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Chapitre vingt-et-un

« Ce qui se cache derrière la tempête n'est pas
qu'une simple petite brise de vent. »

Juin était là.

Il avait posé bagage sur le continent européen.

La saison estivale approchait à grands pas, la chaleur devenait de plus en plus insupportable et de plus en plus suffocante, au grand dam de Taehyung qui ne supportait pas l'été car, qui disait été, disait guêpes, moustiques et insectes.

En somme, tout ce que le grisé détestait.

Un coup d'œil rapide sur la montre accrochée à son poignet gauche lui indiqua dix heures et trente-cinq minutes. Il ferma les yeux et soupira, déjà fatigué. La journée allait être longue.

― Hop, hop, hop, on ne s'éloigne pas...

Très longue.

― ...et on reste groupé ! clama Ji-soo, professeure de la classe des CM1, dont la voix portait au loin jusqu'à pratiquement atteindre la lisière de la forêt qui leur faisait face.

Des bruits de pas précipités résonnèrent et firent trembler le sol terreux, bousculant les cailloux sur leur passage et bouleversant le monde par leur alacrité.

Les élèves étaient agités.

― Oui maîtresse ! crièrent certains d'entre eux, tandis que d'autres se contentaient de descendre simplement, mais avec tout autant d'enthousiasme.

Ils étaient nombreux. Très nombreux.

Peut-être trop nombreux.

― Dis, Jin ?

Aujourd'hui, c'était un jour spécial.

― Oui ?

En effet, c'était celui de la sortie scolaire.

Une sortie scolaire qui profitait à absolument toute l'école, donc cela comprenait toutes les classes, de la plus petite à la plus grande. Elle était prévue depuis le début de l'année et tout cela rendait les élèves excités. Ils étaient heureux de pouvoir se mélanger entre eux et de profiter d'un air beaucoup moins vicié que celui de la ville.

Tout le monde était joyeux.

Enfin, surtout les élèves.

Parce que du côté des professeurs, ce n'était pas la même chose. Ils avaient du mal à se faire respecter.

― Rappelle-moi pourquoi nous devons subir cette torture ?

En clair, c'était la journée que Taehyung détestait le plus au monde, malgré le fait qu'il aimait ses élèves.

Le directeur, Kim Seokjin, rigola de la mine décomposée de son ami et collègue.

― Es-tu au courant que tu me poses la question chaque année, Taehyung ?

― Peut-être parce que tu m'obliges chaque année à participer à tout ce cirque ? répliqua celui-ci.

Les enfants étaient dissipés. Ils criaient dans tous les sens et n'écoutaient déjà plus les consignes transmises, délaissant les binômes formés et les sacs à dos sur le chemin par simple flemme de les porter.

Taehyung souffla, encore.

Il en avait déjà marre et aurait largement préféré rester au lit avec Jeongguk à profiter de la chaleur de ses bras sous la fraîcheur des draps. Taehyung aimait plus que tout ce sentiment. Tout comme il adorait l'observer lorsqu'il dormait. Admirer ses traits détendus et sa moue adorable, caresser ses cheveux hirsutes et se languir de son réveil juste pour pouvoir lécher le joli grain de beauté positionné juste en dessous de sa lèvre inférieure. Il pouvait passer des heures ainsi, à contempler cette époustouflante créature qui lui servait de petit ami juste pour le plaisir des yeux. Jeongguk était une œuvre d'art. Un adonis dont tous jalousaient. Mais c'était surtout le sien, juste à lui. Il était son monde, son univers. La chose la plus précieuse de sa vie. Il était son tout.

Et bordel, ce qu'il l'aimait.

Taehyung l'aimait avec force et d'une puissance inégalable. Ses sentiments étaient alimentés par une ressource inépuisable.

Mon Dieu, il avait tellement envie de l'embrasser, là, maintenant et partir loin d'ici.

Ce fut le rire de Seokjin au doux tintement d'essuie-glace qui ramena ses pensées à terre.

