Chapitre n°8


« Tu es certain que ça ne te dérange pas, Louis ? », me demande Harry en me regardant dans les yeux.

Je hoche lentement la tête et glisse une main contre sa joue. Je plonge mon regard dans le sien. Nous nous sommes retirés dans ma chambre pour discuter au calme. Niall et Vanessa sont sur le point de partir, et donc, de ramener Samuel chez sa mère. Quand ils ont annoncé leur départ imminent, j'ai vu la tristesse emplir le regard de Harry, je ne l'ai pas supporté, alors, je lui ai proposé de garder Samuel avec nous jusqu'à demain.

Je l'avoue, sur le moment, j'ai parlé sans réfléchir. Mais, maintenant qu'il me demande de confirmer, je suis certain de ma proposition. Elle me semble même naturelle. J'ai envie de voir Harry et Samuel évoluer ensemble.

Si j'envisage de garder Harry dans ma vie, Samuel en fera forcément partie, lui aussi. Donc, je dois savoir à quoi m'attendre. Une soirée à trois me paraît être la meilleure solution ! C'est maintenant que je dois prendre conscience de ce genre de chose, pas dans quelques mois. Même si je sais déjà que le fait qu'il soit père ne sera pas un frein à notre histoire.

Cela ne le sera pas pour moi en tout cas.

« Si je te le propose, c'est que cela ne m'embête pas, Harry, loin de là même ! Pour tout t'avouer, je pense que c'est important que je puisse voir ce qu'est ta vie, lorsque tu es avec Samuel. Si je te veux auprès de moi, j'ai conscience que ce sera avec Samuel, ou rien du tout. Donc, oui, je veux qu'il reste avec nous ce soir. Si Niall peut s'arranger avec Perrie. Evidemment. »

Il se pince la lèvre inférieure et s'approche de moi pour presser sa bouche contre la mienne en signe de remerciement. Les mots ne sont pas nécessaires, je ressens sa reconnaissance à travers son geste. Il me serre ensuite rapidement dans ses bras en murmurant au creux de mon oreille :

« Merci beaucoup, Louis.

-Tu n'as pas à le faire. Je veux juste mettre toutes les chances de notre côté, mais avant tout, que tu te sentes mieux. Samuel te fait un bien fou. Je le vois parfaitement. Donc, il est normal que je te propose cela.

-Tu sais Louis, je vois parfaitement tout ce que tu entreprends pour moi, et mon bonheur. Ça me touche énormément. Surtout après ce que j'ai pu te faire subir il y a des années. Cette seconde chance est... inespérée pour moi. » me dit-il en se redressant finalement.

Je sens une de ses mains venir trouver la mienne qui est toujours contre sa joue. Il serre mes doigts entre les siens, et je reprends la parole en le regardant fermer les yeux.

Il a l'air si doux et apaisé. Je suis heureux de le voir ainsi.

« Je m'en serais voulu toute ma vie de ne pas de l'avoir donnée, Harry.

-Tu n'imagines pas la vie qui s'offre à moi, grâce à toi, Louis. Je vois mon avenir s'éclairer pour la première fois, depuis des années. Je commence même à me projeter ! Avant toi, je n'osais plus le faire ! J'avais tellement peur de ne jamais parvenir à réaliser mes projets... je ne pouvais pas le faire. », me dit-il en tremblant presque face à la force de ses propos.

Il rouvre ensuite les yeux, et nos regards s'accrochent avec intensité. Si bien que j'ai l'impression de voir toute la douleur qu'il a enduré ces dernières années, à travers un seul regard.

Ça me fend le cœur.

Il resserre sa main sur la mienne et la guide ensuite à ses lèvres pour embrasser mes doigts. J'aime découvrir, jour après jour, ce Harry-là. Il est tellement doux et attentionné, il me donne envie de passer encore plus de temps avec lui, et surtout, il me conforte dans mon choix.

J'ai bien fait de le laisser revenir dans ma vie.

Il détache sa main de la mienne au bout d'un petit moment. Il me fixe pendant quelques instants, et je le vois hésiter, comme s'il butait sur les mots, qu'ils étaient prisonniers de sa bouche, et qu'ils ne pouvaient traverser la barrière de ses lèvres.

