Chapitre 23 - 4
IV
Il était assis au bord de leau, contemplant son reflet dans ce liquide si transparent et flou à la fois. Ses yeux étaient vidés de toute émotion Une chaleur étouffante se faisait sentir, pourtant, il était couvert de frisson. Dans le noir total où il se trouvait, il se sentait observé, et un souffle le ventilait. Le jeune homme était comme paralysé, il nétait plus lui-même. Même si son esprit et son corps étaient réunis, il ne se sentait pas lui, comme si une partie était absente, comme si un morceau de lui était comprimé par une force nouvelle. Sa respiration s'accélèra, et le regard devint plus lourd, plus pesant, comme oppressant. Soudain, une sorte de brume sévapora de sa main gauche.
Le lendemain, Kal se réveilla en sursaut au premier chant du coq. Il était couvert de sueur
Il décida de faire abstraction de cet état, bien décidé à trouver cette pierre ( même sil était peu probable quelle ait été revendue dans la ville ) et à accomplir la mission qui lui était destinée. Avec un peu de chance, il obtiendrait de précieuses informations au sujet des Ombres des Anges, mais surtout de lOriginelle. Parce quen définitive, il ne savait rien sur elles. À peine sur ses jambes, que le jeune homme enfila ses vêtements, et sortit de sa chambre. La maison était bien moins sale que la veille, il ny avait plus de poussière.
Quelquun aurait-il fait le ménage aussi bien, en si peu de temps, et dans une si grande habitation ? se demanda Kal, avant de retrouver de trouver une hypothèse plus logique. Non, bien sûr que non, cest Pascal qui a dû utiliser sa magie.
Le silence régnait. Personne nétait encore levé. Si Kal sétait levé si tôt, ce nétait pas pour aller prier, ni parce quil navait plus sommeil, mais parce quune étrange énergie se faisait sentir. Pourtant, elle némanait pas de la maison dans laquelle il était. Il navait aucune idée de sa source, il la sentait tout simplement, et ça lempêchait totalement de dormir. Cependant, même si l'envie ne lui manquait pas, il ne pouvait aller chercher d'où venait cette énergie. Il devait sorganiser avec Evrard, avant l'ouverture du marché, pour une efficacité optimale. Il décida donc de grimper sur le toit de la maison, pour observer la ville, et sentir le vent frai lui glacer les joues. En plus dêtre bâti sur une colline, les bâtissent de la ville était se collaient les une aux autres, formant de long couloir, ou de très étroites ruelles.
Assis sur les tuiles brunes, le jeune homme contemplait les tous premiers rayons du soleil apparaître, illuminant le noir sombre de la nuit, et chassant la lune. La température était fraîche, procurant quelques frissons sur les bras de Kal. Ou du moins sur son bras droit, celui qui était exposé à lair ambiant. Tous les matins, Kal vérifiait si les marques avaient évolué ou non. À chaque fois, il ne savait quel serait son sentiment, quelle grandisse ou non. Puisque si la situation évoluait, cela voudrait dire qu'il progressait, mais dun autre côté, cela signifierait aussi quil se rapprochait de la fin de son évolution Sur ce point, tout comme sur beaucoup de choses en ce moment, le jeune Chasseur se trouvait dans une position dindécision. Mais, même sil naimait pas ça, il ny pouvait rien. Kal mesurait son impuissance face à la situation, et même sil en connaissait la cause, il ne pouvait sempêcher de ressasser un sentiment de frustration, de fureur. Fureur quil dirigeait en vers lui-même. Une noirceur grandissait en lui, il en avait conscience, et essayait tant bien que mal de la refouler. Il en avait pleinement pris conscience cette nuit cette nuit il sétait souvenu. Souvenu de ce blanc quil avait depuis la première fois où il avait traversé la porte de lAutre monde. Cétait depuis ce jour que tout avait changé, que tout était devenu plus complexe Cette fois-là, il ne s'en souvenait plus, mais il avait découvert cette force nouvelle qui vivait en lui, et qui pouvait de temps à autre prendre le dessus.
- Kal ! cria une voix quil commençait à connaître. Descends ! On part !
Le concerné obtempéra, et en arrivant devant Evrard, ce dernier lui demanda :
- Pourquoi têtre levé aussi tôt ?
- Pourquoi ne pas le faire ?
Lhomme à la capuche secoua la tête, désabusé, avant de lui avouer dune voix rouillée :
- Une dernière chose, avant que lon commence nos recherches, nous ne pouvons rester ici que trois jours.
- Pourquoi ?
- Ne prends pas ce regard encore plus noir. Je ne vais rien te cacher. Ici, je mexpose à de nombreux ennemis et je nai pas envie que lon vienne nous égorger en plein milieu de la nuit. De plus, en trois jours, si on ne trouve pas la pierre, cest que soit quelle na pas été revendu ici ou alors que quelquun la trouvée avant nous. De même pour les indices.
Kal prit une grande respiration, retrouvant son visage si impénétrable.
- Bien. Dans ce cas, allons-y.
- Oui, merci de nous accueillir Pascal, à ce soir.
- Avec plaisir, à ce soir.
Le jeune homme marchait devant, observant les rues qui avaient été transformées en une nuit. Il ny avait quenviron un mètre entre les maisons et les étales, et tout semblait différent. Des toiles avait été tissées au dessus des différentes étales pour protéger les marchandises des intempéries, ajoutant un peu de couleur à la ville. Tandis quEvrard en sortant de la ruelle était descendu, Kal lui, montait. Aujourdhui, nétait pas un jour comme les autres. Il le savait, mais nen connaissait pas la cause.
