Chapitre n°9


Je sors à l'extérieur comme une furie, et alors que je m'apprête à me jeter sur Harry pour lui en décoller une, parce qu'on ne va pas se mentir, il le mérite, je sens la main de Dominic me retenir.

Mais il fait quoi là ?

Sa voix raisonne dans mon dos, et je me retourne avec de grands yeux, étonné de sa réplique :

« Stop. Si tu le frappes, tu vas le regretter. »

Il se fiche de moi ? IL SE FICHE DE MOI ?!

Il est censé le détester ! Alors il ne devrait pas m'empêcher de me jeter sur lui ! Harry le mérite ! Il le mérite tellement ! Je me défais de l'emprise de Dominic, et m'avance d'un pas décidé jusqu'à Harry. Il m'observe avec des yeux légèrement étonnés, voire même teintés de... peur ? Ca tombe bien, j'ai envie de lui faire peur ce soir ! J'ai envie de le déchirer et de lui faire du mal ! J'ai envie de le piétiner comme il l'a fait il y a sept ans, et pas plus tard qu'en début de semaine !

Je m'approche de lui et le pousse d'un geste en appuyant sur ses épaules.

« Je peux savoir ce que tu fais là ?! » je m'exclame en lui hurlant presque dessus.

J'entends Dominic et Max m'appeler derrière. Je roule des paupières, me retourne et secoue la tête en les pointant du doigt, tour à tour. Ils n'ont pas intérêt à essayer de me retenir. J'ai BESOIN de vider mon sac. Je me suis assez retenu comme ça. J'ai l'impression de monter en pression depuis le début de la semaine et que je vais finir par exploser. Alors Harry arrive pile au moment qu'il faut pour que je puisse lui dire tout ce que je pense et ressens !

« Vous deux, stop ! Il ne fallait pas me prévenir de sa présence, si vous ne vouliez pas me voir réagir comme ça ! Clairement, vos gueules ! Je ne veux pas vous entendre ! Pas après ce qu'il m'a fait cette semaine ! »

Ils me regardent, étonnés par mon discours. Et c'est là que je réalise qu'ils ne sont pas au courant de la façon dont Harry m'a quitté l'autre matin.

Non. De la façon dont il m'a ABANDONNE.

Je les fixe pendant un instant avant de m'exclamer alors :

« J'oubliais que vous ne le saviez peut-être pas ! Mais ce connard, je commence en pointant Harry du doigt dans mon dos, s'est barré comme un voleur l'autre matin alors qu'il m'a littéralement supplié de ne pas le laisser tout seul la veille ! Il s'est ENCORE servi de moi ! »

Les regards de Max, et Dominic s'arrondissent et ils lèvent les mains en l'air avant de faire demi-tour, comprenant qu'ils feraient mieux de nous laisser seuls. De toute façon, je n'ai pas envie d'un public. J'ai bien l'intention de passer un savon à ce très cher Harry. S'il n'a pas réalisé la peine qu'il m'a faite, il va la comprendre. Ça, je peux vous l'assurer !

Je me retourne vers lui, et le regard qu'il pose sur moi est teinté d'incompréhension. Je crois que c'est encore pire que la haine que j'avais cru voir lors de nos premières retrouvailles. Voir qu'il semble ne pas comprendre le sentiment qui m'anime, contre lui, me hurle de lui sauter dessus !

Putain, il ne peut pas être aussi... insensible ? Ou ne rien comprendre à la vie. Comment peut-il ne pas voir le souci face à son comportement ?

« Sérieusement Harry, tu ne comprends pas le souci ?

-Mais... je suis venu pour te remercier !

-Il est un peu tard pour ça.

-Il n'est même pas 21 heures ! »

Il se pince les lèvres en me voyant soupirer face à sa réponse. Il est encore plus con que je le pensais alors.