« Tu sais que tu peux tout me dire, je lui murmure pour le rassurer.

-Samuel est persuadé que Perrie et moi sommes un vrai couple, et que nous sommes amoureux... Il ne sait pas que je suis aussi attiré par les hommes, et c'est un sujet que je n'ai jamais abordé avec lui. Je préfère être sincère avec toi. »

Je comprends mieux le sujet de son tracas, et il y a de quoi. Mais je le comprends, il n'avait aucune raison d'aborder ces sujets-là avec son fils. Ça pourra attendre. En tout cas, je saurai être patient.

Je secoue lentement la tête, et reprends ses mains entre les miennes avant de lui répondre :

« Je ne comptais pas te sauter dessus devant les yeux de ton fils, Harry. Ne t'en fais pas. Ok ? Ça va bien se passer. Nous allons passer une bonne soirée, tous les trois.

-Merci... pour ta compréhension.

-Non, elle est on ne peut plus normale, Harry, je lui assure en le regardant.

-Si tu savais comme je me sens chanceux d'avoir quelqu'un qui est à mon écoute, et qui prend autant soin de moi, Louis. Je... n'en avais plus l'habitude. »

Je hoche lentement la tête en souriant tristement, et il me vole un dernier baiser avant que nous quittions finalement la chambre. Niall et Vanessa sont toujours dans le salon. Ils attendent de nous saluer pour s'en aller. Harry s'approche d'eux, et j'attire l'attention de Samuel pour qu'il ne les écoute pas. Je ne veux pas qu'il s'enthousiasme à l'idée de rester avec son père si, en fait, il ne peut pas rester ici avec nous. Après tout, Niall pourrait très bien dire non, parce qu'il pense que c'est une mauvaise idée.

Je l'entraine dans la cuisine avec moi en lui proposant un verre de coca, pendant qu'Harry échange avec Niall et Vanessa. Je sers Samuel distraitement en les observant. Niall semble commencer par refuser, mais Vanessa appuie Harry, et il finit par céder. L'échange aura duré moins de deux minutes.

Ils se retournent tous les trois vers nous, pendant que Samuel termine son coca.

« Hey, champion, tu viens nous voir ?! » s'exclame Harry en souriant.

Samuel termine son verre d'un geste, et le pose sur la table de la cuisine. Il fonce retrouver Harry, et ce dernier s'empresse de prendre la parole :

« Que dirais-tu de rester ici, avec Louis et moi ce soir. Comme ça, on peut passer du temps tous les trois ! Tonton Niall reviendra demain pour te ramener chez Maman. Ok ?

-Oh oui ! ce serait génial ! affirme Samuel en agitant la tête de haut en bas.

-Bon, alors c'est une affaire qui marche ! » j'assure en souriant.

Niall approuve d'un signe de tête, et Vanessa sourit en attrapant sa main. Ils entrelacent leurs doigts, et le jeune homme répond tout de même :

« Par contre Harry, j'aimerais que nous discutions tous les deux, demain. »

Je vois Harry blêmir à cette annonce, parce qu'il sait qu'ils vont réellement devoir parler. Il commence à prendre conscience de la gravité de sa situation, et surtout de ce qu'il va devoir avouer à Niall. Je crois qu'il aurait voulu encore un petit peu de temps avant de tout lui dire. Il aurait voulu préparer son discours, pour choisir les bons mots. Mais, je pense qu'il doit le faire, et vite. Il doit mettre toute les chances de son côté si Perrie décide de l'attaquer d'une quelconque manière. Je ne suis pas certain que Niall prenne le parti de sa sœur, une fois qu'il sera au courant. Donc il est important qu'Harry lui dise toute la vérité le plus rapidement possible, pour la contrer en cas de besoin. Avoir Niall de son côté est primordial.

« On restera ici avec Vanessa et Samuel, pas de soucis. On trouvera bien une occupation, je dis en tournant la tête vers Vanessa qui s'empresse d'acquiescer. Je pense que c'est important que vous discutiez.

-Ok. D'accord, répond ensuite Harry.

-Bon, on va vous souhaiter une bonne fin de journée, répond ensuite Vanessa en nous souriant tour à tour.

-Allez, Samy, dis au revoir à Niall et Vanessa. », ajoute Harry.

