Chapitre 6: explications.
Athénaïs ne répondit rien, trop assommée par ce que venait de dire Cali. Morte? Elle? Cela pouvait expliquer qu'elle se sente totalement perdue, et que son corps lui-même lui semblait si étrange. Ou plutôt non, en fait. La mort ne pouvait pas transformer quelqu'un en monstre sanguinaire... à part dans les livres et les légendes, bien évidemment. Et encore, ce n'était rien de rationnel, juste l'imagination d'auteurs un peu fous qui craignaient des phénomènes incompréhensibles pour eux... et pour leur époque, avant que d'autres auteurs plus actuels aient repris leurs idées et concepts afin de créer d'autres histoires tout aussi fantastiques qu'irréalistes. Non, c'était tout simplement impossible qu'elle soit morte. Totalement impossible. Elle ne pourrait ni leur parler, ni respirer, sinon... Ses cours étaient clairs à ce sujet: la mort survenait lorsque les fonctions vitales d'un individu étaient touchées, et ne fonctionnaient plus correctement. Or, elle respirait, et son cœur battait... un peu trop lentement, certes, mais il battait. Et elle était encore capable de réfléchir, de penser correctement, d'aligner des pensées cohérentes. De comprendre ce qu'on lui disait, de bouger. Son système nerveux fonctionnait donc parfaitement, de même que son système circulatoire et son système ventilatoire. Elle n'était donc pas morte, contrairement à ce que lui affirmait Cali avec un sérieux effrayant.
La jeune femme blonde secoua la tête, l'air méfiante.
- Non, fit-elle, je ne suis pas morte. Je sais pas ce que tu veux, Cali, mais ou tu te trompes totalement, ou tu me mens en pensant que je vais te croire.
La jeune gothique pinça les lèvres. Derrière elle, Paracelse afficha un petit sourire satisfait.
- Tu disais qu'elle avait perdu ses capacités cognitives, Cali? demanda-t-il d'un air suffisant, son petit sourire se faisant un peu plus insolent.
La gothique se tourna vers lui, la mine agacée.
- Visiblement, non, admit-elle. Bravo Para, t'avais raison, ça a marché. Maintenant, trouve un moyen de lui faire comprendre qu'elle n'est plus humaine.
Athénaïs battit plusieurs fois des paupières, surprise. Plus humaine? Mais... Que voulait-elle dire par là? Qu'était-elle, si elle n'était plus humaine?
La jeune femme se redressa, et s'assit au bord du lit. Elle remarqua qu'elle était vêtue d'une simple chemise d'hôpital, d'un vert affreux, et bien évidemment trop grande pour elle, mais sous cet horrible vêtement qui n'en était pas réellement un, elle avait l'air tout à fait normale: Ses jambes, bien qu'un peu flageolantes, n'avaient pas changé, tout comme ses bras et ses mains, d'ailleurs. Son corps ne semblait guère avoir changé, et, en passant ses mains sur son visage, elle fut soulagée de constater qu'elle ne semblait pas différente. Se peau lui semblait peut être un peu pâle, et plus douce que d'ordinaire, mais c'était tout. Les effets du produit qu'ils lui avaient injecté, peut-être. Quoique... Elle ne sentait même pas le moindre bouton sur son visage, alors qu'elle savait pertinemment qu'elle avait tendance à avoir facilement de l'acné.
Une pensée lui revint soudainement: une grande douleur lorsqu'Apollon avait fait glisser ses doigts dans son cou, autour d'une certaine zone de sa carotide. Elle y porta sa main, et fut surprise de sentir deux petites croûtes très sensibles sous ses doigts. Apollon, qui avait suivi les gestes de la jeune femme, attrapa doucement sa main et l'éloigna des plaies.
- Ne touche pas, lui demanda-t-il. Elle n'a pas encore cicatrisé.
- C'est quoi? demanda Athénaïs en portant son regard sur lui.
Apollon soupira, tandis que Cali reportait son regard sur elle. Para et elle venaient d'avoir une conversation à voix basse sur les mots à employer pour lui expliquer ce qu'ils lui avaient fait, et avaient été surpris d'entendre Apollon lui demander de ne pas toucher à sa plaie. L'homme sourit d'un air calme à Athénaïs, et lui répondit doucement, en choisissant soigneusement ses mots pour lui expliquer au mieux, sans l'effrayer:
- C'est... la voie d'entrée du virus qui t'a sauvée.
