Chapitre 35



- Expecto Patronum ! Hurlai-je.

Le hurlement n'y fit rien. Je n'arrivai pas à invoquer mon Patronus.

Alors que j'en avais besoin.

Je pensai que la peur de me faire tuer était suffisante pour que je fasse apparaître mon Patronus, mais apparemment, j'étais nul à chier jusqu'au bout.

Je me contenterai d'ajouter les détraqueurs à ma liste des choses à fuir. Enfin de les remonter sur ma liste, pour être totalement honnête. 

Ça me fera faire du sport en plus, vu qu'ils étaient presque en liberté. Ou pas. Je n'avais pas compris.

- Est ce que tu penses même à un souvenir heureux ? Me demanda Harry qui venait d'apparaître derrière moi.

Je ricanai.

- Bien sûr, je pense à la valise de Ron qui disparaît.

Ce dernier m'envoya un regard noir, tandis qu'Harry me sourit. Il se rapprocha de moi.

- Ça c'est un souvenir drôle. Il te faut un souvenir tellement heureux que ton cœur s'empli de lumière et que tu te réchauffes.

- Harry, t'es niais.

Il laissa échapper un mini rire.

- Penses-y, me conseilla-t-il avant de s'en aller aider quelqu'un d'autre.

Penses-y, penses-y, t'es malin toi, j'en aie plein des souvenirs heureux.

Je m'assis par terre. Ça m'énervais d'essayer de faire de la magie. En cas d'attaque, je n'aurais qu'à enfoncer ma baguette dans une narine, et le tour sera joué. Quelqu'un s'assit à côté de moi.

C'était Fred.

Quelqu'un s'assit de l'autre côté.

C'était George.

- Quoi ? Grognai-je.

- Il est où ton souvenir heureux ? Hein il est où ? Se moqua George.

- Je pense que t'as juste à nous imaginer torse nu, et paf ! Patronus, continua Fred.

Je levai les yeux aux ciel.

Quelle arrogance. Et quelle audace de me dire ça à moi. 

Fred me donna un léger coup d'épaule.

- Je suis sûr que t'en as un bien précis de souvenir heureux.

- Ouais, et même que t'y penses actuellement.

- Mais t'as trop peur de te l'avouer, conclut George.

- N'importe quoi, grommelai-je, Vous êtes fous.

- Ah oui ?

Et puis ils partirent pour aller faire chier Ron.

C'était quoi leur problème à tous de me faire deviner un truc à moitié pour disparaître ensuite ? Ça commençait à bien faire.

Je me levai vivement. Les jumeaux avaient beau être très roux, il n'avait pas faux.

J'en avais un de souvenir heureux qui me réchauffait le cœur.

Je tint fermement ma baguette et fermai les yeux.

Je m'imaginai la scène en détail. Elle se dessina sous ma paupière. Petit à petit, je sentis ma baguette chauffer. De la lumière en émanait, je le sentais a travers mes yeux clos.

J'y étais presque.

La magie traversa ma baguette, comme un courant, et je savais que mon Patronus allait se pointer.

Sauf que la porte de la salle sur demande explosa.

Oh super.

|=|

Quand la fumée de l'explosion se dissipa enfin, Ombrage et la brigade inquisitoriale apparurent dans l'encadrement de la porte, baguettes à la main.

On était foutu.

Il se passa quelques secondes dans un silence religieux, avant qu'un élève de l'AD crie et que la panique ne prenne possession des élèves.

Ce fut le bordel.

Tout le monde courrait, essayant de fuir, Rusard poursuivait les élèves, et les sorts fusaient dans tous les sens. La foule me balayait dans tous les sens, et je ne voyais presque rien.

Il fallait fuir. Dans l'immédiat si possible.

Je longeai les murs afin d'atteindre la sortie et m'en aller sans demander mon reste.

C'était tout de même ma spécialité.

Lentement, mais sûrement, je rejoignais la sortie, avec espoir.

Sauf qu'une main attrapa fermement mon bras, et m'empêcha d'aller plus loin. Je me retournai vivement.

Goyle.

- Où est ce que tu croyais aller comme ça ? Me dit-il sadiquement, sans doute ravi de m'avoir attrapée.

Je ne réfléchis même pas.

De toute façon je ne le faisais jamais.

Je l'embrassai sur la bouche. Il fut tellement surpris qu'il ne bougea pas. Je profitai de sa torpeur pour le pousser violemment par terre, et pour partir en courant. Il ne me retint pas, trop choqué.

Je réussis donc à sortir de la salle sur demande, et me mis à fuir.

Mais j'entendis des pas lourds derrière moi. Et puis le bruit de quelqu'un qui s'élance pour me plaquer au sol. 

Quand ma tête rencontra le béton, je sentis que j'allais avoir très mal. Très, très mal.

J'eus mal. 

La personne qui venait juste de me rendre tétraplégique me releva brusquement et saisit mon bras hyper violemment. Si violemment que je ne le sentais même plus.

- Qu'est ce qu'il t'as pris ?! Hurla Gaston, rouge de colère.

Ou de gêne.

Espérons que ça soit de gêne.

- Voyons, bébé, arrête de t'énerver comme ça, je sais que t'as adoré, susurrai-je en m'approchant de son oreille.

Il me lâcha.

Boum.