Samuel s'exécute rapidement, et vient tout de suite recoller son père, après avoir dit au revoir à son oncle et sa tante. Nous les raccompagnons jusqu'à la porte d'entrée, nous les saluons une seconde fois, puis je referme la porte derrière eux.

Je prends une grande inspiration, et me retourne vers Harry et Samuel dans mon dos.

« Une soirée crêpe, ça vous dit ? je demande en souriant.

-OH OUI !!! On pourra faire sauter les crêpes ? Hein, papa ? Allez, dis-oui ! »

Les éclats de rire de Harry qui répondent à la demande de Samuel me font sourire. Je suis si content de le voir épanoui et heureux. Je me répète encore mais il fait tellement de progrès jour après jour. Et j'aime tellement voir Harry ainsi.

*

Je vois Harry se glisser dans ma chambre, et refermer la porte derrière lui avec précaution. Un large sourire s'est lentement étiré sur ses lèvres, tout au long de la soirée. Depuis, il ne l'a pas quitté. Nous avons passé un super moment avec Samuel. Nous avons préparé des crêpes, comme je l'avais proposé, puis nous avons passé le reste de la soirée devant un match de foot. Cela faisait une éternité que je ne m'étais pas époumoné devant ma télé, face à un match. Ça aura au moins eu le don de faire rire Samuel, et Harry. Ce dernier s'est d'ailleurs allègrement moqué de moi en me voyant tout bougon après la défaite de mon équipe fétiche. J'ai clairement eu envie de lui faire bouffer le pot de Nutella face à son espièglerie. Mais j'étais si content de le voir joueur.

« Il dort bien profondément... » me dit-il en se glissant à côté de moi dans le lit.

Je referme mon roman et le pose sur ma table de nuit, avant de me tourner vers Harry. Je presse mes lèvres contre les siennes avec douceur, avant de murmurer :

« Samuel est génial. »

Et je le dis sans arrière-pensée. Ce gamin est réellement génial. Il ressemble beaucoup à son père. Ils ont le même rire cristallin et communicatif, le même petit sourire adorable, et cette fossette... je n'en parle même pas de cette fossette.

Samuel est tout simplement à croquer !

« Il t'adore. Il m'a demandé quand est-ce que vous alliez faire un foot ! »

Je pouffe de rire à ses mots en secouant la tête, et je roule des paupières.

« Je crois que je n'ai pas touché à un ballon depuis des années. Je pense même que ça remonte au lycée.

-Tu faisais partie de ces gars-là alors ? me demande-t-il en souriant en coin.

-Ces gars-là ? » j'interroge en fronçant les sourcils.

Il sourit en hochant la tête, glissant une main contre ma joue en répondant ensuite :

« Oui, le capitaine de l'équipe de foot, populaire et invité à toutes les soirées, avec toutes les filles à ses pieds. »

Je rigole de bon cœur à la description qu'il croit faire de moi lorsque j'étais adolescent. Mais il est tellement loin de la vérité... Il ne s'imagine pas comment. BON. Il ne se trompe pas complètement, une partie est vraie, mais pour le reste, c'est complètement faux.

« J'étais effectivement capitaine de l'équipe de foot, populaire et invité à toutes les soirées, sauf... que je n'en avais rien à foutre des filles, et que sortir de chez moi pouvait se révéler être un véritable défi pour moi. Tu ne t'imagines même pas la réputation que je pouvais avoir à l'époque ! On m'appelait l'hermite. »

Aujourd'hui, j'en rigole, mais à l'époque, ce genre de surnom débile me faisait extrêmement mal au cœur. J'aurais voulu être normal, ça aurait été bien plus facile à vivre pour moi, mais je crois que certain de mes camarades de classe ne l'ont pas compris. C'était tellement plus drôle de se moquer de moi, plutôt que d'essayer de me comprendre, et de m'aider. Seuls Matthew et Dominic sont restés. A l'époque, ils étaient bien les seuls à me traiter normalement d'ailleurs.

« Tu avais déjà ce problème-là au lycée ? »

Donc, il se souvient de nos discussions sur mes soucis lorsque nous étions en Thaïlande, et des raisons de mon voyage... Je crois que j'en suis extrêmement touché. A l'époque, j'ai réellement pensé que tout ce que j'avais pu lui dire était entré par une oreille et rapidement ressorti par l'autre. Que tout ce qui l'intéressait était mon cul, clairement.