Athénaïs le regarda sans comprendre. Apollon continua en voyant son regard perdu:
- Tu te souviens que tu étais avec nous, en voiture?
Athénaïs hocha doucement la tête, sans vraiment comprendre où il voulait en venir. Apollon reprit:
- Quelle est la dernière chose dont tu te souviennes?
Athénaïs réfléchit quelques instants. Sa mémoire lui revenait peu à peu, et elle était désormais capable de se rappeler où elle l'avait déjà vu: il faisait partie de ceux qui escortaient Cali dans la seconde voiture, lorsqu'ils avaient pris la route. Elle fronça les sourcils, et tenta de se rappeler ce qu'il s'était passé. Elle avait fait une crise d'angoisse, et Paracelse l'avait rassurée. Ils étaient ensuite remontés dans le véhicule, et une course poursuite avait alors commencé entre eux et la police... Elle se souvenait d'une explosion, puis plus rien. Elle commença, hésitante:
- Il... on était en voiture, fit-elle. Poursuivis par la police, je crois... Il y a eu une explosion, et la voiture est partie dans un mur...
Apollon hocha la tête.
- Tu n'as pas eu le temps de sortir avant que la voiture n'entre en collision avec le mur, expliqua-t-il. Même avec l'airbag, le choc était violent... On t'a retrouvée avec le crâne défoncé, une belle hémorragie interne, trois côtes fêlées et une qui perforait ton poumon gauche, une fracture déplacée et ouverte au bras et une jambe cassée... Oh, et tu avais aussi une épaule déboîtée. Et tu avais perdu des dents, aussi. Sans compter les multiples petites plaies causées par le verre qui t'avait coupée quand les vitres ont explosé...
Athénaïs pâlit soudainement, puis fronça les sourcils.
- Si c'est vrai, fit-elle, alors pourquoi je n'ai aucune séquelle? Aucune cicatrice, ni aucune trace?
Apollon serra doucement son poignet.
- En fait...
Sa voix était hésitante, et Athénaïs remarqua qu'il cherchait soigneusement ses mots.
- Tu n'étais pas la seule à ne pas avoir eu le temps de sortir, expliqua-t-il. Cali était au moins aussi blessée que toi. César et Para, en revanche, ont eu le réflexe de sortir à temps. César et Pachacamac se sont occupés d'elle pendant que je m'occupais de toi avec Para. On a eu du mal à se mettre d'accord sur quoi faire avec toi: Para voulait s'occuper de toi, te soigner pour éviter que tu ne meures, alors que...
Il baissa les yeux honteusement.
- Je l'avoue, j'étais plutôt partisan pour te laisser dans l'état dans lequel tu étais. Et puis Paracelse m'a rappelé qu'on avait besoin de toi... Il m'a dit qu'il avait une idée pour te sauver, alors j'ai accepté de tenter le tout pour le tout.
Athénaïs resta silencieuse. Elle attendait la suite, anxieuse à l'idée de ce qu'il allait bien pouvoir lui dire. Apollon inspira profondément, et fixa la jeune femme dans les yeux quelques instants avant de lui dire d'un ton à la fois direct et catégorique:
- Je t'ai mordue pour te transmettre le virus dont nous sommes tous porteurs, ici. Le seul moyen de te garder en vie était de te transformer le plus vite possible, alors je t'ai mordue dans le cou et aux poignets pour stabiliser ton état le temps qu'on te transporte en lieu sûr. Une fois qu'on est arrivés ici, Para a récupéré une partie de ma salive pour en extraire le virus, qu'il t'a injecté directement dans le cœur et dans le cerveau. L'hémorragie s'était déjà arrêtée avec le début de ta transformation, mais on avait peur que ton cerveau ait été trop gravement atteint pour être réparé, alors on a fait au plus vite dans l'espoir qu'il ne soit pas trop tard. Je t'ai mordue à nouveau au cou pour te donner des chances supplémentaires de terminer rapidement ta transformation, mais tu avais perdu énormément de sang, et on avait vraiment peur que ta transformation ne puisse pas s'achever... C'est pour ça qu'on était fort étonnés quand tu t'es réveillée, tout à l'heure: tu présentais quelques instants plus tôt les symptômes de quelqu'un qui était encore loin d'avoir achevé sa transformation, et normalement, tu ne te réveilles pas avant qu'elle se soit terminée. On a pu voir à ton comportement que tu n'avais d'ailleurs pas tout à fait fini de te transformer. C'est pour ça que je t'ai mordue encore une fois, pour finaliser le processus après que tu aies bu mon sang, nécessaire à ta transformation. J'espérais aussi qu'il t'aide à remplacer le sang que tu as perdu à cause de l'accident. Je ne sais pas si ça a marché, mais... pour l'instant, ta transformation a l'air d'être totalement achevée.
