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« T'es un enfoiré ! Je t'avais dis de pas tirer ! T'as un flingue depuis seulement 24 heures et tu fais déjà de la merde !!
- Raf, il allait tirer sur toi si je tirais pas d'abord !! Ce mec en avait rien à foutre d'appeler les flics !
- Ouais mais tu l'as blessé maintenant ! On devait juste prendre son fric merde !
- Raf calmes toi !

Claquant la porte derrière lui, Rafael sort de la voiture et tient sa tête entre ses mains.
- Oh, bordel... Si il meurt de ses blessures je suis complice d'un meurtrier, super !

Soudain arreté dans son élan, Aby fixe Rafael. Son regard se vide et il reste immobile face à son ami en pleine panique.
Seul un murmure traverse la barrière sèche de ses lèvres :
- Rafael..
- Quoi ? On était censé être que des voleurs en fuite...
- J'ai fais ça pour toi...

Sentant le calme revenir à lui, le noiraud observe la mine glacial du rouquin en face de lui.
- Je... Je sais, je suis désolé. T'es autant dans la merde que moi...
-...
- Aby, je suis désolé...
S'approchant du plus âgé, Raf remarque alors son regard froid et jusqu'ici inconnu.
- Aby..
- Tu es le complice d'un meurtrier Raf...
- Non, dis pas ça ! Il a sûrement appelé les secours, il va être emmené à l'hôpital, on a son fric et on se casse c'est tout.
- C'est pas ça...
- Si ! Ça va être ça ! Penses pas à ce type, t'as tué personne pour le moment, alors on va continuer notre route et remettre de l'essence dans la voiture avec cette argent. On panique pas...
- Rafael ferme la et écoute moi !

Arrêté net dans son élan par le ton brusque du rouquin, le noiraud à la lèvre encore fendu fixe son acolyte.
L'incompréhension sur son visage et dans son regard fait douter Aby.
Et pendant l'espace d'une seconde il hésite à continuer sa phrase.
Mais il est trop tard pour reculer.

Alors tenant fermement le visage de Raf dans ses mains, il lance comme une bombe :
- Pourquoi tu crois que j'étais en prison, Raf... Dis moi...
- Je... Je l'ignore...
Et comme une douche froide, Raf vois les larmes d'Aby quitter ses yeux.
Pour la première fois depuis le début de leur histoire, le rouquin pleure silencieusement.
Pas de sanglots, non.
Juste un sourire qui peint ses lèvres.
Et un murmure presque désolé.
- J'ai buté un mec, petit con. J'ai buté quelqu'un... En t'évadant avec moi, t'es le complice d'un meurtrier en fuite...

Soudain étouffé par la nouvelle, Raf se recule et cherche son souffle.
- Raf, je...
- Tais toi... Tais toi...
Reprenant son souffle, le noiraud finit par se rapprocher d'Aby et essuie une larme.
Caressant ses lèvres des siennes, il ferme les yeux :
- On s'en fiche, okay ? Je veux pas savoir qui c'était, je veux pas savoir comment, où et ni pourquoi.... T'as tiré sur ce mec aujourd'hui parce que t'as déjà tué quelqu'un et que t'as pas peur d'ôter une vie... Plus maintenant...
- Rafael, c'est pas si...
- La ferme... T'as fais ça pour moi, si t'avais pas tiré je serai mort... Alors on s'en fiche, on prend ce fric et on s'en va...

Reculant ses lèvres, Raf monte dans la voiture et la redémarre.
Aby monte côté passager et fixe son noiraud.
- ... je...
- Non, parles pas... Tu parlera ce soir quand on saura où dormir... Et tu parlera pas de ça...

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