13. L'envol du romancier







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Chapitre treize






« Il est temps de souffler, d'y croire et d'être enfin heureux. »














La porte de la chambre s'ouvrit avec fracas. La poignée s'encastra dans le mur, s'effritant sous la violence du geste de l'homme qui venait d'entrer.

C'était lui.

Kim Namjoon.

Son bourreau et, accessoirement, encore son fiancé.

― Tu es enfin rentré à la maison, chéri.

Un souffle se coupa.

Et dans la chambre aux terribles souvenirs, résonnait encore tout le cynisme de Namjoon.

Jeongguk tremblait littéralement de la tête aux pieds. Son corps s'agitait tout autant que sa poitrine se comprimait. Il avait eu beau anticiper le propriétaire des pas furibonds qui se précipitaient vers lui, il n'en fut pas moins angoissé.

Appréhendant la suite, il finit par expirer bruyamment.

Il attendait sa sentence, sentant la tempête arriver. Cette bourrasque violente qui emportait tout sur son passage sans la moindre compassion. Et il n'avait pas envie de revivre cela, pas une nouvelle fois.

Jeongguk était paralysé. Privé de tout mouvement. Immobile au milieu de cette pièce dont le centre était occupé par une valise ouverte, à moitié remplie de ses affaires, il était muet de tout mot. Ses oreilles sifflaient sous le venin d'une voix sadique qu'il aurait aimé ne plus jamais avoir à entendre. Son regard vacilla sous celui amer que lui portait l'homme d'affaires. Et son cœur se serra sous cette ambiance insoutenable, sous cette angoisse effrayante. Sous ce stress terrifiant. C'était lourd. Beaucoup trop lourd à supporter. Le retour d'un ennemi accablant qui aimait l'écraser de toute part, l'étouffant toujours un peu plus de son aura austère.

Sur le mur de droite, juste au-dessus d'un petit bureau en bois de bouleau, il y avait une horloge qui indiquait qu'il serait dix-huit heures pile dans deux secondes, à peine. Les coups finirent par retentir au fur et à mesure que le corps dominant de Namjoon se rapprochait de celui soumis de Jeongguk, toujours immobile.

Et pour la première fois, Jeongguk trouvait que cette stupide horloge n'avait jamais sonné aussi fort, le prévenant d'une sentence irrévocable. Il entendait le son des aiguilles d'acier qui bougeaient seconde après seconde, dans une cadence parfaitement synchronisée. Le bruitage du mécanisme qui devenait de plus en plus cacophonique, le tic et le tac le rendant envieux du silence en arrière-fond.

Le temps avançait sans jamais s'arrêter, embrouillant les esprits les plus fragiles.

L'heure approchait à grands pas .

C'était peut-être son heure à lui qui venait. Ou celle des blessures, des règlements de compte et de la vérité. Il se pourrait que ce soit aussi celle qui scellerait l'avenir du châtain dans cette course folle du temps. Il y avait là, un éternel combat qui se jouait. Les ombres du désespoir prirent place autour de son cou pour venir l'étouffer de leurs dactyles fantomatiques.

Namjoon fit un pas de plus, se rapprochant toujours un peu plus de Jeongguk. Il laissa glisser son regard malsain jusqu'à lui, plus détaillé que jamais, s'émoustillant perversement de la suite des événements.

La tension, destructrice, atteignit son acmé.

La géhenne semblait s'abattre sur l'écrivain, acclamant haut et fort que personne ne pouvait gagner à ce loto de la vie. Qu'il fallait soit mourir, soit souffrir avec aucune chance d'y échapper.

Et cela, Jeongguk le savait.

Pourtant, il gardait espoir de voir Namjoon changer. Un espoir sûrement vain, mais il en avait besoin pour ne pas s'effondrer maintenant. Pour ne pas s'écrouler face à la torture qu'était son cœur battant au rythme des souvenirs oubliés. L'homme brun avait représenté tellement de choses pour le châtain, à la fois son bonheur comme son malheur. Tant de contradictions qui jouaient de lui et de ses sentiments. Sentiments qui le menaient tout droit à sa perte tant sa gentillesse excessive trouvait toujours des excuses aux actes abominables de cet homme.

Mais parfois, les excuses ne suffisaient pas. Ne suffisaient plus.

Et la seule chose à faire était de fuir.

― J-Je...

