Chapitre 56



Chapitre 56

Norbert ne savait que faire. Devait-il courir auprès de son amie ou trouver et détruire cette satanée fiole ! Si seulement il connaissait le sortilège « Accio ». Malheureusement, il n'était pas au programme de première année. Déjà que Norbert et Leta en connaissaient beaucoup plus que prévu...

Un deuxième cri retentit. Norbert n'hésita plus, il courut jusqu'aux escaliers qu'il grimpa quatre à quatre, baguette en main. Il espérait jouer sur la surprise. C'était sa seule chance !

Il bondit sans réfléchir et hurla :

– Expelliarmus !

Surprise, Irène Ganelpis n'eut pas le temps de réagir. Sa baguette vola dans les airs et atterrit au pied de Dumbledore. Ce dernier réagit au quart de tour ! Il s'en empara, appela sa propre baguette et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire se retrouva en position de force. Norbert quant à lui s'était précipité vers son amie. Blessée au visage, elle saignait de l'arcade.

– Comment tu vas ? s'inquiéta-t-il.

– Ne t'inquiète pas, rien de cassé. Tu as été beaucoup plus efficace que moi !

– L'effet de surprise.

– Quand bien même. Tu as trouvé la fiole ?

– Non, avoua Norbert, mal à l'aise.

– Arf, je savais que je n'aurais pas du crier, grimaça Leta.

Elle se releva difficilement et ramassa sa baguette avant de reporter son attention vers Dumbledore et Ganelpis.

– Ça va les enfants ? questionna le sorcier en leur jetant un rapide coup d'œil.

– Oui, ne vous inquiétez pas pour nous. Débarrassez-vous plutôt de cette professeure de malheur ! déclara Leta, furieuse.

– Irène n'y est pour rien, elle est sous l'emprise du sortilège Imperium.

Remarquant que Norbert ne connaissait pas ce sort, Dumbledore en expliqua davantage.

– C'est un sortilège impardonnable qui est interdit depuis 1717. Elle ne contrôle plus son corps.

– Qui alors ? Victoria Girouette ? s'étonna Leta.

– Elle-même, tonna une voix féminine qui n'avait rien de bienveillant.

Un fantôme d'un gris clair fit son apparition. Victoria avait une petite cinquantaine d'années, petite et fine, elle flottait dans les airs en adressant un regard moqueur à Leta et Norbert.

– Et dire que je me suis fait démasquer par deux élèves de première année, c'est pitoyable !

– Qu'avez-vous fait de Peeves ? ordonna Leta qui n'en avait rien à faire de son discours.

– Cette erreur de la nature ? Il sert maintenant mes projets. Voyez-vous, j'ai besoin d'essence fantomatique pour rester en forme, mais je ne vous apprends rien...

– En effet, répondit Dumbledore.

Le sorcier ne semblait présenter aucune émotion forte. Il était calme, et même poli. Ses élèves n'en revenaient pas d'un tel flegmatisme.

– Si vous n'aviez pas relâché les Cynospectres, je n'aurais pas pris la peine de capturer cet énergumène ! continua-t-elle en leur adressant un sourire effrayant. Il est temps d'en finir une bonne fois pour toutes maintenant.

– C'est plus facile à dire qu'à faire, très chère professeure, se moqua Albus. Il est vrai qu'Irène m'a surpris à la fin du tournoi. Je ne pensais pas que vous iriez jusqu'à utiliser votre meilleure amie pour m'atteindre sournoisement.

– C'est moi que vous traitez de sournoise ? ironisa Ganelpis. Vous êtes bien pire que moi, vous calculez, vous manipulez, et vous allez même jusqu'à vous servir d'enfants qui viennent tout juste d'avoir douze ans.

– Ses intentions sont bonnes contrairement à vous, ne put s'empêcher de dire Norbert.

Elle partit d'un grand rire qui faisait froid dans le dos. Puis, elle regarda les deux jeunes avant de fixer avec un sourire mauvais son adversaire.

– Peut-être maintenant, mais il n'en a pas toujours été le cas...

– Tu essayes de gagner du temps, répliqua Dumbledore en perdant un peu de son sang-froid. Tu attends les premiers éclairs.

– Tout à fait, j'en profite également pour prévenir tes élèves que tu n'es pas le gentil et bon professeur de Poudlard.

Dumbledore serra sa baguette de manière imperceptible. Il voulait en découdre, mais ne savait pas vraiment comment s'y prendre.

– Tu ne sais pas quoi faire de moi n'est-ce pas ? Je suis déjà morte, tu ne peux pas me tuer une deuxième fois !

– Mais nous pouvons vous emprisonner, casser votre fiole, vous empêcher de devenir Animagus et sauver Peeves ! déclara Leta, qui voulait se venger de ses blessures.

– Jeune fille, c'est très aimable à vous de me donner toutes ces informations ! Maintenant je sais à quoi m'en tenir.

La Serpentard se mordit la lèvre, furieuse contre elle-même. Son impulsivité venait de lui jouer un mauvais tour.

– Ne te flagelle pas, s'amusa le fantôme. De toute façon tu ne peux rien faire contre moi, je suis absolument imba...

– Bloclang ! lança Dumbledore.

Victoria Girouette fut alors incapable de prononcer le moindre mot.

– Eh oui, certains sorts fonctionnent également contre les fantômes, se moqua-t-il.

En rage le fantôme s'éleva dans les airs et s'échappa.

– Levicorpus ! tenta le sorcier.

Mais ce fut un échec et le fantôme disparut dans le stade de Quidditch.

– Qu'est-ce qu'on fait professeur ? questionna Norbert. Elle a jeté un charme autour du stade, nous ne pouvons pas demander de l'aide.

– Je me demande si nous ne devrions pas attendre le premier éclair finalement, déclara-t-il en continuant d'observer l'horizon.

– Comment ça ?

– Ça fait des mois que je cherche comment se débarrasser d'un fantôme, et je n'ai rien trouvé de satisfaisant.

– L'enfermer dans des toilettes ça serait une bonne idée non ? proposa Leta. Celles du deuxième étage sont bouchées les trois quart du temps de toute façon.

– Je ne vois pas comment c'est possible si nous sommes bloqués ici, répondit tranquillement Dumbledore.

– Franchement, vous allez pas me dire que vous ne pouvez pas détruire ce charme ? s'indigna-t-elle.

Dumbledore s'approcha de la balustrade et passa sa main au-dessus du vide. Une ondulation légère secoua l'air.

– Victoria a bien préparé son coup, je ne peux défaire ce charme en si peu de temps.

– Dites, est-ce que vous pouvez l'enfermer dans un trophée ? questionna Norbert.

– C'est envisageable.

Le jeune Poufsouffle pointa du doigt les tribunes d'à côté où se trouvait la coupe de Quidditch.

– Très bonne idée, ainsi nous pouvons la capturer et l'emmener au ministère de la magie !

– Mais, rétorqua Leta, les autres professeurs ne vous ont pas cru, pourquoi il en serait tout autre pour le ministère de la magie ?

– Ils ne croiront sûrement pas cette histoire d'Animagus, mais ce qu'elle a fait à Irène ne restera pas impuni. Si nous ramenons sa baguette aux ministères, ils verront que le dernier sort est un sort impardonnable.

– Elle a essayé de vous contrôler ? s'étonna Norbert.

– Non, elle a utilisé un autre sortilège, Endoloris.

Horrifié, Norbert regarda son amie. Cette dernière baissa les yeux. Elle ne préférait pas en parler, de toute façon, ce n'était pas la première fois qu'elle se frottait à ce sort.

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