A la fin de son explication, Apollon scrutait la jeune femme d'un air inquiet, prêt à réagir au moindre signe d'agressivité de sa part. Il avait en effet vu ses yeux s'agrandir d'horreur, de surprise et de dégoût pendant son récit, et s'attendait à ce qu'elle réagisse instinctivement en lui sautant dessus pour l'attaquer. Toutefois, Athénaïs l'étonna en restant quelques instants silencieuse, le regard baissé. Elle était effrayée, dégoûtée, mais aussi intriguée: un virus capable de sauver quelqu'un de la mort? C'était possible, ça? Elle n'en avait jamais entendu parler. Et pourtant, elle s'intéressait de très près à tout ce qui concernait la médecine et les avancées de la recherche biologique... Était-ce un virus développé en laboratoire, par une compagnie privée qui n'était pas financée par qui que ce soit et opérait dans son coin dans l'espoir de trouver quelque chose pour faire fortune? Une nouvelle avancée dans la recherche encore à l'état d'expérimentation, ce qui expliquait qu'ils aient été poursuivis par une boîte rivale souhaitant découvrir les secrets qu'ils portaient? Ou les détruire, vu ce qu'ils avaient tenté de faire. Athénaïs se demanda même s'ils n'étaient pas tout simplement porteurs d'un gène de super-soldat ou quelque chose du même acabit, au service de quelconques services secrets. C'était le plus probable: une sorte de Marvel, de super-héros ou super-vilains, elle ne savait pas encore, dotés de mutations génétiques à l'origine d'étranges pouvoirs, dont celui de sauver des vies. Pourquoi pas.
Elle finit par poser la question qui lui brûlait les lèvres:
- Et... vous êtes quoi, exactement?
Cali soupira et devança Apollon:
- Tu n'as vraiment pas deviné? On boit du sang, on mord pour transformer les mortels et on a les yeux rouges et la peau pâle. Ça te rappelle vraiment rien?
Elle dut se méprendre sur l'expression d'Athénaïs, car elle ajouta:
-Allez, si tu veux un indice, j'ai presque huit cents ans, Apollon mille et Para cinq cents.
Athénaïs secoua la tête et lâcha d'un ton catégorique.
- C'est impossible. Vous ne pouvez pas être aussi vieux...
Cali soupira profondément.
- J'aurais dû m'en douter... fit-elle d'un air agacé. Tu ne crois pas au surnaturel, hein ?
Athénaïs secoua la tête.
- Je n'y ai jamais cru. C'est juste des histoires sans aucun lien avec la réalité, ou alors des légendes anciennes pour expliquer des phénomènes encore inconnus à l'époque où elles ont été créées.
Cali hocha pensivement la tête.
- Je vois... fit-elle simplement.
La jeune femme sembla réfléchir quelques instants, sans rien dire. Paracelse s'approcha d'Athénaïs, une étrange lueur brillant dans ses yeux sombres.
- Ca peut paraître fou, commença-t-il d'une voix hésitante, mais... Nous sommes des vampires, Athénaïs. Des vrais, comme dans les légendes.
Apollon esquissa une moue.
- Pas tout à fait, nuança-t-il. J'aimerais bien me transformer en fumée ou en chauve-souris et briller au soleil au lieu de brûler, mais c'est pas vraiment possible...
Athénaïs sentit sa respiration se bloquer d'un coup. Elle secoua la tête.
- Impossible, fit-elle. Les vampires n'existent pas. Ce ne sont que des légendes pour faire peur le jour d'Halloween.
Cali prit un air agacé. Sans qu'Athénaïs ait eu le temps de le voir venir, elle se retrouva plaquée contre le matelas, Cali au-dessus d'elle. Ses iris écarlates semblaient à la fois furieux et assoiffés, et son visage était déformé par une expression clairement menaçante qui fit frémir la jeune blonde. Cette dernière avait également une vue plongeante sur les crocs de Cali, qui n'avaient rien à voir avec des dents humaines... Et qui menaçaient directement la jeune femme, clouée sur son lit par la poigne de fer de la gothique. Cette dernière gronda entre ses crocs :
- J'ai l'air d'une légende d'Halloween ?
