, mon sourire s'effaça aussi sec et je repris mon sérieux. J'attachai le sac sur mon dos et les rejoignit.
- Très bien, on y va pour une petite demi-heure, lança-t-elle.
Aussitôt elle démarra à petites foulées. Nous traversâmes la rue pour longer le bord de mer. Ce footing forcé me fit transpirer, mais c'est ce qu'il fallait pour faire tomber mon taux d'alcoolémie. Arrivés à la Marina, nous fîmes une pause pour se réhydrater un peu. Et j'en avais grandement besoin. Mlle Gallo me lançait des regards inquiets. Je devais vraiment avoir une sale tronche.
- Un problème ce matin, O'Connell ? me demanda-t-elle, en s'étirant.
- Non, Mademoiselle. Juste une nuit blanche, réponds-je, en détournant les yeux. Le décalage horaire sûrement.
Je la regardai à nouveau. Ce n'était pas possible d'être aussi sexy après avoir couru trois kilomètres. Son corps, couvert de sueur, brillait sous le soleil du matin. Ses cheveux, retenus en queue de cheval, collaient à son visage, légèrement rosi. Mais elle dégageait un tel sex appeal, que, si elle n'avait pas été ma patronne, je lui aurais sauté dessus à coup sûr. Il allait me falloir trouver un moyen de détourner mes pensées obscènes vers une autre personne. J'avalais une dernière gorgée et m'aspergeait la tête avec le reste de la bouteille. Histoire de me rafraîchir un peu les idées. La chaleur de Miami n'était pas celle de Londres. Elle était étouffante. J'allais avoir du mal à m'y habituer. En rabattant mes cheveux en arrière, mon regard croisa celui de Mlle Gallo. Une lueur nouvelle y brillait. Comme celle que je croisai parfois dans yeux des femmes avec lesquels je couchais. Elle cligna des yeux et repartit aussi sec. Je rangeai précipitamment mes affaires et les rattrapai en quelques foulées.
Quand nous arrivâmes devant le building, il était presque sept heures. Mlle Gallo consulta son portable et grimaça. Elle le rangea avec une pointe d'agacement. Elle se planta ensuite devant nous, les mains sur les hanches. Elle se mit alors à me détailler de la tête aux pieds. Imperceptiblement, j'eus envie de me redresser. Son regard vert perçant me donnait l'impression d'être nu.
- Je vais avoir besoin de vous plus longtemps que prévu, dit-elle sèchement. Vous montez avec moi au Penthouse. Benji a un peu de retard.
Nigel lui lança un regard interrogateur, auquel elle répondit par un sourire en coin. Ces deux-là se comprenaient vraiment très bien. Nous la suivîmes donc, sans plus d'explications.
Arrivés à l'étage du Penthouse, nous débarquâmes dans un long couloir au bout duquel était placé une grande porte. Mlle Gallo sortit une carte magnétique pour y accéder. Décidément, toutes ses précautions, pour protéger une seule personne, cela m'intriguait. Il allait falloir que je me penche sur la question rapidement.
Quand elle ouvrit la porte, nous arrivâmes dans un grand salon au look épuré dans des tons neutres. Tout ici respirait le luxe. Même si son enfance avait été pauvre, Mlle Gallo se rattrapait bien. Nous passâmes ensuite par sa chambre, avant d'accéder à la terrasse. Mon esprit ne put s'empêcher de divaguer, en l'imaginant dormant nue, sur ce lit défait. Je secouai la tête. Adam, reprends le contrôle !
Arrivé à l'extérieur, je levai les yeux au ciel et admirai une verrière gigantesque. C'était tout bonnement impressionnant.
- Ce sont des panneaux qui s'ouvrent en fonction de la température intérieure, pour permettre de conserver une température idéale, expliqua-t-elle, devant mon air ahuri.
Nous contournâmes ensuite la piscine pour nous diriger vers l'espace training. Décidément, elle savait s'équiper. Je tuerai pour avoir un appart' pareil. Je déposai le sac sur un banc à l'entrée et continuai à admirer l'ensemble.
- Très bien, lança-t-elle soudain, debout au milieu du tatami. Mon coach de krav maga a du retard. Il m'a demandé de commencer l'échauffement. Vous allez donc m'aider.
Je fronçai aussitôt les sourcils. Je la regardai, puis me tournai vers Stanford qui fit un pas en arrière en levant les mains en signe de reddition.
- Je vous laisse cet honneur, affirma-t-il.
Quoi ? Non, mais il n'est pas vraiment sérieux là. Mais il fit mine de ne pas comprendre. Mlle Gallo commençait à s'impatienter.
- Alors, c'est pour aujourd'hui ou pour demain, demanda-t-elle, agacée.
Rageantintérieurement, je finis par venir lui faire face. Vraiment aujourd'hui, cen'était pas ma journée !
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top