Chapitre 14
Chapitre 14
Après avoir quelque peu lutté avec les escaliers qui n'en faisaient qu'à leur tête, les deux amis arrivèrent enfin au troisième étage. Ils passèrent devant l'infirmerie et continuèrent le long d'un grand couloir.
− Je ne suis jamais venu par ici, constata Norbert en regardant les différents portraits qui le saluaient.
− C'est normal, c'est par là que se trouve la classe de Sortilège, et vu que notre professeur n'est pas encore là, nous n'avons pas eu besoin de visiter.
− Mais toi, tu es déjà venu, affirma Norbert en voyant l'aisance de Leta à se repérer.
− Oui, j'ai visité la galerie des armures qui est attenante à la salle de trophées. J'avais envie de voir si ce que mes parents disaient été vrai, expliqua Leta.
− C'est-à-dire ?
− Elles bougent, et en cas d'attaque de Poudlard, elles viendront se battre.
− Oh, intéressant, s'exclama Norbert.
− Flippant plutôt.
Les deux premières années passèrent alors devant une statue représentant une sorcière borgne et bossue. L'aspect affreux de l'œuvre d'art interpella Norbert. C'était de loin la plus laide qu'il avait vue dans le château.
− Ne fais pas cette tête Newt ou Gunhilda de Gorsemoor te fera attraper la dragoncelle ! pouffa Leta.
− Quoi ?
− On raconte que si on reste trop près de cette statue, elle te jette un sort. Crois-moi, il vaut mieux éviter de rester par là.
Norbert n'en croyait pas un mot, et se demandait pourquoi une telle légende avait vu le jour. Un bruit sourd se fit entendre dans la salle des trophées, suivi d'un rire machiavélique. Deux élèves de Serdaigle sortirent en trombe de la pièce, des ordures plein les cheveux.
− Je crois qu'on a trouvé notre farceur ! déclara Leta, ravie.
Sans attendre, ils entrèrent dans la salle et découvrirent Peeves, les larmes aux yeux en train de jongler avec des déchets.
− Les premières années
Sont des chochottes
Moi le roi des plaisanteries
J'leur fou les chocottes
Ils s'tirent la baguette entre les jambes
Quand le bon vieux Peeves leur tire la langue
Chantonnait-il avec une joie manifeste. L'esprit frappeur n'aurait pas remarqué les deux nouveaux arrivés si Leta ne s'était pas mise à applaudir vivement.
− Bravo, quel poète ! Et le coup des poubelles, c'était vraiment hilarant, raconta-t-elle avec un sourire qui faisait froid dans le dos.
Peeves se retourna vers eux. Son regard lançait des éclairs tandis que son nez de cochon se retroussait encore plus.
− Tu te moques de moi ? tonna-t-il, menaçant.
− Non pas du tout. Bien au contraire, je t'admire. Tu es de loin le fantôme le plus connu de Poudlard, que dis-je, de Grande-Bretagne ! Les élèves qui passent par cette école ne t'oublient jamais tant tes tours sont mémorables.
Il sembla sceptique un instant, puis se laissa couler dans la flagornerie que Leta utilisait avec un formidable aplomb. Il lança même son chapeau à pois bleus en sa direction en signe de remerciement.
− Que me vaut tant de compliments ? demanda-t-il après s'être lassé de la tirade. Je suppose qu'elle dissimule une demande.
− Effectivement, vous êtes bien perspicace messire Peeves, je n'en attendais pas moins de vous, s'amusa la jeune Serpentard tandis que Norbert n'osait pas ouvrir la bouche.
− Je vous écoute, enfin, je t'écoute, car le rouquin là ne semble pas très bavard...
− Non effectivement, ce qu'il aime c'est dessiner, d'ailleurs il adorerait vous croquer dans son carnet à dessin.
Peeves redressa les épaules, bomba le torse de fierté et fit signe aux deux jeunes de s'exécuter. Norbert s'installa sur une chaise et sortit son calepin et son fusain d'une poche de sa cape. Tandis que l'esprit frappeur prenait la pause, Leta se mit à parler affaires.
− Voyez-vous cher Peeves, nous sommes ici depuis une semaine et l'envie de liberté nous pèse déjà. Nous adorerions nous balader dans des lieux totalement interdits, à des heures totalement interdites... Mais pour réaliser ces infractions, nous nous sommes dit qu'il nous faudrait l'accord du chef en la matière, c'est-à-dire : vous.
− Le Choixpeau aime chanter que les Serpentard sont des vrais roublards qui parviennent toujours à leurs fins... C'est amusant comme ces paroles semblent bien te décrire jeune fille, ricana Peeves.