Athénaïs n'en revenait pas. Comment un grondement si animal pouvait-il sortir d'une gorge humaine ? Elle tenta de se dégager, mais Cali était trop forte. Elle pouvait sentir son souffle contre sa peau, et son regard clairement menaçant n'indiquait rien de bon pour elle. Pourtant, elle secoua la tête et répondit :
- Les vampires n'existent pas, Cali. Je ne sais pas ce que vous êtes, mais vous ne pouvez pas être des vampires.
Elle eut à peine achevé sa phrase que Cali baissait la tête pour la mordre violemment à la gorge. Athénaïs hurla de douleur. Son cri sembla sortir les hommes présents de leur torpeur, car César et Paracelse tentèrent aussitôt de faire lâcher prise à Cali tandis qu'Apollon tentait de dégager la jeune blonde. Cette dernière sentait la douleur lui vriller la gorge si violemment que des points noirs apparurent dans son champ de vision. Enfin, les trois hommes réussirent à séparer les deux femmes : César et Para retenaient Cali, dont le regard écarlate exprimait sincèrement la fureur, tandis qu'Athénaïs reposait entre les bras d'Apollon, qui observait sa protégée d'un regard inquiet. Cali ricana devant l'expression effrayée d'Athénaïs :
- Tu ne me crois toujours pas ? Nous sommes des vampires, Athénaïs. Et toi aussi, désormais. Je peux te fournir autant de preuves que tu le souhaites, mais je te préviens : tu risques de souffrir si tu refuses de me croire.
Apollon lui jeta un regard noir, puis reporta son attention sur Athénaïs, qui s'était mise à gronder en direction de Cali. Il caressa doucement le dos de la jeune femme qu'il serrait doucement contre lui et lui murmura à l'oreille :
- Calme-toi, Athénaïs. Je t'en conjure, reste calme... Elle fait exprès de t'énerver. N'entre pas dans son jeu, s'il te plaît...
Athénaïs continua pourtant à gronder, les yeux emplis de menaces à l'encontre de Cali, qui ricana à nouveau. César et Para, en voyant qu'elle avait repris le contrôle, la lâchèrent prudemment.
- Arrête de la protéger comme ça, Apollon, fit-elle. Si elle doit tuer pour comprendre, alors qu'elle le fasse. Mais tant qu'elle refuse d'admettre qu'elle est, comme nous, un vampire, on n'ira nulle part avec elle. Lâche-la, allez !
Athénaïs frissonna aux mots de Cali. Malgré la colère sourde qui résonnait en elle, elle sentit vaguement une légère inquiétude lorsque la gothique mentionna sa potentielle capacité à tuer. Toutefois, son inquiétude fut balayée par une vague de rage lorsque Cali lui sourit à nouveau, d'un air provocateur. Elle ordonna à nouveau à Apollon :
- Lâche-la, qu'on puisse voir sa réaction.
L'homme secoua la tête en sentant les muscles d'Athénaïs se contracter.
- Elle va te sauter dessus... fit-il, l'air inquiet.
Cali haussa les épaules.
- Et alors ? répliqua-t-elle. C'est une gamine, à peine transformée... J'ai huit cents ans d'expérience. Tu crois sincèrement que je ne saurai pas me défendre face à elle, surtout qu'elle n'a pas l'air de vouloir me croire ?
Apollon serra davantage Athénaïs contre lui. Elle commença à se débattre lorsque Cali la traita de gamine. Pourtant, une légère frayeur s'immisça en elle : Depuis quand réagissait-elle aussi violemment à des provocations aussi ridicules ? Le sourire de Cali s'élargit. Elle était franchement effrayante, avec ses yeux écarlates, ses crocs pointus tachés de sang et ce dernier qui coulait légèrement sur son menton. Athénaïs se douta que sa plaie ne devait pas être belle, mais elle n'y prêta pas attention. En fait, elle se concentra sur les mots que Cali prononça ensuite :
- Regarde-la. Elle agit à l'instinct... Peu importe ce qu'elle fait, j'aurai le dessus, puisqu'elle ne réfléchit pas.
Athénaïs lâcha un nouveau grondement devant l'assurance de Cali. Elle sentait une incroyable force monter en elle, et pensa un instant qu'elle serait largement capable de prendre le dessus sur elle : après tout, ils avaient dû se mettre à plusieurs et lui administrer un produit étrange, probablement un somnifère, avant de réussir à la maîtriser... il était donc certain, pour elle, qu'elle allait battre Cali à plates coutures si elles se battaient. Pourtant, un nouveau doute vint rapidement troubler la jeune blonde : elle ne s'était jamais battue de sa vie, et certainement pas face à quelqu'un qui avait l'habitude de se battre. Comment pouvait-elle donc penser avoir une chance de gagner contre elle ? C'était... effrayant. Cali sembla remarquer la lueur de peur qui brilla un instant dans ses yeux, car son sourire s'agrandit un instant.