Je secoue lentement la tête de gauche à droite avant de relever le regard vers lui. Son regard brille. Non. Il n'a pas le droit de me prendre par les sentiments. Pas deux fois. Je ne me laisserai pas avoir. Il n'en est pas question. Je ne serai pas aussi faible, je ne cèderai pas. Je ne dois pas. Même si tout mon corps me hurle d'aller le réconforter, parce qu'il me paraît encore plus paumé que la dernière fois.

Je le fixe avant de murmurer :

« C'était hier qu'il fallait s'excuser. Clairement, ce n'est pas avec ce comportement que tu allais pouvoir me remercier ! Sérieusement, se barrer avant même que je ne sois levé. Ça te coutait quoi d'attendre ? Tu te rends compte du comportement que tu as ? Tu t'imagines ce que ça été pour moi ? Ce que ça m'a rappelé ?

-Je suis désolé, souffle-t-il en baissant les yeux, la voix tremblante.

-Ah, parce que maintenant tu es désolé ? Et tu vas aussi t'excuser pour être parti y'a sept ans ? Pour m'avoir menti ? Manipulé ? Utilisé ? »

Il relève le regard vers moi en se pinçant les lèvres. Il me fixe de ses grands yeux émeraude et en voyant sa pupille dilatée, je réalise qu'une fois de plus, il n'est pas lui-même. Qu'une fois de plus, il est sous l'emprise de quelque chose. La drogue ? L'alcool ? Je ne sais pas. Mais par rapport aux autres fois, il me paraît bien... clean. Sauf qu'il tremble. Je ne sais pas si c'est l'émotion, la fraicheur de la nuit, ou ce qu'il a pris, mais il va mal. Très mal.

Je prends sur moi pour ne pas lui faire de remarque. Après tout, chacun ses soucis. En Thaïlande, nous tournions avec pas mal de choses illicites, la weed était en première place.

Mais là... nous sommes des adultes, il serait temps de grandir et d'arrêter de chercher la paix à travers ce genre de défonce.

« Je suis désolé, vraiment désolé, si seulement tu acceptais de m'écouter et... de m'offrir la chance de m'expliquer. Louis...

-Tu es prêt à me dire toute la vérité ? Première nouvelle ! Permets-moi d'en douter, je réplique avant de reprendre après un court silence, tu me dirais qui est Noah alors ? Tu me dirais s'il a seulement existé ou si tu as simplement voulu t'inventer une nouvelle vie ? Sauf que ce soit l'un ou l'autre tu m'a utilisé, tu m'as fait t'aimer, et tu es parti. Tu m'as brisé, Harry ! Tu ne réalises pas à quel point tu as pu bouleverser mon existence ! Après mon retour, je n'étais plus le même, à cause de toi ! »

Les larmes qui menaçaient de couler commencent alors à rouler le long de ses joues. Non ! Non, il n'a pas le droit de s'effondrer comme ça, alors que JE suis la victime. Alors que JE suis celui qui a souffert et qui a eu l'impression que sa vie s'arrêtait ! Il m'a redonné goût à la vie, il m'a aidé à aller de l'avant! Il m'a appris à de nouveau aimer la vie ! Putain, il m'a aidé à aimer ma vie, à m'aimer moi, et à apprécier tout ça !

Il n'avait pas le droit de se barrer et d'emporter avec lui tout ce qu'il avait construit. J'ai mis du temps à me reconstruire et à rebâtir tout ça !

« Tu pourrais t'excuser dix heures d'affilés que ça ne changerait rien. Si tu savais combien de fois j'ai rêvé que nous nous retrouvions, comme ça, par hasard, au détour d'une rue. Je me le suis imaginé un nombre incalculable de fois, mais étrangement, ça n'a jamais ressemblé à l'humiliation de nos retrouvailles ! Tu ne m'as même pas regardé ! Tu n'as même pas osé me regarder ! Tu te rends compte !

-Mais tu crois que j'ai pas été choqué de te voir ? Tu crois que toi aussi tu n'as pas bouleversé ma vie ? Que tu ne m'as pas aidé ? Tu n'as AUCUNE idée de ce que j'ai vécu, de ce qui m'a poussé à voyager seul, puis finalement à rentrer. Tu ne connais rien de ma vie, Louis, RIEN !

