Chapitre 17
- Y'a quelqu'un ?
J'avais enfin réussi, après de nombreux essais tout à fait non proliférant, à passer les portes de cette fichue salle de bain de préfet.
C'était assez joli. Il y avait un grand bassin au centre, rempli d'eau comme vous devez vous en douter, et les murs étaient couverts de tableaux de jolies sirènes en train de se brosser les cheveux et de faire des trucs de sirènes, je suppose.
- Déjà là ? Me demanda une voix venant des profondeurs de la Terre. Ou du bassin vu le décor qui m'entourais.
Je sursautai. Le grand fou.
- Ouais, j'ai un truc à récupérer.
J'entendis le bruit de quelqu'un qui marche derrière moi, et puis, Cédric apparut dans mon champ de vision. Il s'avança encore un peu et vint s'asssoir au bord du bassin, en tailleur.
Je supposai que c'était une invitation, parce que je vins me poser à côté de lui, en retirant mes chaussures et chaussettes pour tremper mes pieds dans l'eau.
Au début, le seul son qui régnait fut le clapotis de l'eau. Il n'était pas très bavard. Et j'avais peur que si je lançais la conversation, je lui hurlerai dessus.
- Si tu veux ton truc, Fiona, il va falloir que tu me dises la vérité.
Ah peut être que même si lui commençait la discussion, je lui hurlerai dessus.
- Véri-quoi ?
Il ne me fit même pas le plaisir de rire. La blague était drôle pourtant.
Il y eut de nouveau un silence.
- Mais pourquoi t'as fait toute cette mise en scène ? T'aurais juste pu me dire que je mentais, et ne pas me donner mon collier.
- Parce que je suis un Poufsouffle.
Ah oui pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt, suis-je bête
- Ça n'explique rien, fit-je remarquer.
- Je veux t'aider, Fiona. Je veux te montrer ce que ça fait d'être honnête, de dire la vérité. Je suis sûr que t'en as besoin. J'ai besoin et je pense que je dois t'aider.
Je n'étais pas très convaincue. Il avait d'autre trucs à foutre que d'aider l'enfant indigne du quartier non ?
Et puis genre je méritais quoique ce soit. A priori, je n'allais pas changer du jour au lendemain. C'était pas avec ses jolies paroles que j'allais brusquement ouvrir les yeux ou quoique ce soit.
Quel con.
Il n'était pas le Christ non plus, c'était pas comme si il avait le devoir divin de m'aider ou de me sauver du péché et de la miséricorde.
- D'accord Superman, maintenant poses tes questions, qu'on en finisse.
- Qu'est ce qu'il fait vraiment ton collier ?
C'était toujours le même problème qu'il y a trois jours. Je ne pouvais vraiment pas lui dire la vérité, deux personne était au courant, et l'une des deux était prête à me tuer pour l'avoir. Bon, tuer était un peu fort, mais vous avez compris.
Mais comment faire ?
Apparement, il savait discerner lorsque je mentais, et je ne pouvais pas lui casser la gueule et récupérer le collier sur son cadavre. Si ?
Non, parce que si c'était possible qu'il ne porte même pas le collier.
Et puis c'était illégal aussi. Et répréhensible.
- Comment tu sais quand je mens ?
- Change pas de sujet, dit-il, sèchement.
Mes plans étaient si évidents ?
Je cherchai un moyen de contourner le problème. J'avais beau réfléchir, rien ne me venait à l'esprit. Du coup, je me tus, et on n'entendis plus que ces foutus bruit des clapotements de l'eau sur les bords du bassin.
- Et si t'arrêtait de mentir pour une fois ? Repris Cédric, d'une voix douce, Pourquoi tu ne peux pas me dire que c'est impossible pour toi de me révéler ce que le collier fait ? Pourquoi tu dois toujours mentir ?
Je restai muette.
Qu'est ce que je pouvais répondre ?
Que j'étais une fille pas foutu de dire la vérité ? Que je n'y avais jamais pensé ? Que j'étais un peu trop conne ? Qu'il avait raison ?
- Fiona ?
Je pris conscience de tout mes mensonges, de tout ce que j'avais dit, alors que la vérité était bien plus simple. Je m'étais pris tellement dans la gueule. Tellement, tellement. Juste parce que j'avais peur de sortir quelques mots.
J'aurais pu dire que je ne pouvais pas. J'aurais pu dire autre chose. J'aurai pu dire la vérité. Mais non, c'était bien plus simple de mentir.
J'avais menti. Beaucoup. Et ça m'avait pourri la vie. A cause de ça, Potter était à mes trousses, ma sœur m'en voulait et Cédric... Cédric avait pris mes mensonges pour me les renvoyer en pleine figure.
Seigneur dieu.
Je fondis en larme. Je fondis en larme parce que Cédric avait raison. Je fondis en larme parce que j'étais une horrible personne. Je fondis en larme parce que je n'en pouvais plus.
Mon cœur se tordait douloureusement alors que je me laissais tomber au sol, la tristesse s'emparant de tout mon corps. J'étais vidée. Je me sentais débile. Irréfléchie.
J'avais un truc qui me faisait grimacer. Je sentais mon cœur battre doucement, tout doucement, alors que ma cage thoracique autour semblait se contracter autour. J'avais mal.