Visiblement, je me suis bien trompé.

« Je crois que je l'avais déjà gamin. J'ai toujours été très casanier. Petit, je n'aimais pas particulièrement aller aux goûters d'anniversaire. En vieillissant, les soirées ne m'intéressaient pas tant que ça, et une fois à l'université, Matthew et Dominic m'ont fait ouvrir les yeux, c'était... un réel souci. J'étais arrivé à un point où avant de prendre l'avion, je n'étais pas sorti de chez moi depuis trois semaines, je crois.

-Mais... tu sais comment et pourquoi ça a commencé ? », m'interroge-t-il.

Je hausse les épaules en le regardant. C'est moi-même une question à laquelle je ne sais pas répondre. Je me suis longtemps questionné sur les raisons de cette peur. Mais je n'ai jamais trouvé de réponse, même après en avoir longuement parlé avec mes proches.

« Je n'en ai pas la moindre idée. Mais tout ce que je sais, c'est qu'aujourd'hui, je suis guéri de tout ça. Et je pense que c'est le plus important.

-Je suis entièrement d'accord... Je me souviens du soir où on s'est rencontré, tu ressemblais à un petit chiot apeuré. Tu étais adorable. Je crois que c'est ce qui m'a fait craquer ! dit-il en rigolant doucement.

-MAIS, ne te moque pas ! Tu ne t'imagines même pas ce que j'ai vécu durant les premiers jours ! c'était... affreux ! Je n'arrivais même pas à apprécier mon voyage tellement je stressais ! »

Harry rigole de bon cœur, et vient caresser mes lèvres du bout des siennes. Je souris contre sa bouche, et l'embrasse franchement. Il vient alors se mettre à califourchon sur moi, et je passe mes bras autour de sa taille, pendant qu'il accroche ses mains dans ma nuque.

« Tu étais adorablement mignon mon cher Louis. Mais l'homme que je retrouve aujourd'hui est bourré d'assurance et il est encore plus séduisant qu'il ne l'était. Je crois que je suis encore plus sous le charme.

-Tu dois être content alors, tu ne perds pas au change, je réponds en embrassant son cou avec douceur.

-J'ai eu envie de te sauter dessus dès notre première rencontre dans cette boîte de nuit.

-J'ai cru être un fantôme à tes yeux. Comme si tu ne m'avais pas vu. », je lui dis alors en me redressant.

Il me regarde un instant, sans un mot avant de se pincer les lèvres, et de me répondre :

« Je pensais avoir rêvé... et il m'arrive encore de me pincer, pour vérifier que je ne dors pas, et que tu es bien là, avec moi, pour moi... à moi. » me dit-il sérieusement.

Je le regarde droit dans les yeux en prenant son visage en coupe. Je presse mes lèvres contre les siennes avec tendresse, comme pour lui prouver que je suis bien là, que ce n'est pas un mirage et que je ne vais pas m'évaporer. Je murmure ensuite avec douceur :

« Je suis bel et bien là, et je ne partirai pas. »

Il sourit contre mes lèvres, mais finit par s'en détacher, à regret, pour venir se blottir contre moi. Je le sens prendre une grande inspiration, et dire, dans un souffle :

« Demain, je dois tout dire à Niall, n'est-ce pas ?

-Tu sais que tu dois le faire.

-Oui, mais... ça va être difficile. J'ai peur, Louis. »

Je hoche lentement la tête, et glisse une main dans ses cheveux pour l'apaiser, avant de lui répondre :

« Je suis certain que tu te sentiras mieux une fois que tu lui auras tout dit. »

Il hausse des épaules sans me répondre. Il semble cogiter quelques secondes, avant de me répondre :

« Tu sais, il m'a proposé de m'installer dans l'appartement qu'il loue. Pour que je ne reste pas ici, avec toi, histoire que j'arrête de t'embêter, si je reprends ses mots. Je ne sais pas ce que je dois faire. Je suis bien là, tu m'aides beaucoup à avancer, mais dans un sens, je ne dois peut-être pas t'infliger tout ça.