-A qui la faute ? Putain Harry ! Si tu m'avais dit, je t'aurais aidé, j'aurais été prêt à le faire. Je t'aimais... tellement.

-Et moi aussi. »

Non. Là, c'est trop.

Je secoue la tête et m'approche de lui pour lui en mettre une dans la figure. Celle-ci, il ne l'a pas volée. Il n'a pas le droit de me balancer ça comme ça. JE suis celui qui est en colère, et il ne m'aura pas avec ses « je t'aime ».

« Tu n'as pas le droit de me dire ça.

-Et toi tu n'as pas le droit de croire que tu es le seul à avoir souffert. » me répond-il en me regardant droit dans les yeux.

Je rigole légèrement en secouant la tête. Je croise mes bras contre mon torse, pendant qu'il se frotte la joue que je viens de frapper. Nos regards ne se quittent pas une seule seconde. Je crois que la tension entre nous est palpable.

J'ose alors reprendre :

« Alors tu me dirais qui est ce fameux Noah ?

-Je le ferai le jour où je serai certain que tu es prêt à connaître toute l'histoire. Pas maintenant alors que tu me détestes et que je risque de m'en prendre une autre dans la tronche. Et en plus, tu vas me prendre pour un psychopathe.

-C'est trop tard pour ça, mon gars. »

Je le vois secouer la tête et soupirer. Il renifle légèrement, se frotte les yeux et prend une grande inspiration. Bon sang... il a l'air au bord du gouffre. Je me mordille lèvre inférieure, et alors que je m'apprête à reprendre la parole, la porte s'ouvre dans notre dos. Je me retourne, et nous nous retrouvons nez à nez avec Matthew et Eleanor, qui sont sur le point de partir.

Sommes-nous dehors, depuis si longtemps ?

Eleanor s'arrête net sur le pas de la porte en me voyant ainsi, face à un Harry dans tous ses états. Son regard passe de lui à moi en quelques secondes et elle m'interroge du regard.

« Tout va bien. », j'assure en me pinçant les lèvres.

Alors qu'il semble évident que TOUT ne va pas bien, non !

« Vous... partez ? je demande alors en me raclant la gorge, mal à l'aise.

-Oui, nous avons des choses à nous dire. », répond Eleanor en hochant la tête.

Matthew jette un regard interrogateur à Harry, avant de reposer ses yeux sur moi. Comme s'il attendait mon approbation pour dire ou faire quoi que ce soit.

« Tu es certain qu'on peut te laisser avec lui, Louis ? interroge tout de même Matthew.

-Ca va, je ne vais pas le bouffer ! ne peut s'empêcher d'intervenir Harry.

-Permets-moi d'en douter, vu l'état dans lequel tu nous l'a rendu il y a sept ans. »

Harry soupire en détournant les yeux, et je me pince les lèvres. Eleanor se racle la gorge, se rapproche de moi et me prend dans ses bras. Je la serre contre moi et ferme les yeux une fraction de seconde. Elle me murmure un « on s'appelle demain » et ils disparaissent dans la nuit avec Matthew. Je vois même la main de ce dernier venir chercher celle de mon amie, et un léger sourire s'étire sur mes lèvres.

« Pourquoi la nouvelle meilleure amie de Perrie semble être la nouvelle copine de son ex plan-cul ? »

Merde. Je n'avais pas pensé à ça.

Je me retourne vers lui et soupire largement avant de répliquer.