― Voyons, Tae, tu exagères. Profite et décoince-toi un peu mon vieux, c'est sûrement le dernier moment que tu pourras passer avec tes élèves avant de leur dire au revoir.

Taehyung rechigna quelque peu, mais il fallait avouer que Jin n'avait pas totalement tort.

― Arrête de faire ton grincheux, je sais qu'ils vont te manquer.

― Pas Maxime, en tout cas.

― Hééé ! Pourquoi toujours moi ? se plaignit ledit Maxime, ce qui eut pour effet de faire rire la galerie.

Taehyung y compris.

Le professeur se rapprocha de l'élève qui continuait de bouder et lui ébouriffa les cheveux pour lui faire comprendre que c'était une blague. Bien sûr qu'il allait lui manquer. Beaucoup même, avec sa joie de vivre et ses blagues à trois francs six sous qui lui arrachaient toujours un sourire.

― Dites, maître ?

Le grisé délaissa la chevelure blonde de Maxime et se retourna pour venir ancrer ses pupilles attentives dans celles curieuses de Lila, ainsi que de ses deux acolytes qui se tenaient juste à côté d'elle.

― Qu'est-ce qu'il y a les filles ? questionna-t-il, le sourcil gauche relevé et une main dans la poche de son pantalon en toile, l'air décontracté.

Ce fut Héloïse qui s'avança, prête à formuler la demande de ses copines, mais qui finit par hésiter légèrement. Son corps fit un léger mouvement de balancier alors qu'elle sautillait d'un pied à l'autre, triturant ses mains cachées derrière son dos.

― Vous savez que vous pouvez tout me dire, et ce, quelle que soit la nature du problème, n'est-ce pas ?

Les trois jeunes filles hochèrent simultanément la tête.

― Vous avez une amoureuse ? interrogea-t-elle subitement.

― OK, peut-être pas tout finalement.

Jimin qui passait à côté du petit groupe pile à ce moment-là, ricana fortement, se tordant presque le ventre. D'un pouce en l'air, il encouragea les fillettes à continuer de poser ce genre de questions embarrassantes auprès de leur professeur, leur donnant même quelques idées. Professeur qui, d'ailleurs, s'était mis à rougir méchamment quand ses pensées avaient alors dérivé jusqu'à son amant.

Il se racla bruyamment la gorge pour faire partir la sensation de gêne qui persistait, chassa Jimin d'un coup de pied et répondit enfin à ses élèves :

― Alors, oui, j'ai quelqu'un, mais ce n'est pas une amoureuse, plutôt un amoureux. Je sors avec garçon, conclut-il. Je l'aime

Pendant quelques secondes qui parurent des heures aux yeux de Taehyung, il n'y eut pas de réponse.

Sa poitrine commençait à s'agiter sous le mal-être qui prenait petit à petit possession de lui. Il voulut renchérir sur autre chose quand il fut coupé par une exclamation joyeuse :

― Ohhh !

― Mais c'est trop bien !

― Le maître est amoureux ! Le maître est amoureux ! Le maître est amoureux ! cria Alice, la dernière du groupe.

― Le maître est amoureux !! reprirent en chœur les autres élèves qui se trouvaient à proximité, chacun se rapprochant du corps statique de Taehyung.

Le professeur, aussi rouge qu'une langouste beaucoup trop cuite, n'osait pas répliquer. Il laissa les enfants proclamaient haut et fort son bonheur. Ils hurlaient avec férocité toute leur innocence. Une innocence qui lui perça le cœur d'une émotion aussi merveilleuse que renversante, faisant naître une reconnaissance agréable et appréciée.

― Ne sont-ils pas adorables ? fit Ji-soo en se positionnant juste à côté. Même eux, ils ont remarqué que tu étais beaucoup plus heureux ces derniers temps.

― Ce sont des garnements...

La belle brune pouffa face au comportement attendrissant et gêné de son collègue.

― Et toi, ça se passe bien avec ton compagnon ?

― Tout va bien, merci, Taehyung.

Il hocha simplement la tête en guise de réponse et tous deux continuèrent de parler quelques instants le temps que le directeur termine l'appel général et le rappel de sa précieuse liste de consignes pour la journée. Consignes qui, rappelons-le, ne seront toujours pas respectées.

