chapitre quatre
Le lendemain...
Quand je me suis réveillée, Mathieu était déjà parti, fort heureusement. Je ne me sentais pas de l'affronter ce matin après la courte nuit que j'avais passée. Je ne me sentais pas non plus de croiser son regard qui j'en suis certaine se ferait une fois encore, plein de regrets. Ne dit ton pas d'ailleurs qu'il vaut mieux vivre avec des remords plutôt que des regrets ? Notez le paradoxe.
Il est six heures, si je ne veux pas être en retard il faudrait que je presse le pas.
Je file prendre une douche, l'eau fraîche sur ma peau me fait un bien fou et relâche quelque peu la tension qui émane de chacune de mes cellules. l'effroyable scène de la veille ne cesse de se répéter en boucle dans ma tête.
Le visage que me renvoie le miroir au moment où je m'apprête à me maquiller est tout bonnement abominable. C'est avec que j'y fait face. Comment vais je réussir à camoufler tout ça ?
Au bout d'un temps interminable, je suis assez fière de moi même si je n'ai, comme il fallait s'en douter, pas réussi à tout camoufler. Quelques zones d'ombres restent visible. Il va falloir que je fasse preuve d'imagination et que je trouve une bonne excuse avant d'arriver au travail. ..
Après avoir réveillé Tom, l'avoir nourri, changé et déposé chez ma belle mère, j'arrive enfin à la librairie. Je ne m'attarde pas sur les bonjours et la machine à café sous les regards étonnés de mes collègues que j'aperçois à la volée. .Je rejoins, pour une fois, ma table de travail, à l'étage. Sans aucune discussion ou arrêt en chemin, l'idée étant de se faire discrète afin de ne pas attirer l'attention.
Je m'attelle aux planches de la BD demandé par notre nouveau collaborateur quand la voix de Bob me fait sursauter.
- Tu es bien distante ce matin ?
- Bonjour bob, sa va?
- Ma foie oui, j'ai peut être un peu abusé sur les cocktails hier . Après ton départ nous sommes restés encore un peu et je dois t'avouer que j'ai l'impression que mes tympans vont exploser, quand à mon estomac il a décidé de jouer aux montagnes russes aujourd'hui.
- Ah, tu m'en vois désolée, mon pauvre choux..
En relevant la tête je croise son regard, en effet il a une mine affreuse. Ah les lendemains d'hier difficile, tout cela me paraît bien loin maintenant.
- Mon dieux Nora , mais que c'est til passé ?
Ses doigts font tourner ma mâchoire dans un geste tendre. Un mélange d'incompréhension, de colère et d'un sentiment que je ne saurais définir traverse ses yeux bleus.
- Oh ça, ce n'est rien, j'ai raté une marche de l'escalier hier en montant me coucher. Ça passera ne t'inquiète pas.
Permet moi d'en douter. C'est un peu tiré par les cheveux ton histoire là. N'oublie pas que nous sommes dans une librairie ma chérie. Qui ta fait ça ?
-Personne je t'assure c'est un accident, un peu bête je te l'avoue mais sa arrive. Peut être que les deux verres que j'ai bu hier soir m'ont aussi un peu montés à la tête.
- Bon comme tu veux ma belle mais sache que je suis la si tu as besoin de parler ou de je ne sais quoi d'autre, ok?
Je pousse un soupir las. Bien sûr il est hors de question que je lui dise ce qu'il s'est passé, ni à lui ni à personne d'autre d'ailleurs. .
- Oui je sais Merci.
- A tout à l'heure.
- Bonne matinée, bon courage.
Il me faut quelques instants pour reprendre mes esprit. Je regarde tout autour de moi en priant pour massurer que personne d'autre n'ai entendu cette conversation. Je revois le visage de Mathieu penché sur moi, comme une ombre maléfique, les souvenirs de la veille affluent encore à la surface, violent, menaçant. Mais tellement réel. Je n'arrive pas à chasser cette terrible humiliation que il m'a fait subir , à moins, sa propre femme. Je prends peu à peu conscience de la gravité des fait, encore sous le choc du poids des événements. Une légère larme de réflexe coule le long de ma joue que je m'empresse de faire disparaître d'un geste rageur.
Mon corps et mon esprits sont complètement disloqué. Comme deux barres parallèles qui paradoxalement ne le sont plus. Plus aucune connexion ne semble les relier entre eux.
Je travaille toute ma journée comme un automate. Tout au moins mon cerveau semble fonctionner même si c'est au ralenti, éternel sens du devoir.
J'ai bouclée mon travail malgré tout.
Quand j'arrive chez moi en début de soirée, mes jambes me tiennent à peine, la peur de rentrer me clou sur place. A l'heure qu'il est il est déjà passé prendre Tom . Je sens mon ventre se contracter. La nausée me saisie de plein fouet. Des perles de sueur recouvrent mon front.
Mon dieux donnez moi la force de continuer d'avancer. .
J'ai chaud, je transpire, j'ai les mains moites. Une angoisse mortelle me prend de part en part. Je ne suis pas réellement la.
Mon âme s'est vidée depuis 22h hier soir.
Cette révélation brutale m' ébranlé au plus profond de moi même comme si un poignard m'avais transpercé le coeur.
J'ai envie d'hurler à la mort , de colère, d'injustice.
Je me retiens cependant, je suis déjà humiliée, pourquoi lui redonner ce plaisir?
A cet instant je voudrais seulement me reposer,ne rien faire, mais cela m'est impossible.
Je sais que je vais mettre énormément de temps à m'en remettre si toutefois j'y parvient un jour.
Quand je rentre dans la maison ma gorgé se noue. Mais je tiens bon je ne veux pas succomber à ma faiblesse, lui octroyer ce pouvoir qu'il cherche tant.
L'angoisse qui me tenaillait quelques instants plus tôt fait soudain place à un énorme vide comme si tout mes sentiments, mes émotions, m'avaient quittées.
Malheureusement cette sensation viendra et reviendra remplir ma vie sur le long terme.
Parce qu'une fleur à plusieurs vies..
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