Cheveux

Adrien tournait en rond. Il devait lui dire, mais comment ? Il n'était pas censé savoir qui elle était sous le masque, mais ça n'avait pas été de sa faute.

Il souffla une fois de plus. Il devait trouver les bons mots pour lui dire, pour qu'elle comprenne sans qu'elle s'énerve. Il en serait capable, enfin, il l'espérait.

Comment avait-il fait pour ne rien voir plus tôt ? C'était la question qu'il se posait depuis déjà deux jours, pourtant c'était évident, les mêmes yeux, le même regard lorsqu'elles ont un problème, cette même détermination. C'était la même personne.

Le héros regarda l'heure affichée sur son bâton, il lui restait 10 minutes avant qu'elle n'arrive et un peu plus avant qu'elle sache. Il devait trouver comment lui dire. Il ne pouvait pas rester de marbre devant elle quand il la verrait, c'était impossible pour lui.

Il venait de trouver celle qu'il aimait.

Enfin.

L'alter ego d'Adrien sourit un moment avant qu'un coup de vent glacial ne le ramène à la réalité, le temps tournait et il n'avait toujours pas d'idée. Devait-il attendre ? Non, ce serait lui mentir et il ne pourrait jamais lui faire ça, pas à elle ! Pas à celle à qui il se donnerait corps et âme sans hésiter.

Devait-il le dire en rigolant ? Non, elle ne le prendrait pas au sérieux. Il souffla une fois de plus, pourquoi c'était toujours à lui de dire ce genre de choses ? Il risquait bien trop en disant ça. Perdre une amitié, perdre son âme sœur.

Plus que 5 minutes avant qu'elle n'arrive.

Le stress le gagna, et si elle ne voulait plus jamais le revoir ? Et si elle s'énervait et qu'elle ne voulait plus être Ladybug ? Que ferait-il ? Sans elle, il n'est plus rien !

Il inspira un grand coup, essayant tant bien que mal de relâcher ses épaules bien trop tendues à son goût. Il ouvrit les yeux avec lenteur, faisant le vide dans sa tête. Il devait rester calme, ne pas s'affoler. Il n'y avait aucune raison pour qu'elle s'emporte, aucune raison pour qu'elle s'énerve, ce n'était pas de sa faute après tout.

Il se sentit plus léger, le sourire aux lèvres, ils avaient connu bien pire comme situation, et même si elle mettait du temps à s'y faire, ils surmonteraient ça.

– Salut Chaton, s'écria une voix derrière lui.

Tout son optimiste s'envola, faisant disparaître son sourire sincère, laissant place à un rictus forcé et crispé.

– Salut ma lady, répondit-il d'une voix qui trahissait son anxiété.

Il la regarda un moment, ne sachant pas comment démarrer la conversation qui allait s'ensuivre. Ladybug le fixait, attendant qu'il dise quelque chose, seulement les mots ne sortaient pas de sa bouche, sa gorge refusait de sortir le moindre mot.

– Qu'y a-t-il Chat Noir, tu sais que tu peux tout me dire, encouragea la bleutée avec un sourire.

Elle avait vu. Elle savait que son coéquipier avait quelque chose d'important sur le cœur.

Il ouvrit la bouche pour la refermer aussitôt, décidément, il n'y arriverait pas. Il inspira un long moment, essayant tant bien que mal de se calmer.

– Laisse-moi finir avant de dire quoi que ce soit s'il te plaît, je veux pas que tu penses autre chose alors, je vais parler mais laisse moi tout dire, s'il te plaît ma Lady, je suis très sérieux, prononça-t-il d'une voix presque suppliante.

La sourire de Ladybug s'effaça soudainement, laissant place à un mélange de peur et d'anxiété. Qu'allait-il lui dire ?

– D'accord, je t'écoute, répondit-elle en hochant légèrement la tête pour appuyer ses propos.

Le blond inspira un grand coup, il était temps de se lancer, pour le meilleur ou pour le pire, ce soir, un tournant de sa vie se jouait sûrement.

– Il y a deux jours, lors du combat contre Fiestas, alors que nous étions coincés dans Notre Dame, tu m'as dit une phrase que je n'oublierai jamais, j'avais déjà entendu cette phrase d'une autre personne. Je sais à quel point tu tiens à ton identité, je n'avais donc pas plus cherché, de peur de découvrir qui se trouve sous le masque.

Il marqua une pause et inspira, voulant garder son calme et sa logique. Le bleutée, comme promis, ne disait rien, elle posa sa main sur son épaule pour l'encourager à continuer. Il lui sourit et reprit.

– Et puis tout à l'heure tu es arrivée et sans m'en rendre compte je, j-j'ai su qui tu étais, j-je te connais sous le masque comme tu me connais et, j-j'ai pas fait exprès mais j-je sais qui tu es Ladybug, excuse-moi, finit Chat Noir d'un chuchotement.

La bleutée sourit légèrement et s'approcha encore un peu plus de Chat Noir pour poser sa main sur la mâchoire de ce dernier.

– Ça devait arriver un jour ou un autre, j'aurais aimé te le dire moi-même bien sûr mais c'est pas grave, Chaton, le rassura-t-elle en déposant un baiser sur sa joue.

Il aurait voulu crier tout le bonheur qu'il ressentait, elle ne lui en voulait pas, elle le prenait bien et surtout, il avait eu un bisou de Ladybug, de celle qu'il aime. Il la regarda dans les yeux puis la prit dans ses bras. Toute son anxiété s'était envolée, tout son stress n'était plus que poussière.

– Merci ma Lady, merci de le prendre aussi bien, merci de ne pas m'en vouloir, chuchota-t-il au creux de son oreille.

Marinette sourit avant de se retirer de l'étreinte de son coéquipier. En vérité elle était même plutôt contente finalement qu'il sache qui elle est. Il ne lui restait plus qu'à trouver son Chaton parmi ses amis, mais ce ne serait pas bien compliqué. Cependant, une réponse restait à vérifier.

– Dis-moi Chaton, qu'est-ce qui m'a trahi ? demanda-t-elle, un sourire joueur aux lèvres.

Elle avait son hypothèse, bien sûr, mais elle voulait en être certaine.

Adrien la regarda tout souriant, fier d'avoir découvert l'identité de sa Lady, c'est vrai que sans ça, il n'aurait jamais su.

– Tes cheveux, murmura-t-il simplement.

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