Chapitre 18
Merde.
Rogue.
Je venais de rentrer dans Rogue.
J'avalai ma salive.
Dites à mes parents que je les aime.
|-|
Rogue m'avait trainée par l'oreille tout le long des couloirs du château, sans aucune gêne. Je notai tout de même qu'il avait royalement ignoré les jumeaux pour me harceler moi. Sans doute parce que j'étais une fille.
On avait fini par arriver devant sa salle de potion, mon oreille me faisant horriblement souffrir.
- Puisque vous avez l'air de vouloir vous amuser, vous allez pouvoir vous amuser à ranger le bazar qu'ont mis les premieres années. Si vous n'avez pas fini ce soir, vous continuerez demain matin, dit-il en me poussant dans sa salle.
Je jetai un œil sur la pièce. Les murs étaient recouverts d'un truc rose visqueux, tout comme les chaudrons et tous les ustensiles pour faire des potions.
- Monsieur, pourquoi vous utilisez pas la magie ? Demandai-je.
- Pour pouvoir occuper les élèves qui méritent des retenues.
- Mais demain j'ai un truc à faire demain !
- Et bien finissez à temps.
Je grommelais dans ma barbe. C'était Fred et George qui m'avaient bassiné pour que je vienne à leur entraînement de quidditch, et au bout d'un moment ça m'avait donné envie de les voir jouer.
- Au travail, reprit Rogue.
Je détestais définitivement ce corbeau mal coiffé. Mais, à ma plus grande surprise, je ne dis rien, et me mis à nettoyer la salle.
Quelques minutes après, je réalisai ce que j'étais en train de faire, et m'arrêtai soudainement.
Mon Dieu. Est ce que pour quelques instants, j'avais obéis ? Non. Impossible.
J'étais complément malade.
- Vous n'arrivez pas à nettoyer, Granger ?
Ah je l'avais presque oublié celui là. Je lui envoyai un regard. Il était assis à son bureau et il me toisait. Quel con.
- Non, voyez vous, je souffre d'une stupidité tellement grave que nettoyer ce mur m'a fait perdre mon unique neurone restant du coup, je suis bien embêtée.
- Vous êtes au moins originale sur vos excuses...
Je suis dans un rêve ?
- Mais ça ne vous dispense pas de corvée, jeune homme.
Vieux schtroumpf.
|-|
Je me réveillai brusquement. Je pris beaucoup trop de temps pour comprendre que je m'étais endormie à même le mur, si bien qu'il y avait un truc rose et visqueux dans mes cheveux.
Ce qui m'étonnait surtout, c'était que Rogue m'ait laissée roupiller. Mais bon, puisque le corbeau semblait être absent, c'était ma chance pour m'enfuir avec toute la discrétion dont je faisais preuve.
Je me levai donc, et pas à pas, je rejoignis la porte que je commençai à ouvrir.
- Vous allez quelque part ? Demanda Rogue, derrière moi.
Je ne répondis rien, ouvris en grand la porte, et pris mes jambes à mon cou. Le sol était glissant, alors en sortant de la salle, je failli trébucher, mais je me rattrapai in extremis. J'entendis les pas de Rogue se rapprocher, et me mis à courir.
Le bruit des chaussures du corbeau résonnait sur le sol, alors qu'il s'était mis à accélérer pour me rattraper. C'était peine perdue, j'étais lancée et je ne comptais pas m'arrêter.
- Arrêtez vous ! Hurla Rogue, Granger, si je vous attrape, vous serez en retenue à vie !
Est ce que la vraie face du corbeau apparaissait ? Les menaces c'était bas, même pour lui.
J'envoyai un regard en arrière. Je ne l'avais jamais vu aussi rouge.
Mais rouge de colère, ou de fatigue à cause de courir ?
- Granger ! Arrêtez vous ! Tonna-t-il.
Je n'allais sûrement pas m'arrêter. Je montai quatre par quatre des marches, me retrouvai dans un long couloir, et me dirigeai, toujours en courant, vers le terrain de Quidditch. Ou dehors en tout cas.