C'était compliqué de se rendre compte qu'on avait fait des grosses conneries alors qu'on aurait pu dire trois mots, plus simples, tout cons "Je peux pas". Et c'était encore plus compliqué de l'apprendre d'un super beau gosse qui venait de sortir de terre.
Mes genoux se resserèrent contre mon torse. C'était douleureux. Mes larmes coulaient à flot, sans que je ne le veuille vraiment, et venaient s'écraser sur le carrelage de la salle de bain des préfets. Je ne faisais pas de bruit. Je ne voulais pas.
J'avais honte. Et peur. Horriblement peur. J'allais devoir essayer de dire la vérité maintenant. Et je ne savais pas ce que ça allait me coûter.
Cedric caressa lentement mon dos, et je me laissai bercer par le son de l'eau.
Quel Poufsouffle celui là.
Peu à peu, mes larmes se séchèrent et ma tristesse s'évapora, laissant place à un sentiment de bien être. Un sentiment un peu bizarre, qui me remplissait comme une douce chaleur. Un truc que je n'avais jamais ressenti auparavant.
Étrangement, je me sentais bien, là, sur le carrelage de la salle de bain des préfets, avec pour compagnie un fantôme et les clapotements de l'eau.
- Tu voulais juste m'aider, pas savoir ce que faisais ce collier ? Réussis-je a croasser.
- Tu as vu juste, avoua Cédric.
Je sentis mes yeux me picoter. C'était un peu la première fois qu'on faisait quelque chose de gentil pour moi. Enfin quelqu'un d'autre que ma sœur.
Et ça faisait du bien.
Une fois sûr que j'allais mieux, il se leva, déposa le collier à côté de moi, et commença à partir. Sur le moment, je ne me posais pas du tout la question de comment l'avait-il trouvé.
- Cédric ? L'appelai-je.
Il s'arrêta.
- Merci.
J'étais sûre de l'avoir vu sourire.
|-|
Quelques jours plus tard, la première réunion de l'AD eu lieu. On s'était tous retrouvés dans la salle sur demande - que je n'étais pas censer connaître mais que je connaissais tout de même via les jumeaux - et Harry s'était placé au milieu du cercle qu'on avait formé, pour un peu nous parler de sa vie.
- Et bien... Aujourd'hui on va travailler un sort très simple, Expelliarmus.
Un murmure d'approbation parcouru l'assistance.
Calmez vous, c'est un sort de première année.
Que je ne sais toujours pas maîtriser...
Suivant ?
- Mettez vous par deux, et voyez qui va désarmer qui le plus vite.
Je me tournai vers Luna, qui était elle même tournée vers le plafond et semblait être en train de lui parler.
Je ne jugeai pas. Je la comprenais, elle était simplement supérieure à nous sur le niveau spirituelle.
- Luna ? L'interpellai-je, On se met ensemble ?
Elle hocha vaguement de la tête et je pris ça pour un oui.
Et on se plaça face à face.
Je fermai les yeux. Je pouvais y arriver. Je le savais. Ce n'était pas si dur que ça. C'était à la portée de tous. Même les petits de onze ans finissaient par réussir, tout devrait se passer comme sur des roulettes.
Vas-y Fiona.
- T'es prête ? Me demanda la blonde.
- Quand tu veux, rétorquai-je, confiante.
- Expelliarmus !
Ma baguette atterrit pile poil dans la main tendue de Luna.
Ensuite, les duos s'enchaînèrent, mes défaites aussi. Même Neville, le mec nul par excellence m'avait battue, et il avait sauté dans toute la salle comme un dégénéré. Les jumeaux s'étaient foutus de moi, et même le binoclard avait rigolé quand Padma, la douce et innocente Padma m'avait envoyée m'écraser sur le mur du fond.
Mon calvaire s'était seulement arrêté deux heures après, et c'était fatiguée, dégoulinante de sueur, sans aucun duel réussi et au top de mon attirance que je sortie de la salle sur demande.
- Fio ! M'appela Fred, juste derrière moi.
Je me retournai pour voir les jumeaux courir maladroitement pour me rejoindre.
Je souris.
Et me mis à courir. Bon, quand il fallait courir, j'avais toujours un peu d'endurance en réserve.
- C'est pas juste ! On est vieux et fatigué, se plaignit George, déjà à bout de souffle.
Ils essayèrent de me rattraper, mais j'accélérai dès que j'entendais leur respiration saccadée.
Au bout de trente secondes, mes jambes me firent souffrir et mon souffle se raréfia si bien que je perdis de la vitesse.
- Elle ralentit ! S'écria Fred, qui était toujours derrière moi.
Ils se rapprochèrent, et je me remis à accélérer. J'avais un point de côté et je ne pouvais plus respirer, mais c'était drôle.
Le couloir tourna, et je continuai dans ma lancée en tournant mais je rencontrai une personne. Lorsque nos torses se touchèrent, je fis un vol plané arrière, et tombai sur les jumeaux qui venaient d'arriver.
On explosa de rire.
Je me tins les côtes, parce qu'elle me faisait horriblement souffrir. D'abord le point de côté, puis le fou rire.
Elles n'allaient pas survivre.
Une fois remis de notre fou rire, on se remis à peu près debout, et on put voir dans qui j'avais foncé.
Merde.
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