― Parfait ! Nous pouvons dès à présent commencer, tenez la main de votre binôme et c'est parti ! Allons-y gaiement, suivez-moi !! Une, deux, une, deux, une, deux, une...

Tous ramassèrent leurs sacs et suivirent Seokjin prendre la direction de la forêt, s'enfonçant toujours un peu plus profondément dans le sillage des arbres.

Le thème de la sortie du jour étant « rencontre avec la nature », les maîtres et maîtresses avaient organisé plusieurs activités à ce sujet. Une course d'orientation était prévue, tout comme une chasse au trésor afin de faire découvrir les environs aux élèves, ainsi que les différents petits habitants qu'abritait cette immense forêt.

Les élèves étaient heureux. Ils observaient, de la terre jusqu'au ciel, le moindre centimètre. Leurs têtes pivotaient de droite à gauche, curieux des alentours, émerveillés par tout ce qu'ils voyaient. Les bouches béates face aux paysages grandioses qui différaient de leur quotidien urbain. Certains n'avaient même jamais mis les pieds en dehors de la capitale française.

Alors, ils étaient contents. Véritablement euphoriques.

― Tu ne crois pas que Jin en fait un peu trop ?

Taehyung sursauta.

Il n'avait pas entendu Jimin le rejoindre.

― Comme toujours, répondit-il en esquissant un sourire. Il n'a jamais vraiment grandi.

Et en arrière-fond résonnaient le chant dynamique de Seokjin et le rire des enfants qui s'empressaient de le suivre avec amusement.

☆★☆

Treize heures sonnèrent sur la montre de Taehyung et le soleil tapait haut dans le ciel céruléen qui s'étirait à l'infini.

Le professeur jeta un regard sur les arbres feuillus dont les larges feuilles dissimulaient leurs silhouettes sous l'ombrage produit. Il remercia grandement l'idée de l'excursion en forêt pour cette sortie scolaire, car au moins, ils ne subissaient pas l'assaut répété des rayons solaires.

― Tae, tu viens ?

Le grisé se retourna et rencontra les orbes lumineux du rouquin qui lui servait de meilleur ami.

― Oui Chim, j'arrive. Laisse-moi juste boire avant, dit Taehyung cherchant sa bouteille d'eau.

Jimin hocha la tête et prit les affaires nécessaires avant d'attendre Taehyung un peu plus loin, légèrement en retrait du reste du groupe. Il attendit une quinzaine de secondes et fut rapidement rejoint par le deuxième professeur, puis ensemble, ils pénétrèrent dans la forêt accomplir leur mission du jour. C'était simple, elle consistait à cacher plusieurs balises au niveau de divers points stratégiques afin d'établir un chemin pour la course d'orientation.

Pour aller plus vite, ils décidèrent de se séparer et de prendre un sentier différent dont un allait servir pour les grands et l'autre pour les plus petits.

Taehyung s'enfonça alors plus profondément dans les bois, slalomant entre les arbres et les frondaisons luxuriantes. De ses bras, il écarta de nombreuses branches qui empêchaient son avancée et posa les balises à des endroits tout de même facilement accessibles. Cela dura une quinzaine de minutes et à la dernière, il souffla heureux d'avoir terminé et de pouvoir enfin retourner auprès du groupe pour continuer son déjeuner qu'il avait dû stopper. Il fit alors le chemin inverse, mais se perdit cinq minutes plus tard. Taehyung souffla une seconde fois, cependant cette fois-ci, ce ne fut pas de joie et jura à tout va.

― Putain, putain, putain...

Il marcha quelques pas supplémentaires et se retrouva dans une forme de petite clairière verdoyante.

Une vision idyllique s'offrit instantanément à lui. Il fut subjugué par tant de beauté.