― Hm, oui ? interrogea-t-il, le sourcil droit relevé en une courbe imparfaite.

― Tu... Tu n'es pas en voyage d'affaires ?

Namjoon pouffa.

Un sourire carnassier accompagna son amusement.

― Et bien, non. Mais si tu étais sagement resté à la maison comme je te l'avais demandé, Jeongguk, tu l'aurais su. Il a été annulé au dernier moment, partagea-t-il, poursuivant son avancée jusqu'au châtain qui, en retour, le fixait de ses pupilles tremblantes. D'ailleurs, où étais-tu ces derniers jours ?

― Oh, euh, chez un ami, lui mentit Jeongguk, détournant les yeux.

― Un ami ? Vraiment ?

Un faible hochement de tête lui répondit et sa mâchoire se contracta avec force. Ses dents grincèrent sous la pression. Il n'aimait pas quand Jeongguk lui mentait, se moquant ouvertement de lui.

Et pourtant, aussi contradictoire soit-il, il s'en réjouissait tout autant.

Cela lui donnait une excellente excuse pour les punitions.

― Le problème c'est que tu n'as aucun putain d'ami, Jeongguk. 

Les yeux brillants, le romancier ne démentit nullement puisqu'il savait cela vrai. Hormis Taehyung ― si l'on pouvait réellement le considérer comme tel ― il n'avait personne, Namjoon contrôlant autrefois son cercle social qui le poussait à couper les ponts avec le peu de connaissances qu'il lui restait.

― Passons, tu comptais partir quelque part ? accompagna-t-il sa parole d'un mouvement du menton désignant la valise de Jeongguk, un tas de feuilles volantes posées dedans à la va-vite.

Cependant, il ne reçut aucune réponse.

Jeongguk n'osait pas prendre la parole, ne sachant toujours pas quoi dire. Son cœur balançait entre dire la vérité ou la dissimuler pour amadouer Namjoon. Chose qui ne fonctionnait absolument pas puisque le brun était loin d'être naïf.

Détestant qu'on se moque de lui, l'homme d'affaires fulmina, rouge de rage. Son sang pulsa rapidement dans les veines de son cou, sa colère véhiculant à travers ses artères.

À une vitesse phénoménale, Namjoon se posta face à Jeongguk, son corps contre le sien, leurs torses se touchant entre eux. Le romancier prit une brusque inspiration, puis retint son souffle.

― Tu as perdu ta langue ?

Namjoon, furieux, tira en arrière les cheveux de Jeongguk qui, sur le coup, poussa un pur cri de stupeur. Une bonne poignée de mèches châtains dans la main, le brun émit un léger rire, satisfait de voir ces larmes cristallines qui lui avaient tant manqué rouler sur les pommettes rosées du plus jeune. Son regard suppliant n'arrivait même pas à faire ployer celui indolent du grand. Bien au contraire, il aimait ça, voir son fiancé être misérablement acculé et souffrir de sa situation. C'était jouissif, lui offrant un sentiment de puissance.

― Écoute-moi bien, Jeongguk et retiens ce que je vais te dire : tu ne partiras pas d'ici. Jamais.

Le plus âgé chuchota cette phrase au creux de son oreille, appuyant chacun de ses mots, chacune des syllabes, pour instaurer une atmosphère inamicale, sombre et froide.

Les paroles de Namjoon furent dures à entendre pour Jeongguk. Son corps tremblait. Sa poitrine aussi. Tout lui faisait mal, les douleurs, aussi bien internes qu'externes, étaient insupportables. Lui, qui avait regagné des forces durant son séjour chez Taehyung en était à présent dépourvu. Son mental sombra une nouvelle fois, plongeant dans les abysses profonds d'un mal-être incontestable.

― Et tu sais pourquoi ?

Silencieusement, Jeongguk priait.

Il priait pour qu'on vienne le sortir de là. Il ne voulait pas entendre la suite dont il savait à coup sûr qu'elle l'achèverait.

― Parce que tu m'appartiens. Et tu m'appartiendras toujours, que tu le veuilles ou non.

Une phrase.

De simples mots.

Et pourtant, ils faisaient l'effet d'une balle en pleine tête. Ils étaient vifs, tranchants telle une lame qui s'enfonçait toujours plus profondément en lui, cherchant à atteindre son cœur qui en avait assez de se battre. Des mots pires que les coups qui allaient le hanter jusqu'à la fin de ses jours.

