Prologue.
25 janvier 2001.
Je rentrais abattue ce soir là..triste et apeurée comme je l'étais bien trop souvent depuis quelques années.. Les enfants étaient chez ma mère pour le week-end et la perspective de me retrouvée seule avec lui ne m'enchantais guère. Il pouvait être si prévenant parfois , si adorable. Mais telle une personne souffrant de bipolarité, il pouvait aussi se révélé être un vrai monstre..et dans ces jours là il valait mieux faire en sorte que rien ne puisse venir le contrarier.
A cet instant précis j'ignorais encore les faits qui aller se dérouler. Mais j'avais cette sensation que cette fois , tout serait différent... J'avais cette boule au ventre qui ne me quittais pas et l'angoisse commençais à monter.
C'était une certitude que de me dire que le danger était bien la , bien présent. Cependant que de faire demi tour, je continuais néemoins à traverser notre allée recouverte de neige , menant jusqu'à notre maison .
Une fois de plus je met un temps fou à retrouver mes clés, perdues au fin fond de mon sac entre les lunettes, cigarettes , pinces à cheveux et tout ce qu'une femme est capable d'avoir là dedans. L'obscurité ne m'aide pas, faute à la lampe au dessus du porche dont l'ampoule est cassée et dont je demande à Mathieu de la changer depuis des mois. Mais ce dernier semble devenir adepte du "on remet à plus tard". Au bout d'un temps qui me paraît interminable , du à la froideur hivernale , je finis par les trouver..
Je reste indécise , devant ma propre porte..attendant un signe où je ne sais quoi qui puisse me montrer quelle direction prendre. Je songe alors..pourquoi je ne m'enfuis pas , pourquoi je reste là à me protéger d'un danger que je sens imminent.
Une heure de retard c'est une chose que Mathieu ne pardonne pas..
Et oh combien je sais comment il est quand on fait quelque chose qui lui déplaît..
Comme à chaque fois j'ai peur , terriblement peur .. La raison m'a quittée depuis longtemps déjà , il n'est alors pas étonnant qu'elle me fasse encore défaut ce soir..
Des mois, des années de souffrances, de violences n'ont toujours pas eu raison de moi. Je reste , malgré tout, pour Tom et Lybbie ..du moins je continue à m'en persuader. C'est justement pour Tom et Lybbie que je dois me battre, que je dois fuir. Pour eux non plus ce n'est pas une vie. Ces cris , ces coups à répétition..
Les enfants devraient grandir dans une maison saine, remplie d'amour et de bienveillance.
Tom n'a de cesse de cauchemarder presque chaque nuit depuis des années maintenant et Lybbie, ma petite poupée ne comprend pas encore le monde qui l'entoure.
Le bruit de la porte d'entrée qui s'ouvre me fais sortir de mes pensées. Il est la , devant moi, une expression indéchiffrable dans le regard. Il ne cesse de regarder à droite et à gauche vers l'extérieur pour je ne sais quelle raison, toujours dans l'entrebâillement de cette maudite porte qui referme ce qui est devenu ma prison.
Brusquement il me tire vers l'intérieur puis referme la porte à clé.
Je peux sentir son odeur de whisky sans même m'approcher , ce qui n'est pas de très bon augure pour moi. De mauvaise même.
La boisson, généralement ne lui convient pas vraiment, comme beaucoup de monde me dirait vous mais elle ne rend pas forcément les gens mauvais, lui si.
Le regard plein de haine qu'il me lance fait voler en éclat mon faible espoir qu'il soit trop fatigué pour entamer quoi que ce soit.
- Tu te fous de ma gueule!!!
La violence de la gifle qu'il m'assène me fais tomber sur le sol.
- s'il te plait, je t'en prie , ce n'est pas de ma faute, il fallait que je finisse les planches pour Bob avant minuit . L'imprimeur à demander à les avoir demain matin.
-La ferme!! Toujours à te cacher avec de vieilles excuses derrière ton boulot de merde...Me prend pas pour un con Nora..tu n'est qu'une traînée ..et une traînée restera toujours une traînée . J'aurais dû écouter ma mère, mais non aveuglé par mes sentiments je t'ai cru..Alors qui est ce??
-Personne je te jure , je ne t'ai jamais tromper ..
-Tu n'est qu'une sale menteuse , avec ou sans toi je finirais par trouver qui c'est et ce jour là tu ne sera plus là pour le voir...
Sans que je n'ai le temps de répondre ou comprendre ce qu'il venait de dire , il me tira par les cheveux en faisant glisser mon corps contre le carrelage froid de l'entrée puis du couloir pour m'emmener vers notre chambre.
Je le vis défaire sa ceinture en déglutissant sachant pertinemment ce qui m'attendais..
-Retourne toi.!!
Mes cris , mes suppliques ne servirait à rien je le savais ..me défendre encore moins, il était beaucoup plus fort que moi.
Quand je sentis la lanière de cuir de sa ceinture contre mes fesses , un cri de douleur m'échappa, puis un autre , et un autre jusqu'à ce que j'ai plus la force de crier, je crois même que j'ai arrêter de compter le nombre de coups que je reçus.
Je me sentais rabaissée, humiliée..et pensait à mes enfants alors je me suis retournée vivement et couru afin de lui échapper.
C'était malheureusement peine perdue, à peine avais je franchie le couloir qu'il me rattraper ..
-Tu compte aller ou comme ça , hein??
Écoute moi bien Nora , personne , je dis bien personne ne reverra jamais ton visage si je ne peux plus le voir , moi..
J'avais compris. J'avais compris que cette fois ci, il ne s'arrêterait pas. Ce pressentiment que j'avais eu se révélait être fatidique...
Je voyais alors les images de ma vie défilaient dans ma tête , derrières mes paupières fermées sous la douleur et là violence de ses poings, je voyais l'image de mes parents, mes enfants, mon frère. Chaque anniversaire, noël en famille défilaient devant mes yeux pourtant clos.
Pourquoi?? Pourquoi ne sont t'il pas là ce soir , pour me venir en aide?? Pourquoi personne ne vient me sortir de ce cauchemar ?
J'étais désormais certaine que cette fois je ne m'en sortirais pas.. Cet homme qui était devenu mon mari, cet homme que j'avais tant aimer, aller ce soir la me tuer..
Je me voyais dans cette marre de sang, produit d'une violence inouïe portés pars des coups directifs, précis et sans aucune retenue.
Ma famille allait apprendre la mort de leurs fille par un sordide coup de téléphone en pleine nuit.
Comme Marie Trintignant sous les coups de Bertrand Cantat..
Comme toutes ces femmes qui meurent chaque jour sous les coups de leurs compagnons et dont je ferais tristement dorénavant partie.
Je pensais à mes enfants, leurs demandait pardon pour ne pas avoir réagis avant, pour les souffrances qu'ils allaient vivre de par ma faute..
Pardon d'avoir ouvert mon cœur à celui qui allait devenir mon bourreau, puis mon assassin..
Pardon pour cette mort atroce qu'ils allaient devoir affronter.
PARDON.....
Je suite morte cette nuit là après 10ans de violences conjugales.
Voici mon histoire....
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