Enfin arrivé au sommet de la ville, il contempla la petite place sur laquelle se regroupaient quelques personnes pour siroter un café sur un banc, à lombre dun arbre. Le jeune alla les voir, et leur demanda avec toute lamabilité dont il pouvait faire preuve :
- Excusez-moi. Pourriez-vous me dire où se trouve un marchand de pierre assez réputé, dans lequel je pourrais en trouver une très rare et unique ?
Le petit groupe le dévisagea, puis une petite femme rondelette lui indiqua :
- Dans la Rue des Huit Serpents, il y a chaque année un homme vendant de nombreuses roches, pierres et cristaux.
- Merci, leur dit-il avant de sen aller.
Il y était passé hier avec Evrard et Pascal, il le savait, mais ne voyait pas où la rue se situait daprès sa position. Il narrivait plus à se repérer. Il savait où il était, par où il était venu, mais demeurait incapable de retrouver une rue dont il avait arpenté les pavés. Une première pour lui. Jamais il ne se perdait
Kal fermait alors les yeux, pour se remémorer les évènements de la veille. Mais tout était flou, rien ne lui revenait en mémoire. Quand il les rouvrit, tout tanguait autour de lui, et un mal de tête le prit dassaut. Instinctivement, il chercha, en se déplaçant comme il put pour ne pas tomber, un endroit où se mettre à labri et se calmer. Pas après pas, la peur de tomber, de cogner quelquun ou bien même pire, grandissait. Il se guidait en tâtonnant les murs, et ce fut après ce qui lui parut une éternité, quil arriva dans une ruelle sombre, humide, et étroite. Marchant jusquau bout de cette dernière, il y trouva un mur, où il put sy adosser. Le jeune Chasseur prit sa tête entre ses mains, et se recroquevilla sur lui-même. Pour la première fois de sa vie, il avait peur de lui. Ou du moins il doutait de ses capacités. Il doutait de lui, comme jamais il ne lavait fait. La seule fois où il avait pu émettre des doutes sur ce quil pouvait faire ou pas était durant lépreuve des esprits, mais ce navait pas été de cette intensité. Il navait pas eu de trouble physique qui lui aurait soufflé quil navait pas les capacités pour supporter les changements. Sa tête cognait fort et tous bruits y résonnaient. Sa respiration haletante le fatiguait et il baignait dans la sueur. Tout son corps tremblait, comme une feuille morte qui serait effleurée par la brise du matin. Ses paupières tendaient à se fermer seule, tout comme lénergie de son corps disparaissait.
Ce ne fut quaprès plusieurs minutes à être dans un état second que le décor commençait à devenir de plus en plus stable. Il se calmait enfin, pour son plus grand soulagement. Mais quand il releva la tête un homme le regardait de haut. Ce nétait ni Evrard, ni Pascal : un inconnu. Dont le visage se fendit dun sourire, lorsque Kal fut de nouveau sur ses pieds, à sa hauteur, malgré ses jambes encore flageolantes.
- Alors, gamin, on perd le contrôle ?
Kal ne répondit pas, optant pour sa face calme.
- Tu es sourd ? Ou le mioche est muet peut-être ?
- Arrête ! retentit une voix féminine inconnue aux oreilles de Kal.
- Non. Laisse-moi avoir une petite discussion avec lui. Juste un petit échange verbal dhomme à homme.
- Je ne suis plus un gamin ? rétorqua Kal dune voix aussi calme quénervante pour celui à qui il sadressait.
- Ne me parle pas sur ce ton.
Lhomme se rapprocha de Kal, si bien que leur front finirent par se toucher. Le jeune Chasseur ne se démontait pas, et restait dapparence, lassé par les évènements. Son adversaire lui chuchota à loreille :
- Elle finira par tavoir, ou cest elles qui tauront, quoi quil en soit, méfie-toi. On est plusieurs à prendre de tes nouvelles régulièrement.
Le concerné regarda son adversaire de haut en bas, avant de récupérer ses yeux. Son regard changea. Son attitude ne changeait pas, mais intérieurement il bouillonnait de céder à ses pulsions.
- Qui es-tu ?
- Un homme que tu reverras.
Puis avant même que Kal ne puisse répondre quelque chose il disparut, et Evrard se montra.
- Ça va ? Il ne ta pas fait mal ?
- Qui était-il ?
- Une des personnes dont je tai parlé, il vit à lécart de la ville, et sen prend souvent aux Chasseurs. Tu en as croisé dautres avant ?
- Non, rien.
- Je surveillais ton énergie, comme convenu, et jai senti un surplus. Quest-ce quil sest passé ?
- Tout comme toi, jai mon idée.
- Précise.
Encore cachés dans la ruelle, ils étaient seuls.
- Je pense que mon Éveil influe constamment sur mon cerveau, que ça change ma capacité mentale à garder en moi mon énergie.
Lhomme à la capuche hocha de la tête, avant de reprendre la parole :
- En effet. Quels en sont les symptômes ?
Cest alors que Kal lui décrivit la scène, le regard dur, en colère contre lui-même. Il avait été faible, alors quil aurait dû être fort.
- Cest normal, ne tinquiète pas. En rentrant on continuera les entraînements pour contrebalancer ça.
- Merci.
Les deux hommes se regardèrent. Evrard paraissait réellement sinquiéter pour celui quil considérait comme son disciple.
Bonsoir !
Oui oui je vie encore T-T
Je suis désolée pour l'absence avec la rentrée ça sera plus régulier.
Désolée pour les fautes, je corrigerai demain x)
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