« Ca ne te regarde pas, Harry, et je ne comprends toujours pas, pourquoi toi, tu es toujours là ! Sérieusement... tu n'as pas une autre personne à aller voir ? Une autre vie à gâcher ? »

Harry inspire profondément, et je le vois se retenir de fondre en larmes. Je ne sais pas ce qu'il se passe, pourquoi il et si paumé. Si je m'écoutais, je le prendrais dans mes bras et je ferais tout pour le réconforter. Je serais là pour lui, et je l'aiderais à avancer pour qu'il aille mieux ! Mais je ne dois pas céder. Pas après ce qu'il a fait, j'ai besoin de temps pour digérer. Le voir arriver ici, sans me prévenir était la pire chose qui puisse arriver. Je n'avais clairement pas besoin de lui. Pas ce soir en tout cas. Je lui en veux encore trop pour tout ce qu'il a pu me faire.

« Harry, s'il te plaît, je voudrais que tu t'en ailles, tu en as bien assez fait comme ça. Je n'ai pas la force de me battre contre toi. Pas ce soir.

-Tu veux vraiment que je parte ? »

NON. Non, je ne veux pas qu'il parte. Il est là, devant moi. Il est venu jusqu'ici, pour moi ! Pour me voir mais... oui, il faut qu'il parte.

Je hoche lentement la tête et murmure :

« Oui, s'il te plaît. »

Je le vois approuver d'un signe de tête, renifler légèrement et se frotter les paupières. Je me mordille les lèvres, et il fait demi-tour pour disparaître, lui aussi dans la nuit, emportant avec lui, une partie de mon cœur.

Putain. Ce fut une sacrée soirée. Et une chose est sure, je n'ai plus la tête à faire la fête.

*

J'ai finalement pris sur moi hier soir, et je suis resté jusqu'à la fin. De toute façon, mes amis ne m'auraient pas laissé partir. Max et Dom' ne m'auraient pas laissé rentré chez moi seul en sachant ce qu'il s'était passé plus tôt dans la soirée. Ils m'ont évidemment questionné quand je suis rentré mais, je n'ai pas été très loquace. Je crois que je n'avais pas vraiment envie d'en parler.

Je suis rentré chez moi alors qu'il était quatre heures du matin passé, et j'étais largement alcoolisé. Après le départ de Harry, je me suis jeté sur le champagne. J'avais bien besoin de décompresser. Nous avons même fait une visite express dans une boite avec Zayn, Liam, Dom', et les filles de l'agence. Je n'y suis pas resté trop longtemps, fatigué de ma semaine, mais j'étais content de me vider la tête quelques heures. Les pistes de danse dans les boites ont toujours été mes défouloirs préférés.

Ce midi, le réveil est plus compliqué. J'ai l'impression qu'un marteau piqueur est en train de rénover une ville toute entière dans mon cerveau, mais je suppose que je vais devoir faire avec. Je m'étire dans mon lit en ouvrant les yeux et j'inspire profondément. La journée va être productive...

J'attrape mon téléphone, et grimace légèrement en voyant le nombre de SMS de Eleanor. Elle a essayé de me rappeler hier dans la soirée, mais je lui ai dit de profiter de Matthew et de ne pas se préoccuper de moi. Pour une fois, il fallait qu'elle s'occupe d'elle, en priorité. Mais visiblement, elle avait oublié ce matin en se levant ! Elle m'a appelé deux fois, et envoyé six messages.

Je la sens inquiète dans ses propos par texto, alors je compose son numéro et ne suis pas étonné de la voir répondre au bout de quelques secondes à peine. Elle devait être sur le point de me rappeler dans l'espoir de me parler.

« Louis ! Tu es juste réveillé ? s'étonne-t-elle.

-Oui. Je suis rentré tard. On est sorti en boite avec les mecs, Nina et Candice.

-Oh... désolé, je ne t'ai pas réveillé au moins ?

-Oh non. Vu la dose d'alcool que j'ai ingurgité, un avion aurait pu se poser à côté de moi, que je n'aurais rien entendu ! » je lui avoue en rigolant.

J'entends son rire résonner dans le combiné. Au moins, elle me semble moins tendue qu'en début de semaine. Ce genre de réplique lui aurait à peine arraché un sourire il y a quelques jours. Elle a dû avoir une bonne discussion avec Matthew. Tout du moins, je l'espère.

Elle reprend :

« Comment tu vas ?

