Tu sais, je crois qu'il se passe un truc.

C'est peut-être rien, ou alors c'est si infime et invisible que je devrais même pas m'en apercevoir.

Pourtant, je le vois.

C'est là, partout. Ça rôde dans la foule, ça traverse les corps, ça fait rayonner les sourires et même chanter la pluie.

Personne ne le voit vraiment,
parce qu'on n'y prête pas vraiment attention.
C'est presque dérisoire, comme si c'était un fait et que c'était immuable.

Au fond, ça l'est, mais j'arrive pas à arrêter de m'émerveiller quand les bourgeons éclosent.

Quand les oiseaux chantent un peu plus haut et qu'on les entend sans trop les écouter.

Quand il fait un peu plus chaud, juste à peine, et que ma mère range son pull violet, celui avec les tâches de peinture, quand on a refait la maison, l'hiver dernier.

Quand même les nuages deviennent agréables.

Tu vois, je crois que le printemps arrive.

Et ça me donne envie de vivre encore.