Chapitre 2
M. Thomas, un homme que je ne connaissais que par sa réputation de sévérité et de réserve.
— Veuillez me suivre, dit M. Thomas en me guidant vers une pièce adjacente.
La pièce était un bureau sombre et élégant, avec des livres et des documents empilés sur une grande table en bois. M. Thomas s'assit derrière le bureau et me fit signe de prendre place en face de lui.
— Je vous ai fait venir pour une raison précise, mademoiselle Evelyn, commença-t-il. Je suis seul dans cette grande maison et j'ai besoin d'une gouvernante pour m'aider à la préparer pour Noël. Ma femme est décédée il y a quelques mois et c'est la première fois que je passe les fêtes sans elle.
Je sentis une pointe de compassion pour cet homme sévère qui cachait peut-être une douleur plus profonde.
— Je comprends, monsieur, répondis-je. Je suis là pour vous aider.
M. Thomas hocha la tête.
— Je vous montrerai la maison et vous expliquerai ce que j' attends de vous. Suivez-moi.
Je me suis levé et j'ai suivi M. Thomas à travers la maison, découvrant avec étonnement la grandeur et la complexité de la demeure. Les pièces s'enchaînent les unes aux autres, chacune avec ses propres caractéristiques et ses propres défis. Il y avait des cheminées à nettoyer, des sols à laver, des fenêtres à essuyer et des décorations à installer.
Je sentis mon cœur s'accélérer à la pensée du travail qui m'attendait. J'étais prête à relever le défi et à prouver mes compétences à M. Thomas. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de me demander ce qui se cachait derrière la façade sévère de mon employeur.
J'ai suivi M. Thomas à travers la maison, émerveillée par la grandeur et la beauté des pièces. Chaque salle était décorée avec goût et raffinement, avec des meubles anciens et des œuvres d'art qui racontaient l'histoire de la famille Thomas.
Nous arrivâmes dans une grande cuisine où une femme âgée était occupée à préparer le déjeuner. Elle se présente comme Mme Jenkins, la cuisinière de la maison et la femme de M. Jenkins, le majordome.
— Mme Jenkins, voici Evelyn, la nouvelle gouvernante, dit M. Thomas.
Mme Jenkins me sourit chaleureusement.
— Bienvenue, chère. Je suis ravie de vous rencontrer.
M. Thomas continua la visite, me montrant les salles de bain, les chambres à coucher et les salons. À chaque étape, il me donnait des instructions précises sur ce qu'il attendait de moi.
— Je veux que vous vous occupiez de la décoration de la maison pour Noël, dit-il en nous arrêtant dans un grand salon. Je veux que tout soit parfait pour les fêtes.
Je hochai la tête, notant mentalement les tâches à accomplir. Décorer la maison, nettoyer les cheminées, laver les sols, essuyer les fenêtres...
M. Thomas s'arrêta devant une grande porte en bois.
— Ceci est la chambre de ma femme, dit-il d'une voix émue. Je veux que vous vous occupiez de la nettoyer et de la préparer pour les fêtes.
Je sentis une pointe de compassion pour cet homme qui cachait sa douleur derrière une façade sévère.
— Je m'en occupe, monsieur, répondis-je.
M. Thomas hocha la tête et me laissa seule pour que je commence mon travail. Je pris une profonde inspiration et ouvrit la porte de la chambre de Mme Thomas. La pièce était sombre et silencieuse, avec un grand lit à baldaquin et des rideaux en velours. Je sentais la présence de Mme Thomas, comme si elle était encore là, me regardant.
Je commençai mon travail, nettoyant et rangeant la pièce avec soin. Je savais que j'avais une tâche difficile devant moi, mais j'étais prête à relever le défi. Et peut-être, en faisant cela, je pourrais aider M. Thomas à trouver un peu de paix et de bonheur.
Je travaille en silence pendant plusieurs heures, nettoyant et rangeant chaque coin de la chambre. Je m'assurais que tout était parfait, que chaque objet était à sa place et que chaque surface était propre. Lorsque j'eus fini, je me reculai pour admirer mon travail. La chambre était transformée, elle était maintenant lumineuse et accueillante.
Je quittai la chambre et retournai dans le grand salon où M. Thomas m'attendait. Il me regarda avec une expression de satisfaction.
— Vous avez fait un excellent travail, mademoiselle Evelyn, dit-il. Je suis impressionné par votre efficacité et votre attention aux détails.
Je souris, ravie de son approbation.
— Merci, monsieur. Je suis heureuse de vous avoir aidé.
M. Thomas hocha la tête.
— Je crois que nous allons bien nous entendre, mademoiselle Evelyn. Vous êtes exactement ce dont j'avais besoin pour cette maison.
Je sentais une chaleur dans mon cœur, sachant que j'avais trouvé un emploi où je pourrais vraiment faire la différence.
— Je vais vous montrer votre chambre, dit M. Thomas en se levant. Vous pourrez vous reposer un peu avant le dîner.
Je le suivis jusqu'à une petite chambre au troisième étage. La chambre était simple mais confortable, avec un lit douillet et une grande fenêtre qui donnait sur le jardin.
— C'est parfait, monsieur, dis-je en souriant. Merci de m'avoir choisie pour ce poste.
M. Thomas sourit légèrement, et pour la première fois, je vis une lueur de chaleur dans ses yeux.
— Je suis heureux de vous avoir ici, mademoiselle Evelyn, dit-il avant de partir.