-Je ne sais pas, je lui avoue. Il est venu pour me remercier hier. Je crois qu'il se fout de moi. Il se barre un matin avant mon réveil alors que la veille il me supplie de rester avec lui, et il débarque comme ça, pour me remercier. J'ai craqué Eleanor. Je lui en ai mise une, et je lui ai demandé de partir. Je lui ai dit tout ce que j'avais sur le cœur ! Quand je lui ai dit que j'avais le sentiment qu'il m'avait utilisé et manipulé, il ne l'a pas démenti ! Tu te rends compte ?! Je lui ai même demandé qui était Noah, et il ne m'a pas répondu. Il m'a dit que je n'étais pas prêt à le savoir »

Elle soupire de l'autre côté du fil et je me pince les lèvres. Je n'aurais peut-être pas dû le repousser aussi violemment que je l'ai fait, mais bon-sang, il m'a fait du mal ! J'ai... cru mourir quand j'ai réalisé qu'il n'était plus là l'autre matin. .J'ai vraiment cru me retrouver, sept ans en arrière.

« Mais... assez parlé de moi, ma situation est de toute façon, sans issue, si tu veux mon avis. »

Je la vois rouler des paupières d'ici... Sauf que je crois que je n'ai pas envie d'épiloguer là-dessus très longtemps. J'avais besoin de lui dire ce qu'il s'était passé, mais pas forcément de débattre dessus. Donc, j'enchaine :

« Toi ? Comment ça va ?

-Bien. On a parlé avec Matthew, et... il est toujours avec moi. Il est sous la douche là.

-Vous avez....

-NON, non...absolument pas. On a dormi ensemble et... je crois que je ne me suis pas senti aussi bien et apaisée depuis des mois. Mais non, nous n'avons rien fait.

-Tu lui as tout dit ?

-Tout.

-Et alors ?

-Il comprend mieux mon comportement, mais il m'en veut. Il aurait voulu être là pour moi et pour me soutenir. Il m'en veut parce qu'à cause de tout ça, il a vu toutes ces filles et... ça le rend malade de penser que pendant ce temps là, moi j'allais mal, et j'étais au bord du gouffre. Il veut m'aider, il m'a promis de le faire. Il m'a aussi dit que ça ne changerait rien pour lui. Que ses sentiments restaient les mêmes. »

Je comprends moi aussi Eleanor, même si je pense qu'elle aurait dû nous en parler plus tôt. Même si Max était au courant, elle aurait dû me le dire, et le dire à Matthew. Nous aurions pu mieux l'aider et elle aurait été prise en charge plus rapidement. Maintenant, nous allons courir après pendant des semaines... voire des mois.

« Et donc, vous en êtes où ? Concrètement ? je lui demande.

-Je ne sais pas. Je suis toujours campée sur mes idées, mais Matthew refuse de me laisser m'éloigner une fois de plus.

-Tu l'aimes toujours, El...

-Oui mais... »

Elle m'énerve. Je crois que tout ça m'a mis à fleur de peau, et clairement, ce n'est peut-être pas le moment de lui hurler dessus en lui disant que c'est une idiote et qu'elle doit profiter de l'homme qu'elle aime, mais MERDE. Elle a la chance d'avoir un mec comme Matthew, elle ne doit pas la laisser passer. Elle s'en mordra les doigts !

« NON, il n'y a pas de mais. Prends le temps dont tu as besoin, mais tu dois lui dire que tu l'aimes, et que tu as juste besoin d'être seule pour le moment, que tu ne peux pas tout gérer en même temps. Tu as besoin d'accepter tout ça, mais que tu ne lui fermes pas la porte.

-Je ne peux pas lui fermer la porte, Louis... » murmure-t-elle la voix tremblante.

Je ne comprends pas pourquoi elle se borne à vouloir l'éloigner d'elle, si elle ne veut pas le rayer de sa vie en même temps. En plus, elle sait qu'elle a besoin de lui.

Eleanor est un paradoxe à elle seule.