Je finis par y arriver, non sans avoir un mal fou à respirer, trois point de côtés et mes jambes qui tremblaient. Je risquai un coup d'œil derrière moi, mais apparement, Rogue avait lâché l'affaire.
Tant mieux.
- Fiona !
Je m'avançai un peu plus, et vis Fred et George me faire des signes depuis le milieu du terrain, leur balais à la main. J'allais les rejoindre, quand je vis autre chose. Le gradin derrière eux, remplis de Serpentard qui ricanaient bêtement.
Seigneur Dieu Marie Joseph.
Pourquoi le seul entraînement de Quidditch où j'étais venue, c'était celui avec les Serpentards ? C'était quoi ce genre de karma exactement ?
Je me retournai lentement, et commençai à faire le chemin inverse lorsqu'une autre voix m'appela.
- Tu fuis, Granger ? Cria l'un d'eux.
Comment est ce qu'il connaissait mon nom ?
- Oui.
- Lâche ! Tu as trop peur de moi ? M'insulta la même voix, bien vite repris par ses sbires.
Ah, la technique de la fierté. Utiliser la fierté de quelqu'un afin de l'obliger à faire quelque chose. Mainte fois utilisée par moi même, ce qui me rendait immunisée.
- C'est ma plus grande qualité ! Lui répondis-je, avant de me retourner...
Et de faire le tour du terrain, pour rejoindre Fred, George, et tous les Gryffondor de l'équipe.
Ma bonté me perdra.
- Allez, c'est pas si compliqué, les encourageai-je en passant à côté d'eux.
- Parle pour toi, marmonna un rouquin, que je devinais être Ron.
Je ne répondis rien, et montai les gradins, pour me mettre bien trop près du gang des serpents. J'aurais peut être dû me mettre à l'opposé.
- Rapproche toi rouquine, on mord pas ! Siffla une fille à côté du blond bourge que j'avais bousculé il y a un bout de temps.
- Non, tu baves, rétorquai-je.
Silence.
Le vent souffle.
La mouche vole.
- Connasse, cracha-t-elle.
Je souris, satisfaite, et reportai mon regard sur le terrain.
Ils avaient enfin décollé, et faisaient quelques passes, pour s'échauffer. Tout allait bien, jusqu'à ce que Potter fasse la passe à Ron, qui la lâcha.
Les Serpentards s'esclaffèrent.
- On a les mains qui tremblent, Ronouné ? Se moqua le même blond.
Celui là il commence à me taper sur les nerfs.
Les Gryffondors l'ignorèrent, et reprirent leurs passes. Sauf qu'encore, Ron perdit la balle.
- Concentre toi ! Lui dit la très jolie capitaine.
Et les Serpentards repartirent pour se foutre de sa gueule.
Ce cycle dura longtemps, trop longtemps même. Si bien que quand le roux attrapa enfin la balle, il fut si content qu'il la balança en plein dans la tronche d'une fille, qui se mit à saigner.
Je ne savais pas si j'allais réussir à supporter les rires incroyablement aigus des serpents encore longtemps.
- Mais putain, fermez là ! C'est pas possible ça ! Aucun de vous n'a mué ?! Vos rires aigus écorchent les oreilles, on dirait une putain de sirène ! M'exclamai-je, alors que les rires des Serpentards retentissaient, encore.
Merde. Ça m'avait échappé.
On entendît les cris bizarres de la forêt interdite tellement le silence se fit pesant. Les Gryffondors s'étaient arrêtés de jouer, comme pour assister à la suite du spectacle.
La tension était si épaisse que je la sentais peser sur mes épaules. Je voyais l'entièreté des regards des serpents fixé sur moi. Ils avaient l'air près pour la guerre.
Et à priori, je n'allais pas m'en sortir entière.
Je sentis mes mains trembler. J'étais fichue.
Au bout d'un moment de ce lourd silence, durant lequel je n'osais même pas respirer, le blond prit la parole :
- On y va.
Je tombai presque du banc.
Tout les serpents se levèrent, et partirent dans un silence religieux.
Qu'est-ce qu'il venait juste de se passer ?
___________________________
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top