Chapitre 10
Noël était enfin là, et tout semblait irréel. Les flocons de neige dansaient en silence au-delà des fenêtres, tapissant le paysage d'un voile blanc scintillant. À l'intérieur, la chaleur douce des bougies et les arômes de cannelle et de pain d'épices remplissaient l'air, créant une atmosphère parfaite, presque magique. C'était mon premier Noël avec Thomas, et je ne pouvais m'empêcher de ressentir un mélange d'excitation et de tendresse en le voyant s'affairer dans la cuisine, vêtu d'un pull douillet.
— Alors, qu'est-ce que tu mijotes ? demandai-je en le rejoignant, curieuse.
Il se retourna, un sourire espiègle aux lèvres.
— Oh, rien de bien extravagant... juste un repas digne d'un Noël de rêve, répondit-il en haussant les épaules, faussement modeste.
Nous avons passé l'après-midi à cuisiner ensemble aider de Mme Jenkins, riant et plaisantant, et à chaque instant, je sentais que quelque chose en moi se renforçait. Une certitude. L'amour que je ressentais pour lui grandissait, prenant racine, un peu comme un feu de cheminée dont la chaleur devenait de plus en plus intense.
Quand tout fut prêt, Thomas apporta les plats et les posa sur la table, dont le bois sombre contrastait avec le blanc immaculé des assiettes et la lueur chaude des bougies. Nous prîmes place en silence, chacun savourant la magie du moment. Dehors, la neige continuait de tomber doucement, couvrant le monde d'un silence apaisant.
Après le repas, vint le moment des cadeaux. J'avais soigneusement emballé mon présent pour Thomas, impatiente de voir sa réaction. En lui tendant le paquet, je sentis mon cœur battre plus fort, presque comme une adolescente.
Thomas ouvrit le paquet avec délicatesse, et quand il découvrit le contenu, son regard s'éclaira. À l'intérieur, un album photo que j'avais composé spécialement pour lui. J'y avais glissé des clichés pris discrètement au fil de nos moments passés ensemble : des instants de complicité, des sourires échangés, des souvenirs d'instants heureux que nous avions partagés.
— Evelyn... murmura-t-il, ému. C'est magnifique. Chaque page me rappelle combien je suis chanceux de t'avoir dans ma vie. Merci.
Il referma l'album avec soin et plongea son regard dans le mien. Puis, il me tendit à son tour un petit paquet, joliment décoré. Je l'ouvris, impatiente, et découvris un pendentif en argent.
— Je voulais que tu aies quelque chose pour te rappeler ce moment, même quand on ne sera pas ensemble. C'est une manière de te dire que peu importe où tu es, je serai toujours là.
Je sentis mes yeux s'embuer, touchée par sa pensée. Ce cadeau, simple mais profondément significatif, me rappelait combien Thomas comprenait ce que nous partagions.
Nous restâmes là, main dans la main, enveloppés par la chaleur de l'instant, jusqu'à ce que Thomas m'entraîne doucement vers le salon. Il avait préparé un petit coin près de la cheminée, avec une couverture douce et quelques coussins.
Alors que nous nous installions, la neige redoublait dehors, tourbillonnant sous la lumière des lampadaires. C'était comme un tableau parfait, une scène que j'avais mille fois rêvée sans jamais imaginer la vivre un jour.
Thomas m'attira doucement contre lui, son bras passé autour de mes épaules, et murmura à mon oreille : — Evelyn... Je sais que je ne dis pas souvent ce que je ressens, mais je veux que tu saches que tu es la meilleure chose qui me soit arrivée. Je ne croyais plus en l'amour, mais tu as tout changé.
Je posai ma tête contre lui, touchée par la sincérité de ses mots.
— Thomas... tu es mon miracle de Noël. J'ai l'impression d'avoir attendu toute ma vie pour te rencontrer, et maintenant que tu es là, tout semble tellement plus beau.
Il me sourit, puis dépose un tendre baiser sur mes lèvres, scellant ce moment précieux. Dans l'intimité de cette soirée d'hiver, enveloppés par le silence feutré de la neige, nous restâmes blottis l'un contre l'autre, conscients que cet amour que nous partagions était le plus beau des cadeaux.
Et alors que la nuit avançait, je compris que peu importe les épreuves qui pourraient encore venir, rien ne serait plus jamais pareil. Nous avions trouvé l'amour, le vrai, celui qui réchauffe et qui apaise, celui qui vous fait sentir chez soi, peu importe où vous êtes.
La chaleur de son étreinte m'enveloppait, et j'avais l'impression que ce moment pourrait durer éternellement. Tout était paisible, parfait, comme si le monde avait cessé de tourner juste pour nous.
Thomas murmura doucement :
— Tu sais, j'ai longtemps pensé que Noël n'était qu'un rappel de ce que j'avais perdu... mais cette année, tu as réussi à changer tout ça. Je n'ai plus l'impression d'être seul.
Je resserre mes bras autour de lui, touchée par la douceur de ses mots.
— C'est peut-être ça, la magie de Noël. Réapprendre à voir la beauté, même dans les choses qu'on croyait ternies.
Il hocha la tête, ses yeux brillants d'un éclat nouveau. Nous restâmes là, bercés par le crépitement du feu, chacun profitant du silence et de la présence de l'autre. La neige continuait de tomber dehors, dessinant des arabesques sur la fenêtre, comme un rappel constant de la pureté et de la douceur de cette nuit.
Après un moment, Thomas se leva et alla chercher deux tasses de chocolat chaud qu'il avait préparées un peu plus tôt.
— Je sais que ce n'est pas grand-chose, mais j'ai pensé que rien ne vaut un bon chocolat chaud pour accompagner un Noël parfait, dit-il en souriant.
J'ai pris la tasse, la chaleur réchauffant mes mains, et souris.
— Parfait ? Je dirais plutôt que c'est le meilleur Noël de ma vie.
Nous trinquâmes avec un éclat de rire, puis il prit ma main dans la sienne, son pouce caressant doucement ma peau. Le temps semblait s'étirer, comme si chaque instant nous rapprochait un peu plus, nous reliant par des fils invisibles mais indéfectibles.
Alors que nous terminions nos chocolats chauds, Thomas se leva une nouvelle fois et se dirigea vers le phonographe près du sapin. Il appuie sur un bouton, et les premières notes d'une mélodie douce et envoûtante résonnèrent dans la pièce.
— Tu permets ? demanda-t-il, me tendant la main, son regard tendre.
Je pris sa main, et il m'attira doucement vers lui. Nous dansâmes lentement, bercés par la musique, chaque mouvement aussi fluide qu'un murmure. Nos pieds se mouvaient en rythme, comme si nous avions attendu ce moment depuis toujours. Nos regards restaient rivés l'un à l'autre, et tout dans l'univers semblait disparaître, laissant place à un monde rien qu'à nous.
Il déposa un baiser sur mon front, puis murmura, sa voix emplie de douceur :
— Evelyn, je t'aime. Je ne veux plus passer un seul Noël sans toi.
Ces mots résonnèrent en moi, simples et vrais, et pourtant si puissants qu'ils semblèrent ancrer quelque chose de nouveau dans mon cœur.
— Moi aussi, je t'aime, Thomas. Plus que je ne saurais le dire.
Nos lèvres se rencontrent dans un baiser tendre, unissant nos âmes dans une promesse silencieuse. La neige continuait de tomber, les flammes dansaient toujours dans la cheminée, et en cet instant, tout était parfait.
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