Changement de situation

Une délicieuse odeur de café vint titiller mes narines. Le café, ma drogue, après l'alcool et le sexe. Hum... ma bouche était pâteuse. J'avais vraiment besoin d'un bon expresso pour me réveiller. Un bruit d'eau qui coule. La douche. Quelqu'un occupait ma douche. La jolie brune, j'espère. Soudain, j'ouvris les yeux en grand. Merde ! Je me relevai d'un coup et balayai la pièce du regard. Bordel de merde ! J'étais dans le Penthouse ! Je tentais de rassembler mes pensées. Le restaurant, ma boss se payant un mec, les deux whiskys, la jolie brune. Je n'étais pas rentré avec elle, vu que j'avais raccompagné ma patronne chez elle et que j'avais dormi dans son lit. On avait couché ensemble ? J'inspectai mon accoutrement. On ne dirait pas, vu que j'étais encore habillé et ça ne m'arrivait jamais de me rhabiller après avoir fait l'amour. Je préférai dormir nu.

Soudain, une porte s'ouvrit sur la droite. Mlle Gallo en sortit, une serviette autour de son corps. Elle cachait ce qu'il fallait cacher, mais ça ne m'empêcha pas d'avoir une gaule d'enfer. Ses beaux cheveux ondulaient sur ses épaules. Ses jolies jambes dorées étaient un appel à la débauche. Mais ce qui me fit bander encore plus fut le sourire mutin qu'elle me servit. Par réflexe, je changeai de position pour masquer mon excitation.

- Gaule du matin ? me demanda-t-elle.

Je ne savais pas quoi lui répondre. Je me sentais mal à l'aise avec la situation.

- Ne me regardez pas comme ça, rétorqua-t-elle. On a quand même dormi ensemble hier soir.

- Mais on n'a pas couché ensemble, n'est-ce pas ? demandai-je, pas très sûr de moi.

Elle rit doucement. Un de ces petits rires légers, innocents, que je n'avais jamais entendu de sa part.

- J'aurais bien profité de cette érection matinale, mais il semblerait que vous soyez le seul homme avec des principes habitant Miami, dit-elle, non sans rigoler de plus belle.

Elle se moquait de moi. Elle se retourna face à son dressing et commença à défaire sa serviette.

- Vous devriez vous retourner si vous ne tenez pas à me voir toute nue, dit-elle tout en lâchant le tissu.

Pas le temps de réagir. Bordel ! J'avais devant les yeux une chute de reins à damner un saint. Je détournai la tête, histoire de me calmer. Déjà que c'était difficile de résister quand elle était habillée...

- J'ai demandé à Hernandez d'aller vous chercher des vêtements propres, continua-t-elle. Il ne devrait pas tarder.

- Quoi ?

Sans y réfléchir, je tournai la tête vers elle. Evidemment, elle n'avait eu le temps que d'enfiler une culotte. Enfin, je devrais plutôt dire un bout de dentelle qui moulait parfaitement ses formes. Putain ! Je ne débanderai jamais à ce rythme. Je détournai le regard une nouvelle fois.

- Il va se poser des questions, poursuivis-je. S'imaginer des choses.

Je sentis le matelas bouger. Elle était là, assise à côté de moi, simplement vêtue d'un ensemble en dentelle verte, comme ses yeux fascinants.

- Croyez-moi, il en a vu d'autres, dit-elle d'une voix suave. Vous n'êtes pas le premier homme à dormir dans ce lit...

Avant que j'aie le temps de rajouter quoi que ce soit, on frappa à la porte. Nous nous regardâmes un instant.

- Je crois que vous allez devoir aller ouvrir, dit-elle en montrant sa tenue affriolante.

- En fait, je ne pense pas être en état, répliquai-je, en montrant mon bas-ventre.

- Débrouillez-vous, se moqua-t-elle. C'est moi la patronne. Vous devez faire ce que je vous demande.

Je fronçai les sourcils en signe de désapprobation, mais me levai quand même. Je saisis ma veste et la plaçai stratégiquement devant moi. D'un pas vif, je rejoignis l'entrée et ouvris la porte dans la volée. Hernandez attendait, une housse à la main. En me voyant, il prit une mine de désapprobation.

- Ce n'est pas ce que vous pensez, tentai-je de me justifier.

- Vous et Mlle Gallo n'avez pas de compte à me rendre, dit-il en me tendant le costume.

Je le lui pris des mains et il tourna aussitôt les talons. Je crois qu'il n'était pas trop chaud de me trouver dans l'appartement de la boss, même s'il ne s'était rien passé. Je soupirai en pensant qu'une rumeur allait vite courir concernant mon soi-disant rapprochement avec Mlle Gallo. Je revins à la chambre. Elle était déjà habillée. Une jupe crayon noir mettant en valeur ses jambes, un chemisier blanc et un rouge à lèvres carmin. Le même que celui d'hier soir. La scène du restaurant me revint en mémoire et ma queue tressaillit.

- Je descends au bureau, dit-elle en mettant une paire d'escarpins rouge vif. Prenez votre temps et refermez derrière vous. On se voit à midi. J'ai un déjeuner à l'extérieur.

Elle claqua la porte derrière elle et je me retrouvai seul, comme un con et frustré.

A midi, je la rejoignis à son bureau. Hernandez me jetait des regards noirs. Je crois qu'il m'en voulait de m'être fait la boss – enfin ce n'était pas le cas, mais il le pensait. Je patientai donc, le temps qu'elle finisse sa conversation téléphonique. Quand elle sortit enfin, elle salua d'un geste de la main son secrétaire et passa droit devant moi. Hernandez eut un haussement de sourcils. Au moins, comme ça, c'était clair. Je restai le garde du corps et chauffeur. J'espérais qu'il avait compris. Même si j'eus un pincement au cœur. Je m'engouffrai dans l'ascenseur après elle, faisant en sorte de me mettre sur le côté cette fois-ci. Elle resta stoïque, regardant droit devant elle. La situation était vraiment étrange. Elle ne me faisait plus d'allusion, plus de regard appuyé. Elle était normale.

Arrivés à la voiture, j'attendis qu'elle m'indique la direction.

- Nous allons en centre-ville, à Little Havana, dit-elle simplement. Roulez, je vous indiquerai le chemin.

Je m'exécutai, sans rien dire. Je l'observai de temps à autre. Son attitude avait changé. Elle était plus détendue. Comme si elle avait laissé de côté la séductrice pour être juste elle.

Après avoir suivi ses indications, nous nous arrêtâmes devant la devanture d'un petit établissement. Les murs rouge brique ne payaient pas de mine. L'intérieur était aussi simple que l'était la vitrine. Un petit restaurant de quartier en somme. Nous nous dirigeâmes vers une table à l'écart. Une femme et un homme y étaient déjà assis et discutaient. Ils se levèrent en nous voyant arriver. La jeune femme se précipita pour prendre Mlle Gallo dans ses bras.

- Léo, je suis tellement contente de te voir, dit-elle d'une voix chantante.

Ma boss lui sourit. C'était la deuxième fois que je la voyais avoir un vrai sourire. Le regard de son amie se reporta sur moi.

- Tu nous présentes ? demanda-t-elle, enthousiaste.

Elle se tourna vers moi, tout sourire.

- Je vous présente Adam, un ami.

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