Chapitre 58
Chapitre 58
Norbert avait peur de s'étaler contre le bois. Ce qui n'arriva pas. C'est dans le tunnel qu'il s'écrasa à terre, emporté par son élan.
Après s'être frotté le front et les genoux, quelque peu éraflés, il sortit sa baguette :
– Lumos !
La magie éclaira le souterrain. Il n'avait rien de bien différent de celui du 4e étage. Ni piège apparent ni charme magique bloquant l'accès.
Leta ne tarda pas à le rejoindre. Contrairement à lui, elle traversa comme une fleur sans le moindre problème d'atterrissage.
– Tu avais raison Newt. Tu es formidable !
– Je n'y suis pour rien, c'est Helga qui nous a montré la voie.
Content d'être utile, le Cynospectre aboya joyeusement.
– Maintenant, trouvons Peeves ! déclara Leta qui savait pertinemment que leur temps était compté.
Norbert acquiesça et avança dans le tunnel avec prudence. Il était haut et large, taillé dans la pierre avec parfois des ébauches de statues que Norbert aurait adoré croquer. Mais il ne pouvait laisser son attention divaguer.
Le chemin débouchait après plus d'une centaine de mètres sur des escaliers en colimaçon.
– On est déjà au pied de Poudlard ? s'étonna Leta.
– Pas la moindre idée, on va bien voir.
Norbert s'apprêtait à poser le pied sur la première marche quand un charme protecteur le repoussa violemment. Pour la seconde fois en peu de temps, il se retrouva les fesses à terre.
– Eh mince ! Elle a bloqué le passage pour ne pas qu'on puisse demander de l'aide, comprit la jeune fille, furieuse.
– J'en doute, ce sort n'est pas le même que celui qui entoure le stade de Quidditch.
– Une autre personne en serait le responsable ?
– Peut-être, ou alors c'est une protection inhérente au château, et seuls les professeurs peuvent la franchir.
– Hum, ça serait un mécanisme de défense intéressant au cas où des personnes auraient connaissance du passage secret.
– Ce qui ne nous arrange pas, soupira Norbert. Il ne nous reste plus qu'à faire marche arrière et aider Dumbledore comme on peut.
– On ne sert à rien, grogna Leta qui essaya tout de même de lancer un sort contre la paroi magique.
En vain, il ricocha et se perdit dans le tunnel. Dépités, les deux élèves firent demi-tour. N'étant pas en danger tant qu'ils se trouvaient dans cette galerie, Norbert se laissa aller à regarder les ébauches de statues tout en marchant. Une d'elles, bien plus travaillée que les autres, attira son attention.
– Attends Leta, il y a quelque chose d'étrange là, s'exclama-t-il en se rapprochant du mur.
– Elle est juste un peu plus moche que les autres, répondit-elle en haussant les épaules.
– Elle n'est pas moche, protesta Norbert.
– Si tu le dis.
Il approcha sa baguette vers l'œuvre et en observa les moindres détails. De son index, il caressa les courbes et les déliés.
– Un autre passage secret ? demanda Leta.
– Je ne sais pas, mais c'est bien possible.
– Facile à vérifier. Helga, tu veux bien aller derrière pour voir s'il existe un passage ?
Le Cynospectre ne se fit pas prier. Il passa la tête à travers le mur, avança d'un pas et se mit à japper avec intensité.
– Elle a vu quelque chose ! Newt, tu as raison, encore une fois ton sens de l'observation m'épate !
– Ce n'est pas tout ça, mais il faut maintenant comprendre comment on ouvre ce passage, répondit Norbert en essayant de ne pas rougir au compliment.
Il continua à suivre les courbes du visage, tandis que Leta plus pragmatique enfonçait son doigt dans les grosses narines de la statue. Un déclic se fit aussitôt entendre et un pan de mur se mit à grincer pour laisser apparaitre une entrée.
Étonné, Norbert dévisagea Leta.
– Bien quoi ? Il fallait bien essayer...
Elle prit les devants et, armée de sa baguette, fit quelques pas dans le conduit avant de s'arrêter brusquement. Un bruit venait d'attirer son attention, ou plutôt un chant.
– Peeves est un bagnard
Ard, ard
Enfermée sous Poudlard
Ard ard
Il aurait dû voir le lézard
Ard ard
Pour pas finir au placard
Ard ard
Peeves est un poissard
Ard ard
Son karma est roublard
Ard ard
Le punissant bien tard
Ard ard
Pour ses blagues de tocard
Ard ard
Amusée, Leta s'approcha discrètement de la grosse cloche en verre qui maintenait l'esprit frappeur enfermé. Ce dernier ne faisait pas attention à elle, trop occuper à chanter son désespoir.
– Ne raconte pas de bêtises Peeves, tes blagues sont géniales !
Alerté, il se tourna dans leur direction et aperçut Leta, Norbert et Helga.
– Je suppose que je ne pouvais pas avoir mieux comme cavalerie, souffla-t-il, presque déçu.
– Et non, confirma Leta.
– Je parie que je ne manque à personne en haut.
– Bien sûr que si, c'est d'un ennui mortel depuis ton départ, rassura la jeune fille.
– Mon départ ?! Mon enlèvement tu veux dire ! Je savais que cette fantômette tramait un coup tordu, mais elle aurait pu se contenter de s'en prendre aux fantômes des maisons !
– Que veux-tu, à toi tout seul tu dois lui offrir plus de pouvoir qu'eux quatre réunis, supposa Leta pour flatter son égo.
– Hum... je n'avais pas vu les choses sous cet angle. Mais c'est vrai que c'est particulièrement flatteur ! Bon sortez-moi de là, je me liquéfie dans cette bulle !
Pour attester ses propos, il se transforma en flaque. Norbert, qui cherchait déjà un moyen de le sortir d'affaire esquissa un sourire. Malheureusement, il ne voyait pas comment aider Peeves sans utiliser la magie.
– Si seulement Dumbledore avait évoqué plus clairement la formule qu'il a utilisée la première fois pour détruire cette machine, j'aurais pu essayer de la reproduire, grommela le jeune sorcier, frustré de ne pas trouver de solution.
– Tu as raison ! Nous n'avons qu'à imiter un sortilège déjà entendu, s'exclama Leta.
– Lequel ?
– Celui que Rick a prononcé au début du duel de sorcier.
– Hum, cela peut être dangereux tout de même. Surtout que nous ne le maitrisons pas du tout, s'inquiéta Norbert.
– Peeves ne risque rien, il n'est pas vivant !
– Ça, c'est particulièrement vexant, jeune fille ! se plaignit l'esprit frappeur.
– Pardon, Peeves, mais je suis persuadée que tu ne risques rien. Et pour information, je te rappelle Newt que Dumbledore est en train de risquer sa vie, nous devons intervenir et vite !
– Tu as raison, souffla-t-il en regardant sa baguette avec appréhension.
Leta posa la main sur son épaule pour le rassurer.
– Tout va bien se passer. Nous allons le faire ensemble. Tu es prêt ?
– Oui.
– Très bien, à trois on le fait. Un, deux, trois !
– EXPULSO ! crièrent les deux élèves de première année.
Une détonation démesurée fit trembler la caverne tout entière. Une fumée dense entoura la machine qui maintenait prisonnier Peeves tandis que Norbert et Leta toussaient à pleins poumons.
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