-Tu ne m'infliges rien du tout, Harry. », je lui réponds tout de suite.

Il se redresse, et me fixe, attendant que je reprenne la parole, sûrement pour m'entendre me justifier.

« Mais, je pense qu'il a raison. Tu devrais t'installer là-bas. Ce sera plus simple qu'ici pour voir Samuel. Il s'arrangera forcément avec Perrie pour le récupérer.

-Sauf que, si elle sait que je suis chez lui, elle refusera ! réplique-t-il tout de suite.

-Elle ne pourra pas le lui refuser, si tu certifies une bonne fois pour toute, légalement, que tu es son père biologique. »

Harry se pince les lèvres en soupirant lourdement. Il sait ce que j'essaie de lui faire entendre. Mais, visiblement ce n'est pas gagné. Je ne sais pas pourquoi il se braque à l'idée de faire ce test. Il aurait un poids en moins sur les épaules. Je suis certain qu'il serait soulagé d'avoir ce résultat. Et ça lui donnerait un avantage important contre Perrie, en cas de procès. Même s'il ne veut pas encore en entendre parler...

« Elle lancera une procédure d'éloignement contre moi, et je ne pourrai plus voir mon fils. Je suis alcoolique et dépressif, Louis. Elle le sait et elle va forcément s'en servir contre moi.

-Tu es sobre depuis que tu es là, non ? »

Il hoche la tête en fronçant les sourcils, sans me répondre. Il ne doit pas comprendre où je veux en venir.

« Alors continue comme ça. Va à des réunions, fais-toi aider, consulte un spécialiste et un psychiatre. Arme-toi de tout ce que tu pourras, et tu verras, tu gagneras. Parce que, de vous deux, tu es celui qui est le plus légitime à avoir la garde de Samuel. Niall et Vanessa seront de ton côté, et moi aussi je serai là ! Tu n'as pas à t'en faire, tu n'es pas seul ! Je te le promets, ok ?

-Hmm...

-Harry !

-Oui, oui... Mais ce n'est pas facile, Louis ! Elle reste la maman de Samuel. Même si elle est une personne affreuse avec moi, elle l'aime plus que tout, et ne lui ferait aucun mal. J'en suis certain.

-Et bien pas moi, Harry. Elle t'en fait bien à toi, alors pourquoi ne serait-elle pas capable de lui en faire à lui aussi ? », je lui demande sérieusement.

Il se pince les lèvres, et commence sûrement à se rendre compte de la réalité de sa situation. Je voudrais qu'il comprenne que tout ça ne pourra pas se régler de soi. Il va falloir passer à un moment donné, par les autorités. Il ne pourra pas s'en sortir totalement seul, même avec notre aide.

Il risque de mettre du temps à le comprendre, peut-être même trop...

Et ça me fait peur.

*

Quand j'ouvre les yeux ce matin, la place à côté de moi est déjà vide. Mais contrairement aux dernières fois où ça m'est arrivé avec Harry, je ne stresse pas, et je n'ai pas peur qu'il soit parti. Je sais qu'il est toujours là. Je le sens. Il s'est juste levé avant moi. Je m'étire donc en baillant, et remarque que sa place est encore chaude. Il s'est levé il n'y a pas longtemps.

Je me redresse lentement et me frotte les yeux. Je jette un coup d'œil à mon radio réveil et vois qu'il est déjà presque neuf heures. Je relève les draps et me lève. J'attrape un jogging et un gros pull pour les enfiler avant de sortir de la chambre, histoire d'être un minimum présentable, avec Samuel dans les parages. Je ne dis pas que je n'aurais pas été capable de sortir à poils, s'il n'y avait eu qu'Harry et moi...

Je me dirige vers la cuisine. J'entends quelques éclats de rire joyeux, des voix, et je souris en m'appuyant contre l'embrasure de la porte, observant Samuel et Harry préparer le petit déjeuner.

« Il aime les déjeuners au lit Louis tu crois ? demande Samuel en souriant.

-Oui, comme tout le monde je pense ! Pourquoi ?

-On pourrait lui amener, il serait content ! » affirme le petit garçon.