Je crois qu'elle est bien plus paumée que je ne le pensais...

« El', tu as besoin de voir quelqu'un. Matthew va t'aider à te rééquilibrer et à recentrer ta vie mais... il ne pourra pas tout faire, et tu le sais.

-Oui, souffle-t-elle, mais j'ai peur ! Et si on me disait que je suis folle, Louis ?! Je... je ne veux pas prendre de médicaments ou je ne sais quoi ! J'ai juste besoin de temps. Je ne suis pas folle.

-Qui a dit que tu l'étais, tu sais que c'est faux ! Va voir un psychologue. Il ne pourra pas te prescrire quoi que ce soit, il ne pourra que t'écouter et te rassurer.

-Tu as sans doute raison...

-J'ai toujours raison ! »

Je l'entends rire à l'autre bout du fil, et je me sens déjà mieux. Même si je suis rassuré à l'idée de savoir que Matthew est avec elle, et qu'il va maintenant se battre pour retrouver une place à ses côtés, je ne peux que m'inquiéter pour Eleanor.

Elle a peut-être besoin de nous, mais pas seulement...

« Bon, l'eau vient de couper, il va sortir de la douche. Je vais te laisser, Lou.

-Pas de soucis. On se tient au courant ?

-Evidemment. Et Louis... je ne te le dis pas souvent mais... je t'aime. Merci pour tout. »

Ses mots me réchauffent le cœur, et je hoche la tête, comme si elle était en face de moi, et qu'elle pouvait me voir.

Je souris et réponds :

« Moi aussi El', prends soin de toi, et... laisse Matthew entrer.

-Oui... je vais essayer ! »

Nous nous saluons une dernière fois et elle raccroche. Je me redresse lentement dans mon lit à cause de mon mal de crâne et finis par me lever. Je me traine jusqu'à la salle de bain pour prendre une douche bien chaude et avaler une aspirine, dans l'espoir de me réveiller et de taire mon mal de tête. Puis, j'enfile un jogging et un gros pull.

Le dimanche télé/canapé vient d'être amorcé ! Sauf que je suis à peine installé dedans que j'entends mon interphone sonner.

« C'est une blague ! » je m'exclame en soupirant.

Je me redresse avec difficulté et vais jusqu'à l'interphone.

Je décroche et vois le visage de Niall apparaître à l'écran.

Mais qu'est-ce qu'il fout là ?

Je déverrouille la porte du bas, puis celle de mon appartement, et quelques secondes plus tard, Niall déboule à l'intérieur en me hurlant presque dessus :

« Toi et moi, il faut qu'on parle. », dit-il en me pointant du doigt.

Qu'est-ce-que j'ai encore fait ?

Niall pénètre dans mon loft, en colère. Je ne l'ai jamais vu dans cet état ! Je ne sais pas si je dois en avoir peur ou si je dois en rigoler. Parce que, clairement, un Niall en colère ce n'est absolument pas crédible.

Je referme la porte derrière lui, et il enchaîne avant même qu'il n'ait eu le temps d'enlever sa veste :

« J'ai assisté à une scène plus qu'étrange en rentrant chez Perrie, hier soir. Ils étaient en train de se disputer avec Harry, histoire de changer, tout ça, à cause d'un certain LOUIS ! Harry était totalement arraché et il tenait à peine debout ! Avoue Louis, avoue que c'est toi le Thaïlandais ! »

Je fais les gros yeux à ses mots, et me retrouve comme muet ! OUI, je suis le Thaïlandais, mais pourquoi me pose-t-il cette question ? Harry aurait-il parlé de moi à sa famille ? A ses amis ? A ses proches ?

« Qu'est-ce-que tu racontes ? » je murmure tout de même pour ne pas en dévoiler trop tout de suite.