Je me mis à courir le plus vite possible, mais quelqu'un d'autre m'attrapa en plein vol. Si bien d'ailleurs que mes jambes partirent en l'air et que j'étais partie pour m'écraser une deuxième fois par terre. Sauf que la poigne sur mon bras me ramena fermement au sol.

Mais qui était cette personne mystérieuse ?

Je tournai la tête et reconnu cette personne qui n'était plus mystérieuse.

Malefoy.

Qui semblait plus blanc que jamais.

Et déjà qu'à la base il était pas mal blanc, alors là...

- Suis moi, chuchota-t-il, comme si c'était une proposition.

Je haussai des sourcils.

- Oui, bon, ne résiste pas quoi, ajouta-t-il.

Puis il me tira sans ménagement, laissant derrière nous un Goyle rouge piment, et la salle sur demande en ruine.

Au bout d'un moment, je me rendis quand même compte qu'on allait pas du tout vers le bureau de Dumbledore, et ni vers celui d'Ombrage, à vrai dire, on allait plutôt vers nul part, vu que je ne connaissais toujours pas le château.

- Malefoy ? Tu t'es gouré de chemin, non ?

- Non, répondit-il sèchement.

Pourquoi ma vie était-elle un enchaînement de danger, de fuite, et de chute ? Elle ne pouvait pas être simple, extrêmement linéaire ? Hein ? Pourquoi ?

- Et... Euh... Pourquoi on va par là ?

Il s'arrêta brusquement.

Danger, danger.

- Bon, je comptais le faire correctement, mais tu me donnes des envies de meurtre, alors plus vite on fini, plus vite j'arrêterai de te supporter, commença-t-il.

Faire quoi ? Finir quoi ? De quoi il parlait ?

Et puis je la vis. L'étincelle de cupidité dans son regard.

Il n'allait pas me faire du mal.

Il allait me prendre mon collier.

C'était pour ça qu'il avait calmé ses troupes pendant le match. Pour m'amadouer. 

Connard. 

Muée par un instinct tout à fait inconnu et tout à fait opportun, je lui envoyait un coup de boule, et n'attendis même pas de hurlements de sa part, et je me mis à détaler à la place.

Sachant que je n'entendais aucun bruit derrière moi, je me permis de ralentir afin de reprendre mon souffle.

Erreur fatale.

Comme d'habitude j'ai envie de dire.

Car, par le hasard des choses fortuites, par le saint esprit de l'aléatoire, Goyle déboucha dans le couloir, me piégeant donc inévitablement entre lui et Drago derrière, qui devait se rouler par terre de douleur.

Il y avait bien trop de Serpentard dans ce chateau. 

Je fis un petit sourire dépité, avant que Poisson ne me fonça dessus, me saisit le bras tout aussi rapidement, et m'emmena tout droit vers le bureau de Dumbledore.

Je le suivis sans vraiment rechigner.

Je ne traînais même pas des pieds, et on finit par arriver bien trop rapidement.

Honnêtement, à ce moment là, je ne me sentais pas vraiment au top de ma forme, et j'avais juste envie de dégueuler sur Gigi et prendre mes jambes à mon cou, parce que merci non merci l'exclusion.

Dire que j'allais me faire virer au moment où je commençais à apprécier Poudlard.

Triste ironie.

Quand on passa enfin la porte imposante du bureau de Dumbledore, je ne vis rien.

Goyle me tira sur le côté, et je fis donc face à Dumbledore, qui paraissait beaucoup trop serein pour la situation et qui semblait parler à Ombrage, qui, elle, semblait hors d'elle.

En m'avançant légèrement, je pu voir Harry, retenu par un élève lambda, et il semblait sur le point de s'effondrer par terre.

- Je ne peux tolérer ce genre d'association ! Hurla presque Ombrage, C'est une attaque directe au ministère lui même, ces enfants vont regretter leurs actes !

Ha..

On est foutu.

Mais, Dumbledore, qui devait tout de même devenir sénile, se contenta de sourire.

- C'est moi qui ai tout organisé. Cette association est sous ma responsabilité. S'il y a quelqu'un à blâmer, c'est moi, confia-t-il, comme s'il nous annonçait la météo.

- C'est faux ! Cria Harry, en se débattant comme il pouvait, C'est moi ! J'ai...

- Voyons, Harry, ce n'est pas l'armée d'Harry à ce que je sache, non ? C'est l'armée de Dumbledore.

Il marquait un point.

Un vrai point qui n'avait pas mal de sens d'ailleurs.

Quel homme.

- Dans ce cas là, nous serons dans l'obligation de vous arrêter, fît quelqu'un que je n'avais pas vu.

Cette personne décida d'ailleurs de sortir de l'ombre pour s'avancer vers le directeur.

Fudge.

Ce petit trou du cul.

- Vous m'en voyez navré, mais je vais devoir refuser, répondit Dumbledore, avec tout le style que pouvait posséder un homme de cent ans.

Ou plus.

Puis, lentement, il leva les deux bras, et frappa ses mains au dessus de sa tête. Un phénix apparut. Ou le phénix était là avant. Bref. Et puis pouf. Plus rien. Parti le vieux.

Fudge s'arrêta brusquement dans son avancée. Ombrage hurla de rage, Harry se détendit, et je sentis même la poigne de Goyle se détendre sur mon bras.

Une bonne chose de faite.

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