Je souris tendrement face à la proposition de Samuel. Ce gamin est adorable. Je l'ai remarqué hier soir. Après le match de foot, il est venu me voir en me disant que ce n'était pas grave si l'équipe que j'aime bien avait perdu, et que les joueurs feraient mieux la prochaine fois. Il a fait les crêpes avec moi, et a insisté pour m'aider à tout ranger après. Il a vraiment un bon fond. Je l'ai vu à l'instant où j'ai croisé son regard émeraude, le même que celui de son père, d'ailleurs.

Je vois le regard de Harry se tourner vers moi. Il penche lentement la tête sur le côté, me sourit, et il mime du bout des lèvres un « va te recoucher ». Je comprends où il veut en venir. Je hoche la tête, lui fais un clin d'œil et quitte la cuisine à pas de loup, pour que Samuel ne remarque pas ma présence.

Je retourne vers la chambre, range rapidement les affaires de Harry pour que ça ne paraisse pas étrange aux yeux de Samuel. Je me remets dans mon lit, en rabattant les draps sur moi, et je patiente tranquillement en regardant mon téléphone. Je réponds à quelques sms, et me note de rappeler Eleanor qui a essayé de me joindre tôt ce matin.

Je n'ai patienté que dix minutes quand j'entends frapper à ma porte. Je vois Harry et Samuel entrer dans la chambre. Le petit tient un plateau entre ses mains, fier comme un coq. Il a plié un chiffon sur son bras, comme l'aurait fait un vrai maître d'hôtel d'un grand restaurant.

« Cher Louis, vous trouverez pour votre déjeuner une omelette aux œufs, avec du bacon grillé, une salade de fruits avec... »

Il se retourne vers son père en l'interrogeant du regard, et Harry lui souffle la réponse en rigolant, et son fils bougonne face à la moquerie de Harry. Mais, Samuel se reprend rapidement. Il se racle la gorge, et continue :

« Une salade de fruits pomme, kiwi, orange. Vous avez en accompagnement, un jus de fruits frais tout droit sorti du réfrigérateur, un grand café bien chaud et un yaourt à la vanille ! »

Je siffle avec admiration et me redresse en m'asseyant en tailleur sur le lit. Avec tout ça, je ne risque pas de mourir de faim ! Samuel s'avance prudemment, et dépose le plateau devant moi. Il monte sur le lit en face de moi, et Harry s'installe à mes côtés. Il me pique un morceau de fruit dans la salade, et Samuel s'empresse de le réprimander en faisant les gros yeux :

« Papa, c'est pour Louis ! Tu ne touches pas ! »

Harry rit de bon cœur face à l'attaque de son fils, et il croque tout de même dans le morceau de pomme qu'il m'a volé. Je souris à Samuel en me tournant vers lui, et le remercie vivement :

« Merci beaucoup, Samuel, c'est un beau petit-déjeuner que tu m'offres !

-Ben en vrai, tu sais Louis, c'est toi qui te l'offre, puisque c'était tout dans ton frigo. »

Je rigole en secouant la tête, lui souffle un « merci » et commence à manger.

Pendant tout mon repas, nous discutons tous les trois. Samuel me fait promettre d'aller jouer au foot avec lui à Central Park, et Harry ne fait qu'appuyer sa demande. J'ai hâte d'aller passer ce moment avec eux deux. Je suis certain que ce sera génial. Puis, nous discutons de l'école, du travail de Harry, du mien et une fois le déjeuner terminé, nous finissons par nous lever, et aller ranger la cuisine.

Une fois tout en ordre, je laisse Harry gérer la douche de Samuel. J'en profite pour aller m'installer au salon, et appeler Eleanor. Elle ne met que deux secondes à me répondre. Je suis certain qu'elle attendait mon rappel avec impatience, la main sur le téléphone.

« Louis ! Tu me rappelles enfin ! Il était temps ! s'exclame-t-elle avec entrain.

-Ohla... que me vaut cette bonne humeur, El' ? Mais bonjour, je vais bien merci, et toi comment tu vas Eleanor ? »

C'est un éclat de rire franc qui me répond. Le genre de rire que je n'ai pas entendu sortir de la bouche de mon amie depuis une éternité, des mois... Et le bonheur que ça me procure n'a pas de prix.

Il s'est forcément passé quelque chose.

« Désolée... Tout va bien pour toi ? me demande-t-elle alors que je sens son sourire dans sa voix.