Des larmes dévalèrent ses joues rosies, malgré lui. Il s'en voulut de pleurer devant un homme tel que lui. Devant un homme qui ne méritait ni ses larmes ni sa personne.

La poigne féroce sur sa tête n'en démordait pas. Elle lui faisait de plus en plus mal. Jeongguk essayait d'y échapper, bougeant nerveusement ses jambes dans tous les sens, agrippant la manche de chemise blanche de Namjoon. Agité, stressé, mais surtout angoissé, il tentait difficilement de reprendre un souffle correct. Sa gorge devenue sèche, il eut également du mal à déglutir normalement, sans pouvoir contrer cette sensation de gêne. N'arrivant pas à se défaire de l'emprise de Namjoon, il abandonna. Ses bras retombèrent contre son corps, mollement. Ses obsidiennes divaguaient sur le sol, fixant un point inexistant dans le vide. Le châtain donnait l'impression d'avoir abandonné.

Du moins, ce n'était qu'un paraître.

À l'intérieur de son esprit, ça cogitait. À vive allure, ses prochaines paroles s'entrechoquaient entre elles afin de trouver la meilleure tournure possible. Et après un temps qui parut immensément long, il prit enfin son courage à deux mains. Relevant la tête pour ancrer son regard dans celui de son bourreau, Jeongguk entrouvrit ses lèvres gercées pour prendre une grande inspiration, lente et profonde, bien que tremblante. Et puis, les mots coulèrent naturellement :

― Je pars, Namjoon.

Le temps se suspendit.

― Je m'en vais, à tout jamais. Je ne reviendrai pas.

Et tout autour d'eux se répandit un silence quasi religieux.

L'homme d'affaires relâcha sa poigne, lentement, délivrant les mèches châtains à présent cassées. De manière imperceptible, le romancier souffla sa délivrance. Il voulut se frotter la tête pour soulager un peu la douleur, mais se retint de tout mouvement.

Finalement, ce fut le brun qui brisa le silence. De bon cœur, il rit. D'un rire gras et soudain. Sombre et déroutant. Presque mesquin.

C'était terrifiant.

― Non.

Jeongguk ne fut pas choqué, bien au contraire, il s'attendait à ce genre de réponse de la part de son désormais ex-fiancé.

― Tu n'as aucun droit sur moi, Namjoon. Laisse-moi partir ou je porte plainte.

Le brun rit de nouveau, presque hilare tant la situation lui paraissait absurde.

― Porter plainte ? Contre moi ? s'enquit-il en arquant un sourcil. Voyons, chéri, tu n'es pas sérieux, hm ? De toute façon, ce n'est pas comme si cela pouvait changer quelque chose, se moqua-t-il.

De ses pupilles d'une noirceur macabre et malfaisante, il fixa le jeune écrivain avec hargne. Les ténèbres terrassaient Jeongguk, le clouant littéralement sur place.

D'une petite voix cassée par la peur, Jeongguk confirma :

― Ou-Oui... Je vais aller voir la police et je leur dirai tout ! Absolument tout ! vociféra-t-il, essoufflé, mais avec espoir.

Pourtant, Jeongguk savait bien que cela ne servirait à rien. Que rien ne changerait. Et tout cela à cause de la famille de Namjoon et de la puissance que représentait son nom. Stupide justice.

Une veine nerveuse apparut sur le front autrefois parfaitement lisse de Namjoon. À bout de patience, il agrippa Jeongguk par la gorge, brutalement, avec violence, repoussant son corps de pantin jusqu'au bout du mur vierge de décorations à côté du lit. La tête du châtain cogna fortement le papier peint pourpre. L'écho du choc persista plusieurs secondes au sein du vacarme silencieux de la chambre. Seules les respirations des occupants se faisaient entendre, l'une impulsive, l'autre aussi désemparée que désordonnée.

Namjoon faisait tellement peur ainsi.

Il faisait peur par sa violence, par ses potentiels futurs coups, par sa domination et son emprise sur le plus jeune, par sa force d'esprit impénétrable et surtout, par son manque cruel d'empathie. Le brun n'avait jamais eu de remords pour tout ce qu'il avait fait ― et continuait de faire ― subir à son fiancé.

Jamais.

― Lâche-moi, Namjoon... t-tu me fais m-mal...

Ledit Namjoon pesta.