- Tiens, on dirait que tu as peur... fit-elle d'un air provocateur. C'est moi qui te fais cet effet-là ?
Athénaïs ne tint plus. Elle se libéra de l'étreinte d'Apollon d'un geste brusque, et se jeta sur Cali. Un éclat de violence brilla un instant dans ses yeux avant que la jeune blonde ne lui tombe dessus, crocs sortis, en visant sa gorge. Cali parut un instant surprise, mais se reprit rapidement : elle attrapa Athénaïs par les cheveux tandis que celle-ci tentait de griffer la gothique de ses ongles étrangement pointus. Cali répliqua avec quelques coups de poings et grognements furieux, en tentant de bloquer avec peine les attaques de son agresseuse, qui se débrouillait visiblement mieux que ce qu'elle croyait pour se battre. Autour d'elles, les deux hommes et le gamin lâchèrent des exclamations de stupeur et d'inquiétude devant leur combat, mais aucun ne tenta de prendre le risque de les arrêter : ils ignoraient comment réagiraient Athénaïs, et Cali avait tendance à être... d'humeur massacrante, lorsqu'ils s'interposaient face à elle. D'ailleurs, ils voyaient bien que leur petite bataille ne durerait pas longtemps : même si elle était vive et agressive, Athénaïs agissait clairement à l'instinct, contrairement à Cali qui savait parfaitement ce qu'elle faisait. Et elle se contentait pour l'instant de bloquer méticuleusement chaque coup de la petite blonde, qui lâchait des grondements de plus en plus furieux à chaque fois.
Elle réussit finalement à mordre Cali. Le regard de cette dernière s'assombrit sous la fureur, et elle rendit sa morsure à Athénaïs en la bloquant sur le dos d'un geste brusque. La douleur remplaça aussitôt la colère chez la jeune femme, qui lâcha un petit couinement de douleur. Cali ne la lâcha pas pour autant : elle attendait qu'Athénaïs se calme, et qu'elle se décide à s'excuser. A reconnaître qu'elle avait raison et qu'ils étaient tous des vampires. Elle voulait lui faire comprendre qu'elle ne mentait pas, et qu'elle devrait s'y faire, même si la vérité ne lui plaisait pas. Athénaïs ne semblait pas comprendre, toutefois : elle se débattait toujours, davantage sous l'effet de la douleur que sous une quelconque impulsion meurtrière, et elle ne semblait pas prête à changer d'attitude. Les trois hommes restaient en retrait, en attendant avec inquiétude que l'une des deux finisse par céder.
Enfin, Athénaïs cessa de se débattre quand Cali appuya davantage sur sa gorge avec ses crocs. Du sang avait coulé partout, à cause de leurs morsures respectives, mais celui d'Athénaïs était de loin celui qui avait coulé en plus grande quantité, surtout que Cali l'avait mordue au même endroit que quelques instants auparavant. Le gothique attendit quelques instant supplémentaires, puis relâcha doucement la gorge de la jeune blonde sans pour autant la libérer totalement. Elle ne voulait pas que, vexée, la jeune femme ne lui saute à nouveau dessus... elle la maîtrisait sans mal, mais il valait mieux qu'elle comprenne tout de suite qui était le chef, ici. Et si cela devait se faire dans la violence, alors Cali sortirait à nouveau les crocs. Elle en avait maté plus d'un, des jeunes vampires...
- C'est bon ? T'es calmée ? demanda-t-elle à Athénaïs.
Un grondement sourd lui répondit. Visiblement, la jeune femme était toujours en pilote automatique. Cali soupira, et lui colla un nouveau coup de crocs dans la gorge.
- Calme-toi, Athénaïs, gronda-t-elle. Je sais que c'est pas marrant, mais je t'avais prévenue : tu es une vampire, maintenant. Et en tant que vampire, va falloir que t'apprennes à te contrôler.
Nouveau grondement, plus proche du feulement, cette fois. Cali soupira et se tourna vers Apollon.
- Tu peux me trouver le tranquillisant ? Va lui en falloir une bonne dose, je crois...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top