-Oui, tout va bien, je te remercie et toi alors ?

-Oh... très bien. Très très bien même ! Dis-moi, tu serais libre pour qu'on aille prendre un café ce matin ? »

Aïe... je ne sais pas si je peux laisser Harry seul avec Samuel. Ce n'est pas que je ne lui fais pas confiance, loin de là. Mais j'ai dit à Niall que je resterai avec eux.

« Je suis désolé mais, je ne suis pas libre El'... Je ne peux pas partir de chez moi, je ne peux pas t'expliquer maintenant, mais je te dirai tout demain.

-Tu ne peux pas te libérer juste une petite heure ? » insiste mon amie.

Je grimace face à son insistance. Elle a forcément quelque chose d'important à me dire pour essayer de me faire plier ainsi...

« Vas-y Louis, je peux gérer seul. », intervient alors Harry dans mon dos.

Je me retourne et croise le regard de Harry. Je le vois confiant et souriant. Petit à petit, il reprend de l'assurance. Je ne suis pas certain qu'il m'aurait laissé partir comme ça, il y a encore quelques jours. J'ai envie de lui faire confiance et de lui donner cette chance. Ce serait peu de choses pour certain, mais je sens qu'il s'agit d'un petit défi pour lui. Il en a besoin.

« Je vais peut-être pouvoir m'arranger, El, je te renvoie un sms dans 5 minutes, ok ?

-Parfait ! On se retrouve dans notre café habituel dans 30 minutes si tout va bien ?

-Pas de soucis ! »

Je raccroche et Harry se rapproche de moi. Il s'assoit à mes côtés sur le canapé, et glisse une main sur ma cuisse, la caressant avec son pouce.

« Je peux me débrouiller seul, ne t'inquiète pas. Je sais que Niall s'attend à ce que nous restions tous les trois, mais si Eleanor a insisté pour te voir maintenant, c'est qu'elle a une bonne raison.

-Tu as raison, elle me cache quelque chose... Je peux y aller, tu en es certain ?

-Oui, Louis, vas-y ! On se retrouve pour midi ? Nous aurons préparé le repas avec Samuel. »

Je hoche lentement la tête, et finis par me redresser.

« Bon... Tu m'appelles si tu as le moindre souci, ok ?

-Il n'y en aura pas, mais si ça peut te rassurer, je t'en fais la promesse. » me dit-il en se penchant sur moi pour presser ses lèvres contre les miennes après s'être levé à son tour.

Je souris contre ses lèvres et le serre rapidement contre moi avant de me détacher de lui. Nous échangeons un dernier sourire, et je quitte l'appartement après m'être habillé, et avoir récupéré quelques affaires.

Quand j'arrive dans notre café fétiche, Eleanor est déjà là. Elle sirote une grande tasse de thé, un large sourire sur les lèvres. Je m'approche d'elle et la serre dans mes bras une fois arrivé à sa hauteur. Elle embrasse mes deux joues, et me dit qu'elle m'a commandé un cappuccino au caramel, comme je les aime. Je la remercie vivement, et l'interroge alors :

« Bon, vas-tu me dire pourquoi je suis là ? »

Comme toute réponse, Eleanor me renvoie un magnifique sourire, et me tend sa main gauche pour me montrer son annulaire.

OH PUTAIN DE MERDE !

« Tu as dit oui ! TU AS DIT OUI ! »

#NoahFIC__ BONJOUUUR. Un chapitre avec une journée d'avance, ce n'est pas beau ça ? :p J'ai un gros week-end de prévu donc, je me suis dis que ce serait plus sympa pour vous seriez content de l'avoir maintenant plutôt que lundi ! ;) Un chapitre plutôt sympa non ? Nous avons une jolie scène entre Louis, Harry & Samuel... puis ensuite nous avons Eleanor qui entre en scène. Bref, un beau chapitre je trouve... Le calme avant la tempête !! O:)


Des idées pour ce qu'il se passera ensuite ?


Pour celles qui ne me suivent pas sur Twitter ! J'ai sortie une version broché de & du T1 de vous pouvez vous les procurer sur Lulu !


Merci à Amélie, Cindy & Célestine pour les corrections !

Love. 

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