Ses pupilles se mirent à pétiller. Un magnifique sourire déforma ses lèvres quand des oiseaux passèrent au-dessus du dôme bleu et chantèrent leurs symphonies. Les sauterelles accompagnèrent ce chant, tout comme le coassement des grenouilles, le vrombissement des libellules et le murmure du vent. Tout cela formait un véritable chef-d'œuvre composé par la docile et généreuse mère Nature. Taehyung s'avança encore un peu, puis ferma les yeux et écouta cette mélodie unique tout en se prélassant sous les glorieux rayons du soleil.

Il se sentait bien. Terriblement bien.

Épanoui et serein.

Une branche craqua. Le bruit attira son attention et le força à rouvrir les yeux. Il se frotta les paupières et battit quelques instants des cils pour affronter la luminosité.

Là, juste au bord de l'eau, une biche était en train de s'abreuver.

Et ce fut à ce moment-là que Taehyung remarqua enfin qu'il y avait un lac.

Un magnifique lac d'un bleu intense et profond.

Il était petit, mais suffisant pour s'y baigner.

Il releva les yeux et aperçut plus loin, un ponton entouré de roseaux. Au bout de celui-ci, il y avait le reste de la carcasse d'une barque qui devait être très jolie autrefois avec ses grandes bandes colorées de rouge et de blanc. Il scanna rapidement les alentours et tomba sur autre chose de tout aussi merveilleux. Là, au bord du lac, derrière les roseaux, juste après le ponton, se trouvait une maison.

Une maisonnette seule et abandonnée.

Elle était petite, mais aussi en ruine. Elle était bancale et ne payait pas de mine. Les façades étaient défraîchies et les fenêtres étaient cassées. Les plantes envahissaient la toiture en morceaux et certaines briques de la cheminée manquaient à l'appel. Elle avait beaucoup de défauts. Pas mal de choses qui n'allaient pas. Pourtant, malgré tout cela, elle possédait un certain charme, conquérant le cœur du professeur.

Il décida alors de se rapprocher un peu plus de cette habitation à l'abandon.

D'une cadence lente, il avança petit pas par petit pas afin de ne pas effrayer de potentiels et adorables animaux qui pourraient s'être réfugiés dans la maison ou même les hautes herbes tout autour. Il continua son ascension et se stoppa juste devant ce qui semblait être le perron. Le bois de la petite terrasse qui lui faisait face avait perdu de son éclat et se retrouvait craquelé à certains endroits. Mais, une nouvelle fois, il fit simplement abstraction et son regard dévia de nouveau. Il se perdit dans la contemplation de la maison, littéralement fasciné par elle. C'était comme un second coup de foudre.

Une larme coula sur sa joue.

Cela faisait déjà plusieurs semaines que Taehyung menait des recherches dans l'espoir de trouver un nouveau logement. Un logement plus grand, plus chaleureux. Un logement où Jeongguk pourrait s'épanouir avec lui, loin de son ancienne vie qu'il essayait d'oublier. Un logement où le châtain méritait de vivre, méritait d'exister pour l'éternité.

Et face à ce cadre calme et harmonieux que lui offrait la nature, le grisé avait pris sa décision.

Il avait enfin trouvé leur maison.

☆★☆

Le trajet en bus pour le retour fut long.

Extrêmement long.

Surtout pour Taehyung qui n'avait qu'une seule hâte ; celle de retrouver son chéri qui l'attendait patiemment à l'appartement. Le professeur était vraiment impatient de faire part de sa découverte au romancier. Même les élèves ― toujours aussi agités qu'en début de journée, si ce n'était plus ― ne pouvaient rivaliser avec sa bonne humeur. Actuellement, personne ne pouvait le faire redescendre du petit nuage sur lequel il semblait voguer depuis plusieurs heures déjà.

Il n'avait pas parlé de la maison à Jimin.

Pas encore.

Il voulait d'abord garder cela secret. Faire de cette maison un cocon de confort juste pour eux. S'enfermer dans quelque chose de discret, de nébuleux. De vivre des choses intimes avec Jeongguk. De se découvrir, se redécouvrir loin de tout et du passé. Se créer de nouveaux souvenirs pour en faire une histoire réelle. Une histoire éternelle.