― Combien de temps comptes-tu encore te rebeller ? rétorqua-t-il, la main toujours sous la gorge de son amant qu'il ne comptait pas laisser s'échapper.

― Laisse-moi partir... Je n'en peux plus... Je ne veux plus de cette vie, j'en ai marre, tellement marre de tout, alors, laisse-moi... Je t'en prie ! quémanda le châtain dans un supplice tortueux tandis que l'homme d'affaires lâcha un énième rire terrifiant.

― Tu ne comprends toujours pas, Jeongguk ? souffla-t-il, d'un ton maupiteux. Tu es à moi, pour toujours.

D'un regard noir, Jeongguk le toisa.

Au fin fond de ses entrailles, il ressentit une flamme brûler d'une détermination nouvelle et d'une rage exponentielle.

Il n'allait plus se laisser faire.

Et ce fut dans un souffle amusé qu'il répondit :

― Oh non, Namjoon, je ne suis plus à toi, depuis bien longtemps. Je ne t'aime plus, ce n'est plus toi qui occupes mon cœur désormais.

Peut-être était-ce trop.

Mais, il devait partager ses mots, sa pensée. Ses sentiments. Il n'en pouvait plus et depuis bien trop longtemps, hélas, Namjoon n'ayant pas particulièrement aidé à maintenir positivement cette relation. Cependant, ce dernier ne donnait guère l'impression d'apprécier les paroles du châtain. Il les gardait en travers de la gorge, ne voyant probablement pas le problème. Alors, pris dans l'impulsivité de ses pulsions colériques, il laissa exploser sa rage et son animosité.

Et Jeongguk se prit le premier coup de la soirée.

Net, précis et douloureux.

Le poing de Namjoon vint s'étaler sur la quasi-totalité du visage du plus jeune, lui ouvrant, dès le premier coup, l'arcade sourcilière gauche. L'habituelle couleur vermeille que Jeongguk ne connaissait que trop bien à présent s'écoula jusqu'à la forme anguleuse de sa mâchoire.

Un second coup et il s'écroula par terre.

Sur le sol glacé, une main sur l'estomac pour tenter de soulager quelque peu sa douleur lors d'une poignée de secondes. Cependant, sa souffrance revint en force lorsque Namjoon lui attrapa le bras avec autorité pour le relever maladroitement et le tirer jusqu'à la literie aux mille senteurs d'agrumes épicés.

Ce fut avec une brutalité sans nom que son dos rencontra, a contrario, le moelleux et la douceur du matelas.

― N-Non... Ar-Arrête...

Une joue rougit, le bruit d'une claque retentit.

― Je ne crois pas t'avoir autorisé à parler.

L'homme d'affaires maintient les poignets de Jeongguk au-dessus de sa tête, broyant au passage ses veines et articulations.

― Je t'en supplie... Ne fais pas ç-ça...

Des marques violacées apparaissaient déjà sur sa peau, tandis que sur son visage, le sang continuait de couler.

Toute la frayeur du monde se décelait sur les traits ― auparavant apaisés ― de Jeongguk. Il était terrifié. Apeuré. C'était comme une impression de noyade constante au sein d'un cauchemar sans fin. Une bulle vicieuse pleine de songes horrifiques. Songes qui, par la suite, devenaient réalistes. Il gémissait sa détresse au travers de mots à peine audibles, bégayant quelques syllabes incomplètes. Encore, il tenta de se défaire de l'emprise de Namjoon qui le retenait toujours prisonnier. D'ailleurs, le corps imposant de celui-ci se rapprochait dangereusement de celui du romancier.

L'homme poursuivait sa violence, continuait ses coups. Ils étaient devenus plus agressifs sous les tentatives de fuites de Jeongguk. Il tenta d'attraper l'ourlet du jogging gris du plus jeune dans l'unique but de le retirer avec brutalité. Il y était presque, quelques centimètres de vêtements avaient délaissé la peau du châtain. Mais Namjoon eut beaucoup de mal à le faire, Jeongguk se débattant avec ferveur et férocité. Il donnait des coups de pied, parfois dans le vide, parfois dans l'estomac du brun et se tortillait dans tous les sens pour éviter une nouvelle agression. Namjoon, quant à lui, toujours plus énervé, chercha à maîtriser le corps agité qui se trouvait sous lui, l'écorchant et le marquant davantage notamment sur l'intérieur des cuisses. Il lui portait des coups encore plus violents, des blessures plus importantes, le griffant et lui broyant la peau entre ses doigts criminels, tentant en vain d'écarter les jambes de Jeongguk afin de se faufiler entre elles.

