Chapitre 8

Donc voilà. J'ai encore péché aujourd'hui. Mon père, je m'en excuse. Veuillez pardonner mes péchés et tout de même m'accorder une place au paradis. Je prendrais même celle dans le fond que personne ne veut.

Enfin, faudrait déjà que je survive à l'énième problème qui se tenait devant moi.

Problème étant donc Cédric Diggory, le bg ultime qui est sorti de sa tombe.

Et ce qui expliquait sa présence là, à me harceler pour que je finisse ma phrase, c'était le fait que lors d'une discussion avec lui, j'eus peut être eu la maladresse de laisser sous entendre que je savais à propos de sa condition de mort vivant.

Laissez moi vous raconter comment ça s'est passé.

- Aujourd'hui, en cours de défenses contre les forces du mal, on a rien fait, se plaint Cédric, On a encore ouvert le livre puis lu, et puis rien ! En plus c'est le chapitre sur les morts ! C'est tellement agaçant.

- Haha, mort comme toi, lol.

Et merde.

Voilà. Vous avez été mis au courant.

La réaction de Cédric ne s'était d'ailleurs pas fait attendre.

- Comment ça ? Me demanda-t-il en m'envoyant un regard suspicieux.

La boulette. La boulette. Putain la grosse boulette.

Ah mais c'était pas possible ça ! Quelle imbécile ! En plus il me suspectait direct. Genre si ça se trouve c'était une blague, non ? Enfin c'était possible quoi. Y'a plein de gens qui faisaient des blagues dans le genre.

- Bah euh... Comment ça comment ça ? C'était juste une blague, me justifiai-je avec ma plus belle poker face.

Ses yeux se plissèrent encore plus.

Fiona, ne dis rien. Ne fais rien. Ne respire même plus. Il ne doit rien suspecter.

- Ah oui, elle était pas très marrante celle là, finit-il par dire, ses traits se décrispant.

Je me sentis respirer à nouveau. Il ne me suspectait pas. J'allais vivre.

On continua d'avancer dans le couloir, quand tout d'un coup, Cédric me pris le bras et me tira violemment dans une salle vide.

Non. J'allais mourir en fin de compte.

Il se plaça tout tranquillement contre la porte.

Danger, danger, danger. Bip bip bip, danger.

Hiiiiii.

- Euh Fiona ?

Je me tournai vers lui, en transpirant à grosse goutte.

- Je ne vais pas te faire de mal, hein. C'est juste qu'il y avait du monde et que du coup je ne voulais pas parler de CE sujet là bas.

J'acquiescai.

Ah non merde, si j'acquiesce ça prouve que je sais à propos de sa résurrection.

Je secouai la tête négativement.

Il fit la moue.

- Je sais que tu sais, me confia-t-il, T'as pas besoin de te cacher. Je ne dirai rien. Je veux juste te poser des questions.

En soit, le fait qu'il sache que je sache ne me dérangeait pas tant que ça. C'était la suite qui allait poser un problème. Je ne pouvais pas répondre à ses questions. Et lui qui devait s'être réveillé sous terre dans un cercueil, allait avoir besoin de réponses.

Donc valait mieux tout nier. Peut être comprendrait-il que je ne peux pas répondre.

- Je ne vois pas de quoi tu parles. Est ce que tout va bien ? Lui demandai-je en tentant d'avoir l'air inquiète.

Je ne savais pas quoi faire. Il fallait que je me barre mais il était devant la porte. Peut être que je devrais faire semblant d'avoir une envie pressante ? Est ce qu'il me croirait ?

Non sans doute pas. A moins que...

- S'il te plaît Fiona, ne fait pas semblant, supplia-t-il, J'ai besoin de ces réponses. Je suis perdu.

Sa voix craqua à la fin de sa phrase.

Je ravalai ma salive. Il me faisait pitié. Mais je n'allais pas lui dire. Et je crois que si je ne voulais rien révéler, ce n'était même pas pour me protéger moi. C'était juste un instinct, un truc au fond qui me disait que je ne pouvais pas lui dire, sinon ça entraînerait trop de malheur.

Je le savais simplement.

Alors je niai encore.

- Cédric, je ne vois vraiment pas de quoi tu parles. Tu as besoin de quelles réponses, celles du test ? Parce qu'on est pas vraiment dans la même année toi et moi, donc ça m'étonnerait que l'on passe les mêmes contrôle, mais je peux essayer de t'aider.

Je jouai l'imbécile. Je le faisais assez bien d'ailleurs. Si bien qu'une étincelle de doute passa dans les yeux ambres de mon interlocuteur.

Allez, achète, juste achète et barre toi.

Mais il se reprit bien vite, délaissa sa porte, et s'avança vers moi.

Mais euh... Pourquoi il s'avance ? Pourquoi il s'avance ? Mais recule. Allez, recule.

Ça y est. Il allait me tuer cette fois ci. C'était la bonne. Toute les conditions étaient réunies. Il pleuvait dehors, on était seuls dans une salle sombre, il avait un regard... Profond, et je tremblai.

De plus, je refusais de l'aider.

Et on savait tous comment les serials killers commençaient.

Un petit meurtre qu'ils pensent être raisonnable et normal. Et puis un autre, et un autre, et un autre. Et puis après ils sont officiellement devenus des psychopathes.

Quel fléau.

- Arrête de mentir, me fit-il.

Il commençait à être un peu proche le kiki. Certe, il était extrêmement BG et certe, je n'avais rien contre la proximité avec un homme de cette trempe, mais j'avais surtout l'impression qu'il se rapprochait pour m'intimider.

Et ça marchait terriblement bien.

- Je vois pas pourquoi je mentirai. Tu me fais peur, arrête.

J'essayai d'ajouter un peu de trémolo dans ma voix, pour faire comme si j'avais peur, mais ratai superbement et laissai sortir un son non indentifié.

Il me dévisagea.

Hum. Bref.

- S'il te plaît, souffla-t-il.

Haha. Non. Il fallait qu'il arrête de me supplier comme ça. J'allais finir par craquer. Et mourir éventuellement. Parce qu'apparemment tout ce que je fais mène à la mort.

J'ouvrais et fermais la bouche sans qu'aucun son n'en sorte. Je ne savais pas quoi faire pas quoi dire.

J'allais sans doute le laisser avec ses questions. Et me barrer en courant.

C'était souvent comme ça que les problèmes étaient réglés de toute façon.

Il me brisait un peu le cœur et je m'en voulais sérieusement de ne rien lui confier, mais je ne pouvais pas. Pour l'avenir de la planète ou une connerie dans le genre.

Alors, résolue, je plantai mon regard dans le siens, secouai la tête et le contournai.

- Tu pourras pas te cacher éternellement Fiona.

Je laissai échapper un ricanement dédaigneux.

Non mais je pourrais fuir. Et puis, j'ouvris la porte.

Et rentrai dans quelqu'un.

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