La soirée tomba rapidement sur la capitale et, bien qu'il ne soit pas encore très tard, on pouvait apercevoir les premières étoiles scintiller dans le ciel améthyste.

Les enfants retrouvèrent rapidement leurs parents, libérant ainsi le personnel scolaire de leurs obligations et responsabilités de professeurs. Un dernier salut de la main à ses élèves et Taehyung s'empressa de prendre lui aussi la route afin de rentrer chez lui. Il soupira, regrettant le fait de ne pas avoir pris sa voiture ce matin et de devoir faire le trajet à pied, traînant un peu à cause de la fatigue de la journée.

Heureusement qu'il n'habitait pas loin.

Ce fut une dizaine de minutes plus tard qu'il inséra sa clé dans la serrure.

― Ggukie, c'est moi ! Je suis rentré, informa le grisé après avoir fermé la porte d'entrée.

Jeongguk, qui se trouvait dans la cuisine en train de préparer le repas du soir, bondit sur ses jambes tel un félin et se précipita jusqu'à Taehyung, heureux de le retrouver. Le professeur, prêt à lui raconter sa journée, n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu'une masse géante vint s'écraser sur lui et prendre en otage son torse dans un câlin fort apprécié, mais un poil trop serré.

― Hé bien, que me vaut cet accueil ?

― Rien, tu m'as simplement manqué...

Taehyung, attendri par l'aveu de son amoureux, emprisonna son visage entre ses paumes et déposa un baiser délicat sur ses lèvres. Baiser qu'il réitéra une bonne dizaine de fois sous les rires du plus jeune qui se tortillait dans tous les sens.

― Toi aussi, mon ange, tu m'as manqué.

Jeongguk sourit, se détacha de lui, laissa une dernière caresse sur la mâchoire de son aîné et lui demanda s'il avait passé une bonne journée.

― Ça allait, il faisait chaud, mais les enfants se sont amusés et c'est le principal.

― Tant mieux, fit le châtain avant de retourner en cuisine.

Taehyung, quant à lui, partit prendre une douche et troqua ses vêtements du jour pour un simple jogging. Il revint quelques instants plus tard, rejoignant Jeongguk dans la cuisine. À la vue de ce dernier, spatule en main et un tablier rose noué autour de la taille, il ne put réfréner l'envie de rire et lâcha un ricanement amusé qui rebondit jusqu'aux oreilles du châtain.

Jeongguk se retourna. Il lui fit les gros yeux et prit une mine outrée.

― Tu es en train de te moquer de moi ou je rêve ?

Le grisé s'avança et se plaça face à son cadet.

― Moi ? Trésor, voyons, je n'oserais pas.

― Kim Taehyung, enlève-moi ce sourire stupide de ta face avant que mon courroux ne s'abatte sur toi, prévint Jeongguk, la spatule à présent proche du visage du plus âgé.

― Hm, oui, j'ai peur. Allez, viens là.

Jeongguk n'eut pas le temps de riposter que Taehyung l'entraîna dans un énième câlin pour se faire pardonner. Ils soupirèrent de bonheur à l'unisson, bien trop heureux d'être là, dans les bras de l'un et de l'autre, à partager ce moment qui paraîtrait banal pour vous, mais qui était spécial pour eux.

Les longs doigts hâlés de Taehyung partirent se réfugier dans la chevelure châtaine, effectuant quelques caresses qui firent frissonner le romancier. La tête de Jeongguk finit par se redresser et quitta l'épaule réconfortante de Taehyung.

― Pourquoi ce sourire niais, Tae ?

Cette fois-ci, ce fut au tour du plus âgé de déposer un baiser sur le nez de son cadet. Il en profita pour partir à la conquête du reste de son visage en passant de sa pommette à sa mâchoire pour atterrir sur sa bouche pulpeuse à la couleur si aguicheuse et tentatrice.

― Parce que, déjà, je t'aime et aussi parce que j'ai enfin trouvé notre futur chez nous.

Il lui croqua la lèvre du bas et lui souffla dans un murmure renversant :

― Notre maison rien qu'à nous, mon amour.

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