La chambre n'était plus qu'un champ de bataille. Tous deux menaient une guerre véritable, aussi bien physique que verbale. Des insultes, des cris, du sang, il y avait là un immense carnage avec pour seuls témoins, les murs pourpres. Une lutte acharnée qui ne cessait de perdurer. Pourtant, après une minute supplémentaire de bataille tumultueuse, Jeongguk réussit à porter un coup fatal, son talon rencontrant le thorax de Namjoon, le repoussant instantanément. Tandis qu'une douleur vive s'emparait du brun, il se mit à toussoter bruyamment. À genoux sur le rebord du lit, il geignait d'une souffrance jusque-là encore inconnue, étant celui qui habituellement donnait les coups.

Tout cela laissa le temps à Jeongguk de se relever sur ses coudes, encore à moitié allongé sur les draps. De nouveau, il porta un coup à Namjoon qui suffoqua. Puis, encore un coup. Et un autre, visant cette fois-ci le visage et plus précisément sa tempe droite. De là, une pluie de coups ― pas forcément puissants, mais surtout précis ― s'abattit sur l'ancien dominant. Ce dernier tangua avant de perdre l'équilibre et s'écraser au sol. Inquiet et tremblant, Jeongguk se mit en position assise de peur que Namjoon contre-attaque, mais il n'en fut rien.

Tout simplement parce que le brun venait de sombrer dans l'inconscience.

Jeongguk, encore un peu chamboulé par les événements, essaya de calmer une crise de panique qui grimpait en flèche. Il le sentait, cet étau qui se resserrait. Ce sentiment d'angoisse qui s'immisçait et prenait position dans son corps. Pourtant, il ne fallait surtout pas qu'il se laisse submerger par ce dernier. Surtout pas maintenant. Ce n'était pas le bon moment. Sa priorité était de fuir. Rien d'autre.

Partir loin, très loin, pour ne plus jamais revenir.

Mais la souffrance qu'il ressentait et qui terrassait ses muscles était tout bonnement insupportable. Une douleur atroce se déclenchait dans chacun de ses membres, le laissant immobile encore quelques secondes, retenant durement ses sanglots. Il dut attendre un peu avant de se hasarder à bouger. Ses mains tremblantes descendirent le long de ses chevilles, puis ses mollets, ses genoux et enfin ses cuisses pour remettre précipitamment son jogging qui était descendu durant la lutte, soufflant de soulagement d'avoir pu échapper à ce qui l'attendait. Il se leva entièrement par la suite et, d'un autre mouvement habile de la main, il attrapa sa valise à peine remplie et sortit de la chambre avant que Namjoon revienne à lui. Il détala les escaliers à grande vitesse et courut au travers des immenses pièces de cette maison de l'enfer avant de claquer la porte d'entrée derrière lui, continuant de courir dans les rues illuminées du quartier puisque la nuit était entre-temps tombée.

Chaque pas était lourd.

Lourd de sens. Lourd de sentiments.

Mais, à présent, cela n'avait plus d'importance, parce que ces pas lui permettaient de fuir assez loin de lui, de son ancienne vie.

Après avoir traversé des tonnes de rues, croisé des tonnes d'arbres et de voitures sur sa route, percuté pas mal de passants, il ralentit enfin sa cadence, retrouvant peu à peu son souffle et ses esprits.

Il avait enfin gagné.

Il était à présent libéré. Complètement soulagé.

Tout était fini.

Empreint d'une nouvelle force, il se tenait encore debout malgré tout, parce que tout cela était à présent derrière lui.

Et sur le chemin qui menait jusque chez Taehyung, il se fit la promesse qu'il ne serait plus jamais ce Jeongguk-là.




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Hello, j'espère que vous allez bien ?

Je tenais à vous remercier pour votre compréhension vis-à-vis du délai entre le chapitre précédent et celui-ci...

J'ai enfin fini de déménager, mais une chose importante est encore venue bouleversée ma vie personnelle (oui, ça ne s'arrête jamais (¬_¬)) donc, je ne sais pas quand sortira le prochain. Sûrement dans une vingtaine de jour, comme celui-ci.

Désolée par avance...

À bientôt ! ♡︎

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