Avis de recherche


Le regard de Novac s'assombrit. Son esprit était passé en mode mercenaire. Un soldat reste un soldat, même après avoir quitté le champ de bataille. Les réflexes demeuraient, nous pourrissant la vie.

- Vas-y. Expose la situation.

Prenant mon courage à deux mains, je leur déballais le strict nécessaire. Pas question de leur parler des abus et de la vengeance de Léo, cela n'apportait rien au débat de toute manière. Ce que je leur livrais suffisait à justifier cette vendetta. Quand j'eus terminé, Amy avait la main plaquée sur la bouche. Novac serrait la mâchoire, faisant ressortir son ossature marquée.

- Jamais je n'aurais pensé... bredouilla Amy.

- Tu dois le garder pour toi. C'est bien compris ?

Elle acquiesça d'un mouvement de tête.

- Avant tout, nous devons le retrouver. Tu as dit qu'il a fait livrer des bouquets au bureau de ta patronne. Alors commençons par aller questionner le fleuriste.

- Je vais repasser au bureau récupérer les cartes, ainsi que mes dossiers. Je vous texterai l'adresse quand je l'ai. On se retrouvera là-bas.

Alors que je m'apprêtai à partir, Novac me retint pour me faire une accolade.

- Je sais que tu ne nous dis pas tout, chuchota-t-il à mon intention. Mais je suis avec toi. Jusqu'au bout.

- Merci, Nicolaï.

- Comme des frères d'arme, même si nous n'avons pas combattu ensemble, ajouta-t-il avec un clin d'œil.

Ces propos se répercutèrent en moi, réveillant de souvenirs désagréables. Mais je les fis refluer. J'avais besoin de tout mon sang froid. Après un dernier hochement de tête, je dévalai les escaliers, sans me retourner.

Quand j'arrivai devant l'immeuble de bureaux, le jour commençait à décliner. Il fallait que je me dépêche de trouver cette fichue adresse pour qu'on puisse se lancer à la recherche de l'autre enfoiré. D'un pas décidé, je traversai le hall et entrai dans l'ascenseur, sans même saluer le vigile. Durant la montée, je ne pus m'empêcher de triturer mon téléphone. Léo ne savait pas ce que j'étais parti faire et elle ne devait surtout pas le savoir. A aucun prix. Mais je devais couvrir mes arrières.

Quand les portes s'ouvrirent, je composai à la hâte son numéro.

- Allo.

Sa voix me prit directement au cœur. Il me fallut une seconde pour reprendre le contrôle.

- C'est Adam. Je voulais savoir comment tu allais.

- Ca va.

Sa réponse laconique ne me rassura pas du tout.

- Tu es sûre ?

- Oui, arrête donc de t'inquiéter tout le temps pour moi.

- Je ne sais pas faire autrement.

J'entendis son sourire, comme si elle était en face de moi. Encore un pic au cœur. J'étais vraiment accro.

- Je t'appelai pour savoir si je pouvais t'abandonner quelques heures. Histoire d'aller boire un verre avec Novac.

- Evidemment. On n'est pas marié.

Cette idée me fit sourire. Je n'avais jamais envisagé de le faire auparavant, mais m'imaginer passer ma vie à ses côtés me paraissait absolument pas farfelu.

- Merci. Je t'appellerai tout à l'heure.

- Arrête de me couver comme ça. Amuse-toi et interdiction de draguer. N'oublie pas que je t'attendrai avec impatience.

Sa voix suave me renvoya aussitôt à nos ébats du matin. Je balbutiai un au revoir avant de raccrocher, perturbé pour la vision de son corps ondulant au-dessus de moi. Reste concentré sur ton objectif, O'Connell. Je rassemblai à la hâte mes dossiers et trouvai l'adresse du fleuriste que je communiquai ensuite à Novac.

Nous arrivâmes en même temps devant la petite boutique. La devanture bleue et sans fioriture me plut tout de suite. Elle me rappela mon Angleterre natale. Un tantinet vieillot mais charmant. Quand nous poussâmes la porte d'entrée, une clochette retentit et une jeune femme d'une vingtaine d'années se présenta.

- Bonjour Mademoiselle.

Armé de mon plus beau sourire, je m'approchais du comptoir. Il s'agissait de jouer de mes charmes pour l'amadouer. Elle sembla réceptive, au vu de la jolie couleur rosée de ses joues.

- J'ai un problème à résoudre et vous êtes la seule à pouvoir m'aider. Vous voulez bien ?

Elle marmonna un oui, qui fit sourire Novac. Ca l'amusait de me voir draguer. Je sortis alors la carte du bouquet de fleurs.

- J'ai reçu ceci. Cela provient bien de votre boutique, n'est-ce pas ?

- Oui en effet.

- Je pense que la personne qui a envoyé le bouquet s'est trompée de destinataire. Pourriez-vous m'aider à le retrouver ? A mon avis, il devait être destiné à une jeune femme. Et je m'en voudrais si elle ne le recevait pas.

- Laissez-moi voir si j'ai un nom.

Elle fouilla dans ses papiers mais sa mine contrariée me fit comprendre qu'elle ne trouvait rien.

- Désolé, je n'ai ni le nom de la destinataire ni celui de l'homme qui l'a payé. Il a réglé en liquide.

Evidemment, ça aurait été trop simple. Je la remerciai et repartis, accompagné de Novac et Amy. Alors qu'on s'apprêtait à franchir la porte, la vendeuse nous interpella.

- Attendez, je me souviens de l'homme qui a commandé ce bouquet. Il a reçu un appel pendant que je préparais le bouquet. Il parlait d'une chambre d'hôtel qu'il louait. Je ne sais pas si ça peut vous aider.

- Merci infiniment, Mademoiselle. Je suis désolé de ne pas pouvoir remettre le bouquet à celle à qui il était destiné. Mon côté romantique, sûrement Mais je suis heureux d'avoir fait votre connaissance. Je repasserai sûrement vous voir pour vous en acheter.

Sur ce, nous quittâmes la boutique. Novac me donna un coup de coude.

- Hé bien, tu fais déjà des infidélités à ta patronne ?

- Absolument pas. J'essaie de soutirer des infos, maugréai-je.

Il éclata de rire devant mon air contrit. Son fou rire me dérida un peu. Heureusement que j'avais des amis sur qui compter. On était toujours plus fort à plusieurs.

- Je pense que ce salopard a dû préféré choisir un hôtel proche de l'immeuble de ta boss. Histoire de la surveiller et de voir ses réactions face à ses menaces.

J'étais d'accord avec Nicolaï. Restait donc à trouver où se terrait cet enfoiré.    

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