La forêt des pleurs [Texte]
Petit texte que j'ai écrit hyper rapidement pour un concours avec le thème monde imaginaire (et weeee à défaut d'arriver à écrire ma propre histoire de fantasy je fais des petits textes dessus) bref voilà voilà.
La forêt des pleurs
L'aube se levait sur les contrées boisées de l'Yregwyn, aussi appelée la forêt des pleurs. L'endroit était désert. Les animaux somnolaient encore dans leurs terriers, cachés dans les troncs d'arbres ou sous des buissons ; les oiseaux eux-mêmes n'avaient pas commencé à chanter.
Pourtant, une petite personne passa tranquillement sous l'arbre dans lequel dormait une famille d'hirani ; de petits écureuils à plumes aux longues oreilles, et à la singulière couleur doré. C'était une fillette d'une dizaine d'année, haute comme trois pommes et dont la longue chevelure tressées, atteignait les chevilles.
Ses cheveux se balançaient dans son dos, telles les flammes d'un grand brasier, et se mariaient particulièrement bien avec les couleurs orangées des arbres de la forêt de l'Yregwyn.
- Debout !
La fillette venait de se planter devant un homme endormi au pied d'un arbre. Ce dernier sursauta et cligna plusieurs fois des yeux, comme sortant d'un mauvais rêve, avant de remarquer la rouquine qui l'observait.
- Qui êtes-vous ?
- Écartez-vous, ordonna t-elle sans répondre à la question.
- Pardon ?
- De l'arbre, reprit-elle. Vous ne pouvez pas dormir ici, c'est interdit. Vous perturbez l'arbre en vous appuyant de cette manière contre son tronc.
L'homme ne devait pas avoir plus d'une quinzaine d'années ; les cheveux blonds hérissés en piques comme une crinière autours de sa tête, la peau pâle et des yeux translucides qu'il gardait écarquillés tant sa surprise et son incompréhension étaient grandes.
- Je ne comprend pas de quoi vous parlez, lâcha t-il en s'écartant malgré tout de l'arbre.
Lorsqu'il se leva, la différence de taille fut plus flagrante ; il faisait plus du double de celle de la fillette, elle ne lui arrivait qu'à mi-cuisse. Il la contempla quelques instants, cette fois avec de la curiosité dans son regard.
- Vous êtes une naine ?
- Nous préférons le terme Semi-Hommes par ici, corrigea la rouquine d'un air agacé.
- Vous pouvez peut être m'aider, continua le jeune homme sans prêter attention à la mauvaise humeur de son interlocutrice. Je me suis perdu et je ne sais pas du tout où nous sommes actuellement.
- Nous sommes dans la forêt de l'Yregwyn.
Le visage du garçon se décomposa subitement, et le peu de couleurs présentes sur ses joues avaient disparu de son visage. De surprise, il en lâcha son sac qui s'écrasa à ses pieds et en déversa son contenu ; des vivres pour plusieurs jours, un vieux livre et une boîte recouverte d'ornements argentés.
- Attendez..? Vous voulez parler de la forêt des pleurs, la forêt maudite ? Je suis fichu alors, elle est tellement grande que je n'en trouverais jamais la sortie !
Il semblait prêt à prendre ses jambes à son cou si la semi-Homme acquiesçait.
- Elle n'est pas maudite.
- Bien sûr que si, rétorqua le jeune homme en ramassant le contenu de son sac. Des centaines de gens ont dit avoir entendu des voix, des hurlements quand ils ont eu l'audace de traverser cette forêt !
Il attrapa son sac et le remit en place sur ses épaules, le visage toujours aussi pâle. Il regardait maintenant dans toutes les directions, comme si il s'attendait à ce que des esprits surgissent de n'importe où.
- Ce ne sont ni des voix, ni des hurlements, rétorqua la rousse, indifférente à la peur de l'autre. Vous, les humains, vous vous méprenez décidément sur beaucoup de choses.
- Que voulez-vous dire ?
- Tant que vous ne saurez pas voir plus loin que le bout de votre nez, tant que vous ne vous rendrez pas compte qu'il y a tant d'autres choses à découvrir, d'autres espèces autours de vous ; que vous n'êtes pas seul au monde et qu'il faut le préserver. Vous ne comprendrez jamais rien, et c'est bien dommage pour vous.
Un semblant de rougeur apparu sur le visage du blond quand il se rendit compte que les paroles de la Semi-Homme étaient tout sauf positives à l'égard de son espèce.
- Et, vous êtes qui, vous, pour parler comme ça ?
- Je me nomme Lalia Fierpied, princesse des Semi-Hommes, répondit-elle avec orgueil.
L'homme sembla ouvrir la bouche, prêt à répondre, mais quelque chose le coupa dans son élan. C'était un son doux, mais empli de mélancolie, il était pur mais si cristallin qu'il donnait l'impression de stopper l'avancée du temps.
- Qu'est-ce que c'est ? Vous voyez qu'il y a quelqu'un qui hurle dans cette forêt, paniqua t-il.
- Ce ne sont pas des hurlements, corrigea à nouveau Lalia. Ce sont des pleurs.
La Semi-Hommes s'approcha de l'un des arbres, celui au pied duquel était assis le blond, et posa d'abord sa main droite sur l'écorce de son tronc, avant d'y appuyer son front.
- Ils pleurs depuis des millénaires la mort de leurs frères, détruits par la folie dévastatrice des Hommes. La forêt est grande dis-tu ? A l'aube du monde, elle l'était mille fois plus.
L'homme marmonna quelque chose, avant que les pleurs ne reprennent de plus belles. D'autres arbres s'étaient joins au premiers, et c'était un ballet de pleurs à la fois beaux et terriblement triste, des sons qui transperçaient jusqu'au noyau de la nature.
L'homme, horrifié, s'enfuit en courant.
- Cours, humain, murmura Lalia. Mais, qu'importe où te mènera ta course, tu ne pourras jamais fuir les crimes qu'ont commis ton peuple, et qui pèseront à jamais sur ta conscience.
Le vent fit s'agiter les branches des arbres, et tomber quelques feuilles d'un rouge sombre caractéristiques de cette forêt.
Les légendes du monde d'Azafen racontent que la forêt de l'Yregwyn a été entièrement détruite suite a un énorme feu de forêt causé par le grand brasier. Un seul arbre aurait survécu, car ayant poussé entre les bras d'une rivière. Les habitants l'aurait nommé Incánus celui-qui-reste, dernier arbre pourpre. Et, de part sa longue existence, il n'aurait cessé de pleurer la mort des siens, jusqu'à ce qu'a à son tour, il n'en reste rien.
En vrai vous pouvez pas savoir pourquoi mais j'aime trop le personnage de Lalia, elle est carrément badass en vrai (dans ma tête en tout cas).
NDA : J'avais reçu comme note 18,86 de l'un des deux juges, et puis après je n'ai plus eu de nouvelles et je ne sais même plus comment s'appelle le concours donc j'ai laissé tomber. Je poste le texte ici car je l'aime beaucoup.
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