Niall soupire en retirant sa veste et il l'accroche rapidement au porte-manteau en enchaînant :

« Ca colle parfaitement ! Vous y étiez à la même période, et la description qu'il a donnée de ce gars est ton portrait craché, bien qu'il ait peut-être enjolivé la chose. Ou bien je dis ça parce que je ne suis pas gay. Putain que j'ai été con ! J'aurais du comprendre et faire le rapprochement plus tôt. Toute cette histoire va finir par foutre ma soeur en l'air ! Elle n'avait pas besoin de ça, elle est fragile. Il lui a dit ! Il lui a dit pour Matthew et Eleanor ! »

Ok. Là, c'est trop. C'est trop, parce que je n'y suis pour rien, moi !

Je n'y suis absolument pour rien dans toute cette histoire de triangle amoureux ! Mais pouvons nous réellement parler de triangle amoureux dans le sens où il n'y a que Matthew et Eleanor qui s'aiment ? C'est triste à dire mais Perrie s'est juste retrouvée au mauvais endroit, au mauvais moment. Elle n'avait peut-être pas besoin de rencontrer Matthew, mais c'est trop tard. Et il est maintenant impossible de revenir en arrière.

Si elle a développé des sentiments pour lui, je n'y suis pour rien !

« Je n'y suis pour rien, Niall. Qu'est ce que je peux y faire, sérieusement ? J'y suis pour rien si Matthew a rencontré la petite amie du mec avec qui j'ai passé les deux mois les plus forts de ma vie, il y a SEPT ANS ! Ce gars est un psychopathe ! Il s'est fait passer pour un autre pendant tout ce temps ! Il n'a jamais voulu me dire QUI il était ! Encore aujourd'hui, je ne sais rien de lui, et j'ai peur de lui poser des questions parce que je ne saurais pas s'il sera honnête avec moi ! S'il me dira la vérité ! Et tu sais quoi ? Je ne sais même plus si j'ai envie de savoir, si un jour j'ai envie de comprendre ! J'en ai ma claque ! Sérieusement, je n'y suis pour rien pour ce qu'est en train de vivre Perrie ! Et si tu veux mon avis, Harry a de sérieux soucis avec l'alcool ou la drogue, ou les deux, j'en sais rien, mais il a un putain de problème en plus de son souci psychiatrique !

-Pour répondre à ta question, Harry est alcoolique. », me dit-il dans le plus grand des calmes.

Ok. Au moins, je suis averti...

Mais il ne dément pas son problème psy. Dois-je m'en inquiéter ?

Alors je m'attends à voir Niall exploser et me hurler dessus, il se radoucit. Il redevient le mec souriant et apaisant que je connais. La colère qui l'habitait, il y a quelques minutes, l'a complètement quittée. Je fronce les sourcils à son comportement mais j'enchaîne. Je crois que vider mon sac face à une personne qui connaît Harry et qui a eu son point de vue de l'histoire me fait du bien.

J'en avais besoin.

« Je suis tombé amoureux de lui il y a sept ans, Niall. Son fantôme ne m'a jamais quitté. Je pensais avoir oublié et tourné la page. Mais le revoir m'a confirmé le contraire. Il m'a... anéanti. Il m'a manipulé et a joué avec moi, il y a sept ans. Il est parti, du jour au lendemain, sans rien me dire. Il a changé ma vie sans que je puisse rien y faire.

-Il y a sept ans, il est rentré quand il a appris que Perrie était enceinte. »

Donc, ma théorie est vraie. Ils se connaissaient avant que je le rencontre, et ce gamin est forcément le sien.

Je m'apprête à reprendre, mais Niall secoue la tête et me coupe :

« A l'époque, il avait disparu. Harry a disparu pendant plus de trois mois. On l'a cherché pendant tout ce temps. Il avait balancé son téléphone, il n'allait plus sur les réseaux sociaux et j'ai terminé par lui envoyer des mails. Je ne sais pas pourquoi il a fini par les ouvrir, mais il a lu celui qui annonçait la grossesse de Perrie. Le lendemain il était rentré. Sa vie était, et est toujours un bordel pas possible.

