Couché sur la banquette arrière et recouvert du plaid, Raf attend en tremblant.
La portière finit par s'ouvrir sur un Abby essoufflé qui démarre la voiture en trombe.

Tentant de résister à l'envie de s'arrêter pour aider Raf, il conduit jusqu'à ce que leur sûreté soit à peu près correcte.
Il arrête le moteur et attend alors silencieusement d'entendre la moindre sirène.
Mais rien. Pas un bruit.
Il éteint alors les fards et les lumières à l'intérieur de la mustang.

Le sachet plastique dans les mains, il rejoint Raf à l'arrière.
« Si tu savais comme je parrais moins confiant sans toi...
- T'as pris quoi ?
- Je sais pas plein de trucs...J'avoue qu'en braquant la pharmacie j'ai pas pensé à demander Conseil au pharmacien sous le bureau...
Essayant d'ignorer la voix faible et épuisée du noiraud pour ne pas paniquer, le rouquin fouille et sort des cachets.
- Tiens, ça devrait le faire. Tu vas en prendre deux même...
- Et si ça me tue ?

Un moment de silence s'installe alors qu'Aby fixe ce regard vitreux devant lui.
Et il finit par lâcher, plus décidé que jamais :
- Alors j'en prendrais quatre et je m'allongerai près de toi...
- T'es pas obligé, tu pourrai simplement te barrer tu s...
- Non !
Couper par sa brusque réponse, Raf observe attentivement Aby qui sort les cachets.
- Bien sûr que non je pourrais pas...

Malgré la situation dangereuse, Raf sourit et prend les cachets sans broncher.
- Maintenant faut attendre...Tu as bu, mangé et pris un truc. T'as froid ?
- Un peu... Mais n'allume pas la voiture...
- D'accord...

Obéissant aux conseils du noiraud, le plus âgé s'installe près de lui et entoure sa taille d'un bras.
- Et surtout rentre toi ça dans le crâne...Si tu meurs avec deux ... J'en prend quatre... C'est tout...
Souriant malgré la fatigue, Raf ferme doucement les yeux et se repose comme il peut.
Et alors que son esprit sombre vers le sommeil lourd d'un malade, il sent le souffle régulier d'Aby sur son cou et se détend.
Avec ou sans les flics à leur trousse, ce souffle là sera toujours à ses côtés.
Et avec le rouquin contre lui, il s'endort avec le sentiment d'être en sécurité.

Si tu meurs, je meurs... T'as compris petit con ?