Chapitre 23


J'avais trouvé une solution. La solution qui réglerait tout mes problèmes. Tous.

Harry Potter n'arrêtait pas de me harceler. A chaque fois que j'avais une pause, que je me retrouvais seule, je tombais nez à nez avec le binoclard.

Au début, je ne m'étais pas inquiétée plus que ça. Il y avait bien le hasard qui existait. Mais au bout de la cinquième, sixième, septième fois, j'avais commencé à suspecter quelque chose. A chaque fois j'étais toute seule et à chaque fois il avait un air faussement surpris quand il tournait d'un couloir et que, miraculeusement, j'étais là aussi. Et puis après je me cachai et je tentais de l'éviter mais il était tenace.

Je ne savais pas comment il faisait, mais ça m'inquiétait. Je ne me promenais plus seule, et je guettais tous les coins sombres, à l'affût du survivant.

Mais au bout d'une semaine de paranoïa, de course poursuite, d'insultes et de sorts ratés, j'avais trouvé la solution à mon problème.

Harry voulait le collier ? J'allais lui en donner un.

Juste pas le bon.

Ça faisait donc trente minutes que je m'étais cloîtrée dans la salle de bain de ma chambre, à traficoter des anciens cours volés à Hermione avec un sort de glue ( le seul que j'avais plus ou moins réussis à exécuter, bizarrement ) pour tenter tant bien que mal de reproduire le collier. J'avais également volé la chaîne d'un collier ancien et sans doute hérité d'une de mes camarades de dortoir.

Je continuai mon activité manuelle pendant encore quelques minutes avant d'avoir un résultat plus ou moins satisfaisant. Je le levai à côté du vrai collier pour les comparer.

Bon. Ils n'étaient pas exactement pareils. Celui que j'avais construit n'était pas de la bonne couleur ni du bon matériau, était plus carré que rond et avait encore l'écriture d'Hermione.

Mais bon, Potter c'était pas un as non plus. Et puis peut être qu'il ne savait pas à quoi il ressemblait le collier.

Ça allait marcher.

Je vérifiai l'heure sur ma montre. Il fallait que je retourne en cours. Et avec un peu de chance, en sortant, je tomberai tout à fait par hasard sur Potter.

Et tous mes problèmes seraient réglés.

|=|

- Fiona quelle coïncidence ! S'exclama Potter avec sa tête d'abruti surpris.

Il me pensait vraiment si bête ?

Je ne savais pas comment il me trouvait mais je savais que ce n'était pas un hasard.

Mais bon, pour une fois, je voulais le croiser.

Et il ne m'avait pas déçu.

- Potter ! Exactement la personne que je voulais voir !

Ses sourcils se relevèrent.

Je lui fis un signe de la tête pour que l'on s'éloigne des élèves qui sortaient de la salle de classe.

Il me suivit.

Une fois seuls, je baissai la tête, pour feindre la gêne.

- Tu sais, j'ai réfléchi.

Il retint son souffle.

Je ne me sentis pas mal du tout.

- Et je me suis dit que c'était mieux si je te donnais le collier. Je ne l'utilise pas. Et j'en ai marre de fuir.

Je levai légèrement la tête vers lui.

Il avait les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte.

Je mentais très bien.

- Sérieux ? Bégaya-t-il.

J'haussai de la tête.

Et puis, j'attrapai le faux collier, levai la main et lui déposai dans sa paume tendu.

Quel plan finement exécuté.

Il baissa la tête pour examiner le collier.

Je me pinçai les lèvres. J'espérai vraiment qu'il allait marcher.

Il se passa quelques minutes dans un silence profond. Sans doute était-il trop heureux, trop choqué pour réagir. Il restait là, les yeux sur l'objet tant voulu, l'air neutre.

Je...

Et puis il leva la tête vers moi, l'air sincèrement choqué.

Aaaaaaah, je savais que ça allait marcher.

Il cligna des yeux. Deux fois.

Et puis il laissa tomber le collier par terrre. Je le suivis des yeux, et quand je relevai la tête, Potter avait sorti sa baguette. Et elle était tendu vers moi.

Et merde.

Je me retournai et partit en courant.

|=|

Après le petit accident du faux collier, j'avais arrêté de simplement éviter Potter. A chaque fois que je le voyais dans un couloir, je courrai. Je me barrai en courant. Dans les bons jours il était trop fatigué pour me poursuivre. Mais parfois il courrait à ma suite. Et dans ces moments là, je remerciai Merlin pour avoir fait le survivant aussi fin et frêle. Il finissait toujours par se fatiguer.

- Fiona ! J'ai besoin que tu m'aides ! Tu comprend ça ? Je vais rater mon année !

Je soupirai profondément en tournant mon regard vers Lee. Il avait pris étude de moldu en option. Et il était relativement nul, mais il avait ses ASPIC à la fin de l'année. Donc il me harcelait pour que je l'aide, moi, la née moldue.

Le seul avantage de cette aide au devoir forcé, c'était qu'on était planqué au fin fond de la bibliothèque parce que Lee voulait faire croire qu'il ne travaillait pas, et que je n'étais pas seule, donc Potter me foutait la paix.

Mais c'était bien le seul.

- C'est quoi un métro ? Chouina-t-il.

- C'est une porte qui ouvre sur une nouvelle dimension pleine de rat.

Il fronça les sourcils. Consulta ses notes.

- Espèce de menteuse, siffla-t-il en plissant les yeux.

Je ricanai.

- Je sais ce que je dit hein, je suis née dans ce monde là.

Il m'envoya son livre à la tête.

Un bruit de crac retentit derrière nous et je sursautai.

Ils étaient insupportables. Ils adoraient transplaner et depuis qu'ils avaient eu leur permis, il le faisait apparement tout le temps. Sauf que c'était interdit dans l'enceinte de Poudlard. Du coup ils se débrouillaient toujours pour apparaître par surprise derrière les gens, en craquant une pâte ou tout ce qu'ils pouvaient, pour tenter de reproduire le transplanage qui leur manquait tant. Et moi qui étais tout le temps sur mes gardes en ce moment à cause du binoclard, je n'aimais pas vraiment leur petite surprise.

- Sur quoi vous travaillez ? Demande George en se penchant sur les notes de Lee.

- Ah étude de moldu ! S'exclama Fred en soulevant un parchemin, Le métro ? C'est pas la porte qui t'emmène vers une autre dimension pleine de rat ?

Lee se tourna vers moi les yeux écarquillés et j'haussai des épaules.

Quelle chance.

- Bon vous voulez pas faire un truc plus intéressant que ça ? Demanda Fred.

- Non !

- Si ! Répondis-je en même temps que Lee.

Il m'envoya un regard noir. Je me faisais chier.

- Allez Jordan, on ferait un petit match de quidditch improvisé, fit George en lui donnant un coup d'épaule.

L'interpellé secoua la tête.

- Je vais rater mon année sinon, plaida-t-il.

- Y'aura Angelina.

Il se figea. Puis releva la tête.

- Bon, c'est quoi réussir de toute façon ?

Je laissai échapper un ricanement.

- T'es le meilleur Jordan, ria George en lui ébouriffant les cheveux.


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JE SUIS INARRÊTABLE.

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