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- Qui est ce ?
la voix frappe mes tympans et résonne dans mon crâne, dans un écho insupportable. Je ne suis pour le moment pas capable d'ouvrir les yeux, mais mes oreilles ont l'air de fonctionner, par je ne sais quelle magie. Je ne peux rien faire d'autre que d'écouter, je ne sens même plus mon corps, et bouger est pour moi un rêve impossible à réaliser. Suis je assise ou allongée ? Je ne saurais le dire. C'est déjà incroyable que je ne sois pas morte.
Je ne me souviens pas de grand chose, seulement d'une course poursuite à travers la ville, et de ces balles qui m'ont lacéré la chair. De cet uniforme que je devais voler, et à cause duquel je me retrouve là, lamentablement impuissante.
Est ce que les policiers m'ont crue morte et abandonnée à mon sort ? Suis je tirée d'affaire pour le moment ? Et a qui appartient cette voix que je n'ai jamais entendue de ma vie ? Est ce un ami ou... Un ennemi ?
- Je ne sais pas. Comment voudrais tu que je le sache ? fait une autre voix, que je juge masculine, répondant à la première, qui, après réflexion, semble aussi appartenir à un homme.
Que vont il me faire ? Je ne suis pas à même de me défendre, c'est tout juste si je suis consciente ! Et si ils décidaient d'abuser de moi ? Tous mes sens sont en alerte, mais c'est peine perdue, je ne ressens rien. J'ai l'impression de flotter, pourtant je dois sûrement être au sol. Je suis donc condamnée à écouter ces deux personnes totalement inconnues décider de mon sort ?
- Ben, tu connais pas mal de gens, chef. Alors bon, je me disais qu'il y avait peut être une chance pour que tu la reconnaisse. C'est qu'elle m'a l'air salement amochée, quand même.
- Si je t'écoutes, je vais finir par penser que tu crois que je connais le moindre être vivant dans cette ville, Aden. Tu sais bien que je n'aime pas vraiment fréquenter les forces de l'ordres, et elle porte un uniforme de policier.
- Tu dis ça, mais tu dois quand même avoir recensé pas mal de monde, ici. Et puis, ça veut rien dire, l'uniforme. Je te signale que je suis habillé pareil, et aux dernières nouvelles je suis tout sauf flic.
Ils n'ont pas l'air de vouloir faire des choses malsaines avec mon corps, c'est déjà ça, mais je ne pense pas pouvoir attendre une grande aide de leur part. C'est idiot, j'ai pensé beaucoup de fois à ma mort, mais jamais je ne l'aurais imaginée aussi... Minable que ça. Mon destin est de crever dans les rues de cette ville que je déteste tant, le corps traversé par les balles des policiers qui ont réussi à m'avoir. Les derniers mots que j'entendrais seront ceux de deux hommes qui me sont inconnus, et qui n'ont pas l'air d'être des saints, eux non plus. Pour éviter les flics, il faut avoir quelque chose à se reprocher. Et ici, à Walville, tout le monde est plus ou moins corrompu. Enfin, tous ceux qu'on appelle les invisibles. Les habitants des bas-fonds. Des crapules, pour la plupart. Surtout des gens qui n'ont pas eu le choix. Ici, c'est la loi du plus fort. Survivre coûte que coûte, qu'importe la manière.
Ces deux hommes au dessus de moi, peut être finiront ils de la même façon. Ici, la plupart du temps on s'éteint comme on a vécu. Sans un bruit. Seul. Dans l'indifférence.
Et encore pire, savoir que deux personnes qui pourraient te venir en aide se contentent de te regarder crever. Je me demande ce que j'ai fait pour mériter ça. Ce qui a mal tourné chez moi.
- Chef ?
- Elle s'est prit trois ou quatre balles. Je sais pas si elle est consciente, mais ça n'en a pas trop l'air.
- Elle va mourir si on fait rien.
- Je sais.
Ces deux mots, ils me font terriblement mal. Comment peut on être si froid ? Ils parlent de la mort d'une femme qui est juste à côté d'eux... Mais leurs voix sont si indifférentes. Comme si ils lisaient un décès sur un journal.
Je sais que je vais y passer, et j'ai terriblement peur. Je ne veux pas mourir. Même si ma vie est pourrie, je veux tenter d'en profiter. Ces hommes à côté de moi, je les maudits. Je ne les ait jamais vus, mais je les hait. Ils pourraient empêcher ça. Cette fin imminente.
- A t-elle des chances de survies selon toi, Aden ? demande l'homme qui m'a déchiqueté l'âme avec de simples mots.
- Si on la laisse ici, aucunes. Elle mourra dans les heures qui vont suivre, m'apprend l'autre, me donnant envie de pleurer.
- Et autrement ?
- Wen est le meilleur dans son domaine. Si on l'emporte, elle vivra.
- Bien, c'est tout ce que je voulais savoir.
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