Je restai seule dans ma chambre, me sentant heureuse et épanouie. J'avais trouvé un nouveau foyer, et peut-être, un peu d'amour et de bonheur.
J'ai passé le reste de la journée à explorer la maison et à me familiariser avec les habitudes de M. Thomas et de Mme Jenkins. Le dîner fut une expérience agréable, avec une conversation animée et des rires.
Après le dîner, je retournai dans ma chambre pour me reposer. Je m'allongeai sur le lit et fermai les yeux, me sentant épuisée mais heureuse.
Soudain, j'entendis un bruit léger à la porte. Je me levai pour ouvrir et trouvai M. Thomas debout dans le couloir, une expression sérieuse sur son visage.
— Mademoiselle Evelyn, je voulais vous parler, dit-il à voix basse.
Je le laissai entrer dans ma chambre et il s'assit sur une chaise.
— Je voulais vous remercier pour tout ce que vous avez fait aujourd'hui, dit-il. Vous avez vraiment rendu la maison plus accueillante.
Je souris, touchée par ses paroles.
— Je suis heureuse de vous aider, monsieur, répondis-je.
M. Thomas se leva et se dirigea vers la porte.
— Je vous verrai demain, mademoiselle Evelyn, dit-il.
Je le regardai partir, me sentant étrangement attirée par cet homme sévère qui cachait une douleur profonde.
Le lendemain, je me suis levé tôt pour commencer mon travail. Je nettoyais les salles de bain et les chambres à coucher, puis aidais Mme Jenkins à préparer le déjeuner.
Après le déjeuner, M. Thomas me demanda de l'accompagner dans le jardin. Nous marchâmes en silence, admirant la beauté de la nature.
Soudain, M. Thomas s'arrêta et se tourna vers moi.
— Mademoiselle Evelyn, je voulais vous demander quelque chose, dit-il, son regard intense.
Je le regardai, curieuse.
— Qu'est-ce que c'est, monsieur? demandai-je.
M. Thomas hésita avant de répondre.
— Je voulais savoir si vous pouviez m'aider à trouver un peu de paix et de bonheur, dit-il, sa voix émue.
Je fus touchée par sa vulnérabilité et je sentis mon cœur s'ouvrir.
— Je suis là pour vous aider, monsieur, répondis-je en souriant.
M. Thomas sourit légèrement et je vis une lueur d'espoir dans ses yeux.
Un doux silence s'installa entre nous, interrompu seulement par le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles autour de nous. J'avais l'impression que, dans ce moment suspendu, M. Thomas et moi partagions bien plus qu'une simple promenade.
Après quelques instants, il se racla la gorge, comme pour se reprendre, et continua d'une voix plus posée :
— Ma femme, Elizabeth, adorait les fêtes de Noël. Chaque année, elle transformait cette maison en un lieu magique... J'imagine qu'il est difficile pour moi de m'y résoudre cette année.
Ses mots trahissaient une tristesse profonde, une douleur encore vive. Je pouvais presque voir les souvenirs affleurer dans son regard perdu. Malgré sa sévérité, M. Thomas révélait peu à peu les fragilités qui l'habitaient.
— Je comprends, monsieur, répondis-je doucement. C'est un honneur pour moi de pouvoir perpétuer cette tradition et de lui rendre hommage en quelque sorte.
Il tourna la tête vers moi, surpris, comme si mes mots avaient éveillé quelque chose en lui. Un léger sourire, rare et discret, effleura ses lèvres.
— Vous êtes pleine de ressources, mademoiselle Evelyn, murmura-t-il, et ce ton semblait dire bien plus que des remerciements.
Après cette discussion, nos échanges devinrent plus naturels et spontanés. À chaque jour qui passait, je découvrais de nouveaux recoins de cette maison et, surtout, de l'âme de cet homme, bien plus complexe et attachant que je ne l'aurais imaginé.
Les jours précédant Noël furent occupés, rythmés par les préparatifs et les décorations que je m'appliquais à installer avec soin. Chaque guirlande, chaque lumière et chaque bougie semblait redonner vie à la maison. Mme Jenkins, toujours de bonne humeur, m'aidait parfois, partageant des anecdotes sur la famille Thomas. Elle me racontait les Noël passés, ceux où M. Thomas riait aux éclats et où la demeure était remplie de vie.
Puis vint la veille de Noël. Une fois la maison entièrement décorée, je fis un dernier tour, admirant le travail accompli. M. Thomas, qui m'avait rejointe dans le salon, observait les lumières scintillantes avec un air songeur.
— Evelyn... Je dois vous remercier, dit-il doucement. Vous avez redonné à cette maison une chaleur que je pensais avoir perdue.
Je sentis mes joues rosir. Il y avait une intensité dans ses mots, un sentiment sincère qui touchait mon cœur.
— C'est un plaisir de vous aider, monsieur, répondis-je timidement.
Soudain, il se rapprocha de moi, tendant une main hésitante pour effleurer la mienne. Ce simple geste, bien qu'incertain, semblait chargé d'une émotion retenue.
— Evelyn... dit-il en un souffle. Vous êtes bien plus qu'une gouvernante pour cette maison. Vous êtes devenue, en peu de temps, un véritable soutien.
Son regard plongé dans le mien exprimait un mélange de gratitude et d'une émotion nouvelle. Mon cœur battait plus fort. Peut-être que, sans le vouloir, j'ai apporté un peu de réconfort et de lumière dans la vie de cet homme solitaire.
À cet instant, sous les guirlandes de Noël, quelque chose avait définitivement changé entre nous.
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