-Ca je l'avais compris, Niall... mais pourquoi s'est-il comporté comme ça avec moi à l'époque alors ? S'il n'allait pas bien, il aurait pu compter sur moi et j'aurais eu les épaules pour le soutenir.

-C'est pas si simple, Louis.

-Alors explique-moi ! Parce que, clairement, je ne peux pas tout comprendre si on ne m'explique rien !

-Je ne peux pas. Ce n'est pas à moi de le faire ! »

Evidemment !

Je savais que Niall ne me dirait rien. Il ne fait que confirmer mes doutes, et mon désespoir. Harry a des soucis bien plus graves que ce que j'aurais pu penser.

Il est père et alcoolique. Je le soupçonne aussi d'avoir une espèce de dédoublement de la personnalité. En tout cas, à l'époque, j'y ai cru, et j'espère qu'il s'est soigné depuis.

« Ce n'est pas parce que je refuse de tout te dire que je ne t'aiderai pas Louis. Harry est comme un frère pour moi, et cela pour bien des raisons. Il est paumé, il a besoin d'aide. Il est parti en vrille y'a sept ans, et on a failli le perdre. Il s'est raccroché à Samuel pour survivre et Perrie à Harry. Malheureusement, depuis, ça continue. Tu dois l'aider à se sortir de là.

-Et si ce n'était pas une bonne idée pour moi Niall ? Et si tout ça me détruisait ? » je lui demande on ne peut plus sérieux.

Niall secoue la tête, parce qu'il sait que je serais sûrement prêt à le faire. Mais peut-être pas pour les bonnes raisons. Malheureusement. Il pose sur moi un regard réconfortant, et il reprend d'un air calme :

« Je ne te le cache pas, tu risques d'y perdre des plumes. Mais je sais que tu es prêt à le faire, sinon tu ne serais pas dans cet état. Sinon, tu ne serais pas resté auprès de lui, il y a sept ans. N'importe qui l'aurait envoyé bouler à l'époque avec un tel comportement, et il y avait de quoi ! Mais toi, tu es resté. Ca veut bien dire quelque chose. Et ça veut toujours dire quelque chose. Regarde ton état aujourd'hui. »

Là-dessus, il a raison. Mais je n'arrive toujours pas à savoir ce que je veux, ni ce que je suis prêt à faire pour lui. Il y a sept ans, je n'aurais pas hésité une seule seconde. Le soir de nos retrouvailles non plus. Mais en quelques jours, il a réussi à me refaire du mal, et rouvrir mes anciennes blessures, alors que lui seul aurait pu les guérir.

Je ne sais pas si je suis prêt à replonger.

« Il se livrera à toi. Crois-moi, tu n'es pas le seul a avoir été marqué par votre rencontre. Et tu l'as aidé à survivre à l'époque. La seule chose que je peux te dire, Louis, c'est que vous vous êtes rencontrés au pire moment de sa vie. »

Manque de bol... c'était la même chose pour moi.

« Et donc, je fais quoi maintenant ?

-Je vais lui secouer les puces, et lui hurler dessus un bon coup. Pour une raison que j'ignore, je dois être l'une des personnes qu'il écoute le plus. Vous devez parler et vous expliquer. Je ne te garantis pas qu'il te dira tout d'un coup. Mais, s'il te plaît, s'il revient vers toi pour s'excuser, ne le repousse pas cette fois-ci.

-Il a dépassé les bornes en venant hier ! » je réplique en secouant la tête.

Niall soupire largement en roulant des paupières.

« Putain, vous faites la paire tous les deux avec vos caractères de merde ! »

#NoahFIC __ BON voila un chapitre important quand même ! Nous avons Harry qui vient pour remercier Louis et ce dernier qui craque un petit peu en le voyant agir ainsi. Clairement notre cher H est complètement à côté de la plaque ! Sinon nous avons Eleanor et Matthew qui semblent aller mieux ! :) puis l'arriver de Niall chez Louis.... alors, qu'en dites-vous ?

Merci à Amélie, Cindy & Célestine pour les corrections !

Love.

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