Leta n'en prit pas ombrage, même si Norbert sentit qu'elle se crispait de mécontentement.
− Nous nous sommes dit que pour avoir votre accord, et votre aide dans certaines circonstances, nous pourrions nous aussi vous êtes utiles pour la réalisation de vos blagues, continua-t-elle tout de même.
− Pour les 7 ans à venir ? questionna Peeves.
− Oui, pour les 7 ans à venir...
Vendre son âme à Peeves n'était peut-être pas aussi dramatique que la vendre au diable, mais Norbert avait du mal à voir ce choix comme étant judicieux.
− Nous parlons ici de l'aide pour accomplir des canulars qui sont humoristiques et non dangereuse, ajouta tout de même le jeune Poufsouffle.
− Bien évidemment, répondit-il, un sourire aux lèvres qui ne disait rien qui vaille à Norbert. C'est la première fois qu'on me demande une telle chose... Mais l'idée de vous encourager à enfreindre le règlement me plait énormément !
− Vous acceptez alors ? demanda Leta.
Peeves fit les cent pas en marchant sur le plafond. Il semblait réfléchir attentivement. Après quelques secondes, il redescendit vers les enfants.
− Très bien ! À partir de ce jour, notre collaboration secrète peut commencer ! Que pouvons-nous faire de bien marrant, réfléchit tout haut l'esprit frappeur.
− J'ai une idée, mais c'est donnant donnant, proposa alors Norbert.
− Que voulez-vous en échange ? grogna Peeves qui n'aimait pas l'idée de les aider pour quoi que ce soit.
− Eh bien... Nous aimerions retrouver les fantômes disparus pour qu'ils nous soient redevables pour les 7 ans à venir, déclara Leta sans artifices.
Peeves partit alors dans un grand rire. Il s'en roula par terre en se tordant dans tous les sens. Cette petite lui plaisait beaucoup, et c'est bien la première fois qu'une sorcière attirait sa sympathie depuis sa création. Une fois son fou-rire passé, il se remit à flotter autour des deux élèves et décida de les aider dans leur quête. Après tout, l'idée que ces quatre fantômes lui soient redevables également l'intéressait grandement.
− Et s'ils n'existaient plus ? lâcha Peeves d'un ton énigmatique.
− Comment ça ? s'inquiéta Norbert.
− Avez-vous entendu d'autres élèves parler d'eux depuis la rentrée ? continua-t-il.
− Non, on dirait que nous sommes les seuls à nous en soucier, admit Leta.
− Pour la simple et bonne raison que vous êtes surement les seuls à vous souvenir d'eux... Ils se meurent, car les gens les oublient, et la seule façon de les faire revenir et de ressasser leur souvenir.
− C'est pour ça que nous, nous ne les avons pas oubliés ? questionna Norbert. Parce que nous y pensons chaque jour ?
− Je pense oui...
− Mais pourquoi nous les oublions ? reprit la jeune Serpentard. Ce n'est tout de même pas un phénomène normal !
− Non effectivement...
Peeves recula quelque peu, un voile sembla passer devant ses yeux.
− De quoi avez-vous peur ? s'étonna Norbert.
Cette fois, l'esprit frappeur hésita à répondre. Mais après tout, ces deux premières années ne pourraient rien faire... Qu'il en parle ou pas, ça ne changerait rien pour la créature.
− De la force obscure qui se nourrit de l'essence même des fantômes... Elle rode dans le château, invisible, mais dangereux. Un mauvais coup se prépare... Les fantômes sont les premiers à tomber, puis viendra le tour des sorciers.
Un frisson d'effroi remonta le long de l'échine de Norbert. La voix de Peeves s'était faite sépulcrale et glaçante...
− Un problème à la fois, déclara Leta. D'abord, nous nous occupons de les faire revenir à la vie, ou plutôt à l'état spectral, ensuite on verra ce qu'est cette chose qui rampe dans nos couloirs.
− Très bien, dans ce cas je vous écoute, quel mauvais coup pouvons-nous préparer ? s'amusa Peeves en essayant d'oublier son anxiété passagère.
− Vendredi, toutes les premières années ont leur premier cours d'Astronomie à minuit. Je pense qu'il peut être facile de donner à tout ce petit monde la frousse de leur vie.
− C'est une idée oui, acquiesça Peeves tandis que ses lèvres s'étiraient dans une grimace réjouie.
(Image de couverture prise sur le site : http://fr.harrypotter.wikia.com/wiki/Esprit_frappeur)
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