Un crissement retentit au bout d'une allée, une charrette s'arrête lentement avant de buter sur une caillasse. Un grommellement  se fait entendre alors que les chevaux s'agitent. Le propriétaire fait un pas, son pied dérape alors et glisse sur le parterre : La terre tremble ! L'homme s'agrippe aux rênes vivement dans un mouvement de panique, l'attelage part en vitesse. Il se retrouve traîné sur quelques mètres avant de lâcher les cordes endiablées par les pas grondants des chevaux. 

L'homme, apeuré et surpris, se retrouve figé au sol. Sa face noircit par la terre bordant les routes lui lance, masqué de cette douleur cinglante, sa langue sort un instant pour faire tomber quelques gouttes de sang ruisselantes en petit ruisseaux rouges. Il tousse, serre les dents, et son regard s'accroche alors à quelque chose. Un objet vole dans sa direction, envoyant de toute part des débris de verre et de pierre...Pendant un instant, l'homme se croît mort, mais le projectile finit sa course aux pieds d'une statue. S'écrasant lourdement.

Levant le regard, il pressent que quelque chose de terrible vient de se produire. Son coeur fait le bruit d'un tambour hurlant dans la nuit...NON ! Ce n'est pas son coeur, c'est...

Un oeil vitreux le regarde au loin, un titan est à l'intérieur des murs, se tenant là, avançant vers lui en bon prédateur. Reviennent alors à l'hommes quelques souvenirs d'enfance lorsqu'il chassait des lapins avec son père. Il pistait l'animal avant de l'abattre d'un coup, après sa mort, il n'était ni triste ni ravi, il pensait juste qu'il allait bien manger le soir. A cet instant, il réalise, c'est lui la proie, il est le lapin, et le chasseur se tient prêt à l'achever.

Il  détale avec des jambes frêle comme de la paille, le titan le suis lentement, se désintéresse-t-il de lui ? L'homme continu sa course tout de même, une lueur d'espoir s'accroche à ses yeux, il sourit. Mais, d'un coup, il entend un son, quelque chose de lourd qui retombe, la terre tremble, les maisons frissonnent...Il se retourne : Plus rien. Mais derrière lui...

Il sent alors une main énorme l'attraper, des doigts malsains l'enserrer et une haleine fétide s'emparer de tout ce qu'il lui reste et le laisse là, dépossédé de toute réactivité, il ouvre seulement de grand yeux envahit par la peur et sa bouche semblent mimer un sourd appel à l'aide. 

Revoilà ses souvenirs de chasse il revoit le lapin courant, dérapant, glissant, respirant, soufflant, bavant, couinant et suppliant. Et lui hirsute, grave, ricanant, se pliant pour positionner son arme, tirant, criant, et festoyer victorieusement. Cette vision lorsqu'il enfourne sa fourchette dans sa bouche fut la dernière qu'il eut lorsque les dents sur sa nuque se refermèrent.

( Purée c'que c'est glauque quand même )